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ayant procuration des Parrains ou Marraines. Il faut dire la même chofe de ceux qui tiennent un enfant à qui on ne fait que fuppléer les cérémonies du Baptême, ou qui par ignorance des régles auroient pris la qualité de Parrains & de Marraines, dans un Baptême donné hors de l'Eglife fans folemnité.

A l'égard de ceux qui font Miniftres, Parrains ou Marraines dans le Baptême donné fous condition, comme on ne peut affûrer que ce Baptême foit un vrai Sacrement, puifque l'on ne le confére que dans le doute s'il a été déja donné, ou fi celui qui a été reçu est valide; il n'eft pas certain qu'ils contractent cette alliance fpirituelle, qui les empêche d'époufer l'enfant, fon pere ou fa mere; & ils doivent à raifon de ce doute, pour prendre le parti le plus fûr, obtenir une dif penfe. Lors donc qu'un enfant n'a été baptifé que fous condition, ou qu'on s'eft contenté de lui fuppléer les cérémonies, on ne doit pas manquer de l'exprimer fur les Regiftres, puifque les Actes des Baptêmes font les feuls monumens authentiques, aufquels on puiffe recourir pour s'affûrer d'une alliance qu'il eft fi important de conftater.

Pour ne point multiplier cette alliance, on n'admettra pour chaque Baptême qu'un Parrain on qu'une Marraine, ou tout au plus Fun & l'autre. Comme ils font obligés de répondre pour le bap

tifé, & de l'inftruire au défaut de fes parens, ils doivent avoir l'âge de puberté, c'est-à-dire, quatorze ans pour le Parrain, & douze ans pour la Marraine; ils doivent tous deux avoir l'ufage de raison, être de bonnes moeurs, fçavoir la doctrine chrétienne; il feroit même à defirer qu'ils euffent été confirmés ; & on obfervera qu'ils ayent fait leur premiere Communion.

C'eft à quoi les Curés feront attention. Lorsqu'on viendra les prévenir pour un Baptême, ils s'informeront des perfonnes qu'on aura choifies pour tenir l'enfant ; les interrogeront, les interrogeront, s'ils doutent de leur capacité; & refuseront abfolument ceux qui n'en font pas dignes, comme les infidéles, les hérétiques, les excommuniés dénoncés, les pécheurs publics & fcandaleux, les Comédiens, ceux qui n'auroient pas fait leur devoir Pafchal; ceux qui ignoreroient les principaux Myfteres de la foi, l'Oraison Dominicale, les Commandemens de Dieu & de l'Eglife. Il leur eft encore défendu d'y admettre les infenfés & les perfonnes inconnues.

Suivant les Canons de l'Eglife, les Religieux & les Religieufes ne peuvent être Parrains & Marraines, ni faire tenir en leur nom des enfans fur les fonts de Baptême. Nous défendons auffi à tous Eccléfiaftiques, même aux fimples Cleres, de fe préfenter pour être Parrains, fans en avoir de Nous une permiffion expreffe, Le

pere & la mere ne peuvent auffi fervir de Parrain & de Marraine, parce qu'ils contracteroient entr'eux une alliance qui les prive roit de l'ufage du mariage.

Les Curés ne fouffriront point qu'on impofe des noms profanes, non plus que ceux qui étant joints au furnom, auroient une fignification ridicule & contre la bienféance, mais feulement des noms de Saints & de Saintes, reconnus & révérés par l'Eglife (a). Ces Saints feront pour les baptifés des modéles de vertus qu'ils auront à imiter, & des interceffeurs qu'ils auront à fe ménager auprès de Dieu. Les Curés empêcheront auffi que pour l'ordinaire on impofe plus d'un nom de Saint ou de Sainte, felon le fexe de la per

fonne qu'on leur présente à baptifer.

