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retournent alternativement dans le Reinga, jusqu'à ce que leurs corps soient transfor més en un certain ver qu'ils appellent Toke, et que l'on trouve souvent en creusant la terre. La vie du Reinga est d'ailleurs, selon eas, tout à fait semblable à la vie présente: ny éprouve les mêmes besoins; ce sont les memes habitudes et les mêmes rapports.D'autres Zélandais disent que les âmes des méchants sont condamnées à errer misérablement autour du Pouke-tapou, la montagne sacrée, sans pouvoir jamais espérer leur pardon, tandis que celles des justes, après avoir traversé le Reinga, parviennent à l'Atamira, lieu de délices et séjour du bonheur parfait.

ENGANGA-MOKISSO, prêtre du Congo, en Afrique, auquel est dévolue la fonction de faire des dieux. Lorsqu'un particulier se croit obligé de créer un Mokisso, il assemble tous ses amis et ses voisins, et réclame lear assistance pour construire une hutte de branches de palmier, dans laquelle il se renferme pendant quinze jours. De ces quinze jours, il doit en passer neuf sans parler. Pour le saluer pendant ce laps de temps, on frappe d'un petit bâton sur un bloc qu'il tient sur ses genoux, et qui porte gravée la figure d'une tête d'homme. Les Engangas donnent des blocs de trois sortes, de grands, de moyens, de petits, selon les vues de celui qui leur en demande. A la fin des quinze jours, toute l'assemblée se rend dans un lieu plat, uni et découvert, avec un tambour autour duquel on trace un cercle. Un homme Commence à battre l'instrument et à chanter. Lorsqu'il paraît bien échauffé par cet exercice, Enganga donne le signal de la danse. Tout le monde, à son exemple, se met à danser en chantant les louanges du Mokisso. Le candidat entre en danse aussitôt que les autres ont fini. Il continue pendant deux ou trois jours, au son du même tambour, sans autre interruption que celle qui est exigée par les besoins indispensables de la nature. l'Enganga reparaît au bout de ce terme ; il pousse des cris furieux, frappe sur différents blocs, prononce des paroles mystérieuses, fait de temps en temps des raies blanches et rouges sur les tempes du candidat, sur ses paupières, sur son estomac, et successivement sur chacun de ses membres. Alors celui-ci est tout d'un coup agité de convulsions violentes; il se donne mille mouvements extraordinaires, fait d'affreuses grimaces, jette des eris horribles, prend du feu dans ses mains, le mord en grinçant les dents. Quelquefois il se retire dans des lieux déserts, où il se couvre le corps de feuilles vertes. Ses amis le cherchent, battent le tambour pour le retrouver, passent quelquefois plusieurs jours sans le découvrir. Cependant il entend le bruit du tambour, il se montre et paraît de lui-même. On le transporte dans sa maison; il y demeure couché pendant quelques jours, sins mouvement et comme mort. L'Enganga hoisit un moment pour lui demander quel engagement il veut prendre avec son MoSisso. H répond avec des flots d'écume, et

avec des marques d'une extrême agitation. On commence à chanter et à danser autour de lui, jusqu'à ce qu'il soit calme et tranquille. Enfin l'Enganga lui met un anneau de fer autour du bras, pour lui rappeler constamment la mémoire de ses promesses. Cet anneau est si sacré pour les nègres qui ont essuyé la cérémonie du Mokisso, que, dans les occasions importantes, ils jurent par leur anneau. On peut se fier à un serment ainsi prêté, ils perdraient la vie plutôt que de l'enfreindre. Voy. GANGA.

ENGASTRIMANTES (du grec iv, dans, y

Tpi, ventre, et pris, devin); sorte de devins qui, chez les Grecs, prédisaient l'avenir et rendaient des oracles en parlant d'une voix qui semblait sortir de leur ventre. Ils n'étaient autres que des ventriloques.

ENGASTRIMYTHES, prêtresses d'Apolon qui, comme les Engastrimantes, rendaient des oracles sans remuer les lèvres.

ENGELS-BRUDERS, hérétiques d'Allemagne, sectateurs de Gichtel. Voy. FRÈRESANGÉLIQUES.

