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Psal. 118.1

Nomast. Cist.

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sant ces paroles du Psalmiste: Agréez-moi, Seigneur, selon votre parole, et je vivrai. Que mon espérance ne soit point trompée. Alors il se prosternait aux pieds de chacun des frères, en demandant le secours de ses prières. Enfin, il se dépouillait de ses habits sécu liers, et prenait l'habit de religion. Les vêtemens qu'il venait de quitter étaient conservés au vestiaire, pour lui être rendus, dans le cas où il aurait démérité au point d'être chassé du monastère. Son écrit, au contraire, était conservé dans les archives.

Rien n'égale la charité, la bonté, la tendresse, que l'abbé déployait envers ses religieux, et ceux-ci les uns envers les autres. Un frère avait-il commis une faute grave, il était exclus de la table commune au réfectoire, de sa place accoutumée dans l'église; défense était faite à tous les frères de lui adresser la parole: il se livrait seul aux occupations qui lui étaient imposées. Cependant, pour qu'il ne se livrât pas à la tristesse, la règle commandait à l'abbé de l'environner de toute sa sollicitude paternelle, selon ces paroles du Fils de Dieu : Que ceux qui se portent bien n'ont pas besoin de médecin, mais seulement ceux qui sont malades. Alors quelques-uns des anciens, qu'on appelait Senipetes, s'approchaient de lui, comme en secret, le consolaient, l'exhortaient à réparer sa faute, et lui indiquaient les moyens de rentrer en grâce. Toute la communauté priait pour lui, La règle commandait aussi à l'abbé d'avoir de l'indulgence pour les faibles, et de ne pas exercer d'empire sur ceux qui étaient réguliers.

Les malades trouvaient à l'infirmerie des frères pleins de charité et de prudence, qui leur prodi

guaient tous les soins d'une tendre mère; on leur permettait l'usage de la viande, et tous les adoucissemens que demandait leur état présent.

La communauté faisait deux repas par jour, et un seul les jours de jeûne. On servait deux plats, afin que si un frère ne pouvait manger du premier, it mangeât au moins du second. S'il se trouvait des fruits à la maison, on ajoutait du dessert. La portion de chacun était d'une bonne livre de pain et d'une hémine de vin. Si le travail, ou la santé d'un frère exigeait davantage, l'abbé pouvait étendre la quantité des alimens. La viande n'était permise qu'aux malades.

Les vêtemens devaient être proportionnés aux saisons et aux pays. L'abbé était juge dans ces circonstances. Pour tout vêtement, un frère recevait de l'abbé deux tuniques et deux cuculles pour le jour et pour la nuit, et un scapulaire pour le travail. La couleur était blanche et l'étoffe très-simple. Les serviteurs de l'abbaye ne devaient pas porter des habits d'une étoffe plus recherchée; car, disaient les statuts, ils doivent savoir que ceux qui sont vêtus mollement ont coutume d'habiter dans la maison des rois et non dans la maison des moines. Le lit se composait d'une natte, d'un drap de serge, d'une couverture, et d'un chevet pour appuyer sa tête; mais point de toile ou de chemise de lin. Frères et abbé, tous devaient coucher dans un dortoir commun, autant qu'il était possible, chacun dans son lit, et non dans des cellules séparées, les jeunes mêlés avec les vieux, afin que ceux-ci inspirassent du respect aux plus jeunes et veillassent sur eux. Ils dormaient

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fout habillés, les reins ceints, afin d'être prêts à se lever au premier signal pour aller travailler à l'œuvre du Seigneur, c'est pourquoi une lampe brillait toute la nuit dans le dortoir. Les conciles et les chapitres généraux apportèrent plusieurs modifications à ces différens réglemens.

Les moines ne pouvaient pas sortir de la maison après Complis, ni quitter l'abbaye, même temporairement, sans la permission de l'abbé. Ils ne devaient, en voyage, recevoir que l'hospitalité monastique; et s'ils pouvaient rentrer au couvent avant la chute du jour, ils ne devaient accepter au dehors aucune nourriture. Si le voyage était long, et qu'ils fussent obligés de prendre quelques repas hors des maisons conventuelles, ils ne devaient accepter ni vin, ni viande, à moins d'une nécessité particulière. Un frère ne devait pas sortir, ni voyager seul; il devait toujours porter l'habit de son ordre, afin d'être rappelé sans cesse aux devoirs de son état.

