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C'est là la loi et les prophètes. Voilà où se réduit tout ce que la loi et les prophètes ordonnent par rapport au prochain.

13. Intrate per angustam portam : quia lata porta, et spatiosa via est quæ ducit ad perditionem; et multi sunt qui intrant per eam (1).

13. Entrez par la porte étroite : car par la porte large, et par le chemin spacieux, on va à la perdition; et le nombre de ceux qui y passent est grand.

Entrez par la porte étroite. Cette porte étroite, c'est la loi évangélique, dont JésusChrist vient d'expliquer en abrégé la morale et les maximes fondamentales, plus sévères sans doute, que celles de la loi ancienne.

14. Quàm angusta porta, et arcta via est que ducit ad vitam; et pauci sunt, qui inveniunt cam!

13. Attendite à falsis prophetis, qui veniunt ad vos in vestimentis ovium, intrinsecùs autem sunt lupi rapaces.

14. Qu'étroite est la porte, et étroit le chemin qui mène à la vie ; et qu'il y a peu de gens qui en trouvent l'entrée !

13. Gardez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, et qui au-dedans sont des loups ravissants.

Gardez-vous des faux prophètes. Des faux docteurs. Le mot prophètes ne signifiait pas seulement chez les Hébreux des hommes inspirés de Dieu pour prédire l'avenir; mais encore des docteurs envoyés extraordinairement pour enseigner le peuple. Déguisés en breb's. On prend ordinairement ces paroles, in vestimentis ovium, dans un sens figuré, pour un extérieur modeste et composé, qui ne respire que la simplicité et la douceur: quelques savants interprètes les prennent dans le sens propre, pour un habit de peaux de brebis, tel que l'avaient porté plusieurs anciens prophètes, Elie, Elisée, et d'autres dont parle S. Paul. Hebr. 11. 37. év μndotäc5.

16. A fructibus eorum cognoscetis eos. Numquid colligunt de spinis uvas, aut de tribulis ficus (2)?

17. Sic omnis arbor bona fructus bonos facit; mala autem arbor malos fructus facit.

18. Non potest arbor bona malos fructus facere, neque arbor mala bonos fructus facere.

16. Vous les connaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins aux épines, ou des figues aux chardons?

17. Ainsi tout bon arbre porte de bons fruits; et tout méchant arbre porte de méchants fruits.

18. Un bon arbre ne peut porter de méchants fruits, ni un méchant arbre en porter de bons.

Un bon arbre ne peut porter de méchants fruits, etc. Il est moralement impossible que ces hypocrites puissent si bien se déguiser, qu'ils ne se trahissent eux-mêmes, et que leurs actions ne démentent leurs maximes. Une conduite suivie, bonne ou mauvaise, est une preuve infaillible de la bonne ou de la mauvaise disposition du cœur. Les hérétiques ont abusé de ce passage pour attaquer le libre arbitre; et au lieu de conclure seulement que pour l'ordinaire les bons ne font que de bonnes actions, les méchants que de mauvaises, ils ont conclu que les bons ne pouvaient absolument faire que du bien; que les méchants ne pouvaient faire aucune action qui ne fût un nouveau péché. Une comparaison ne saurait être entière, quand on compare une cause purement naturelle et nécessaire, telle que l'est un arbre à l'égard de son fruit, avec une cause libre et morale, comme l'homme l'est de ses actions.

19. Omnis arbor quæ. non facit fructum bonum, excidetur, et in ignem mittetur (3).

20. Igitur ex fructibus eorum cognoscetis eos.

21. Non omnis, qui dicit mihi, Domine, Domine, intrabit in Regnum Cœlorum sed qui facit voluntatem Patris mei, qui in Cœlis est, ipse intrabit in Regnum Cœlorum (4).

:

19. Tout arbre qui ne porte pas de bon fruit, sera coupé et jeté au feu.

20. C'est donc à leurs fruits que vous les connaîtrez.

21. Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur, n'entreront pas tous dans le royaume des Cieux; mais celui qui fait la volonté de mon Père céleste, c'est celuilà qui entrera dans le royaume des cieux.

Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur. Ceux qui font profession du Christia

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(1) Luc. 13. 24. (2) Luc. 6. 44. (3) Luc. 3. 9. (4) Luc. 6. 46.-Inf. 25. 11.

nisme, et qui croient en Jésus-Christ, ne seront pas sauvés, s'ils ne joignent à leur créance l'observation des commandements.

22. Multi dicent mihi in illâ die: Domine, Domine, nonne in nomine tuo prophetavimus? et in nomine tuo dæmonia ejecimus? et in nomine tuo virtutes multas fecimus (1)?

22. Beaucoup de gens me diront en ce jour là: Seigneur, Seigneur, n'avonsnous pas prophétisé en votre nom? n'avonsnous pas chassé les démons en votre nom? n'avons-nous pas fait plusieurs miracles en votre nom?

N'avons-nous pas prophétisé en votre nom? Quoiqu'il soit certain par ce seul endroit, que le don des miracles n'est pas toujours une preuve assurée de la sainteté de ceux qui les font, on le doit cependant toujours regarder comme un témoignage incontestable de la vérité de la Religion, en confirmation de laquelle ils sont faits. Dieu ne peut pas permettre qu'on emploie son pouvoir pour autoriser le mensonge.

23. Et tunc confitebor illis : Quia nunquàm novi vos discedite à me, qui operamini iniquitatem (2).

24. Omnis ergo qui audit verba mea haec, et facit ea, assimilabitur viro sapienti, qui ædificavit domum suam supra petram (3).

25. Et descendit pluvia, et venerunt flumina, et flaverunt venti, et irruerunt in domum illam, et non cecidit : fundata enim erat super petram.

26. Et omnis, qui audit verba mea hæc, et non facit ea, similis erit viro stulto, qui ædificavit domum suam super arenam.

27. Et descendit pluvia, et venerunt flumina, et flaverunt venti, et irruerunt in domum illam ; et cecidit, et fuit ruina illius magna.

23. Et alors je leur ferai cette déclaration: Je ne vous ai jamais connus : retirez-vous de moi, vous qui faites des œuvres d'iniquité.

24. Quiconque donc entend ce que je viens de dire, et le met en pratique, sera semblable à un homme sage, qui bâtit sa maison sur le roc.

25. La pluie vint, les rivières se débordèrent, les vents soufflèrent et battirent cette maison; mais elle ne tomba point, parce qu'elle était bâtie sur le roc.

26. Au contraire, quiconque entend ce que je vous viens de dire, et ne le met point en pratique, sera semblable à un homme sans jugement, qui bâtit sa maison sur le sable.

27. La pluie vint, les rivières se débordèrent, les vents soufflèrent et battirent cette maison; elle tomba, et le débris en fut grand.

24. 25. Et suiv. Quiconque donc, etc. (24) Celui qui établit sa conduite sur les maximes inébranlables du Christianisme, soutiendra sans succomber les plus rudes épreuves, et demeurera ferme au milieu des plus grandes persécutions. Toute vertu au contraire qui n'est pas établie sur ce fondement solide, se démentira dès la première attaque.

28. Et factum est, cùm consummâsset Jesus verba hæc, admirabantur turbæ super doctrina ejus (4).

29. Erat enim docens eos sicut potestatem habens, et non sicut scribæ eorum, et pharisæi.

28. Jésus ayant achevé ce discours, le peuple demeura plein d'admiration pour sa doctrine.

29. Car il les enseignait comme un homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes, ni comme les pharisiens.

Comme un homme qui a autorité. Jésus-Christ parlait en maître, plutôt en législateur qu'en interprète de la loi. Les scribes au contraire s'amusaient à pointiller sur des minuties, ou sur leurs vaines traditions. D'ailleurs le Sauveur confirmait par ses miracles la vérité de sa doctrine; il était puissant en œuvres et en paroles: Potens in opere et sermone.

(1) Act, 19. 13. — (2) Ps. 6. 9. - Luc. 13. 27. - Inf. 25. 41. (3) Luc. 6. 48. - Rom. 2. 13. Jac. 1. 22. (4) Marc. 1. 22. Luc. 4. 32.

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CHAPITRE VIII.