ENHODIENS, ou ENODIENS. Les anciens appelaient dieux Enodiens (de i» iô, in via) ceux qui présidaient aux grandes routes et aux chemins; tels étaient entre autres Mercure et Hécate. On dressait sur les routes des pierres carrées, surmontées de la tête de l'une ou l'autre de ces divinités, et l'on y gravait l'indication des rues et des chemins qui aboutissaient à cet endroit.

C'étaient surtout les Colophoniens qui adoraient Hécale sous le nom d'Enodie, peut-être parce que, d'après une légende, elle avait été trouvée en chemin par Inachus. Ils lui sacrifiaient la nuit un petit chien noir.

ENHOLMIS, OU ENOLMIS, surnom de la prêtresse d'Apollon, à Delphes; ainsi appelée parce qu'elle était assise sur un trépied nommé en grec pos. Apollon lui-même était quelquefois surnommé Enholmos.

ENNOSIGEUS (en grec Evvoriyaros, qui ébranle la terre), surnom de Neptune, parce qu'on croyait que c'était lui qui, par les coups répétés de son trident, causait les tremblements de terre.

ENOCH (Livre d'). Enoch, d'après la Genèse, était fils de Jared et fut père de Mathusalem. I naquit l'an du monde 622. Le texte sacré, après avoir dit qu'à l'age de 65 ans il engendra Mathusalem, ajoute qu'il marcha devant Dieu pendant 300 ans; et puis, sans parler de sa mort, il se sert de cette expression: Il ne parut plus, parce que le Seigneur l'enleva. Saint Paul, dans son Epître aux Hébreux, explique ce passage en ces termes : « C'est par la foi qu'Enoch fut enlevé, afin qu'il ne vit point la mort; et on ne le vit plus, parce que le Seigneur le transporta ailleurs. » L'Ecclésiastique dit qu'il fut transporté au paradis. Saint Jérôme l'entend du ciel, où il dit qu'il fut ravi comme Elie en corps et en âme.

Les Rabbins croient qu'Enoch, ayant été transporté au ciel, fat reçu au nombre des

ils se le figuraient comme une fournaise ardente, située au centre d'un volcan formidable, et dont le feu était sans cesse attisé par Guayota, le génie du mal.

18. Les nègres du royaume de wida croient que l'Enfer est situé sous la terre et que les âmes des méchants y subissent le supplice du feu. Ceux de la côte de Benin pensent que ce lieu de tourments se trouve au-dessous de 1a mer, aussi bien que le Paradis.

19. Les Groenlandais, qui placent sous la mer le séjour du bonheur, mettent dans les cieux l'habitation des méchants. Ils disent que leurs âmes maigriront et mourront de faim dans les espaces vides de l'air, o qu'elles y seront perpétuellement infes et harcelées par des corbeaux, ou qu' n'y auront ni paix, ni trêve, emport cessamment dans les cieux, comm ailes d'un moulin. D'autres plac dans les régions obscures de la lumière et la chaleur ne pénè

20. Plusieurs nations de tentrionale mettent au no qui attendent les méch? d'être confiné dans ur il n'y aura point de 21. Les ancier donnaient le n qu'ils disaien du monde. profonder dans lac

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s réponses sur le miroir en caractères de sang, et ceux qui les avaient consultées lisaient leurs destins, non sur le miroir, mais dans la lune, que ces magiciennes se vantaient de faire descendre du ciel; ce qu'il faut

legislateur, et qu'il a ainsi entendre apparemment, ou du miroir même

qu'elles faisaient prendre pour la lune aux

te le nom de Trismegiste (trois fois trèsgrand), que les Grecs lui avait donné. Voy. superstitieux qui recouraient à cette sorte

d'enchantement, ou de l'image de la lune qu'elles leur montraient dans ce miroir. ÉNORQUE (du grec ipzioa, danser), surnom de Bacchus, tiré des danses avec les

La croyance commune de l'Eglise et de la qu'il reparaitra à la fin des temps, avec le Synagogue est qu'Enoch n'est point mort, et tence, celui-ci aux juifs, et celui-là aux gen- quelles on célébrait ses fêtes. prophète Elie, pour prêcher la foi et la péniOn lui attribue un livre qui porte son nom,

