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cupé à lire le Coran, et prononçait souvent ces paroles O Dieu! tu m'as donné tant de sagesse que je connais évidemment que tu prends soin de ma conduite; c'est pourquoi, 3 Dieu! méprisant toute puissance et toute domination, je me consacre à la méditation de la philosophie, et veux par là t'être agréable. »

Les Edhémites se nourrissent de pain d'orge et se livrent à de longs jeûnes. Ils portent un habit de gros drap et un bonnet de laine garni d'un turban. Ils ont à leur cou un morceau de drap blanc et rouge. Ils se croient illuminés et passent pour tels. Ces religieux sont répandus principalement en Perse, dans la province de Khorassan.

ÉDITH, nom que les rabbins donnent à la femme de Loth, qui fut changée en statue de sel. Ce nom signifie, en hébreu, témoignage, parce que ce miracle permanent fut un témoignage de son incrédulité.

ÉDON, en latin Edonus et Edonius, surnom de Bacchus; c'est sans doute le mot hébreu adon, qui signifie seigneur ou dieu, d'où est venu le nom d'Adonis. Les Bacchantes étaient aussi surnommées Edonides.

ÉDRIS, prophète vénéré des musulmans, le même qu'Enoch, sur lequel ils ont conservé diverses traditions. Ils disent qu'il fut le premier qui fit la guerre aux infidèles de la race de Cabil ou Caïn, et qu'il introduisit la coutume de faire esclaves ceux qui avaient été pris dans ces sortes de guerre. Il avait reçu du ciel, avec le don de science et de sagesse, trente volumes contenant les secrets les plus cachés ; c'est ce qui a donné en Orient tant de vogue aux livres qui parais saient sous le nom d'Enoch. C'est à lui qu'ils attribuent l'invention de la plume,de l'aiguille, de l'astronomie, de l'arithmétique et de la géomancie. Ils lui donnent 365 années de vie, conformément à la Genèse, et croient, comme nous, qu'il a été enlevé au ciel; mais ils disent de plus qu'il fut envoye de Dieu aux caïnites, qui étaient fort débordés, pour les ramener dans le sentier de la vertu; mais que ceux-ci ayant refusé de l'écouter, il leur fit la guerre, et réduisit en servitude leurs femmes et leurs enfants.

Edris, suivant les musulmans, aurait été la cause involontaire de l'idolâtrie; car, après son enlèvement, un de ses amis, désolé de sa perte, forma, à l'instigation du démon, une statue qui le représentait tellement au naturel, qu'il s'entretenait des jours entiers auprès d'elle, et lui rendait des honneurs particuliers, qui peu à peu dégénérèrent en superstition et en idolâtrie. Voy. ENOCH.

EDUCA, Edulie, Edulique, Eduse, différents noms d'une divinité romaine qui présidait à l'éducation et à l'alimentation des enfants; c'était sans doute la même qu'Edesie. On mettait les petits enfants sous sa protection; on lui faisait des offrandes lorsqu'on les sevrait, et lorsqu'on commençait à leur faire prendre une nourriture solidé. EFEQUENES, temples des Guanches, an

ciens habitants des iles Canaries. Ces temples étaient circulaires, deux murs concen triques formaient une double enceinte, dont l'entrée principale était assez étroite. C'etait dans ces temples, situés la plupart sur le sommet des montagnes, qu'ils déposaient des offrandes de beurre, et laisaient des libations avec du lait de chèvre, en l'honneur de leurs divinités.

EFESROUTHREM, un des cinq genies, qui, suivant les anciens mages de la Perse, présidaient aux cinq parties du jour les quatre autres étaient Havan, Rapitan, Osiren et Oschen. Ces génies etaient mâles; les esprits femelles correspondants presidaient aux conq jours épagomènes

EFFARI ET EFFATA, termes d'augures, qui appelaient effari ou terminare templum, l'action de tracer les limites d'un temple qu'on voulait bâtir.

EFFERRI,autre expression augurale pour désigner la consécration d'un arbre, faile par la chute de la foudre sur son feuillage.

EFFRONTÉS, une des nombreuses sectes nées du délire de l'anabaptisme. Voy. A

BAPTISTES.