Jésus, après avoir guéri un lépreux, le renvoie aux prêtres. Il guérit le valet du Centenier dont il loue la foi. Il guérit aussi la belle-mère de saint Pierre, laquelle avait la fièvre, et beaucoup d'autres malades: il chasse en même temps les démons. Il ne veut point recevoir un scribe qui voulait le suivre. Il commande aussitôt à un autre de le suivre, sans même ensevelir son père. Ses disciples l'ayant éveillé, lorsque la barque était sur le point d'être submergée des flots, il calme la mer. Il délivre deux démoniaques chez les Géraséniens, en permettant aux démous d'entrer dans des pourceaux : ce qui fa t que les Géraséniens le prient de se retirer de leur pays.

1. CUM autem descendisset de monte, secutæ sunt eum turbæ multæ.

2. Et ecce leprosus veniens, adorabat eum, dicens: Domine, si vis, potes me mundare (1).

1 QUAND il fut descendu de la montagne, plusieurs troupes de gens le suivirent.

2. En même temps un lépreux vint à lui, et l'adora, disant: Seigneur, vous pouvez me guérir, si vous le voulez. Un lépreux. La lèpre ou ladrerie est une maladie contagieuse causée par la corruption de la masse du sang, qui corrompt ensuite toute l'habitude du corps. La peau des lépreux est toute couverte d'ulcères ou de taches hideuses en forme d'écailles de poisson. Cette maladie était autrefois fort commune parmi les Juifs et dans tout l'Orient. Elle fut apportée en Europe vers le Xe siècle, et l'on a eu bien de la peine à l'exterminer.

et

3. Et extendens Jesus manum tetigit eum, dicens: Volo, mundare confestim mundata est lepra ejus.

3. Et Jésus étendant la main le toucha, et lui dit Je le veux, soyez guéri: et il fut guéri dans le moment.

Jésus... le toucha. La loi qui défendait de toucher un lépreux, ne regardait pas assurément le Sauveur, dont l'attouchement guérissait de cette maladie.

4. Et ait illi Jesus: Vide nemini dixeris sed vade, ostende te Sacerdoti, et offer munus quod præcepit Moyses, in testimonium illis (2).

4. Ensuite Jésus lui dit: Gardez-vous bien de dire ceci à personne mais allez vous montrer au prêtre, et afin qu'ils en aient une preuve, faites l'offrande ordonnée par Moïse.

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Gardez-vous bien de dire ceci à personne. Presque tous ceux à qui de pareilles défenses ont été faites, ne paraissent pas les avoir observées trop scrupuleusement. Il est vraisemblable que c'était moins un commandement que Jésus-Christ faisait, qu'un exemple de modestie qu'il voulait donner. - Allez vous montrer au prêtre et faites l'offrande ordonnée. La loi établissait les prêtres juges de cette maladie c'était à eux à déclarer si ceux qu'on leur présentait, en étaient atteints, ou s'ils étaient bien guéris. Ceux dont la guérison etait reconnue, offraient d'abord deux passereaux, et huit jours après ils offraient deux agneaux et une brebis; s'ils étaient pauvres, un agneau et deux tourterelles. Afin qu'ils en aient une preuve. Plusieurs interprètes expliquent ainsi ces paroles : afin qu'ils aient un témoignage assuré du miracle que je viens d'opérer, et qu'ils ne puissent douter de ma mission. Il est peut-être plus naturel de les expliquer par rapport à la loi de Moïse, dont trois Evangélistes font ici mention : sicut præcepit Moyses in testimonium illis. Faites ce que Moïse ordonne: présentezvous au prêtre; afin qu'après vous avoir examiné, il rende un témoignage public de votre guérison. Faites aussi pour cela en reconnaissance l'offrande prescrite par la loi. 5. Cùm autem introisset Caphar- 5. Jésus étant entré dans Capharnaum, accessit ad eum Centurio, un Centurion l'aborda, et lui fit cette prière :

naum,

rogans eum (3):

(1) Marc. 1.40.- Luc. 5. 12. — (2) Levit. 14. 2. — (3) Luc. 7. 1.

Un centurion. Un officier de guerre qui avait sous lui cent soldats. · L'aborda et lui fit cette prière. Saint Luc ne dit pas que le centurion soit venu lui-même, mais seulement qu'il fit prier Jésus-Christ par les anciens des Juifs. Il n'y a rien de plus commun dans l'Ecriture que d'attribuer à quelqu'un, ce qu'il fait faire ou dire par un autre. Saint Luc lui-même, c. 7. v. 6, 7. 8, fait parler les Juifs à Jésus-Christ, comme si le centurion avait parlé en personne. Ainsi saint Matthieu pour abréger la narration, ne dit rien de l'entremise des Juifs, et raconte les choses, comme si elles ne s'étaient passées qu'entre le Sauveur et le centurion.

