Orgueil elle n'a Svices i nous l'exa. passe a so bent nvie, édia = qui vent nan es ré pa me, Dis de e, is t celle qui nous a montré dans la Fʊi la source des condition sa raison à celle d'un autre homme, ne mais en la faisant survenir par l'entremise des Enfin, si vous employez la foi à son véritable CHAPITRE III. DE L'ESPÉRANCE ET DE LA CHARITÉ. Dans le langage de l'ancienne chevalerie, bailler sa foi, étoit synonyme de tous les prodiges de l'honneur. Roland, du Guesclin, Bayard, étoient de féaux chevaliers, et les champs de Roncevaux, d'Auray, de Bresse, les descendants des Maures, des Anglois, des Lombards, disent encore aujourd'hui quels étoient ces hommes qui prêtoient foi et hommage à leur Dieu, leur dame et leur roi. Que d'idées antiques et touchantes s'attachent à notre seul mot de foyer, dont l'étymologie est si remarquable! Citerons-nous les martyrs, «< ces héros qui, selon saint Ambroise, sans armées, sans légions, ont vaincu les tyrans, adouci les lions, ôté au feu sa violence, et au glaive sa pointe 1?» La foi même, envisagée sous ce rapport, est une force si terrible, qu'elle boulever-sance habite auprès de la nécessité; car nécesseroit le monde, si elle étoit appliquée à des fins perverses. Il n'y a rien qu'un homme, sous le joug d'une persuasion intime, et qui soumet sans 'AMBROS., de Off., cap. XXXV. L'Espérance, seconde vertu théologale, a presque la même force que la foi le désir est le père de la puissance; quiconque désire fortement obtient. « Cherchez, a dit Jésus-Christ, et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira. » Pythagore disoit, dans le même sens : La puis sité implique privation, et la privation marche jets, c'est qu'il n'a pas désiré avec ardeur; c'est qu'il a manqué de cet amour qui saisit tôt ou tard l'objet auquel il aspire, de cet amour qui, dans la Divinité, embrasse tout et jouit de tous les mondes, par une immense espérance toujours sa tisfaite, et qui renaît toujours. Il y a cependant une différence essentielle entre la foi, et l'espérance considérée comme force. La foi a son foyer hors de nous; elle nous vient d'un objet étranger; l'espérance, au contraire, naît au dedans de nous, pour se porter au dehors. On nous impose la première; notre propre désir fait naître la seconde ; celle-là est une obéissance, celle-ci un amour. Mais, comme la foi engendre plus facilement les autres vertus, comme elle découle directement de Dieu, que par conséquent étant une émanation de l'Éternel, elle est plus belle que l'espérance, qui n'est qu'une partie de l'homme, l'Église a dû placer la foi au premier rang. Mais l'espérance offre en elle-même un caractère particulier : c'est celui qui la met en rapport avec nos misères. Sans doute elle fut révélée par le ciel, cette religion qui fit une vertu de l'espérance! Cette nourrice des infortunés, placée auprès de l'homme, comme une mère auprès de son enfant malade, le berce dans ses bras, le suspend à sa mamelle intarissable, et l'abreuve d'un lait qui calme ses douleurs. Elle veille à son chevet solitaire, elle l'endort par des chants magiques. N'est-il pas surprenant de voir l'espérance, qu'il est si doux de garder, et qui semble un mouvement naturel de l'âme, de la voir se transformer, pour le chrétien, en une vertu rigoureusement exigée? En sorte que, quoi qu'il fasse, on l'oblige de boire à longs traits à cette coupe enchantée, où tant de misérables s'estimeroient heureux de mouiller un instant leurs lèvres. Il y a plus (et c'est ici la merveille), il sera récompensé d'avoir espéré, autrement d'avoir fait son propre bonheur. Le fidèle, toujours militant dans la vie, toujours aux prises avec l'ennemi, est traité par la religion dans sa défaite, comme ces généraux vaincus que le sénat romain recevoit en triomphe, par