ÉGÉE, neuvième roi des anciens Atheniens, père du célèbre Thésée. Il passe pour avoir introduit à Athènes le culte de VénusUranie, pour en obtenir la faveur de devenir père. Lorsqu'il envoya son fils combattre le Minotaure, avec un vaisseau portant le pa villon noir, il lui recommanda d'arborer à son retour la voile blanche, en signe de la victoire qu'il aurait remportée. Quelque temps après ayant aperçu du haut d'un rocher où son impatience le conduisait tous les jours, le vaisseau qui revenait avec la voile noire, parce que la joie de la victoire avait fait oublier la recommandation du roi, il crut son fils mort, et n'écoutant que son désespoir, il se precipita dans la mer. Les Atheniens, poar consoler leur libérateur, élevèrent soa père au rang des dieux de la mer, le déclarèrent fils de Neptune, et donnèrent son nom à la mer voisine, aujourd'hui l'Archipel

ÉGÉON, géant, fils de Titan et de la Terre, le même que Briarée aux cent bras. Neptune, après l'avoir vaincu, le précipita dans la mer; mais s'étant dans la suite réconcilié avec lui, il l'éleva au rang des divinités ma rines. C'est du sein de la mer qu'il avait secouru les Titans contre Jupiter, lors de la la guerre des dieux.

EGERIE. 1. Une des divinités qui présidaient aux accouchements chez les Romains. Les femmes lui croyaient la vertu de faire venir l'enfant sans peine et sans efforts; c'est pourquoi elles invoquaient dans leurs grossesses, pour obtenir une heureuse delivrance. Son nom vient du latin egerere, faire

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sait, lui persuada qu'il avait un commerce intime avec la nymphe Egérie. A cet effet il s'enfonçait souvent dans un bois voisin de Rome, sous prétexte de la consulter, afin de donner à ses lois l'autorité de la religion. Quelques écrivains ont cru Egérie l'épouse de Numa. Ovide a suivi cette opinion et assure que la nymphe contribua, par ses consels, à la félicité de Rome et à la gloire de son mari. La mort de Numa lui causa une douleur si vive et si durable, qu'elle quitta Rome, et, pour mieux le pleurer, se retira dans la forêt d'Aricie, où ses plaintes et ses anglots interrompirent plus d'une fois les sacrifices de Diane. La déesse, touchée de celte affliction sincère, que rien n'avait pu Taiblir, la métamorphosa en une fontaine dont les eaux ne tarissent pas, et que l'on montre encore aujourd'hui sous le nom de fontaine Egérie.

EGHO, dieu des Nègres qui habitent les bords du vieux Kallabar ou Čalbary, rivière de Guinée. Snelgrave, voyageur anglais, dit avoir été témoin d'un sacrifice humain, fait par le chef du canton à cette divinité pour la prospérité de ses Etats.

EGIDE, bouclier couvert d'une peau de chèvre, d'où lui vient son nom (, alyos, chère). Les poëtes appellent ainsi tous les boueliers des dieux. Jupiter en avait une revêthe de la peau de la chèvre Amalthée.

Homère en donne une d'or à Apollon. Mais depuis la victoire de Minerve sur le monstre Egies, le nom en fut affecté au bouclier de Celle déesse. Cependant, si on étudie attentiTerment les anciens, on se convaincra que Egide était plutôt la cuirasse que le bouclier de cette déesse; ce qui a pu contribuer à propager cette erreur, c'est que la tête de Meduse était incrustée sur l'une et sur l'autre. Dans l'Iliade, Minerve couvre ses épaules de l'Egide immortelle, où est représentée la tête de la Gorgone Méduse, environnée de serpents, et de laquelle pendent cent rangs de franges d'un travail exquis. Autour de l'Egide étaient la Terreur, la Dissension, la Force, la Guerre, etc.