ÉNOSICHTHON, surnom de Neptune; il a la même signification que le mot Ennosi

et qui est fréquemment cité par les Pères des géus, cité plus haut. Les Grecs donnaient premiers siècles. Saint Justin, Athénagore,

ces surnoms à Neptune, à qui ils supposaient

raffermir. Sous ce dernier rapport, ils l'appelaient Asphalion. Voyez ce mot.

saint Irénée, saint Clément d'Alexandrie, le double pouvoir d'ébranler la terre et de la Lactance, y ont puisé la croyance que les anges s'allièrent aux tilles des hommes et en eurent des enfants. Tertullien parle de cet ouvrage en plusieurs endroits de ses écrits. Il pensait que Noé l'avait conservé dans l'arche. Mais d'autres Pères, comme Origène, sain! Jérôme, saint Augustin, le regardent comme apocryphe, et c'est aussi le sentiment de l'Eglise, comme c'était celui de la Synagogue, qui ne l'avait pas inséré dans son canon. Ce livre tomba même par la suite dans un tel discrédit, qu'il finit par disparaître tout à fait, à l'exception de quelques fragments que les anciens en avaient cités. Mais les chrétiens d'Ethiopie l'avaient religieusement conservé, traduit dans leur propre langue; c'est de ce pays qu'il fut rapporté en Europe, d'abord par le chevalier Bruce, et plus récemment par M. Ruppel; ce qui fit grand bruit parmi les savants. On s'empressa d'examiner ces manuscrits, de les copier, d'en faire des extraits, en attendant qu'on pût les traduire en entier. Mais à mesure qu'on avançait dans ce travail, on ne tarda pas à s'apercevoir

ENSABATÉS, OU ENSABOTÉS, nom que l'on donna dans le XII siècle à des hérétiques vaudois, connus aussi sous le nom de Pauvres de Lyon. Ils furent ainsi nommés de l'ancien mot Sabate, qui signifiait des souliers; d'où sont venus d'autres noms de chaussures, et entre autres le nom de Sabots, dans notre langue. Ces souliers étaient d'une forme particulière, et coupés par-dessus, de façon à faire paraître les pieds nus, à l'exem ple des apôtres. Les Ensabatés affectaient cette chaussure, pour marque de leur pauvreté apostolique. D'autres croient qu'on les appelait ainsi d'une marque particulière que les plus parfaits de la secte mettaient sur leurs souliers; cette marque était une croix, selon le témoignage d'un auteur contempo rain, qui dit d'eux: Sotulares cruciant. Quel ques-uas pensent que le nom d'Ensabates ou d'Ensabotés fut donné à ces pauvres parce qu'ils portaient des sabots. Enfin, il en est qui écrivent leur nom Insabbatés, parce que

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oumieux Anselmites; nom

onnait autrefois aux gens qui se antaient d'avoir le pouvoir de guérir les plaies, en prononçant des paroles. Le nom d'Ensalmistes ferait supposer qu'ils se servaient de passages des Psaumes; mais ce n'est qu'une prononciation vicieuse pour Anselmites, qui est le mot propre, et qui vient, selon les uns, d'Anselme de Parme, astrologue, mort en 1440; ou, suivant Naudé, de saint Anselme de Cantorbéry, qu'ils regardaient comme leur patron.

ENTHEE (du grec sòs, dieu); les Grecs appelaient ainsi en général tous les lieux où se rendaient les oracles et les personnages

qui servaient d'organes à la divinité pour

prédire l'avenir.

