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ronnes soient grecques plutôt que juives. N'est-il pas étrange qu'Ares-Koui ait été le dieu de la guerre dans la citadelle d'Athènes et dans le fort d'un Iroquois ? Enfin les critiques les plus judicieux ne laissent aucun jour à faire passer les Israélites à la Louisiane; car ils démontrent assez clairement qu'Ophir étoit sur la côte d'Afrique'.

Les Égyptiens sont donc le dernier peuple dont il nous reste à examiner les droits. Ils ouvrirent, fermèrent et reprirent tour à tour le commerce de la Taprobane, par le golfe Persique. Ont-ils connu le quatrième continent, et peut-on leur attribuer les monuments du Nouveau-Monde ?

Nous répondons que les ruines de l'Ohio ne sont point d'architecture égyptienne; que les ossements qu'on trouve dans ces ruines ne sont point embaumés ; que les squelettes y sont couchés, et non debout ou assis. Ensuite, par quel incompréhensible hasard ne rencontre-t-on aucun de ces anciens ouvrages, depuis le rivage de la mer jusqu'aux Alléghanys ? et pourquoi sont-ils tous cachés derrière cette chaîne de montagnes ? De quelque peuple que vous supposiez la colonie établie en Amérique, avant d'avoir pénétré, dans un espace de plus de quatre cents lieues, jusqu'aux fleuves où se voient ces monuments, il faut que cette colonie ait d'abord habité la plaine qui s'étend de la base des monts aux grèves de l'Atlantique. Toutefois on pourroit dire avec quelque vraisemblance que l'ancien rivage de l'Océan étoit au pied même des Apalaches et des Alleghanys, et que lá Pensylvanie, le Maryland, la Virginie, la Caroline, la Georgie et les Florides sont des plages nouvellement abandonnées par les eaux.

NOTE 9.

Fréret a fait la même chose pour les Chinois, et M. Bailly a réduit pareillement la chronologie de ces derniers, ainsi que celle des Egyptiens et des Chaldéens au calcul des Septante. Ces auteurs ne peuvent être soupçonnés de partialité en faveur de notre opinion. (Vid. Bailly, tom. I.)

NOTE 10.

Buffon, qui voulut accorder son système avec la Genèse, avoit reculé l'origine du monde, en considérant chacun des six jours de Moïse comme un long écoulement de siècles; mais il faut convenir que ses raisonnements ne donnent pas un grand poids à ses conjectures. Il est inutile de revenir sur ce système que les premières notions de physique et de chimie ruinent de fond en comble; et sur la formation de la terre détachée de la masse du soleil par le choc oblique d'une comėte, et soumise tout à coup aux lois de gravitation des corps célestes; le refroidissement graduel de la terre, qui'suppose dans le globe la même homogénéité que dans le boulet de canon qui avoit servi à l'expérience; la formation des montagnes du premier ordre, qui suppose encore la transmutation de la terre argileuse en terre siliceuse, etc.

On pourroit grossir cette liste de systèmes, qui, après tout, ne sont que des systèmes. Ils se sont détruits entre eux ; et, pour un esprit droit, ils n'ont jamais rien prouvé contre l'Écriture. (Voyez l'admirable Commentaire de la Genèse, par M. de Luc, et les Lettres du savant Euler.)

1 Vid. Saur. d'Anvil.

* si nous ne parlons point des Grecs (et surtout des habitants de l'ile de Rhodes), quoiqu'ils devinssen t d'assez hablles navigateurs, c'est qu'ils sortirent rarement de la Méditerranée.

NOTE 11.

Je donnerai ici ces preuves métaphysiques de l'existence de Dieu et de l'immortalité de l'ame, pour compléter ce que j'ai dit sur ce grand sujet.

Toutes les preuves abstraites de l'existence de Dieu se tirent de ces trois sources la matière, le mouvement, la pensée.

La matière.

PREMIÈRE PROPOSITION.