On fera enforte que les Parrains & Marraines fe préfentent pour cette fonction avec toute la décence & la modeftie convenables, & que durant la cérémonie tous les affiftans fe comportent avec le refpect que la religion exige. A la fin on aura foin d'expliquer en peu de mots les devoirs des Parrains & des Marraines envers leurs filleuls & filleules, qui font de prier pour eux, de les aimer comme leurs enfans fpirituels, de veiller à leur éducation chrétienne, & même de s'en charger au défaut de leurs parens; de leur expliquer les promeffes qu'ils ont faites pour eux au Baptême, & de veiller à les leur faire garder.

(a) Chryfoft. Hom. 21. in Gen. p. 235. b. Igitur nos non quævis nomina pueris indamus, neque avorum, & proavorum, & eorum qui genere clari fuerunt, nomina tribuamus, fed fanctorum virorum, qui virtutibus fulferunt, plurimâque apud Deum gratiâ valuerunt.

Des cérémonies du Baptême.

Es cérémonies du Baptême Lfont très anciennes. Les Peres des premiers fiécles en font mention, & nous enfeignent qu'elles marquent d'une maniere mystérieufe les effets du Baptême, les difpofitions qu'on doit apporter à ce Sacrement, & les obligations qu'il impofe. Les Pasteurs les ex

pliqueront fouvent aux fidéles, afin qu'ils connoiffent les effets, les promeffes, la néceffité & l'excellence du Baptême.

La premiere cérémonie eft l'impofition des mains, qui eft marquée dans l'Ecriture. Car Ananie impofa les mains à Paul avant de le baptifer (a). Les Catéchu

(a) Alt. 9. 17. Hierar. Ecclef. c. 2. p. 2. S. 5. Affentienti manum capiti imponit, & confignans eum, Sacerdotibus mandat, ut iftum fufceptoremque defcri

menes fur qui on avoit fait cette cérémonie étoient appellés Chrétiens (a): elle fe répéte fouvent dans les Exorcifmes. Enfuite on fait plufieurs fignes de croix fur ceux qui doivent être baptifés (b), pour nous faire voir que le Baptême tire toute fa force des mérites de la Paffion de Jefus-Chrift: on a toujours employé le figne de la croix dans l'administration de tous les Sacremens, & même dans tous les accidens de la vie, pour nous faire reffouvenir que les Chrétiens doivent mener une vie éloignée des plaisirs & des délices (c).

On prépare les Catéchumenes au Baptême par les Exorcifmes (d). Cette cérémonie nous apprend que nous naiffons pécheurs, enfans de colere par notre origine (e), affervis au démon ; & que nous fommes délivrés de cette fervitude par le Baptême. Les faints Peres fe fervent de cette cérémonie pour prouver le péché originel (f). Dans les Exorcifmes l'Eglife employe le foufflé de la bouche, le figne de la croix, & l'impofition des mains. On met du fel dans la bouche du Catéchumene, parce que les Chrétiens font le fel de la terre (g), & qu'ils

bant. §. 7. Quo facto trinam illi denuò præcipit profeffionem; tertioque profeffum benedicendo recipit, eique manum imponit. Conftit. Apostol, l. 7. c. 40. refertur oratio que dicitur dum manus imponuntur Catechumeno.

(a) Elib. Can. 39. Gentiles, fi in infirmitate defideraverint fibi manum imponi, fi fuerit eorum ex aliqua parte vita honesta; placuit eis manum imponi, & fieri Chriftianos.

(b) Ambr. de init. c. 4. ( al. 20.) Credit autem etiam Catechumenus in crucem Domini Jefu, quia & ipsâ fignatur. Aug. l. 2. de pec. mer. c. 26. ( al. 40.) Nam & Catechumenos fecundùm quemdam modum fuum per fignum Chrifti, & orationem manûs impofitionis, puto fanctificari. ad om

(c) Tertull. de coron. mil. c. 3. Ad omnem progreffum atque promotum, nem aditum & exitum, ad veftitum & calceatum, ad lavacra, ad menfas, ad lumina, ad cubilia, ad sedilia; quæcumque nos converfatio exercet, frontem crucis fignaculo terimus.

(d) Cyrill. Jerofol. præf. Catech. p. 4. d. Exorcifmos ftudiosè fufcipe, &c. p. 7. 4. Reverentiam adhibe cùm fit exorcifmus, quoufque alii exorcifati aderunt. (e) Eph. 3. 3.