L'Egide autour du bras, comme sur la pierre gravée qui représente Jupiter Axur, designe l'agitation des combats; sur les gebox, comme sur ceux de Tibère dans l'Apothéose d'Auguste, c'est un signe de repos; sur la poitrine du prince, elle indique la proction de Minerve, c'est-à-dire la sagesse. Jupiter, dans le camée de la bibliothèque du Poi, l'a sur l'épaule; l'amour portant l'Egide exprime la victoire de ce dieu sur Jupiter. EGIES, monstre horrible et indomptable, né de la Terre, et qui vomissait des tourbillons de flamme mêlés d'une épaisse fumée. fit de grands ravages dans la Phrygie, la Phenicie, l'Egypte et la Libye, mettant en feu les forêts et les campagnes, et obligeant les habitants à quitter le pays. Minerve, par l'ordre de son père, combattit ce monstre, et, après l'avoir vaincu, en porta la peau sur sa cuirasse. La Terre, mère du monstre, irritée de Samort, enfanta les Géants, qui firent la guerre aux dieux.

EGIOCHUS, OU EGIUCHUS, surnom de Jupiter. Voyez ÆGIEUS.

EGIPANS, divinités champêtres, dont les anciens prétendaient que les bois et les montagnes étaient peuplés. Ils les représentaient comme de petits hommes tout velus, avec des cornes et des pieds de chèvre (ïyɔs). C'était aussi un surnom du dieu Pan, que l'on peignait sous la même forme. D'autres disent que le premier qui porta ce nom était fils de Pan et de la nymphe Ega, qu'il inventa la trompette faite d'une conque marine, et que, par cette raison, on lui donna une queue de poisson.

Les anciens parlent encore de certains monstres de la Libye, auxquels on donnait le même nom. Ces animaux avaient un museau de chèvre, avec une queue de poisson. C'est ainsi qu'on représente le Capricorne. On trouve cette même figure sur plusieurs monuments égyptiens et romains.

EGITHE (en grec ayos), espèce d'oiseau de proie, dont les anciens tiraient le présage le plus heureux en faveur des mariages et des bestiaux.

EGLE (du grec ayn, splendeur), nom de l'une des trois Grâces. C'était aussi le nom de la mère des trois Grâces, dont le soleil était le père.

ÉGLETES. Voyez ÆGLÈTES.

EGLISE, ce terme particulier aux chrétiens, peut se prendre en deux sens bien distincts.

I. Dans le sens propre et spirituel, c'est l'assemblée des personnes unies par la profession d'une même foi. De là les expressions d'Eglise catholique, Eglise protestante, lutherienne, calviniste, baptiste, évangélique, etc.

Les catholiques soutiennent qu'il n'y a qu'une seule véritable Eglise ; c'est celle qui a été fondée par Jésus-Christ même, avec autorité sur la terre d'instruire et de diriger les fidèles, de leur apprendre les dogmes qu'ils doivent croire, et les erreurs dont ils doivent se préserver.

Ör, comme la plupart des communions chrétiennes, bien qu'ayant relativement des dogmes et une foi différente, prétendent chacune être la véritable Eglise à l'exclusion des autres; il importe que l'Eglise véritable ait des caractères, notes ou signes sensibles, auxquels il soit facile de la reconnaître. Ces caractères sont pris des circonstances du temps, du lieu, des choses et des personnes; et on les nomme apostolicité, catholicité, visibilité et perpétuité.

1. L'apostolicité marque le temps où l'Eglise chrétienne a dû naître et commencer; c'est-à-dire que la vraie Eglise de JésusChrist a dû prendre naissance, lorsque JésusChrist était sur la terre ; qu'ainsi telle société chrétienne qui a commencé dès lors, a déjà un préjugé en faveur de son établissement divin; et telle autre société chrétienne, qui n'a commencé que depuis, ne peut se vanter d'avoir été divinement instituée.

2. Puisque l'Eglise chrétienne ne peut avoir été établie que par Jésus-Christ, il fant qu'elle l'ait été dans le lieu où il a vécu

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Con est pas d'agurii qu'elle a celle smile ele est perbelle, el, tant qu'elle i ese ele a mugurs é visible en toutes cs maneres. Ir, inus les magments dépo Set de så perele, et ce sont les monnmens que même langs contribuent le as a semire visible. Mais ce qui montre L'UNE Mailers encreglus persuasive qu'elle ele es a true ciste pealis, c'est la succession non inDe Jets-Cirst qui estat de sanger me de s's poodides on de ses évêques pune serat Dan Goses les Eglises part culières, el sur

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tout de ceux qui ont occupé le siége de Rome, et auxquelles les Eglises particulières n'ont pas seulement été constamment attachees, mais ont donné dans tous les temps des marques très-sensibles de leur attachement. Enfin, disent les chrétiens catholiques, il ne faut que lire l'histoire du christanisme pour se convaincre de la perpétuité, de la visibilité, de la catholicité, de l'apostolirité de notre Eglise, et que nulle autre soGelé chrétienne n'a, comme elle, le droit de les revendiquer.

