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a prêté le catafalque d'un empereur Romain à la chétive dépouille d'un Tartare, et dans le tombeau d'un Platon, logé les cendres d'un molah.

CHAPITRE II I.

La Calédonie, ou l'ancienne Ecosse. ELLES charmeront long-temps les ames rêveuses, les quatre pierres qui, sur les bruyères de la Calédonie, marquent la tombe des héros. Oscar et Malvina ont passé; mais rien n'est changé dans leur solitaire patrie. Le montagnard Ecossois se plaît encore à redire les chants de ses ancêtres, il est encore brave, sensible et généreux; ses mœurs modernes sont comme l'agréable souvenir de ses mœurs antiques. Ce n'est plus (qu'on nous pardonne l'image), ce n'est plus la main du Barde même qu'on entend sur la harpe; mais ce léger frémissement des cordes, produit par le toucher d'une ombre, qui, la nuit, dans une salle déserte, annonçoit la mort d'un héros.

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Carril accompanied his voice. The music was like the memory of joys that are past, pleasant, and mournful to the soul. The ghots of departed Bard heard it from Slimora's side, soft sounds spread along the wood and the silent valley of night rejoice. So when he sits in the silent of noon, in the valley

of his breeze, the humming of the monutain bee comes to Ossian's ear: the gale drowns it often in its course; but the pleasant sound returns again. «. Carril accompagnoit sa >> voix. Leur musique, pleine de douceur et de » tristesse, ressembloit au souvenir des joies qui » ne sont plus. Les ombres des Bardes décédés » l'entendirent sur les flancs de Slimora. De » foibles sons se prolongèrent le long des bois » et les vallées silencieuses de la nuit se réjoui>> rent. Ainsi quand, dans le silence du midi, >> Ossian est assis dans la vallée de ses brises » le murmure de l'abeille de la montagne par→ » vient jusqu'à son oreille: souvent le zéphyr, » dans son passage, emporte (1) le son léger, » mais bientôt il renaît encore. »

CHAPITRE IV.

Otaïti.

L'HOMME ici-bas ressemble à l'aveugle Ossian, sur les cendres des rois de Morven : quelque part qu'il étende sa main autour de lui, il touche les cendres de ses pères.

Lorsque de hardis navigateurs voguèrent pour la première fois sur l'Océan Pacifique, ils ne virent rouler autour d'eux que des flots éternellement caressés par des brises embaumées. Bien

(1) Drowns, Noye.

tôt, du sein de l'immensité, s'élevèrent des îles inconnues.Des bosquets de palmiers entremêlés de grands arbres, qu'on eût pris pour de hautes fougères, couvroient les côtes en amphithéâtre, et des cîmes bleues de montagnes posoient leur majestueux couronnement sur ces forêts. Ces fles environnées d'un cercle de coraux, sembloient se balancer comme de beaux vaisseaux à l'ancre, au milieu des eaux les plus tranquilles l'ingénieuse antiquité auroit cru que Vénus avoit noué sa ceinture autour de ces nouvelles cythères, pour les défendre des orages.

Sous ces ombrages ignorés, la nature avoit placé un peuple beau comme le ciel qui l'avoit vu naître, voluptueux comme les sources qui murmuroient dans ces solitudes. Des toits de feuilles de mûriers, soutenus par des piliers de bois odorans, de doubles canots aux voiles nattées de jonc, aux banderoles de fleurs et de plumes, servoient à ces hommes heureux à habiter la terre et l'onde. Pour tout vêtement, on portoit une draperié d'écorce de figuier: y avoit des danses et des sociétés consacrées aux plaisirs; les chansons et les drames de l'amour n'étoient point inconnus sur ces bords. Tout s'y ressentoit de la mollesse de la vie, et un jour plein de calme, et une nuit pleine de silence; la douteuse obscurité des bois y ressembloit à celle de l'ame d'une vierge, où les

il

passions portent pour la première fois une tendre lumière. Recevoir et rendre des caresses, se coucher près des ruisseaux, disputer de paresse avec leurs ondes, marcher avec des chapeaux et des manteaux de feuillages, et pour ainsi dire vêtus de brises et de parfums; c'étoit toute l'existence des tranquilles Sauvages d'Otaïti. Les soins, qui chez les autres hommes occupent leurs pénibles journées, étoient ignorés de ces insulaires; en errant à travers les bois, ils trouvoient, comme les oiseaux près de leurs nids le lait et le pain suspendus aux branches des arbres.

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Telle apparut Otaïti aux Cook et aux Bougainville; mais en approchant de ses rivages, ils distinguèrent quelques monumens des arts, qui se marioient à ceux de la nature: c'étoient les poteaux des Moraï. O vanité des plaisirs des hommes ! Le premier pavillon qu'on découvre sur ces rives enchantées, est celui-là même de la mort, qui flotte au-dessus de toutes les félicités humaines.

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Ne pensons donc pas que ces lieux où l'on ne trouve, au premier coup d'œil, qu'une vie insensée, soient étrangers à ces sentimens graves, nécessaires à tous les hommes. Les Otaïtiens, comme les autres peuples, ont des rites religieux et des cérémonies funèbres; ils ont sur-tout attaché une grande

pensée de mystère à la mort. Lorsqu'on porte un cadavre au Moraï, tout le monde fuit sur son passage: le maître de la pompe murmure alors, à voix basse, quelques mots à l'oreille du décédé. Arrivé au lieu de repos, repos, on ne descend point le corps dans la terre, mais on le suspend dans un berceau qu'on recouvre d'un canot renversé, symbole du naufrage de la vie. Quelquefois une femme vient gémir auprès du Moraï; elle s'assied les pieds dans la mer, la tête baissée, et ses cheveux tombant sur le visage : les vagues accompagnent le chant de sa douleur, et sa voix monte vers le ToutPuissant, avec la voix du tombeau et celle du grand Océan pacifique.

EN

CHAPITRE V.

Tombeaux Chrétiens.

N parlant du sépulcre dans notre religion le ton s'élève et la voix se fortifie: on sent que c'est là le vrai tombeau de l'homme. Le monument de l'idolâtre ne vous entretient que du passé; celui du chrétien ne vous parle que de l'avenir. Le christianisme a toujours fait en tout le mieux possible; jamais il n'a eu de ces demi-conceptions si fréquentes dans les autres cultes. Ainsi, par rapport aux sépultures négligeant les idées intermédiaires de charmes

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