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le diocèse de Bourges, près de Saint-Benoît du Sault, fondée en 1138. A la révolution, elle avait perdu presque tous ses biens. Ses revenus ne s'élevaient plus qu'à mille cinquante-sept livres.

PREBENOÎT, Beata Maria de prato Benedicto, ancien diocèse de Limoges, à quatre lieues de Guéret et autant de Châtres, abbaye fondée par des religieux de Dalon en 1140, et dotée avantageusement par les seigneurs de Maleval et les vicomtes de la Brosse. On y voyait plusieurs tombeaux de cette dernière famille. Cette abbaye, qui était considérable, fut ruinée par un abbé commendataire. Il pensionna les religieux, supprima les titres, et disposa des biens en faveur de sa famille, qui demeurait dans le voisinage.

LE PALAIS, Beata Maria de Palatio, dernière fille de Dalon, ancien diocèse de Limoges, à une lieue de Bourganeuf, qui fut fondée en 1140 ou 1165.

FONTAINE-JEAN, Fons Johannis, fille de Pontigny, à cinq lieues de Montargis et deux de Châtillon-surLoing, dans l'ancien diocèse de Sens. Ce monastère fut fondé le 20 mars 1124, par Pierre de Courtenay, cinquième fils de Louis-le-Gros. Avant de partir pour la Terre-Sainte, il lui donna de grands biens, pour qu'il fût un des plus beaux de l'ordre. Les ar mes de cette famille étaient dans l'église et dans le chapitre, où plusieurs d'entre eux eurent leur sépulture. Saint Guillaume, religieux et prieur de Pontigny, en fut abbé en 1181; c'est de là qu'il fut transféré à l'abbaye de Châlis et ensuite à l'arche

vêché de Bourges. Philippe de Valois vint dans cette maison, avec toute sa cour, au mois de janvier 1351, et confirma plusieurs possessions des religieux.

Cette abbaye fut presque ruinée par les disciples de Calvin, ayant à leur tête l'abbé lui-même, Odet de Châtillon, évêque de Beauvais, et cardinal, qui avait abjuré la foi catholique. Le 7 octobre 1562, après avoir fait massacrer quatre religieux, il emmena à Châtillon ceux qu'il put saisir, pour avoir le cruel plaisir de les faire mourir à loisir. Les Huguenots de Sancerre prirent un religieux profès, nommé dom Grégoire Bertomier, le lièrent avec le curé de Saint-Gemme, et les enterrèrent tout vifs. Après cette exécution, ils brûlèrent les bâtimens et ne laissèrent de l'église, qui était grande, que le milieu de la croisée avec le sanctuaire.

On voyait encore, en 1788, près du grand autel, le beau mausolée de Jacques de Courtenay, tout en marbre blanc, posé sur des colonnes de marbre noir. Ce seigneur était représenté au-dessus de grandeur naturelle, agenouillé devant un prie-Dieu, le manteau royal sur les épaules; derrière lui était son frère Jean de Courtenay, vêtu de même. Toute cette famille était dans des cercueils de plomb dans un caveau creusé sous ce mausolée. Les guerres civiles de la minorité de Louis XIV firent de grands dommages à cette maison.

Jouy, Joïacum, fille de Pontigny, dans l'ancien diocèse de Sens, à deux lieues de l'rovins, fondée le 14 août 1124, par Pierre de Châtelet et Milès de Naud. Thibault-le-Grand, comte de Champagne, en fit faire

les bâtimens avec sa magnificence aécoutumée. C'est une des plus considérables abbayes qui aient embrassé la réforme de 1666. Elle avait encore quatorze religieux en 1788. Dans sa bibliothèque, on comptait plus de cent manuscrits très-bien conservés, la plupart de saint Ambroise, de saint Jérôme, de saint Augustin, de saint Bernard et de Hugues de SaintVictor. On y voyait aussi une vie de saint François, écrite par un religieux qui l'avait connu et qui vivait avant saint Bonaventure, auteur de celle qui est imprimée. L'église était belle. Le tombeau de Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges, se trouvait devant le grand autel. Le premier abbé fut Gaultier. Ses revenus étaient de trente mille livres.