Ils donnaient aussi particulièrement le nom d'Enthée à Cybèle, considérée comme la déesse aux enthousiasmes.

les

ENTHOUSIASTE. Ce nom, qui dans son acception propre et primitive désigne un homme rempli de l'esprit de Dieu, se donne le plus communément à celui dont le zèle est exagéré, ou qui prend pour des inspirations ses propres rêveries. C'est pourquoi on a appelé ainsi d'anciens hérétiques qui se disaient mus et inspirés par l'Esprit saint, tandis que gens sensés les regardaient plutôt comme agilés par le démon. On a également donné le nom d'Enthousiastes aux anabaptistes, aux quakers et à plusieurs autres fanatiques. ENTYCHITES, hérétiques qui parurent dans le premier siècle, et qui s'attachèrent à la doctrine de Simon le Magicien. Ils enseignaient que les âmes n'avaient été unies au corps qu'afin de pouvoir goûter toutes sortes de voluptés. Leurs actions étaient conformes à cette infâme doctrine.

ENVIE. Les anciens divinisèrent cette funeste passion; les Grecs en avaient fait un

dieu, parce que, dans leur langue, 906vos est masculin; les Romains en firent une déesse, fille de la Nuit. Ils la comparaient à l'anguille, dans l'opinion où ils étaient que ce poisson porte envie à tous les autres. Son nom latin, Invidia, vient de in-videre, regarder dans la conduite d'une personne, chercher ce qu'on peut y trouver à reprendre. Les Grecs donnaient aussi à l'envie le nom de mauvais ail; et pour garantir leurs enfants des influences de ce génie malfaisant, ils prenaient avec le doigt la boue qui se trouvait au fond des bains, et la leur appli quaient sur le front. Cette superstition règne encore chez les Grecs modernes, et l'on y craint encore l'Envie ou le mauvais œil. Aujourd'hui, comme da temps de Théocrite et de Piine, cracher dans son sein est regardé comme un des moyens les plus infaillibles de détourner l'influence de l'oeil envieux. Au reste, la superstition du mauvais œil n'est pas moins répandue parmi les musulmans, les Hindous et une multitude d'autres peuples.

Les anciens représentaient l'Envie sous l'aspect d'un vieux spectre féminin, d'une maigreur affreuse, la tête ceinte de couleuvres, les yeux caves, le teint livide, des serpents dans les mains et un autre qui lui ronge le cœur. Quelquefois on place à ses côtés un hydre à sept tètes.

ENYALIUS, ancienne divinité qui paraît être la même que Mars; on trouve son culte établi chez les Assyriens, à Athènes, et chez les Sabins. Voici ce que rapporte Denis d'Halicarnasse au sujet de ce Dieu: « Au pays de Réate, dans le temps qu'il était habité par les Aborigines, une vierge indigène, de la plus haute naissance, vint pour danser dans le temple d'Enyalius, que les Sabins et les Romains après eux appellent Kurinus (Quirinus), quoiqu'on ne puisse pas dire précisément s'il est Mars, ou si c'est un personnage different auquel on rend les mêmes honneurs qu'à Mars; car les uns prétendent qu'ils désignent tous deux le dieu de la guerre; quelques autres croient au contraire que ce sont deux divinités guerrières différentes. Tandis que cette vierge dansait, saisie tout à coup d'une fureur divine, elle laisse la danse et se précipite dans le sanctuaire du dieu, qui la serre aussitôt dans ses bras, et elle en a un fils appelé Medius Fidius. »>

ÉNYO, nom grec de Bellone, sœur de Mars et déesse de la guerre. Voyez BELLONE. C'était aussi le nom de l'une des Grées ou Graïes, filles de Phorcys et de Céto. Voyez GRÉES.

ENZAMBI, ou plutôt Nzambi, divinité des nègres du Congo. Voyez ZAMBI

LOLE, dieu des vents et des tempêtes; il était fils de Jupiter ou, selon d'autres, d'Hippotas et de Ménalipe. Il régnait sur les îles Vulcaines, appelées depuis de son nom Eolies; sa résidence principale était à Lipara, l'une de ces îles. Son palais retentissait tout le jour de cris de joie et l'on y entendait sans cesse des chants harmonieux

anges, et que c'est lui qui est connu sous le nom de Métatron ou de Michel, un des premiers prices du ciel, et que sa fonction est de tenir note des vertus et des péchés des Israélites.

Eupole ne, d'après Alexandre Polyhistor, dit que les Babyloniens reconnaissent Eoch et non les Egyptiens, com premier inventeur de l'astrologie; qu'à la vérité 1 s Grecs attribuaient cette invection à Atlas, mais qu'Atlas n'est autre que le patriarche Enoch.