(f) Gelaf. Ep. 7. poft affertum peccatum originis. Hinc eft quòd exfufflantur & catechifantur infantes. Auctoritates de gratia Dei ad calcem Ep. Celestini 1. ad Gallor c. 9. Illud etiam quod circa baptifandos in univerfo mundo fanéta Ecclefia uniformiter agit, non otiofo contemplamur intuitu ; cùm five parvuli, five juvenes, ad regenerationis veniunt Sacramentum, non priùs vitæ fontem adeunt, quàm exorcifmis & exfufflationibus Clericorum fpiritus ab eis immundus abigatur. Opratus l. 4. p. 92. n. 6. Nam neminem fugit, quòd omnis homo qui nafcitur, quamvis de parentibus Chriftianis nafcatur, fine fpiritu inmundo effe non poffit, quem neceffe fit, ante falutare lavacrum, ab homine excludi & feparari : hoc exorcif mus operatur, per quem fpiritus immundus depellitur.

(g) Matth. 5. 13.

doivent être exemts de la corruption du fiécle. Le fel doit être fec, propre & broyé, & on n'en doit donner que peu à l'enfant, de peur qu'il ne lui foit nuifible: ce qui en refte doit être gardé pour d'autres, ou il faut le jetter dans la Pifcine; on ne doit le rendre ni aux peres ni aux parrains. On touche enfuite avec de la falive les narines & les oreilles du Catéchumene, afin qu'il apprenne que le Baptême lui ouvre le coeur pour comprendre & goûter la parole de Dieu.

Après les exorcifmes on fait entrer le Catéchumene dans l'Eglife. S'il eft enfant, le parrain & la marraine récitent pour lui le Symbole; mais s'il eft adulte, il faut qu'il le récite lui-même. On expliquoit autrefois le Symbole aux Catéchumenes, & ils l'apprenoient de mémoire, afin qu'ils le récitaffent publiquement d'un lieu élevé, dans l'affemblée des fidéles (a). Il y avoit des Eglifes où on récitoit l'Oraifon

Dominicale après le Symbole : mais dans d'autres on ne la récitoit, fuivant une coutume trèsancienne, qu'après le Baptême (b); & cette pratique étoit plus convenable: car ce n'eft qu'alors que le fidéle commence à avoir le droit de dire Notre Pere, puifqu'étant rené de l'eau & du Saint-Efprit, il eft devenu enfant de Dieu. Les Catéchumenes apprenoient l'Oraison Dominicale quelques jours avant leur Baptême, afin de la réciter le jour qu'ils étoient baptifés. Après la récitation du Symbole on deshabilloit les Catéchumenes; ce qu'on faifoit, parce que la cérémonie l'exigeoit néceffairement: on ne leur laiffoit qu'un habit de deffous, que nous appellons chemife, qu'ils gardoient jufqu'au Baptême; car alors on les mettoit entiérement nuds pour les plonger dans l'eau (c). Les SS. Peres donnent des explications mystérieufes de cette cérémonie auffi-bien que des autres ; S. Paul

(a) Laodic. Can. 46. Baptifandos oportet & fidei Symbolum difcere, & quintâ feriâ ultime (exig. majoris ) feptimanæ, vel Epifcopo, vel Presbytero reddere. Agath. Can. 13. Symbolum etiam placuit ab omnibus Ecclefiis uná die, id eft, ante octo dies Dominica Refurrectionis, publicè in Ecclefia competentibus tradi. (b) Chryfoft. Hom. 6. in Epift. ad Coloff. p. 201. c. Cùm primùm enim afcenderit, hæc verba loquitur: Pater nofter, qui es in cœlis, &c. Conflit. Apoft. I, 7. c. 45. Auguft. Serm. 135. de tempore c. 1. (al. 59.) Reddidiftis quod creditis: audiftis quod oretis quoniam invocare non poffetis, in quem non credidiffetis, Apoftolo dicente, Quomodo invocabunt in quem non crediderunt? Ideò priùs Symbolum didiciftis, ubi eft regula fidei veftræ brevis & grandis; brevis numero verborum; grandis pondere fententiarum : oratio autem quam hodie accepiftis tenendam, & ad octo dies reddendam, ficut audiftis cùm Evangelium legeretur, ab ipfo Domino dicta eft difcipulis ipfius, & ab ipfis pervenit ad nos.