PONTAUT, de Ponte alto, dans l'ancien diocèse d'Aire, à quatre lieues de cette ville, trois de SaintSever, et cinq de Pau, est une fille de Jouy, fondée et dotée par les rois de Navarre. Les religieux y entrèrent le 6 mai 1153. La maison était si grande, que les rois de Navarre, avec toute leur cour, et les seigneurs du voisinage, y logèrent plusieurs fois, sans déranger les religieux.

Jeanne d'Albret, reine de Navarre et mère de Henri IV, ayant abandonné la foi catholique pour embrasser la secte des Calvinistes, déclara une guerre cruelle aux ecclésiastiques et aux religieux, en haine du pape. Elle commença par l'abbaye de Pontaut, qui était aux portes de sa capitale. Une troupe de fanatiques, qu'elle envoya dans cette maison, massacrérent tous les religieux qui leur tombèrent sous la main, la pillèrent et y mirent le feu. Leur fureur

impie ne se borna pas au massacre; ils se saisirent d'un religieux qu'ils mirent à la broche tout vivant; ils prirent aussi un curé de la paroisse de Pondeux, qu'ils bardèrent et firent rôtir tout vivant. Les revenus étaient de dix mille livres.

LE RIVET, Beata Maria de Riveto, fille de Pontaut et petite-fille de Jouy, fondée en 1188, dans l'ancien diocèse de Bazas, aujourd'hui de Bordeaux. Louis XIV la mit en commende; mais l'abbé commendataire, effrayé du changement qu'il apportait à la condition de l'abbaye, se fit religieux de l'ordre, et lui rendit ainsi la paix qu'elle a conservée depuis.

LA NOE, Beata Maria de Nod, abbaye sortie de Jouy, diocèse d'Evreux, à deux lieues de cette ville, bâtie au bas d'une petite montagne, dont la croupe est plantée de vignes, qui sont les dernières de la province. Elle fut fondée le 1er janvier 1144, par l'impératrice Mathilde, fille de Henri I, roi d'Angleterre, et femme de Geoffroy, comte d'Anjou. Elle acheta la terre de la Noe à des religieux, et celle de Moran, à une demi-lieue, où le logis abbatial a été transféré dans la suite. Elle enrichit cette maison d'une croix d'argent, remplie de reliques, avec deux gros morceaux de la vraie croix, placés au milieu, sous un verre. L'église fut dédiée à la sainte Vierge. Le premier abbé fut Guérin.

Les comtes d'Evreux donnèrent de grands biens à cette abbaye; ils avaient leur chapelle dans un des bas-côtés de la nef. Les abbés et les religieux prenaient le titre d'aumôniers-nés des comtes d'E

vreux. On voit dans l'église les tombeaux de deux dames de cette maison, représentées en relief, vêtues de l'habit de l'Ordre. Autour des tombeaux sont des religieux en bas-relief, vêtus de l'ancien habit, le chaperon attaché à la coule. Les corps de ces deux dames sont au-dessous, dans un caveau, sur des tréteaux de fer.

Le saint-sacrement était dans un tabernacle de pierre, représentant le buisson ardent. Moïse était à genoux au coin de l'autel. Ce morceau antique et d'une rare beauté, était fort estimé, ainsi que le chœur, bâti vers 1544, par Jean Féret, dernier abbé régulier. On y remarquait surtout deux pièces de sculpture d'une rare perfection: une vierge en bas-relief tenant son enfant endormi, et un portrait de François I.

CARBON-BLANC, Bonus locus, doit son origine à des religieux venus de Jouy. Ce monastère fut fondé le 26 octobre 1161, à trois lieues de Bordeaux, pays d'entre les deux mers. Le corps de Suarius, illustre par ses miracles, reposait dans cette maison dont il avait été abbé.

SCELLIÈRES, de Sigilleriis, fille de Jouy, dù diocèse de Troyes, à deux lieues de Pont-sur-Seine, fondée par Henri, comte de Champagne, en 1167, pour le repos de l'âme de Henri, son père, et de Marie, sa mère. On conservait dans cette maison un Traité du chant, composé par saint Bernard.

SAINT-SULPICE, de Sancto-Sulpicio, doit ses premiers religieux à l'abbaye de Pontigny. Hugues de

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