la seule raison qu'ils n'avoient pas désespéré du salut final. Mais si les anciens attribuoient quelque chose de merveilleux à l'homme que l'espoir n'abandonne jamais, qu'auroient-ils pensé du chrét en, qui, dans son étonnant langage, ne dit plus entretenir, mais pratiquer l'espérance? Quant à la Charité, fille de Jésus-Christ, elle signifie, au sens propre, gráce et joie. La religion, voulant réformer le cœur humain, et tourner au profit des vertus nos affections et nos tendresses, a inventé une nouvelle passion : elle ne s'est servie, pour l'exprimer, ni du mot d'amour, qui n'est pas assez sévère, ni du mot d'amitié, qui se perd au tombeau, ni du mot de pitié, trop voisin de l'orgueil; mais elle a trouvé l'expression de charitas, charité, qui renferme les trois premières, et qui tient en même temps à quelque chose de céleste. Par là, elle dirige nos penchants vers le ciel, en les épurant et les reportant au Créateur; par là, elle nous enseigne cette vérité merveilleuse, que les hommes doivent, pour ainsi dire, s'aimer à travers Dieu, qui spiritualise leur amour, et ne laisse que l'immortelle essence, en lui servant de passage. Mais, si la charité est une vertu chrétienne, directement émanée de l'Éternel et de son Verbe, elle est aussi en étroite alliance avec la nature. C'est à cette harmonie continuelle du ciel et de la terre, de Dieu et de l'humanité, qu'on reconnoît le caractère de la vraie religion. Souvent les institutions morales et politiques de l'antiquité sont en contradiction avec les sentiments de l'âme. Le christianisme, au contraire, toujours d'accord avec les cœurs, ne commande point des vertus abstraites et solitaires, mais des vertus tirées de nos besoins et utiles à tous. Il a placé la charité comme un puits d'abondance dans les déserts de la vie. « La charité est patiente, dit l'Apôtre, elle est douce, elle ne cherche à surpasser personne, elle n'agit point avec témérité, elle ne s'enfle point. << Elle n'est point ambitieuse, elle ne suit point ses intérêts, elle ne s'irrite point, elle ne pense point le mal. « Elle ne se réjouit point dans l'injustice, mais elle se plaît dans la vérité. « Elle tolère tout, elle croit tout, elle espère tout, elle souffre tout 1. » CHAPITRE IV. DES LOIS MORALES OU DU DÉCALOGUE. Il est humiliant pour notre orgueil de trouver que les maximes de la sagesse humaine peuvent se renfermer dans quelques pages. Et dans ces pages encore, combien d'erreurs ! Les lois de Minos IS. PAUL. ad Corinth., cap. XIII, v. 4 et seq.. et de Lycurgue ne sont restées debout, après la Lois du second Zoroastre, Le temps sans bornes et incréé est le créateur de tout. La parole fut sa fille ; et de sa fille naquit Orsmus, dieu du bien, et Arimhan, dieu du mal. Invoque le taureau céleste, père de l'herbe et de l'homme. L'œuvre la plus méritoire est de bien labourer son champ. Ne jure point par les dieux. La loi déclare infâme quiconque n'a point d'ami. Que la femme adultère soit couronnée de laine et vendue. Que vos repas soient publics, votre vie frugale, Prie avec pureté de pensée, de parole et d'ac-et vos danses guerrières". tion'. (Nous ne donnerons point ici les lois de Lycur Enseigne le bien et le mal à ton fils âgé de cinq gue, parce qu'elles ne font en partie que répéter celles de Minos.) N'élève point de temple, et ne confie l'histoire | tions, sans erreurs, qui fit cesser nos incertitudu passé qu'à ta mémoire. des, qui nous apprît ce que nous devons croire Homme, tu es libre: sois sans propriété. le lâche, puni'. Lois de Pythagore. Honore les dieux immortels, tels qu'ils sont établis par la loi. Honore tes parents. Fais ce qui n'affligera pas ta mémoire. d'avoir examiné trois fois dans ton âme les œu- Demande-toi : Où ai-je été? Qu'ai-je fait? Qu'aurois-je dû