Outre les caractères dont nous venons de parler, la vraie Eglise a des propriétés qui

sout inhérentes. Comme le christiaisine impose aux hommes un double culte, Valérieur et l'extérieur, les chrétiens cathoques comparent l'Eglise à un corps, que

peut envisager tantôt comme animé, taplót en faisant abstraction de l'âme qui fanime et le vivifie. De même, disent-ils, on peut envisager l'Eglise sous deux points de Fue, en distinguant en elle, et en détachant par l'esprit un culte de l'autre. Le culte inténeur en fait l'âme, parce que c'est lui qui rend l'homme agréable à Dieu, et qui lui fail agréer le culte extérieur; celui-ci n'est que le corps de l'Eglise. Mais, à ne considérer l'Eglise que dans son corps, c'est-àdire à raison de son culte extérieur, les chréliens lui attribuent de grandes propriétés, qu'ils prétendent lui avoir été attachées par son auteur. Son culte extérieur embrasse trois choses en général : la première est la profession de certains dogmes et de certaines Aximes; la seconde, la participation aux sacrements; la troisième, la soumission ou lebeissance à des pasteurs légitimes, subordonnés au pape, évêque de Rome, chef visible de l'Eglise et vicaire de Jésus-Christ (1).

1° On dit d'abord que l'Eglise est une, et qu'elle l'est dans chacun de ces trois liens extérieurs qui unissent entre eux tous ses membres. Elle est une dans la profession de ses dogmes et de ses maximes, parce que, quelque part qu'elle soit établie, elle exige la profession des mêmes maximes et des mêmes dogmes; elle est une dans la participation aux sacrements, parce qu'elle suit partout les mêmes règles dans leur admiBistration, et que si, par exemple, un baplisé a été excommunié ou exclus de la partiapation des sacrements, dans quelque Eglise particulière, nulle autre Eglise ne l'admettra leur participation; elle est une dans l'obeissance et la soumission aux pasteurs légitimes, parce qu'elle n'a qu'un chef suprême Visible, et qu'il faut faire profession de lui tre soumis au moins médiatement, en se Soumettant aux pasteurs qui le reconnais test pour chef.

2 Elle est sainte : elle l'est dans la profession de ses dogmes et de ses maximes; elle ne peut en professer qui ne soient propres à Sanctifier: dans ses sacrements, elle ne peut

(1) On n'appelle point le pape successeur de JésusChrist, parce qu'on ne succède à une personne dans ne dignité, que quand cette personne l'a perdue par

en avoir qui puissent souiller l'âme, ni niême qui soient inutiles à sa sanctification; dans sa soumission aux pasteurs, qu'elle ne professe et qu'elle n'exige que pour faire rendre l'hommage de l'obéissance à son chef invisible, auteur de toute sainteté.

sainte, si elle était sujette à l'erreur; mais 3° Elle pourrait cependant cesser d'étre elle est infaillible. Elle l'est dans sa croyance, parce qu'il ne peut pas arriver que le corps, la société, la totalité des fidèles, embrasse l'erreur; elle l'est dans sa doctrine, parce que l'universalité des pasteurs, chargés de l'enseignement, ne peut enseigner aucune erreur; et c'est même ce qui résulte de ce qu'elle est infaillible dans sa croyance; car les fidèles, obligés d'écouter la voix de leurs pasteurs, se trouveraient dans la nécessité d'embrasser l'erreur, si l'universalité et l'unanimité morale des pasteurs l'enseignaient.

4o Dans l'un et l'autre cas, l'Eglise cesserait d'être et ne subsisterait plus. Mais, si l'on peut imaginer quelque autre manière dont elle cesserait, elle n'y est point sujette, car elle est indéfectible, et jusqu'à la fin et la consommation de toutes les choses visibles, il y aura des chrétiens.

