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SUR LES

ÉPITRES DE

S. PAUL.

Paul, ce vase d'élection que le Seigneur s'était réservé pour porter son nom aux extrémités de la terre (Act. 9. 5.), était né à Tarse (Act. 21. 39), en Cilicie, de la tribu de Benjamin, et jouissait du droit de citoyen romain. (Rom. 11. 1. Philip. 3. 5.) Saul fut le nom qu'il porta jusqu'à la conversion du proconsul Sergius Paulus, en l'honneur duquel il prit désormais celui de Paul (Act. 13. 9.).

Elevé à Jérusalem (Act. 22. 3.), aux pieds du célèbre docteur Gamaliel, il était profondément versé dans la connaissance des saintes Ecritures, et l'on trouve même dans ses discours des citations d'auteurs profanes (Act. 17. 28. Tit. 1. 12.). Plus zélé qu'aucun Juif de son temps pour les traditions de ses pères (ad Gal. 1. 14. Act. 7. 59.), il consentit à la mort du premier martyr saint Etienne; et, s'étant fait donner ensuite aux grands-prêtres des lettres de créance (Act. 9.), il partit pour Damas afin de faire arrêter tous ceux qui embrassaient la foi de Jésus-Christ. C'était là que l'attendait la grâce. Au milieu du chemin, frappé de terreur au bruit de la voix qui lui crie : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? il tombe la face contre terre, et de persécuteur il se relève Apôtre. Le saint homme Ananie lui rend, par l'imposition des mains, la vue qu'il avait perdue au moment de sa conversion; et dès lors il commence ce ministère sublime qu'il remplit avec plus de succès et de peines que les autres Apôtres (1. Ad Corint. 15. 10.). Est-il, dit saint Jean Chrysostôme, un seul lieu sur la terre, un continent, une mer qui ait ignoré ses travaux ? Sa vie entière n'est qu'une chaîne non interrompue de combats et de triomphes... (De Sacerd. lib. 4. cap. 4,). Une première fois prisonnier à Rome, il passe d'abord deux ans dans les liens; mis en liberté, il achève ses courses apostoliques, exécute son voyage en Espagne (Ad Rom. 15. 24.) et revient à Rome où il accomplit son sacrifice par le glaive, le même jour que saint Pierre y fut crucifié, 66 ou 67 de J.-C.

La sollicitude de saint Paul pour toutes les Eglises le rendait attentif à leurs moindres besoins (2. ad Corint. 11. 28.). Au milieu de ses courses, du fond même de sa prison, il leur écrivait ces sublimes Epîtres, où les fidèles de tous les âges ont puisé et puiseront jusqu'à la fin des siècles des secours assurés ; rempart indestructible au sommet duquel Paul, encore debout, enchaîne au pied de la croix toute pensée humaine (S. Chrys. de Sacerd.). Aussi, après les saints Evangiles dont elles sont le commentaire le plus naturel, les Epitres de saint Paul ont toujours été regardées comme le monument le plus précieux et le plus sacré. Tous les Pères de l'Eglise, tous les personnages distingués dans la religion par leur piété ou par leur science, y sont venus déposer le tribut de leur admiration et chercher l'inspiration aux nobles pensées, aux entreprises sublimes. C'est dans saint Paul qu'un illustre orateur de nos jours semble avoir puisé le secret de son éloquence. On dirait que Dieu a donné la simplicité à l'Evangile, pour qu'il fût à la portée de toutes les intelligences; et aux Epîtres du grand Apôtre une élévation de pensées, une sublimité de doctrine qui semble les réserver à ceux qui, dans l'Eglise, ont droit et mission d'instruire les autres. Mais ces

sublimes révélations que saint Paul apprit au troisième ciel, ces étonnants mystères, qu'il se plaint même de ne pouvoir traduire dans la langue des hommes, joints aux modifications nombreuses qui se sont glissées malgré le talent des traducteurs, rendent l'intelligence des Epîtres d'une difficulté parfois insurmontable. C'est ce qui a donné lieu aux nombreux Commentaires des Pères et des auteurs ecclésiastiques. Saint Augustin, sur le titre seul de l'Epître aux Romains, écrivit tout un livre; et saint Jérôme disait, à ce sujet, qu'il faudrait moins un livre encore qu'un volume. Saint Pierre (2. Pet. 3. 16.) avoue lui-même qu'elles renferment des obscurités telles, qu'elles causent la ruine des ignorants présomptueux. Et c'était l'abus que faisaient certains hérétiques de quelques passages de l'Epître aux Hébreux, qui avait engagé plusieurs Eglises à ne point admettre cette dernière lettre. Mais depuis bien longtemps les quatorze Epîtres du grand Apôtre sont partout reçues comme canoniques, et, après le décret du Concile de Trente, il n'est plus permis d'en rejeter aucune.

Saint Paul a écrit en grec, même les deux Epitres aux Romains et aux Hébreux (voy. les Préf.), ce qui, toutefois, n'est pas hors de contestation. On n'a point eu égard à leur date respective pour placer dans nos Bibles chacune de ses lettres. La dignité de l'Eglise romaine, mère et maîtresse des autres Eglises, la sublimité et la grandeur des questions que saint Paul y traite, ont fait donner le premier rang à l'Epître aux Romains.

On pourrait, après saint Thomas, les partager toutes en trois parties : dans la première, saint Paul considère la grâce par rapport à Jésus-Christ; c'est l'Epître aux Hébreux. Dans la seconde, la grâce encore, par rapport aux ministres qui la confèrent (ad Timoth. et ad Tit.). Dans la troisième, la grâce est considérée par rapport aux fidèles qui la reçoivent.