6. Et discens : Domine, puer meus jacet in domo paralyticus, et malè torquetur.

7. Et ait illi Jesus: Ego veniam, et curabo eum.

8. Et respondens Centurio, ait : Domine, non sum dignus ut intres sub tectum meum sed tantùm dic verbo, et sanabitur puer meus (1).

6. Seigneur, j'ai un valet chez moi, qui est au lit paralytique, et qui souffre de grandes douleurs.

7. Jésus lui dit : J'irai, et je le guérirai.

8. A quoi le Centurion répondit : Seigneur, je ne mérite pas que vous entriez chez moi : mais dites seulement un mot, et mon valet sera guéri.

Dites seulement un mot. Déclarez seulement votre volonté, en disant un mot. Dic tantùm verbo. On lit dans quelques exemplaires grecs, ainsi que dans la Vulgate, μávov eine love c'est ainsi qu'a lu et imprimé Luc de Bruges. Il y a dans le grec ordinaire, μονον ειπε λόγον.

9. Nam et ego homo sum sub potestate constitutus habens sub me milites, et dico huic : Vade, et vadit; et alii, veni, et venit; et servo meo, fac hoc, et facit.

9. Car moi-même je suis un officier subalterne, qui ai sous moi des soldats : et je dis à l'un: Allez, et il va; à l'autre, venez, et il vient; et à mon valet, faites cela, et il le fait.'

Car moi, etc. Si moi qui n'ai qu'une autorité subordonnée, je me fais pourtant obéir de mes inférieurs au moindre signe de ma volonté ; à combien plus forte raison trouverez-vous tout soumis à votre seule

10. Audiens autem Jesus miratus est et sequentibus se dixit: Amen dico vobis, non inveni tantam fidem in Israël.

parole?

10. Jésus, entendant ce discours, fut étonné, et dit à ceux qui le suivaient : Je vous le dis en vérité, je n'ai point trouvé tant de foi dans Israël.

Jésus... fut étonné. Parut comme étonné. L'étonnement et l'admiration supposant toujours quelque ignorance ou quelque surprise, ne sauraient être proprement attribués à celui qui n'ignore rien. Dans Israël. Même parmi le peuple Juif. Il en faut toujours excepter la sainte Vierge, les Apôtres, etc. Et cette exception n'empêche point que la foi de cet étranger n'eût de quoi confondre l'incrédulité de la nation juive.

11. Dico autem vobis, quod multi ab Oriente et Occidente venient, et recumbent cum Abraham, et Isaac, et Jacob in regno cœlorum (2):

11. Or je vous dis que plusieurs viendront de l'Orient et de l'Occident, et seront placés au festin avec Abraham, Isaac, et Jacob dans le royaume des cieux :

Plusieurs viendront de l'Orient et de l'Occident. De toutes les parties de la terre. Ces paroles et les suivantes marquent la vocation des gentils, lesquels par leur docilité à recevoir l'Evangile, méritèrent d'être substitués à place des Juifs, et de succéder à tous leurs droits. Ils seront assis au festin avec Abraham, Isaac, et Jacob, c'est-à-dire que les promesses faites aux anciens Patriarches d'une terre de délices et d'une félicité éternelle, s'accompliront en leurs personnes.

12. Filii autem regni ejicientur in tenebras exteriores. Ibi erit fletus, et stridor dentium.

12. Mais que les enfants du royaume seront jetés dehors dans les ténèbres. C'est là que l'on pleurera, et que l'on grincera les dents.

Mais... les enfants du Royaume. Les Juifs, sujets naturels du royaume du Messie, ne profiteront point des promesses qui leur ont été faites. Après s'être exclus eux

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mêmes de l'Eglise de Jésus-Christ, et être demeurés dans l'aveuglement, ils seront bannis pour jamais de la salle du céleste banquet; ils seront jetés dans les ténèbres extérieures, et précipités dans les flammes de l'enfer.