(c) Cyrill, Catech. 2. myft. p. 231. Statim igitur ut ingreffi eftis, veftem exuif tis, quod quidem exuti hominis antiqui cum operibus fuis imago fuit, &c.

l'explique

l'explique lui-même : & felon la penfée de cet Apôtre & des faints Docteurs, cette cérémonie nous apprend qu'ayant été dépouillés de nos péchés dans le Baptême par les mérites de Jefus-Chrift, nous devons renoncer entiérement à la vie corrompue du vieil homme (a). On ne mettra pas à nud le corps d'un enfant, de peur que l'injure de l'air ne lui faffe mal; mais on fe contentera de lui découvrir la tête & les épaules, autant qu'il eft néceffaire pour les Onctions & pour le Baptême.

Après les cérémonies dont nous venons de parler, le Catéchumene, ou le Parrain & la Marraine en fon nom, renoncent au démon, à fes pompes, & à fes œuvres (b). En quelques endroits cette renonciation étoit la premiere des cérémonies qui précédoient le Baptême; mais elle fe

réiteroit fouvent, & fe faifoit toujours dans le Baptiftere le jour du Baptême. Les SS. Peres concluent de cette cérémonie, que l'idolâtrie, les fpectacles, les délices, les vanités, les divinations, les obfervations fuperftitieufes & toutes les autres chofes de cette nature, qui font péchés ou qui portent aux péchés, font interdites aux Chrétiens. Les Chrétiens font obligés à renoncer au monde, à réfifter à la concupifcence de la chair, à la concupifcence des yeux, & à l'orgueil de la vie, afin qu'étant attachés avec JesusChrift à la croix, ils crucifient leur chair avec fes vices & fes mauvais defirs. C'est pourquoi afin d'apprendre au Catéchumene qu'il aura pour ennemis à com battre, le démon, le monde, & fa propre concupifcence, on l'oint de l'huile des Catéchumenes comme un athlete (c). Autre

(a) Ephef. 4. 21. Coloff. 3.9. (b) Tertull, de Cor. c. 3. Aquam adituri ibidem, fed & aliquantò priùs in Ecclefia, fub antiftitis manu conteftamur, nos renuntiare diabolo, & pompis ejus, & angelis ejus. Ambrof. de Sacram. c. 2. ( al. 5.) Quando te interrogavit: Abrenuntias diabolo & operibus ejus? quid refpondifti? Abrenuntio. Abrenuntias fæculo & voluptatibus ejus? Quid refpondifti? Abrenuntio. Memor efto fermonis tui; & nunquam tibi excidat feries cautionis, &c. Eccl. Hier. c. 2. §. 6. Quibus adfcriptis facram infit precationem, quá unà cum ipfo ab univerfa congregatione completâ, illum difcingit, & per Miniftros exuit: fiftens exinde ipfum ad occidentem profpectantem, manufque versùs illam plagam averfas protrudentem, tertiò Satanam infufflare jubet, atque infuper abrenuntiationis verba proferre, eique ter abrenuntiationis folemnibus verbis propofitis, cùm eamdem toties conceptis verbis pronuntiavit, ipfum ad orientem transfert, & in cœlum intuentem, manufque attollentem, Chrifto, cunétifque facris à Deo traditis eloquiis jubet affentire.

(c) Conft. Apoft. l. 3. c. 16. Tu igitur, Epifcope, ad exemplum illud unges oleo fancto caput eorum qui baptifantur, five viri fint, five mulieres; unges oleo fancto, in typum fpiritualis Baptifmi. Theoph. Antioch. l. 1. ad Autolicum p. 77. c. Certè nullâ aliâ ex re Chriftianorum nomen traximus, quàm quòd divino oleo perfun Soiffons, Tom, I, D

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