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Mâcon leur donna pour premier abbé un moine nommé Bernard. Cette abbaye, située dans l'ancien diocèse de Belley, fut d'abord occupée par des chartreux, qui l'abandonnèrent à cause de son mauvais air, car elle était bâtie dans un petit vallon au pied d'une montagne fort rude et couverte de sapins. Sa fondation remonte au 21 avril de l'an 1150. Plusieurs comtes de Savoie y étaient inhumés dans des tombeaux élevés de terre, avec leur effigie en relief. On leur attribue la fondation de cette abbaye. Les hérétiques détruisirent tous les bâtimens, en sorte que, pendant plusieurs années, les religieux furent obligés de partager les revenus et de vivre séparément. L'abbé Montholon rebåtit le dortoir et les réunit. Il fit revivre la discipline, et elle a toujours été bien tenue dans cette communauté, qui a l'honneur d'avoir fondé quatre maisons. On y conservait la mémoire d'un frère convers nommé Vital, illustre par sa sainteté et par ses miracles pendant sa vie et après sa mort. Les revenus de cette maison étaient de vingt mille livres.

LA CHASSAGNE, Cassania, fille de Saint-Sulpice, diocèse de Lyon, à une demi-lieue de Chalamon, fut fondée en 1145, par Etienne, seigneur de Villards, avant son voyage pour la Terre Saințe. Le tombeau de ce seigneur, composé d'une seule pierre de marbre blanc, se voyait dans le chapitre en 1788.

BONS, Bona, abbaye de filles, fondée en 1155, dans un lieu fort solitaire de l'ancien diocèse de Bel

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lay, à droite de la rivière de Furent, entre Bellay et Virieu-le-Grand. Elle fut, dans la suite, transférée dans la ville de Bellay. Cette abbaye, ainsi que la Chassagne, dépendaient immédiatement de l'abbé de Saint-Sulpice.

FALERE, Falera, maison sortie de Saint-Sulpice. Elle fut fondée en 1143, dans le diocèse de Citta di Castello, en Italie.

SAN SEBASTIANO, Sanctus Sebastianus, autre ab baye, sortie de Saint-Sulpice, située près de Rome, hors des murs. C'était une abbaye de Bénédictins, qui fut donnée à l'ordre de Cîteaux en 1170, et d'où sortirent deux évêques.

QUINCY, Quinciacum, fille de Pontigny, fondée en 1133, dans l'ancien diocèse de Langres, à deux lieues de Tonnerre, et dédiée le 23 avril, jour de saint Georges, ce qui fit mettre sous l'invocation de ce Saint la petite église, dont on se servit en attendant que la grande église fût terminée. Elle fut six ans à bâtir, et consacrée à l'assomption de la sainte Vierge. Ce bel édifice, ainsi que celui de l'abbaye, venaient de la munificence du roi Louis-le-Gros, qui avait placé Henri, le troisième de ses fils, à Clairvaux. Pierre de Courtenay, cinquième fils de Louis, et d'autres ducs de Bourgogne, sont aussi regardés comme fondateurs de cette maison.

Odet de Châtillon, évêque apostat de Beauvais, seigneur de Tanlay, dont il a déjà été parlé, eut le premier l'abbaye de Quincy en commende. D'abord

il la combla de bienfaits; mais s'étant déclaré pour l'hérésie de Calvin, il la ruina tellement, que jamais elle n'a pu s'en relever. Il ne resta de sa magnifique église que la croisée et le chœur. Les reliques de saint Gaultier, abbé de Quincy et élu évêque d'Auxerre, pour lequel on conservait une grande vénération, y reposaient dans un tombeau élevé de terre ; elles sont aujourd'hui dans une paroisse voisine. On y remarquait encore les mausolées de Jean de Courtenay, de Guillaume de Joinville et de leurs épouses, et celui d'un seigneur de Vergy; deux étaient à gauche en entrant à l'église, et l'autre à droite. L'abbaye de Quincy possédait plusieurs manuscrits intéressans. La bibliothèque de Tonnerre renferme un volume in-8 des bulles et des priviléges que cette abbaye avait obtenus du Saint-Siége dans la suite des siècles.

