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LIVRE SECOND.

Argument.

Résumé du livre précédent. Les justes sont dans l'obligation de faire l'aumône, eux aussi. - Motifs qui doivent les y porter. - Les bienfaits généraux de Dieu deviennent particuliers pour chacun des hommes. - Parce qu'on est moins criminel que d'autres, il ne faut pas dire qu'on est juste. — L'aumône doit accompagner les autres vertus dans ceux qui veulent être parfaits. Il en coûte plus sous l'Évangile pour être parfait, qu'il n'en coûtait sous la loi. Devoirs des Chrétiens sous l'Évangile. Devoirs d'une véritable veuve. Devoirs des Vierges. Devoirs des Prêtres. Différens motifs qui doivent animer le juste et le pécheur. --- Avantages de l'aumône.

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La foi

semble éteinte en un grand nombre de personnes. Vains prétextes

des gens de bien pour conserver leurs richesses. à eux-mêmes leurs plus cruels ennemis.

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Liber Secundus.

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DIXIMUS de remediis peccatorum, imo potius de spebus remediorum atque solatiis; scilicet hoc primum inquirendæ salutis esse suffragium, ut peccatorem poeniteat erroris; tum, ut juxta sermonem sacrum statim peccata sua misericordiis redimat; postremo, si id non fecerit, ne quid saltem moriens inexpertum relinquat, vel ultima sibi rerum suarum oblatione succurrat.

Sed respondeatur fortasse hoc loco illud, si peccatores homines hac redimendorum criminum necessitate teneantur, sanctos absque dubio, qui sint expertes criminum, non teneri, ac per hoc, non habere eos causam substantiæ largiendæ qui non habeant quod redimere eos necesse sit largitate. Audio. Sed id quale sit, jam videbimus. Interim,

Livre Second.

Nous avons parlé des remèdes au péché, ou plutôt de l'espérance et de la consolation qu'il faut chercher dans ces remèdes ; nous avons dit que, pour le pécheur un premier moyen de salut, c'est de se repentir de ses égaremens; puis, de racheter aussitôt ses péchés par l'aumône, suivant la parole sainte; enfin, dans le cas où il aurait omis tout cela, de ne rien négliger, du moins à la mort, et de s'aider alors d'une offrande générale de ses biens.

On objectera peut-être : Si les pécheurs sont tenus de racheter leurs crimes, assurément cette obligation n'existe pas pour les saints qui sont exempts de vices; et dès-lors il n'est pas de motif qui les force à donner leurs richesses, puisqu'ils n'ont rien à racheter par l'aumône. J'entends, et nous verrons bientôt ce qu'il en est. En attendant, observons que si l'homme juste

etiamsi præterita mala non sint quæ sanctum hominem oporteat rebus cunctis redimere, sunt tamen perennia bona quæ magno debeat comparare. Sed de hoc plenius postea. Nunc autem hoc dico libere, et constanter adfirmo, neminem esse omnino sanctorum qui non in multis sit Deo debitor, ac per hoc, eum quæcumque Domino suo dederit, non tam donare quam solvere. Ac primum, ut de beneficiis generalibus dicam, id est, quod quisquis vel sanctorum es ille, vel divitum, primum benevolentia ac dono Dei et natus et alitus et educatus es, quod rebus ad vitam necessariis communitus, quod etiam non necessariis locupletatus, quod plus ad usum tibi Dominus Deus tuus tribuit quam modus usuum postulavit, quod extendit denique super spes tuas munera sua, et, quod est maximum ac rarissimum, dona illius etiam tua vota vicerunt. Addo autem post ista omnia quod idem Dominus, qui te primum munere suo genuit, postea etiam passione salvavit ; quod propter te, o homo, terram ac lutum, imo exiguam terræ ac luti partem, rerum universarum dominus terras adiit, ex carne pariter et in carne processit, humiliatus usque ad humani exordii pudorem et pannorum inluviem et præsepii vilitatem, tolerans indignas se vitæ istius passiones, edendi, bibendi, somni, vigiliarum ægras vicissitudines, et caducæ istius conversationis contumeliosas necessitates, ipsam denique hominum circa se conversantium

n'a pas de fautes passées qu'il lui faille racheter de tous ses trésors, il est toutefois des biens éternels qu'il doit acquérir à grand prix. Dans la suite, je parlerai de ceci plus au long. Maintenant j'avance sans crainte, j'affirme sans balancer qu'il n'est aucun saint qui ne soit redevable à Dieu en plusieurs choses, et que, par conséquent, s'il donne à son maître, il donne moins qu'il ne paie. Et d'abord, pour parler des bienfaits généraux, qui que tu sois, ô homme, juste ou riche, si tu as reçu la naissance, les alimens et l'éducation; si tu as été pourvu de toutes les choses nécessaires à la vie, enrichi même d'une abondance superflue; si le Seigneur ton Dieu t'a donné plus que n'exigent tes besoins; enfin, s'il a étendu ses présens au delà de tes espérances; ce qui est plus grand et plus rare, si ces largesses ont même surpassé tes désirs, n'est-ce point à la bienveillance et à la libéralité divine que tu dois toutes ces faveurs? Ajoutons encore à cela, que le même Seigneur qui t'engendra dans sa bonté, t'a sauvé plus tard aussi par sa passion; c'est pour toi, ô homme, pour toi, fange et poussière, pour toi, atôme de terre et de boue, que le maître de l'univers est descendu ici bas, qu'il est né de la chair et dans la chair; qu'il s'est abaissé jusqu'à la honte d'une origine humaine, enveloppé de langes misérables dans une humble crêche; qu'il a souffert les humilians besoins du boire et du manger, les pénibles vicissitudes du repos et des veilles, les nécessités dégradantes de cette vie caduque; qu'il a supporté le commerce dégoûtant de ceux qui vivaient autour de lui, de ces peuples couverts de la boue du crime, sans cesse livrés aux désordres d'une conscience coupable, exhalant l'odeur impure des actions

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