QUELQUE CHOSE A EXISTÉ DE TOUTE ÉTERNITÉ.

Preuves. Par la raison que quelque chose existe. Dieu ou matière, peu importe à présent.

SECONDE PROPOSITION. 1. Quelque chose a existé de toute éternité, 2. ET CET ÊTRE EXISTANT EST INDÉPENDANT ET IMMUABLE.

Preuves. Il faudroit autrement qu'il y eût une succession infinie de causes et d'effets sans cause première; ce qui est contradictoire. On le prouve.

Parceque si la série d'êtres indépendants est UNE et TOUTE, elle ne peut avoir au-dehors une cause de son existence successive, puisqu'elle comprend tout. Or, il est évident que chaque être, dans la chaîne progressive, n'a pas, au-dedans de soi, la cause efficiente de son existence, puisqu'il est produit par un être précédent. Contradiction manifeste.

Objection. On dit : C'est la nécessité qui fait que cette chaine d'êtres existe. Réponse. Des êtres dépendants les uns des autres peuvent exister ou n'exister pas. Il n'y a pas là nécessité; donc la cause de cette existence est déterminée par rien. (Absurdité.) Donc il doit y avoir de toute éternité un Être indépendant et immuable, cause première de la génération des êtres.

TROISIÈME PROPOSITION. 1. Quelque chose a existé de toute éternité. 2. Cet étre existant est indépendant et immuable, 3. ET NE PEUT ÊTRE LA MATIÈRE.

Première preuve. Si cela étoit, la matière existeroit nécessairement et par elle-même ; la seule supposition qu'elle n'existe pas seroit une contradiction dans les termes. Or, il est prouvé

Que le mode de son existence n'est pas de cette nature, puisqu'on peut concevoir, sans contradiction, qu'elle (la matière) pourroit ne pas exister, ou être tout autre chose que ce qu'elle est. En effet,

Ce caillou que vous roulez sous votre pied n'existe pas nécessairement, puisque vous le concevez fort bien, ou anéanti, ou de toute autre espèce, sans qu'il en arrive aucun changement dans l'univers. Ainsi, d'objets en objets, vous verrez clair comme le jour que l'existence de la matière n'est pas de nécessité.

Seconde preuve. En outre, on ne peut pas se figurer la durée éternelle de la matière, de la même manière qu'on entend celle de Dieu : celui-ci, par la simplicité et la non-étendue de sa substance, se fait concevoir à la pensée, comme existant à la fois dans le passé, le présent et l'avenir. Mais la durée de la matière ne peut être que progressive, puisqu'elle a l'étendue et les dimensions du corps, et qu'elle se perpétue par destructions et générations: elle n'existe plus pour la minute écoulée, et, comme l'homme, elle avance dans l'avenir en perdant le passé.

Or, si l'éternité est successive, comme elle l'est démonstrativement, dans le cas de la matière, elle enferme des siècles infinis;

Or, des siècles infinis ne peuvent être épuisés, ou ils ne seroient pas infinis; Done l'éternité de la matière étant successive, cette matière ne pourroit être venue jusqu'à nos jours, puisqu'il faudroit supposer qu'elle eût franchi des siècles infinis, et que des siècles infinis qui pourroient se franchir ne seroient point infinis '.

Troisième preuve. S'il n'y a que la matière dans la nature, et que cette matière n'existe pas de nécessité (ce qui implique déja contradiction), qui est-ce qui fait durer les êtres ?

S'il n'y a pas une puissance nécessaire, qui conserve tout par sa seule vertu ou sa seule volonté, la cohésion des parties des corps est impossible. Mon bras doit tomber en poussière, si les atomes dont il est formé ne sont sans cesse forcés de se tenir ensemble, ou même s'ils ne sont sans cesse créés . Or, cette puissance nécessaire ne peut être la matière, puisqu'elle n'existe pas de nécessité, et qu'elle n'a pas elle-même la cohésion des parties. Enfin, cette volonté conservatrice ne peut émaner de la matière, puisque la matière est un être purement passif et sans volonté.

