Discours prononcé à l'Académie française: en venant prendre séance à la place de M. Droz, le 5 février 1852

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Sagnier et Bray, 1852 - 57 Seiten
 

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Seite 55 - Madame la baronne, de ma prophétie chérie. Cette immense et terrible révolution fut commencée, avec une fureur qui n'a pas d'exemple, contre le catholicisme et pour la démocratie. Le résultat sera pour le catholicisme et contre la démocratie. Si vos petits cantons peuvent faire une exception quant à la république, j'y consens de tout mon cœur. La résistance qu'ils firent en...
Seite 17 - république, nous n'aurons pas un jour de liberté ; nous au« rons deux jours de tyrannie : l'un, sous la populace ; l'autre, « sous quelque despote. Nos républiques sont des monarchies « dont le trône est vacant. » * La politique et la morale devaient conduire naturellement M. Droz à l'économie politique ; et d'ailleurs son esprit et son talent se prêtaient avec une égale facilité à une trèsgrande diversité d'études. Dès sa jeunesse, il s'était occupé de cette science.
Seite 31 - ... est de se chercher des aïeux dans le passé ; parce que chacun hérite, même malgré lui, de la pensée des siens, comme de son nom, de sa langue, de sa vie : parce qu'en tout l'hérédité est l'accord de la raison et de la nature. L'Assemblée constituante aima mieux déclarer que le peuple français n'avait été pendant douze siècles qu'un ramas...
Seite 52 - ... s'agit pas de ressusciter les morts; mais bien de reconnaître la vie là où elle n'a jamais cessé d'être. Il s'agit surtout de ne pas nourrir la prétention insensée de vivre en s'abreuvant chaque jour du poison qui a tué tout ce qui nous a précédés. Il s'agit d'émanciper le principe chrétien et de se confier à la fécondité réparatrice de la vérité. Le temps presse : les symptômes alarmants ont surgi eu foule à nos yeux.
Seite 4 - Et toutefois, à la fin du dixhuitième, tous les cœurs y étaient tellement imprégnés du sentiment national que nulle province n'a fourni à la patrie menacée des bataillons de volontaires plus nombreux, plus intrépides, plus prodigues de leur vie. Cette terre généreuse n'a cessé de produire des héros que lorsque la France eut cessé de combattre. Elle a montré la même fécondité dans le domaine de...
Seite 54 - Il a substitué au culte de l'humanité celui de la vérité. Il n'a désavoué ni la raison ni la liberté ; mais il a compris que l'une et l'autre ont besoin de sanction, de barrière et d'appui ; et qu'un frein n'est pas une entrave. Il a su monter de la morale à la religion, de la raison à la foi, de la philanthropie à la charité, de la discussion à l'autorité. Je n'ose tirer de sa vie un pronostic pour l'avenir de la France et du monde : je me borne à constater que dans la sphère, toujours...
Seite 42 - Personne ne croira que je lui ai vendu la liberté de mon pays, que je lui prépare des fers. Je leur dirai, oui, je leur dirai : Vous m'avez vu dans vos rangs luttant contre la tyrannie, et c'est elle que je combats encore; mais l'autorité légale, la monarchie constitutionnelle, l'autorité tutélaire du monarque, je me suis toujours réservé le droit et l'obligation de les défendre.
Seite 31 - L'Assemblée constituante aima mieux déclarer que le peuple français n'avait été pendant douze siècles qu'un ramas d'esclaves, afin de créer un peuple neuf, un peuple fabriqué de la veille, comme une machine propre à faire l'expérience des théories et des abstractions dont elle s'était éprise. Elle traita la France en pays conquis : elle mit à sac toutes les affections, tous les souvenirs, tous les vestiges du passé; elle les immola tous à cet orgueil cruel qui est le propre des novateurs....
Seite 56 - Voltaire, osa blâmer hautement ce triomphateur de n'avoir pas dédaigné la triste célébrité qui s'acquiert par l'audace et la licence. Vous n'accorderez pas aux pygmées qui se disputent aujourd'hui la dépouille de Voltaire, la connivence que vous avez refusée au plus formidable esprit que le mal ait jamais enfanté. L'esprit révolutionnaire, qu'il faut combattre partout, sera réprimé par vous dans le domaine des lettres, du style, de la langue.
Seite 11 - ... été heureux, et, chose peut-être plus rare, il a tenu à passer pour l'être. Il sut se préserver non-seulement du malheur, mais de l'ennui, qu'il regardait aussi comme un malheur. Et pour fuir cet ennemi, il en revient toujours à son goût prédominant, celui de la retraite. « D'abord, dit« il, on s'y garantit d'une foule d'importuns et d'oisifs.

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