5° Elle sera même universelle et catholique, tant qu'elle subsistera, qu'elle sera répandue dans tout l'univers, et elle effacera el éclipsera toujours par son éclat toutes les autres sociétés chrétiennes qui s'en seront séparées.

6° Mais la propriété la plus intéressante que les chrétiens attribuent à l'Eglise, est que hors d'elle il n'y a pas de salut, c'est-àdire point de part aux fruits de la satisfaction de Jésus-Christ; ce qui est fondé sur ce que l'Eglise est dépositaire de tous les moyens de sanctification que Dieu a établis.-Il faut cependant expliquer cette maxime importante. Il n'y a pas de salut hors de l'Eglise, c'est-à-dire pour ceux qui n'appartiennent ni au corps, ni à l'âme de l'Eglise; mais, comme on peut appartenir à son corps, sans appartenir à son âme, on peut également appartenir à son âme, sans être membre de son corps; et ceci suffit pour avoir droit d'espérer le salut.-On peut d'abord appartenir uniquement à son corps; pour cela, il suffit de rendre à Dieu le culte extérieur qu'elle prescrit, sans être animé des sentiments du culte intérieur, par exemple, faire profession de ses dogmes et de ses maximes, sans y ajouter aucune foi.-On ne peut, en second lieu, appartenir à son âme, quand c'est par sa faute qu'on n'appartient pas à son corps, parce que la faute que l'on commet suppose qu'on ne veut pas appartenir à son corps; et ce défaut de volonté ne peut s'accorder avec le culte intérieur.-Troisièmement, comme on peut être pénétré des sentiments qui forment le culte intérieur, sans pouvoir exercer les actes du culte extérieur, il est possible

la mort naturelle ou civile ou par l'abdication volontaire, et que, d'aucune de ces manières, Jésus-Christ n'a perdu le titre de chef de l'Eglise.

que, sans appartenir au corps de l'Eglise, on appartienne à son âme.-On n'entre dans le corps de l'Eglise que par le baptême. Il est vrai qu'avant de le recevoir on peut faire une profession extérieure de croire à ses dogmes et à ses maximes, d'être même soumis à ses pasteurs; mais on n'a pas encore droit d'ètre admis à la participation de ses sacrements; ce qui est néanmoins nécessaire pour être de son corps. Si quelqu'un, étant à portée de recevoir le baptême, négligeait de se faire baptiser, sa négligence seule suffirait pour qu'il n'appartint pas à l'âme de l'Eglise. Quoique baptisé, un homme peut ne plus être membre du corps de l'Eglise; il peut avoir abjuré extérieurement les dogmes et les maximes de l'Eglise en tout ou en partie, avoir été dépouillé par un jugement du droit de participer aux sacrements, ne point reconnaitre les pasteurs légitimes, et vivre séparé de leur obéissance; chacune de ces choses suffit pour l'exclure du corps de l'Eglise et l'en retrancher. D'une autre part, un homme qui n'est point encore baptisé, qui ne connait pas même le baptême ou du moins sa nécessité, qui cependant est d'ailleurs suffisamment instruit; un second qui n'est pas non plus baptisé, qui est instruit suffisamment, mais qui n'est point à portée de recevoir le baptême, et qui a la volonté sincère d'être initié à ce sacrement; l'une et l'autre de ces deux personnes peuvent avoir déjà reçu intérieurement le Saint-Esprit, et, par son opération, la grâce qui sanctifie. Si cela est, ils appartiennent tous deux à l'âme de l'Eglise, sans qu'ils soient membres de son corps. Un baptisé peut avoir été frappé d'une sentence d'excommunication qu'il n'avait pas méritée, parce qu'il était innocent; un autre peut avoir reçu le baptême dans une société chrétienne séparée de l'Eglise, et faire, de bonne foi ou sans opiniâtreté, profession de rejeter, comme ceux de sa secte, ceux des dogmes de l'Eglise, qui ne sont pas fondamentaux, ou de ne pas reconnaître ses pasteurs légitimes; ces deux hommes baptisés, qu'on suppose d'ailleurs avoir conservé la grâce de leur baptême, ne seraient point du corps de l'Eglise, mais ils appartiendraient à son âme. Il faut dire la même chose, à plus forte raison, des enfants baptisés dans des sociétés séparées de l'Eglise, et qui n'ont pu encore perdre leur innocence baptismale. Il est vrai que ceux-ci appartiennent au corps même de l'Eglise, jusqu'à ce qu'ils fassent publiquement pro fession de ce qui tient éloignée et séparée de l'Eglise la secte des parents dont ils sont nés. C'est par la grâce sanctifiante qu'on appartient à l'âme de l'Eglise. Cependant les pécheurs qui ont eu le malheur de la perdre, qui ne sont point excommuniés, qui n'ont point quitté l'Eglise pour s'attacher ouvertement à quelque secte séparée, ne sont pas seulement du corps de l'Eglise, mais peuvent tenir encore à son âme, quoique d'une manière imparfaite, par leur soumission intérieure aux pasteurs légitimes, par quelque désir qu'ils ont de recouvrer la grâce habi