Etienne le Géographe le nomme aacus, et assure qu'il habita la ville d'Iconium en Phrygio. Il ajoute qu'un oracle avait prédit que tout le monde périrait après a mort d'Anaces. Celui-ci étant mort, après avoir vécu plus de 309 ans, les habitants en furent si affligés et le plou erent si long eps, que ce deuil était passé en proverbe, et que Pon disa t pleurer Anacis, pour exprimer une grande douleur. Il ajoute qu'en effet le déluge de Deucalion suivit de près sa mort.

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Enoch, que les historiens musulmans appellent celui que Dieu a enlevé, a toujours été en grande faveur parmi eux. Ilsiui attribuent une foule de découvertes, telles que celles de l'écriture, de la couture, de Parit :métique et de Pastrologie. De même que les chrétiens d'Orient, ils le confondent assez souvent avec l'Orus ou l'Hermès des Egyptiens. Ils assurent que ce dernier a été roi, sacrificateur et législa.eur, et qu'il a ainsi mérité le nom de Trismegiste (trois fois trèsgrami), que les Grecs lui avait donné. Voy. EDRIS, FO-, HERMÈS.

La croyance commune de l'Eglise et de la Synagogue est qu'Enoch n'est point mort, et qu'il reparaîtra à la fin des temps, avec le prophète Elie, pour précher la foi et la pénitence, celui-ci aux juifs, et celui-là aux gentils.

On lui attribue un livre qui porte son nom, et qui est fréquemment cité par les Pères des premiers siècles. Saint Justin, Athenagore, saint Irénée, saint Clément d'Alexandrie, Lactance, y ont puisé la croyance que les anges s'allièrent aux filles des hommes et en eurent des enfants. Tertullien parle de cet ouvrage en plusieurs endroits de ses écrits. Il pensait que Noé l'avait conservé dans l'arche. Mais d'autres Pères, comme Origène, sain! Jérôme, saint Augustin, le regardent comme apocryphe, et c'est aussi le sentiment de l'Eglise, comme c'était celui de la Synagogue, qui ne l'avait pas inséré dans son canon. Če livre tomba même par la suite dans un tel discrédit, qu'il finit par disparaitre tout à fait, à l'exception de quelques fragments que les anciens en avaient cités. Mais les chrétiens d'Ethiopie Favaient religieusement conservé, traduit dans leur propre langue; c'est de ce pays qu'il fut rapporte en Europe, d'abord par le chevalier Bruce, et plus recomment par M. Ruppel: ce qui fit and bruit parmi les savants. On s'empressa d'examiner ces manuscrits, de les copier, den faire des extraits, en attend int qu'on pût les traduire en entier. Mais à mesure qu'on avangoit dans ce travail, on ne tarda pas à s'apercevoir

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que c'était une sorte d'ouvre gnostique, comme le faisaient déjà supposer les frag men's que nous en avaient transmis les anciens. Ce livre est un récit de l'histoire anté. diluvienne; il raconte ce qui s'est passé dans le ciel et sur la terre. et principalement l'his toire circonstanciec de l'union des anges avec les filles des hommes, et la lutte des bons anges contre les mauvais, les forfaits des géants, etc. Mais au milieu de l'obscurité et de l'absurdité qui règnent dans cet ouvrage, on ne peut nier qu'il ait aussi de grandes beantes et des choses fort curieuses. Il a été traduit en a glais en 1821 par le docteur Richard Lurence, professeur d'hébreu à l'Université 30x ord. M. Silvestre de Sacy en avoit traduit une bonne partie en latin. Les Annales de philosophie chrétienne en ont donné une traduction française presque complète dans le xvn volume.