Voici, d'après trois auteurs distingués, la date précise de chacune de ces Epitres et le lieu d'où elles furent envoyées.

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Quant à la date et au lieu marqués dans les souscriptions grecques, de l'aveu des savants, ils n'ont aucune autorité.

Il est inutile de rappeler les écrits qui ont circulé sous le nom de saint Paul, tels que des lettres à Sénèque, aux Laodicéens (V. ad Colos. cap. 4. 16.), et même un Evangile; l'Eglise ne leur à jamais donné aucune créance.

Les sommaires des chapitres s'enchaînent les uns aux autres ; ils peuvent être lus de suite et donner, verset par verset, l'analyse détailléo de chaque Epître.

SUR

L'ÉPITRE DE SAINT PAUL

AUX ROMAINS.

Rome devait aux prédications de saint, patriarches celles de leurs prétendus sages.

Pierre la grâce d'avoir embrassé l'Evangile, et saint Paul lui rend ce témoignage que sa foi est déjà devenue célèbre dans l'univers entier. Mais l'antipathie naturelle des Juifs pour les Gentils était loin d'être éteinte; chaque jour elle donnait sujet à de nouvelles contestations. Toujours épris d'un fol amour pour leur loi, enorgueillis des promesses faites à leurs pères, les Juifs regardaient la foi comme un patrimoine et une juste récompense de leur zèle pour les observances légales. Ils considéraient les Gentils comme des hommes sans mérite, que Dieu avait appelés par un pur effet de sa miséricorde. Ils leur reprochaient l'abus des lumières naturelles, les crimes dont ils s'étaient souillés et le culte monstrueux qu'ils avaient rendu à des divinités infàmes. De leur côté, les Gentils, rendant mépris pour mépris, reprochaient aux Juifs leurs prévarications sans nombre; les accusaient de s'être eux-mêmes rendus coupables d'idolatrie et de rebellion envers Dieu, d'avoir mis à mort les prophètes et comblé leurs iniquités par le plus indigne parricide en la personne de Jésus-Christ; à l'inspiration des prophètes, ils opposaient la science de leurs philosophes, et aux vertus des

Persuadés qu'ils avaient mérité la foi par leurs vertus morales, ils affectaient un souverain mépris pour les vains scrupules des Juifs; violaient ouvertement les jours de néoménie et de fête, et ne faisaient aucun cas de la distinction des viandes pures et impures si souvent prescrites par Moïse.

Saint Paul, ayant eu connaissance de ces divisions, leur écrivit cette lettre. Il reconnait d'abord les avantages naturels des uns et des autres; assure même aux Juifs les priviléges que Dieu leur avait accordés, et les relève par là au-dessus des Gentils. Mais en même temps il admet la vérité de leurs reproches et justifie leurs mutuelles accusations. Il déclare que les philosophes païens ont, à la vérité, connu le vrai Dieu, mais sans lui rendre le culte qu'il mérite; qu'ils n'ont fait servir les vérités acquises dans l'étude de la sagesse humaine et des merveilles de la création, qu'à satisfaire leur amour-propre aussi se sont-ils montrés par là indignes de toute grâce; et Celui qu'ils avaient abandonné les premiers, les ayant délaissés à son tour, ils sont tombés dans les plus infàmes désordres.

Quant à la loi, n'ayant fait que montrer le

péché sans donner la force de l'éviter, elle a rendu la culpabilité plus grave; et sa défense irritant la concupiscence, elle a donné sujet à des transgressions innombrables. Aussi les Juifs, se trouvant par là soumis au péché, et coupables aux yeux de Dieu autant que les Gentils, n'ont pu mériter la justification, et ce n'est que par la foi en Jésus-Christ et sans mérite antérieur que Dieu a justifié les deux peuples et les a reçus dans sa grâce.

Nous croyons avec de graves auteurs que saint Paul a écrit en grec toutes ses Epitres, même celle dont nous parlons. Le grec était sa langue naturelle, celle qu'il avait apprise à Tarse, en Cilicie; il ne cite guère l'Ecriture que d'après les Septante. Si le latin était la langue de l'Empire, le grec n'était pas moins répandu même parmi le peuple; car pour la haute société, il est hors de doute que c'était la langue reçue même à Rome. Sylla écrivit en grec ses Mémoires; Juvénal reproche aux dames romaines de connaitre mieux le langage d'Athènes que celui de leurs pères (Sat. 6),et nous voyons dans Quintilien que l'on

consacrait plus de temps à l'étude du grec qu'à celle du latin (Inst. orat. l. 1, c. 1).

Du reste, ajoute Tirin, l'importance que les commentateurs ont accordée au texte grec semble faire croire qu'ils l'ont considéré comme le texte primitif, et nous apprenons de Tertullien que les autographes des Apôtres, conservés de son temps, n'étaient point écrits dans un autre idiome. Toutefois la Version latine seule aujourd'hui déclarée authentique, est d'une très-haute antiquité; plusieurs même l'attribuent à Tertius qui servit de secrétaire à saint Paul dans la transcription de cette Epitre.

Saint Paul était à Corinthe, quand il écrivit cette Lettre, ou plutôt à Cenchrée, petit bourg sur l'Hellespont qui tenait lieu de port à cette ville vers cette partie de la mer. L'Apôtre avait déjà parcouru les provinces de l'Orient, et se disposait à passer dans celles de l'Occident, comme il le témoigne lui-même (XV. 24, 28), l'an de Jésus-Christ 58. Ce fut la diaconesse Phébé qui se chargea de porter à Rome ce gage de la sollicitude du grand Apôtre.

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