Concluons que l'être primitif, indépendant et immuable, ne peut être la matière.

QUATRIÈME PROPOSITION. 1. Quelque chose a existé de toute éternité. 2. Cet étre existant est indépendant et immuable; 3. il ne peut être la matière; 4. IL EST NÉCESSAIREMENT UNIQUE.

Première preuve. Si deux principes indépendants existent ensemble, on concevra que l'un peut également exister seul, puisqu'il n'est pas de la même nature que l'autre ; d'où il résulte que ni l'un ni l'autre de ces principes n'existe nécessairement. Que devient donc la matière et l'être quelconque, démontré existant de toute éternité, par la seule raison que quelque chose existe à présent?

Seconde preuve. Si deux principes existent ensemble, qui est-ce qui a arrangé la matière ?

Ce ne peut être Dieu, parcequ'il ne connoît point l'autre principe, et n'a aucun droit sur lui 3.

Si la matière est incréée, Dieu ne peut la mouvoir, ni en former aucune chose ; car Dieu ne peut l'arranger sagement sans la connoître; il ne peut la connoitre s'il ne l'a pas créée; puisqu'étant un principe indépendant par lui-même, il ne peut tirer ses connoissances que de lui, rien ne peut agir en lui ni l'éclairer 4.

Ainsi s'évanouit cet épouvantail de l'école des athées: ex nihilo nihil fit. Si Dieu existe, la matière n'est pas éternelle, et la création est obligée. Si vous supposez que Dieu n'existe pas, vous rentrez dans le cercle de nos propositions. L'être existant de toute éternité est donc nécessairement unique'.

CINQUIÈME PROPOSITION. 1. Quelque chose a existé de toute éternité. 2. Cet étre existant est indépendant et immuable ; 3. il ne peut étre la matière ; 4. il est nécessairement unique; 5. IL N'EST POINT UN AGENT AVEUGLE, SANS CHOIX ET SANS VoLONTÉ.

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5 La seule objection qu'on pourroit me fatre icl se tireroft du spinosisme, qui admet l'unité de Dieu et de la matière; mais on salt comblen cette opinion est absurde. On peut voir Bayle, art. Spinosa.

Preuves. Si la cause suprême est sans liberté, une chose qui n'existe pas dans le moment actuel n'a jamais pu exister; car,

Si la puissance de la cause suprême vient de l'enchaînement nécessaire des êtres, tout ce qui existe existe par une nécessité rigoureuse; alors, si cette nécessité est de rigueur, comment se trouve-t-il un temps où cette chose n'existoit pas ?

Que si on rapporte cette nécessité d'existence à une certaine époque de la succession des temps, c'est complètement déraisonner. Dans le cas d'une existence d'absolue nécessité, il n'y a point de succession de temps. Les temps sont UN et TOUT.

Ensuite,

Il n'y a dans le monde aucune apparence d'une nécessité absolue. Chacun peut concevoir les choses d'une toute autre manière, et dans un ordre tout différent de ce qu'elles sont; mais on aperçoit une nécessité de convenances relatives aux lois de l'harmonie et de la beauté. Cette nécessité du meilleur possible dans les êtres est fort digne d'une cause intelligente, et très-compatible avec sa liberté.

De plus,

L'être intelligent prouve encore sa liberté par les causes finales. Aucun athée ne s'avise de soutenir à présent, comme jadis Épicure, que l'œil n'est pas formé pour voir, et l'oreille pour entendre. Il suffiroit de renvoyer cet incrédule aux anatomistes.

Enfin,

Si la cause première agit par nécessité, aucun effet de cette cause ne sera fini. Une nature qui agit nécessairement agit de toute sa puissance. Or, une nature infinie, agissant à la fois de toutes parts et de toute sa puissance, ne peut jamais compléter un être, puisqu'elle y ajouteroit sans fin en raison de son infinité; il n'y auroit donc point d'objet fini dans l'univers, ce qui est visiblement absurde.