ENOPTROMANCIE (du grec compra, mimagiqu qui montre les événements passés roir); divination faite au moyen d'un miroir et futurs à celui-là même qui a les yeux bandés. L'opérateur était un jeune garçon on une femme. Les Thessaliennes écrivaient leurs réponses sur le miroir en caractères de sang, et ceux qui les avaient consultées lisaient leurs des ins, non sur le miroir, mais dans la luze, que ces magiciennes se vantaient de faire descendre du ciel; ce qu'il faut entendre aparemment, ou du miroir même qu'elles faisaient prendre pour la lune aur Superstitieux qui recouraient à celle sorte d'enchantement, ou de l'image de la lune qu'elles leur montraient dans ce miroir.

ENORQUE (du grec pya, danser), surnom de Bacchus, tiré des danses avec lesquelles on célébrait ses fêtes.

ENOSICHTHON, surnom de Neptune; il a la même signification que le mot Ennosigéus, cité plus haut. Les Grees donnaient ces surnoms à Neptune, à qui ils supposaient le double pouvoir d'ebranler la terre et de la raffermir. Sous ce dernier rapport, ils l'appelaient Asphalion. Voyez ce mot.

ENSABATÉS, OU ENSABOTÉS, nom que l'on denna dans le XII siècle à des hérétiques vaudois, connus aussi sous le nom de Paurres de Lyon. Ils furent ainsi nommés de l'ancien mot Sabate, qui signifiait des souliers; d'où sont venus d'autres noms de chaussures, et entre autres le nom de Sabots, dans notre langue. Ces souliers étaient d'une forme particulière, et coupés par-dessus, de façon à faire paraitre les pieds nus, à l'exem ple des apôtres. Les Ensabates affectaient cette chaussure, pour marque de leur pauvreté apostolique. D'autres croient qu'on les appelait ainsi d'une marque particulière que les plus parfaits de la secte mettaient sur leurs soubers; cette m_rque était une croix, selon le temo guage d'un auteur contempo rain, qui dit d'eux : Soculares cruciant. Quel ques-uas pensent que le nom d'Ensabates ou d'ansanotes fut donné à ces pauvres parce qu'ils portaient des sabots. Enfin, il en est qui écrivent leur nom Insabbatés, parce que

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disent-ils, ces hérétiques judaïsaient en observant le sabbat; mais cette dernière étymologie est fausse, aussi bien que le fait sur leque on prétend l'appuyer.

Quoi qu'il en soit de l'origine du nom de ces seclaires, ils n'eurent d'abord aucun dogme particulier, et ne se faisaient remarquer que par une orgueilleuse et oisive pauvreté. On les voyait avec leurs pieds nus, ou plutôt avec lears souliers coupés par-dessus, attendre l'aumône, et ne vivre que de ce qu'on leur donnait. Mais après avoir vécu quel que temps dans celte pauvreté prétendue apostolique, ils s'avisèrent que les apôtres n'étaient pas seulement pauvres, mais encore prédicateurs de l'Evangile. Ils se mirent donc à précher, sans mission, et malgré leur ignorance, ils ne tardèrent pas à émettre des doctrines subversives et dangereuses. Exclus par les prélats et ensuite par le saint-siége d'un ministère qu'ils avaient usurpé, ils ne laissèrent pas de continuer en secret, murmurant contre le clergé, qui, disaient-ils, ne leur interdisait la predication, que parce que la doctrine et la sainteté des nouveaux apótres condamnaient leurs mœurs corrompues. Voyez VAUDOIS, PAUVRES DE Lyon.

ENSALMISTES, ou mieux Anselmites; nom que l'on donnait autrefois aux gens qui se rantaient d'avoir le pouvoir de guérir les plaies, en prononçant des paroles. Le nom d'Ensalmistes ferait supposer qu'ils se serVaient de passages des Psaumes; mais ce n'est qu'une prononciation vicieuse pour Anselmites, qui est le mot propre, et qui vient, selon les uns, d'Anselme de Parme, astrologue, mort en 1440; ou, suivant Naudé, de saint Anselme de Cantorbéry, qu'ils regardaient comme leur patron.

ENTHEE (du grec 9;, dieu); les Grecs appelaient ainsi en général tous les lieux où se rendaient les oracles et les personnages qui servaient d'organes à la divinité pour prédire l'avenir.

Ils donnaient aussi particulièrement le Bom d'Enthée à Cybèle, considérée comme la déesse aux enthousiasmes.