Le vice de la propriété était combattu par toutes sortes de moyens. Un frère ne pouvait rien donner, ni recevoir, sans la permission de l'abbé. Il ne devait rien avoir en propriété. L'abbé, comme un bon père, distribuait à chacun une tunique, une cuculle, des bottines, ún couteau, un poinçon et des tablettes, pour écrire, une aiguille, un mouchoir; il faisait en sorte que le frère ne pût dire qu'il manquait de quelque chose. Tout était commun dans le monastère, conformément à ce qu'on lit des premiers. chrétiens. Personne n'avait rien en propre. Ceux qui violaient le précepte étaient soumis à une sévère pénitence. Lorsqu'un frère mourait, on lui faisait

baiser un crucifix de bois, pour le faire ressouvenir de la pauvreté et de l'humilité chrétienne.

Voici comment les étrangers, les pélerins étaient accueillis dans le monastère, lorsque ces maisons servaient d'hôtelleries, où les voyageurs étaient logés et nourris gratuitement pendant plusieurs jours; il n'est pas de prévenances, d'attentions que l'on ne prodiguât à un étranger, dans la personne duquel on révérait Jésus-Christ même. Aussitôt que le portier annonçait l'arrivée d'un hôte, l'abbé, le prieur, ou un des frères préposé en leur absence à ces réceptions, accourait à sa rencontre, le saluait profondément, l'invitait à faire ensemble une courte prière, après laquelle il lui donnait le baiser de la paix. Ensuite, il le conduisait dans un oratoire, le faisait asseoir, et lisait, en sa présence, quelque passage de l'Écriture sainte. Aussitôt après, on lui prodiguait tout ce qu'une ingénieuse charité peut suggérer envers un étranger, souvent épuisé de fatigue et dans le besoin. Si c'était un jour de jeûne, l'abbé le rompait devant lui, pour l'engager à accepter sans crainte les secours que réclamait son état de fatigue; ensuite, on lui offrait une chambre et un lit pour passer la nuit. Se trouvait-il malade? Il pouvait compter sur tous les secours que l'on prodiguait aux frères. Le cuisinier de la maison devait toujours avoir quelque chose de prêt pour recevoir les étrangers qui arrivaient à toute heure.

Durant plusieurs siècles, ces saintes hôtelleries étaient les seules que l'on rencontrât dans certains pays, hôtelleries admirables, dans lesquelles l'étranger était accueilli avec la plus cordiale amitié, avec

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un désintéressement sans pareil, et secouru dans tous ses besoins. Il se retirait édifié de la vertu des frères, et confondu des bontés et des attentions dont il avait été l'objet. A la vue de ces beaux exemples, si capables d'adoucir la rudesse des mœurs publiques de cette époque, on se sent grandir, et on est fier d'appartenir à une religion qui produit des actes d'une aussi sublime charité.

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Le gouvernement intérieur de l'abbaye était fondé tout entier sur la charité. Les abbės, vraiment dignes. de ce nom, étaient comme autant de pères au milieu de leurs enfans. Le chapitre II de la règle leur défendait même de rien entreprendre sans avoir pris Monast. Cist., auparavant l'avis des frères. « Toutes les fois, y estil dit, que quelque chose d'important doit avoir lieu dans le monastère, que l'abbé convoque toute la congrégation, et dise de quoi il s'agit, et qu'après avoir entendu l'avis des frères, il y pense en son particulier, et fasse ce qu'il jugera le plus convenable. Il appellera tous les frères au conseil, parce que Dieu révèle souvent au plus jeune ce qui est le plus avantageux. Que les frères donnent leur avis en toute soumission, et qu'ils ne se hasardent pas à le défendre avec opiniâtreté. Après cela, que la chose dépende de la volonté de l'abbé, et que tous obéissent à ce qu'il a jugé salutaire. S'il convient au disciple d'obéir au maître, il convient de même à celui-ci de régler toutes choses avec prudence et justice. Que tout le monde suive la règle, et que personne ne s'en écarte témérairement. Que personne ne suive sa volonté propre. Qué l'abbé agisse en tout avec la crainte de Dieu et dans l'intention

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