1

Donc la cause première n'est point un agent aveugle, sans choix et sans volonté.

SIXIÈME PROPOSITION. 1. Quelque chose a existé de toute éternité. 2. Cet étre existant est indépendant et immuable; 3. il ne peut être la matière; 4. il est nécessairement unique ; 5. il n'est point un agent aveugle, sans choix et sans volonté; 6. IL POssède une puissance infinie.

Preuve. Cette puissance ne peut s'étendre que sur deux espèces d'êtres, qui constituent toutes les choses, savoir : les êtres matériels et les êtres immatériels. Par rapport aux premiers,

Nous avons vu que la cause nécessairement unique doit avoir créé la matière, et conséquemment en être la maîtresse absolue.

Quant aux derniers,

Nous prouverons ailleurs que Dieu a pu seul les créer, lorsque nous examinerons la nature de la pensée de l'homme.

SEPTIÈME ET DERNIÈRE PROPOSITION. 1. Quelque chose a existé de toute éternité. 2. Cet étre existant est indépendant et immuable; 3. il ne peut être la matière ; 4. il est nécessairement unique; 5. il n'est point un agent aveugle, sans choix et sans volonté; 6. il possède une puissance infinie; 7. Et il est infiNIMENT SAGE, BON, JUSTE, etc.

Preuves. Cela se démontre

A priori,

1° Parcequ'un être parfaitement intelligent doit connoitre ses propres facultés, et qu'étant infini en puissance, rien ne peut l'empêcher de faire ce qui est le meilleur et le plus sage;

2o Parceque l'Être infini connoissant toutes les convenances et toutes les relations des choses, n'étant jamais détourné de la vérité par les passions, la force ou l'ignorance, il doit toujours agir conformément aux propriétés des choses. A posteriori,

Les preuves de la bonté, de la sagesse et de la justice de Dieu, se tirent de la beauté de l'univers.

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Récapitulons.

1° Quelque chose a existé de toute éternité.

2o Cette chose existante est immuable et indépendante.

3o Elle n'est pas la matière.

4° Elle est unique.

5° Elle n'est point un agent aveugle.

6° Elle est toute-puissante.

7° Elle est souverainement sage, bonne et juste.

Voilà DIEU.

Le Mouvement.

D'ou vient le MOUVEMENT DE LA MATIÈRE ?

Premier syllogisme (genre positif).

Ou ce mouvement lui est essentiel, ou il lui est communiqué.

Si le mouvement est essentiel à la matière, c'est une nécessité pour elle que

ses parties soient toujours en mouvement, etc.

L'expérience la plus commune démontre qu'il y a des corps en repos; donc Le mouvement n'est pas essentiel à la matière ; donc

Il lui est communiqué.

Second syllogisme (genre descriptif).

Si le mouvement est essentiel à la matière, toutes ses parties doivent tendre sans cesse et également de tous côtés : or,

De l'éternel mouvement résulte l'éternel repos; donc

Tout est en repos dans l'univers (absurde).

Troisième syllogisme (genre démonstratif).

Le mouvement, par sa nature connue, n'a aucune régularité;

Il s'exerce dans toutes les dimensions et dans toutes les vitesses;

Il s'échappe par la tangente, coupe par la sécante, se plonge par Ja perpendiculaire, se roule par le cercle, se glisse par l'ellipse et la parabole;

Il se communique par le choc; il prend des directions nouvelles, selon l'opposition ou la réflexion des corps; or,

Les lois motrices des astres, du soleil et des planètes, s'accomplissent dans une inaltérable régularité géométrique ; donc

Ces lois d'un mouvement permanent et régulier ne peuvent être engendrées par le mouvement confus et désordonné de la matière.

Il suit de ces trois syllogismes que le mouvement n'est point essentiel à la matière:

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