ENTHOUSIASTE. Ce nom, qui dans son acception propre et primitive désigne un homme rempli de l'esprit de Dieu, se donne le plus communément à celui dont le zèle est exagéré,ou qui prend pour des inspirations ses propres rêveries. C'est pourquoi on a ap pelé ainsi d'anciens hérétiques qui se disaient mus et inspirés par l'Esprit saint, tandis que les gens sensés les regardaient plutôt comme agités par le démon. On a également donné le nom d'Enthousiastes aux anabaptistes, aux quakers et à plusieurs autres fanatiques. ENTYCHITES, hérétiques qui parurent dans le premier siècle, et qui s'attachèrent à la doctrine de Simon le Magicien. Ils ensei

Enaient que les âmes n'avaient été un es au corps qu'afin de pouvoir goûter toutes sortes de voluptés. Leurs actions étaient conformes

à cette infâme doctrine.

ENVIE. Les anciens divinisèrent cette fuDeste passion; les Grecs en avaient fait un

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dieu, parce que, dans leur langue, masculin; les Romains en firent une déesse, fille de la Nuit. Ils la comparaient à l'anguille, dans l'opinion où ils étaient que ce poisson porte envie à tous les autres. Son nom latin, Invidia, vient de in-videre, regarder dans la conduite d'une personne, chercher ce qu'on peut y trouver à reprendre. Les Grecs donnaient aussi à l'envie le nom de mauvais ail; et pour garantir leurs enfants des influences de ce génie malfaisant, ils prenaient avec le doigt la boue qui se trouvait au fond des bains, et la leur appli quaient sur le front. Cette superstition règne encore chez les Grecs modernes, et l'on y craint encore l'Envie ou le mauvais œil. Aujourd'hui, comme da temps de Théocrite et de Pline, cracher dans son sein est regardé comme un des moyens les plus infaillibles de détourner l'intuence de l'œil envieux. Au reste, la superstition du mauvais il n'est pas moins répandue parmi les musulmans, les Hindous et une multitude d'autres peuples.

Les anciens représentaient l'Envie sous l'aspect d'un vieux spectre féminin, d'une maigreur affreuse, la tête ceinte de couleuvres, les yeux caves, le teint livide, des serpents dans les mains et un autre qui lui ronge le cœur. Quelquefois on place à ses côtés un hydre à sept tètes.

ENYALIUS, ancienne divinité qui paraît être la même que Mars; on trouve son culte établi chez les Assyriens, à Athènes, et chez les Sabins. Voici ce que rapporte Denis d'Halicarnasse au sujet de ce Dieu: « Au pays de Réate, dans le temps qu'il était habité par les Aborigines, une vierge indigène, de la plus haute naissance, vint pour danser dans le temple d'Enyalius, que les Sabins et les Romains après cux appellent Kurinus (Quirinus), quoiqu'on ne puisse pas dire précisément s'il est Mars, où si c'est un personnage different auquel on rend les mêmes honneurs qu'à Mars; car les uns prétendent qu'ils désignent tous deux le dieu de la guerre; quelques autres croient au contraire que ce sont deux divinités guerrières différentes. Tandis que cette vierge dansait, saisie tout à coup d'une fureur divine, elle laisse la danse et se précipite dans le sanctuaire du dieu, qui la serre aussitôt dans ses bras, et elle en a un fils appelé Medius Fidius. »

ÉNYO, nom grec de Bellone, sœur de Mars et déesse de la guerre. Voyez BELLONE. C'était aussi le nom de l'une des Grées ou Graïes, filles de Phorcys et de Céto. Voyez GRÉES.

ENZAMBI, ou plutôt Nzambi, divinité des

nègres du Congo. Voy z ZAMBI

LOLE, dieu des vents et des tempêtes; il

était fils de Jupiter ou, selon d'autres, d'Hippotas et de Menalipe. Il régnait sur les iles Vulcaines, appelées depuis de son nom Eolies; sa résidence principale était à Lipara, l'une de ces iles. Son palais retentis, sait tout le jour de cris de joie et l'on y entendait sans cesse des chants harmonieux

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