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pas prouvé que nous avons mal interprété les faits historiques qui nous présentent l'épiscopat, dans certaines circonstances déterminées, comme juge des actes et de la personne du Pape. Le Pape aussi, de son côté, est juge et de la doctrine et des personnes des évêques. Nous croyons pouvoir défier nos adversaires de faire sortir de nos principes ni la supériorité absolue du Pape sur les évêques et le concile général, ni la supériorité absolue des évêques et du concile général sur le Pape. Ils ont chacun leurs droits déterminés; et dans cet équilibre, dans ce tempérament, repose la plus haute vie de l'Église.

Si les principes que nous avons défendus conservent leur solidité et leur force, les conséquences que nous en avons tirées, sur les vraies conditions de l'infaillibilité pontificale et des jugements ex cathedrá, sont légitimes; et ces conséquences s'offrent à nous appuyées par les plus graves et les plus décisives autorités. La périodicité conciliaire provient aussi de ces principes. C'est l'Église qui l'a voulue; c'est l'Église qui l'a décrétée, comme la meilleure discipline. Rendons grâces à Dieu de la rendre aujourd'hui possible.

II.

En terminant cette apologie, qu'il nous soit permis d'adresser la parole à nos vénérables frères, les évêques du saint concile.

Sans consulter notre faiblesse et notre isolement, sans calculer tous les dangers d'une entreprise périlleuse, nous avons pris la défense des droits divins de l'épiscopat contre des systèmes d'école et des projets de partis. Nous avons pris cette défense, parce que ces droits épiscopaux nous paraissent intimement liés à la vraie grandeur, à la vraie gloire du SaintSiége et au bien général de la Société chrétienne. La constitution de l'Église peut recevoir une application plus parfaite; mais elle ne peut pas changer. Les projets avoués d'une école et d'un parti ne seraient-ils pas un vrai changement dans la constitution de l'Église, vénérables frères? La définition de l'infaillibilité personnelle et séparée du Pape, ou, en d'autres termes, de sa souveraineté pure et absolue, laisserait-elle subsister l'intégrité des droits épiscopaux, tels qu'ils ont existé jusqu'à ce jour? Voilà la question qui se pose aujourd'hui dans tous les esprits.

Les lumières, la sagesse, la sainteté de l'auguste Pontife qui gouverne l'Église, et votre vigilance, vénérables frères, écarteront tous les périls. Avec l'assistance de l'Esprit-Saint et de concert avec votre chef vénéré, le vrai Vicaire de Jésus-Christ, vous trouverez le moyen efficace d'unir plus intimement que jamais, et dans les principes et dans les faits, la papauté avec l'épiscopat, l'épiscopat avec la papauté. Pacifiée et unie, l'Église alors sera plus forte et plus puissante, pour accomplir sa divine mission, l'exten

sion du règne de Dieu sur la terre. C'est le vœu que nous formons, la prière que nous adressons tous les jours au Seigneur; adveniat regnum tuum.

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Sorbonne, ce 24 novembre 1869, en la fête de la Présentation de la très-sainte Vierge Marie.

1

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APPENDICE.

LETTRE DE M L'ÉVÊQUE DE SURA

A Ma L'ÉVÊQUE DE POITIERS

EN RÉPONSE AU DISCOURS PRONONCÉ PAR CE VÉNÉRABLE PRÉLAT

J 1

le 28 septembre

et publié par le journal L'UNIVERS, le 4 octobre dernier.

Paris, le 5 octobre 1869.

MONSEIGNEUR,

Par une lettre du 2 octobre, Votre Grandeur me fait l'honneur de me prévenir qu'elle a cru devoir communiquer à son clergé ses impressions sur mon livre et les rendre publiques. Ce procédé, Monseigneur, de m'annoncer vous-même cette détermination est digne de votre courtoisie, et je vous en remercie.

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Mais la publicité donnée à votre homélie m'impose un devoir, et vous ne trouverez pas mauvais que je vous fasse part aussi de mes impressions.

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Quand je me suis décidé à publier mon livre, j'ai prévu qu'il susciterait des controverses, et je m'étais proposé de ne répondre aux critiques qui pourraient m'être adressées qu'après qu'elles, se seraient toutes produites. Il me semblait que l'élucidation parfaite des questions agitées ne pouvait que gagner à cette marche; mais

(

l'éclat et le retentissement de votre parole ne me permettent pas de garder le silence je dois donc faire une exception à la règle que je m'étais imposée. Mes rẻponses seront aussi courtes que possible.

I. Votre première critique porte sur la manière dont j'ai présenté l'origine de la juridiction épiscopale. Avec l'antiquité, je l'ai rapportée immédiatement à Notre-Seigneur Jésus-Christ et à ses Apôtres. J'ai cherché, avec l'illustre Thomassin et à sa suite, sans tomber dans des allégations incohérentes et gratuites, sans fausser l'histoire, et sans recourir aux misérables subtilités d'un faux nationalisme; j'ai cherché, dis-je, une preuve de cette origine dans l'existence des exarchats primitifs. Il vous plaît d'appeler ces Églises apostoliques des métropoles inférieures; tel n'est pas le langage du concile de Nicée, et la conduite du concile d'Éphèse à l'égard d'une de ces métropoles fut inspirée par un autre principe. On respectait en elles une origine apostolique qui rattachait leurs évêques immédiatement à Jésus-Christ.

Or, la nature de l'épiscopat est invariable. Si l'épiscopat dans les anciens exarchats venait immédiatement de notre divin Maître, il en vient partout. Sa vraie source, sa source immédiate est Jésus-Christ lui-même. Cette divine et glorieuse origine ne diminue en rien la subordination des évêques à l'égard du Souverain Pontife. Je crois l'avoir établi solidement, et je dis exactement comme vous: « Nulle institution canonique n'est valable que par lui ou moyennant son assentiment. » Voici mes paroles « La confirmation des évêques que les Souverains Pontifes n'instituent pas par eux-mêmes, soit directement, soit indirectement, leur appartient de droit divin, et il n'y a jamais eu d'évêque légitime qui n'ait été accepté expressément ou tacitement par le Pape (1). » Je

:

(1) Du Concile général et de la paix religieuse, tome II, page 58.

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