faire? Ainsi, après une vie sainte, lorsque ton corps retournera aux éléments, tu deviendras immortel et incorruptible: tu ne pourras plus mourir. Tel est à peu près tout ce qu'on peut recueillir de cette antique sagesse des temps, si fameuse. Là, Dieu est représenté comme quelque chose d'obscur; sans doute, mais à force de lumière : des ténèbres couvrent la vue lorsqu'on cherche à contempler le soleil. Ici, l'homme sans ami est déclaré infâme; ce législateur a donc déclaré infâmes presque tous les infortunés? Plus loin, le suicide devient loi; enfin, quelques-uns de ces sages semblent oublier entièrement un Être suprême. Et que de choses vagues, incohérentes, communes, dans la plupart de ces sentences! Les sages du Portique et de l'Académie énoncent tour à tour des maximes si contradictoires, qu'on peut souvent prouver par le même livre que son auteur croyoit et ne croyoit point en Dieu, qu'il reconnoissoit et ne reconnoissoit point une vertu positive, que la liberté est le premier des biens, et le despotisme le meilleur des gouvernements. Si, au milieu de tant de perplexités, on voyoit paroître un code de lois morales, sans contradic TAC., de Mor, Germ.; STRAB. CES., Com. Edda, etc. On pourrait ajouter à cette table un extrait de la Républi que de Platon, ou plutot des douze livres de ses lois, qui sont, à notre avis, son meilleur ouvrage tant par le beau tableau des trois vieillards qui discourent en allant à la fontaine, que par la raison qui règne dans ce dialogue. Mais ces préceptes n'ont point été mis en pratique; ainsi nous nous abstiendrons d'en parler. Quant au Coran, ce qui s'y trouve de saint et de juste est emprunté presque mot pour mot de nos livres sacrés; le reste est une compilation rabbinique. que ces lois ne peuvent émaner que du ciel ? Nous Voyez cet homme qui descend de ces hauteurs Écoute, ô toi Israël, moi Jéhovah, tes Dieux', 1 Il ne sera point à toi d'autres Dieux devant 2 Tu ne te feras point d'idole par tes mains, 3 Tu ne prendras point le nom de Jéhovah, ni On donne le Décalogue mot à mot de l'hébreu, à cause de cette expression, tes Dieux, qu'aucune version n'a rendue. fit les merveilleuses eaux supérieures', la devant tes portes; car en six jours Jéhovah | Tout-Puissant, la majesté et la grâce des formes. 5 Honore ton père et ta mère, afin que tes jours 7 Tu ne seras point adultère. 8 Tu ne voleras point. 9 Tu ne porteras point contre ton voisin un 10 Tu ne désireras point la maison de ton voisin, sera. Enfin, les législateurs antiques ont marqué dans leurs codes les époques des fêtes des nations, mais le jour du repos d'Israël est le jour même du repos de Dieu. L'Hébreu, et son héritier le Gentil, dans les heures de son obscur travail, n'a rien moins devant les yeux que la création successive de l'univers. La Grèce, pourtant si poétique, n'a jamais songé à rapporter les soins du laboureur ou de l'artisan à ces fameux instants où Dieu créa la lumière, traça la route au soleil, et anima le cœur de l'homme. Lois de Dieu, que vous ressemblez peu à celles des hommes! Éternelles comme le principe dont vous êtes émanées, c'est en vain que les siècles s'écoulent; vous résistez aux siècles, à la persécution, et à la corruption même des peuples. Cette législation religieuse, organisée au sein des légis Voilà les lois que l'Éternel a gravées, non-seu- nesse. A la force du sens interne se joignent, dans le ' Cette traduction est loin de donner une idée de la magnificence du texte. Shamajim est une sorte de cri d'admiration, comme la voix d'un peuple qui, en regardant le firmament, s'écrieroit: Voyez ces eaux miraculeuses suspendues en voûtes sur nos téles! ces domes de cristal et de diamant! On ne peut rendre en françois, dans la traduction d'une loi, cette poésie qu'exprime un seul mot. * |