13. Et dixit Jesus centurioni: Vade, et sicut credidisti fiat tibi : et sanatus est puer in illâ horâ.

14. Et cùm venisset Jesus in domum Petri, vidit socrum ejus jacentem, et febricitantem.

13. Et puis Jésus dit au centurion : Allez, et qu'il vous soit fait selon que vous avez cru: et à l'heure même le valet fut guéri.

14. Jésus étant venu au logis de Pierre, vit sa belle mère qui était au lit avec la fièvre.

Jésus étant venu au logis de Pierre. Si cette guérison se fit à Capharnaum, comme la suite du discours semble le marquer; il faut croire que saint Pierre, quoiqu'établi à Bethsaïde, lieu de sa naissance, avait aussi une maison, ou du moins un logement arrêté à Capharnaum. Cependant comme Bethsaïde n'était pas éloignée de Capharnaum de plus de deux lieues, rien n'empêche de dire que ceci se passa à Bethsaïde. Ceux qui placent ce miracle après la dernière vocation des Apôtres, sont obligés d'avouer que la maison où entra Jésus-Christ, n'est appelée la maison de saint Pierre, que parce qu'il y logeait, ou qu'elle appartenait à ses parents. On évite cet embarras, en supposant, comme saint Luc semble le dire, que ceci se passa avant la troisième vocation des Apôtres, et avant leur renoncement entier à tout ce qu'ils possédaient.

15. Et tetigit manum ejus, et dimisit eam febris et surrexit, et ministrabat eis.

16. Vespere autem facto, obtulerunt ei multos dæmonia habentes et ejiciebat spiritus verbo, et omnes malè habentes curavit :

17. Ut adimpleretur quod dictum est per Isaiam prophetam, dicentem: Ipse infirmitates nostras accepit et ægrotationes nostras portavit (1).

15. Il lui toucha la main, et la fièvre la quitta elle se leva en même temps, et se mit à les servir.

16. Sur le soir on lui présenta plusieurs possédés: il chassait les démons par sa parole, et il guérit tous les malades:

17. Afin que ce qui a été dit par le prophète Isaïe, s'accomplit: Il a pris sur lui nos infirmités, et il a porté nos maux.

Il a pris sur lui nos infirmités, et il a porté nos maux. Il s'est chargé de nous guérir de nos infirmités, et de nous délivrer de nos maux. Les mots accipere, portare, tollere signifient souvent dans l'Ecriture, ôter, délivrer. C'est ainsi que dans saint Jean, qui tollit peccatum mundi signifie, qui ôte, qui efface le péché du monde. Ces poroles marquent particulièrement dans Isaïe que le Messie devait nous délivrer de nos péchés par sa mort. Saint Matthieu les applique encore à la guérison miraculeuse de nos maladies corporelles, qui sont des peines et des suites du péché.

18. Videns autem Jesus turbas multas circum se, jussit ire trans fretum. De l'autre côté du lac. Du lac de Génézareth ou de la mer de Galilée. 19. Et accedens unus scriba, ait illi: Magister, sequar te quocumque ieris.

18. Ensuite Jésus se voyant environné de beaucoup de peuple, ordonna que l'on passât de l'autre côté du lac.

20. Et dicit ei Jesus: Vulpes foveas habent, et volucres cœli nidos; Filius autem hominis non habet ubi caput reclinet (2).

19. Et un scribe l'abordant, lui dit : Maître, je vous suivrai partout où vous irez.

20. Jésus lui répondit : Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des lieux pour nicher; mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête. Jésus lui répondit, etc. La réponse du Sauveur peut signifier simplement que, pour le suivre, il faut se résoudre à vivre dans un grand détachement; puisqu'il ne possède lui-même rien en propre, pas même un lieu où se retirer. Cependant les interprètes veulent que cette réponse soit aussi un reproche secret des vues basses et intéressées, qui engageaient le docteur de la loi à vouloir suivre Jésus-Christ. Le Fils de l'homme. C'est le nom que se donne pour l'ordinaire le Sauveur. Il était aussi véritablement le Fils de l'homine par son humanité, qu'il était par sa divinité le Fils de Dieu.

(1) Isa. 53. 4. - 1. Pet. 2. 24.—(2) Luc. 9. 58.

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