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Ad Eucherium.

VIII.

Domino et dulcissimo Eucherio Episcopo, Salvianus Presbyter. Legi libros quos transmisisti, stylo breves, doctrina uberes, lectione expeditos, instructione perfectos, menti tuæ ac pietati pares. Nec miror quod tam utile ac pulchrum opus ad institutionem potissimum sanctorum ac beatorum pignorum condidisti. Cum enim eximium in eis templum Deo ædificaveris, doctrina novæ eruditionis quasi summum ædificii tui culmen ornasti; et, ut indoles sanctæ æque doctrina ac vita inlustrarentur, quos morali institutione formaveras, spiritali instructione decorasti.

Superest ut Dominus Deus noster, cujus dono admirandissimi juvenes tales sunt, pares eos faciat libris tuis; id est, ut quidquid illi coutinent in mysterio, hoc uterque illorum habeat in sensu. Et, quia jam dispensatione divina atque judicio, etiam magistri Ecclesiarum esse cœperunt, donet hoc benignissimi Dei pietas ut doctrina illorum fructus sit Ecclesiarum et tuus, profectuque excellentissimo tam illum ornent a quo sunt geniti, quam eos quos ipsi sua institutione generaverint.

A Eucher.

VIII.

A mon maître et à mon très-doux Eucher, Évêque, Salvien Prêtre. J'ai lu ces livres que vous m'avez envoyés ; ils sont courts, mais abondans en doctrine; d'une lecture facile, mais d'une rare instruction; bien dignes de votre esprit et de votre piété. Je ne suis point surpris qu'un ouvrage si utile et si beau vous ait été inspiré par le désir de contribuer à l'éducation de vos chers et pieux enfans. Après avoir élévé en eux un temple magnifique à Dieu, vous avez mis, pour ainsi dire, la dernière main à l'édifice par une doctrine et une érudition nouvelle; jaloux de faire briller d'heureux naturels par le savoir et la vertu, ceux que vous aviez formés à l'aide d'une institution morale, vous les avez embellis d'une instruction spirituelle.

Il reste à désirer que le Seigneur notre Dieu, par la grâce de qui ces jeunes gens sont si dignes d'admiration, les rende semblables à vos livres, c'est-à-dire, que chacun d'eux porte gravé dans le cœur tout ce que ces traités renferment en spéculation. Et puisque, par un merveilleux jugement du ciel, ils ont déjà commencé d'être gouverneurs des églises, fasse l'ineffable bonté de Dieu que leur science profite aux Églises et à vous; que par de rapides progrès dans la vertu, ils deviennent l'honneur et de celui qui les a engendrés selon la chair, et de ceux qu'ils auront eux-mêmes engendrés

Mihique hoc, etsi non inter omnia, certe vel post omnia misericors Deus tribuat, ut qui fuerunt discipuli quondam mei, sint nunc quotidie oratores mei. Vale mi dominus et dulcis meus.

Ad Salonium.

IX.

Domino ac beatissimo discipulo, filio, et patri, per institutionem discipulo, per amorem filio, per honorem patri, Salonio Episcopo, Salvianus.

Quæris a me, o mi Saloni, caritas mea, cur libellis nuper a quodam hujus temporis homine ad Ecclesiam factis, Timothei nomen inscriptum sit. Addis præterea, quod nisi rationem vocabuli evidenter expressero, dum nominantur Timothei, inter apocrypha sint fortasse reputandi. Ago gratias atque habeo, quod de me ita judicas, ut pertinere hoc æstimes ad fidei meæ curam, ne quid ecclesiastici operis vacillare permittam; scilicet ut res summæ salubritatis non sit minoris pretii per opinionis incertum. Sufficere itaque ad excludendam penitus apocryphi styli suspicionem etiam hoc solum poterat, quod superius indicavi libros neotericæ disputationis esse, et a præsentis temporis homine, divinarum rerum studio atque

par leur doctrine. Quant à moi, que la divine miséricorde me donne, sinon comme faveur spéciale, du moins comme faveur accessoire, de trouver aujourd'hui des intercesseurs dans ceux qui furent autrefois mes disciples. Adieu, mon maître et mon doux ami.

A Salonius.

IX.

A mon maître, à mon bienheureux disciple, à mon fils et à mon père, disciple par l'éducation, fils par l'amour, père quant au respect, à Salonius, Évêque, Salvien.

Vous me demandez, mon cher Salonius, objet de mon affection, pourquoi des livres récemment adressés à l'Église par un certain auteur de notre âge, portent le titre de Timothée. Vous ajoutez de plus que, si je ne vous donne une raison satisfaisante d'un pareil titre, on pourrait peut-être les réléguer sous ce nom, parmi les écrits apocryphes. Je vous rends mille actions de grâces de ce que vous me jugez assez favorablement, pour penser que le zèle de ma foi ne saurait me permettre d'abandonner une œuvre religieuse à diverses conjectures, et de donner ainsi, par le vague de l'opinion, moins de prix à une chose très-salutaire en elle-même. C'était bien assez, pour chasser le soupçon d'une plume apocryphe, d'avoir annoncé plus haut que ces livres traitent d'une matière nouvelle, et qu'ils ont été inspirés à un auteur vivant encore, par le zèle et l'a

amore conscriptos. Carent enim apocryphi suspicione, qui agnoscuntur Timothei Apostoli non fuisse.

Sed requirit forsitan aliquis, quis ille auctor sit, si Apostolus non est, et utrum suum libellis ipsis an alienum nomen inscripserit. Verum est, potest hoc quidem quæri, et recte quæritur, si inquisitio valet ad fructum aliquem pervenire. Cæterum, si infructuosa est, quid necesse est ut laboret curiositas, cum profectum curiositatis non sit habitura cognitio? In omni enim volumine profectus magis quæritur lectionis quam nomen auctoris. Et ideo, si profectus est in lectione, et habet quisquis ille est quod potest instruere lecturos, quid ei cum vocabulo quod juvare non potest curiosos? Ita ut dignissime huic inquisitori angelicum illud respondeatur : Patriam quæris, an mercenarium (1). Cum enim nullus profectus sit in nomine, qui profectum in scriptis invenit, superflue nomen scriptoris inquirit.

Causæ ergo, ut dixi, ista sufficiunt. Sed quia tibi, o mi Saloni, decus nostrum atque subsidium, negare nihil possumus, evidentiora dicemus. Tria sunt quæ in libellis istis, de quibus loquimur, quæri possunt. Cur is qui scripsit, ad Ecclesiam scripserit, et utrum alieno nomine,

(1) Tob. V. 17.

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