tuelle, par la croyance des dogmes et des maximes de l'Eglise.

Dans un sens moins restreint on pourrait définir l'Eglise la société de ceux qui servent Dieu sous Jésus-Christ leur chef; cette défini tion donne à l'Eglise l'extension la plus large, et comprend tous ceux qui ont été,qui sont et qui seront sauvés depuis Adam jusqu'à la consommation des siècles.

Avant la venue de Jésus-Christ, il y a eu des hommes saints; or, comme ils ont été sanctifiés en vertu des mérites prévus de Jésus-Christ, il faut qu'ils aient servi Dieu selon l'esprit de Jésus-Christ. Ainsi, en détachant de la notion de l'Eglise chrétienne ce qui lui est propre, comme ayant été fondée par Jésus-Christ, et comme supposant son avénement passé, c'est-à-dire en détachant la participation aux sacrements, tels que les ont les chrétiens, et l'obéissance aux pasteurs légitimes, dont le pape est le chef, il se trouvera que les saints du temps qui a précédé la venue de Jésus-Christ, et ceux du temps présent, ont eu la même religion, et ont rendu à Dieu le même culte, puisque les uns et les autres ont servi ou servent Dieg dans l'esprit de Jésus-Christ, et qu'il n'y a de différence entre eux qu'en ce que les premiers regardaient Jésus-Christ comme devant venir, et que les seconds le regardent comme arrivé.

Suivant la même définition, l'Eglise comprend encore non-seulement ceux qui viven sur la terre, mais aussi ceux qui jouissent déjà de la gloire éternelle, et ceux qui ont l'assurance d'y parvenir un jour; d'où la di vision de l'Eglise en trois corps appelés : le premier, Eglise triomphante, composé des ames de ceux qui, après avoir triomphé dans le monde des obstacles qui s'opposaient à leur salut, ont reçu dans le ciel la récompense de leur victoire; le second, Eglise mlitante, composé de ceux qui combattent ac tuellement sur la terre; et le troisième, Eglise souffrante, de ceux qui achèvent de se purifier dans le purgatoire, et qui ont l'assurance de posséder un jour la gloire éternelle, lorsque leur temps d'épreuve sera passé. Voy. COMMUNION DES SAINTS.

II. Dans le sens figuré et matériel, le mot Eglise signifie le lieu où s'assemblent les membres de l'Eglise militante, pour rendre à Dieu le culte extérieur qu'ils lui doivent, Dans ce sens le mot église est synonyme de eclui de temple; mais si on peut appeler tem ples les édifices dans lesquels s'assemblen! les chrétiens, on ne donne jamais le nom d'églises aux lieux d'assemblée des juifs, des infidèles et des idolâtres.

1. Nous ne donnerons pas la description des églises servant actuellement au culte catholique; il n'est aucun de nos lecteurs qui ne puisse s'en rendre parfaitement comple; mais nous transcrirons ici la description que fait l'abbé Fleury des premières qui furent érigées par les chrétiens, en observant que les lieux d'assemblées, à l'époque du berceau du christianisme et dans le temps des persé

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