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nisme des lieux de secours pour les maladies, des colléges pour les lettres, etc. C'est le détail de tant de bienfaits, qui est véritablement étonnant ; c'est l'art ingénieux avec lequel la religion a varié ses dons, nuancé ses secours distribué ses trésors, ses remèdes, ses lumières; c'est cet art, qui est pour ainsi dire incompréhensible. Jusqu'aux délicatesses des sentimens, jusqu'aux amours-propres, jusqu'aux foiblesses, elle a tout ménagé, en soulageant tout. Pour nous, depuis quelques années que nous nous occupons de ces recherches, tant de traits de bienfaisance, tant de fondations admirables, tant d'inconcevables sacrifices sont passés sous nos yeux, que nous croyons fermement qu'il y a dans ce seul rapport de la religion chrétienne, (qui n'est qu'une grande expiation pour le genre humain); qu'il y a, disonsrons, de quoi effacer tous les crimes dont les hommes ont été coupables depuis le commencement du monde: culte céleste, qui nous force d'aimer cette triste humanité, qui le calomnie.

Ce que nous allons citer est bien peu de chose, et nous pourrions remplir plusieurs

Ordres relig. et milit. 8 vol. in-4.0; Hermant, Etab. des Ordres relig. Bonnani, Catal. omn. Ord. relig. Giustiniani, Mennehius et Schoonebeck, dans leur Hist. des Ordres militaires; Saint-Foix, Essai sur Paris; Vie de Saint Vincent-de-Paule; Vies des Pères du désert; S. Bazile, Oper. Lobineau, Hist. de Bretagne.

volumes de ce que nous rejetons. Nous ne sommes pas même sûrs d'avoir choisi ce qu'il y a de plus frappant. Dans l'impossibilité de tout décrire,et de juger qui l'emporte en vertu parmi un si grand nombre d'œuvres charitables, nous recueillons, presqu'au hasard, ce que nous donnons ici.

Pour se faire d'abord une juste idée de l'immensité des bienfaits, il faut se représenter la chrétienté, comme une vaste république, où tout ce que nous rapportons d'une partie, se passe en même temps dans une autre : ainsi quand nous parlerons des hôpitaux, des missions, des colléges de la France, il faut aussi se figurer les hôpitaux, les missions, les colléges de l'Italie, de l'Espagne, de l'Allemagne, de la Russie, de l'Angleterre, de l'Amérique, de l'Afrique et de l'Asie; il faut voir deux cent millions d'hommes au moins, chez qui se pratiquent les mêmes vertus, et se font les mêmes sacrifices; il faut se ressouvenir qu'il y a dixhuit cents ans que ces vertus existent, et que les mêmes actes de charité se répètent. Calculez maintenant, si votre esprit ne s'y perd, le nombre d'individus soulagés et éclairés par le christianisme, chez tant de nations, et pendant une aussi longue suite de siècles....

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CHAPITRE II.

Hôpitaux.

La charité, vertu absolument chrétienne, et inconnue des anciens, a pris naissance dans Jésus-Christ ; c'est la vertu qui le distingua principalement du reste des mortels, et qui fut en lui le sceau de la rénovation de la nature humaine. Imitant l'exemple de leur divin maître, ce fut par la charité que les apôtres gagnèrent si rapidement les cœurs, et séduisirent saintement les hommes.

Les premiers fidèles, instruits dans cette grande vertu, mettoient en commun quelques deniers pour secourir les pauvres, les malades et les voyageurs : ainsi commencèrent les hôpitaux. Devenue plus opulente, l'église fonda pour les infortunés, des établissemens dignes d'elle. Dès ce moment les œuvres de miséricordes n'eurent plus de retenues : il y eut comme un débordement de la charité sur les misérables, jusqu'alors abandonnés sans secours, par les heureux du monde. On demandera peut-être comment faisoient les anciens, qui n'avoient point d'hôpitaux? Ils avoient deux moyens (que les chrétiens n'ont pas) de se défaire des pauvres et des infortunés, l'infanticide et l'esclavage.

Les maladeries ou léproseries de Saint

Lazare, semblent avoir été en Orient les premières maisons de refuges. On y recevoit ces lépreux qui, renoncés de leurs proches, languissoient auparavant dans les rues et les carrefours des cités, en horreur à tous les hommes. Ces hôpitaux étoient desservis par des religieux de l'ordre de Saint-Bazile.

Nous avons dit un mot des Trinitaires, ou des pères de la Rédemption des captifs. S. Jean de Nolasque en Espagne, imita S. Jean de Matha en France. On ne peut lire sans attendrissement les règles austères de ces ordres. Par leur première constitution, les Trinitaires ne pouvoient manger que des légumes et du laitage. Et pourquoi cette vie rigoureuse ? Parce que plus ces pères se privoient des nécessités de la vie, plus il restoit de trésors à prodiguer aux Barbares; parce que, s'il falloit des victimes à la colère céleste, on espéroit que le Tout-Puissant recevroit les expiations de ces religieux,en échange des maux dont ils délivroient les prisonniers.

L'ordre de la Merci donna plusieurs saints au monde. S. Pierre Pascal, évêque de Jaën, après avoir employé tous ses revenus au rachat des captifs, et au soulagement des pauvres, passa chez les Turcs, où il fut chargé de fers. Le clergé et le peuple de son église lui envoyèrent une somme d'argent pour sa rançon. « Le » Saint, dit Helyot, la reçut avec beaucoup » de reconnoissance; mais au lieu de l'em

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ployer à se procurer la liberté, il en racheta quantité de femmes et d'enfans, dont la foi» blesse lui faisoit craindre qu'ils n'abandon> nassent la religion chrétienne; et il demeura toujours entre les mains de ces Barbares » qui lui procurèrent la couronne du martyr,

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Il se forma aussi dans cet ordre une congrégation de femmes, qui se dévouoient au souJagement des pauvres étrangères. Une des fondatrices de ce tiers-ordre, étoit une grande. dame de Barcelonne, qui distribua tout son bien aux malheureux: son nom de famille s'est perdu; elle n'est plus connue aujourd'hui que par le nom de Marie DU SECOURS, que les pauvres lui avoient donné.

L'ordre des Religieuses Pénitentes, en Allemagne et en France, institué à différentes époques, retiroit du vice de malheureuses filles exposées à périr dans la misère, après avoir vécu dans le désordre. C'étoit une chose tout-à-fait divine de voir la religion surmonter ces dégoûts, par un excès de charité, et exiger jusqu'aux preuves du vice, de peur qu'on ne trompât ses institutions, et que l'innocence, sous la forme du repentir, n'usurpât une retraite, qui n'étoit pas établie pour elle. << Vous »savez, dit Jehan Simon, évêque de Paris, » dans les constitutions de cet Ordre, qu'au>>cunes sont venues à nous qui étoient vier

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