CHALIS, Caroli locus, abbaye à deux lieues de Senlis et neuf de Paris, entre Louvre-en-Parisis et Nanteuil, fondée en 1136 par Louis-le-Gros, roi de France, à l'occasion du massacre de Charles-le-Bon, comte de Flandre, dont le roi avait épousé la sœur. Le fonds de terre venait d'une donation de Guillaume de Senlis, seigneur de Chantilly, bouteiller de France. Saint André de Baudiment, noble Champenois envoyé de Pontigny avec douze religieux, en fut le premier abbé. Il mourut le 10 décembre 1142. Saint Guillaume, religieux et prieur de Pontigny, avait aussi été abbé de Châlis.

Cette abbaye a fourni quatre évêques à la ville de Senlis auxquels on peut ajouter Godefroy, évêque

de la même ville, qui vint prendre l'habit religieux à Châlis, en 1213. C'était un des plus riches monastères de l'ordre. On y comptait douze religieux en 1788; les revenus étaient de cent dix mille livres.

LA MERCI-DIEU, de Misericordia Dei, fille unique de Châlis, dans le diocèse de Poitiers, sur la Gartempe, à une lieue de Rochepozay et à quatre lieues de Chatellerault. Cette abbaye, bien bâtie et agréablement située, fut fondée le 17 septembre 1151, par Eschivart, seigneur de Preuilly, en Tourraine, dans un lieu appelé Becheron. On y conservait de beaux manuscrits des saints Pères. L'église était belle; on voyait sur une des croisées les tombeaux des seigneurs de Preuilly, autour desquels les religieux étaient représentés avec l'ancien habit de l'ordre de Citeaux. Dans la nef, on remarquait le tombeau de Louise, dame de Thou. Cette abbaye suivait la réforme, adoptée dans l'Ordre en 1666.

LES ROCHES, de Rupibus, abbaye fondée en 1156, par les barons de Donzy, dans l'ancien diocèse d'Auxerre, à une lieue de Cosne et à trois lieues de Donzy. Les premiers religieux vinrent de Pontigny; on joignit à leur monastère celui de Villegondon, composé de chanoines. Cette abbaye se trouvait dans les bois, à une demi-lieue de la Loire. Dans les derniers temps, il ne restait des anciens bâtimens que l'église, qui n'était ni belle ni saine, quoiqu'on en eût élevé le pavé.

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CERCAMP, Carus Campus, dans l'ancien diocèse

d'Amiens, proche Frévent, sur la rivière de Canche, fut fondée en 1137, par Hugues Campédavoine III, comte de Saint-Pol, et par Béatrix, son épouse, autant par dévotion qu'en réparation de la mort d'un prêtre, que ce comte avait tué à l'autel en poursuivant un cerf. Les religieux de Pontigny n'y entrèrent que le 10 novembre 1140. Le premier abbé fut le vénérable Jourdain, religieux de Pontigny ; il donna sa démission en 1142, pour aller finir ses jours dans sa maison de profession. Hugues, un de ses successeurs, pour s'appliquer, à son exemple, uniquement au salut de son âme, et se préparer à la mort, revint aussi à Pontigny; mais il fut renvoyé en Hongrie pour fonder l'abbaye de Hégres, dans laquelle il mourut vers l'an 1240. Le trésor de cette abbaye, qui renfermait des richesses immenses, fut enlevé le 10 janvier 1565. Ses revenus étaient de trente mille livres.

En 1558, les ambassadeurs chargés de traiter de la paix entre la France et l'Espagne, se réunirent à Cercamp; mais le tonnerre ayant brûlé l'église le 14 octobre, ils passèrent dans l'abbaye de Vaucelle, où la paix fut conclue en 1559, et publiée le 3 avril de la même année. Cette abbaye était encore remarquable par la sépulture des comtes de Saint-Pol, de Vendôme et de Luxembourg. On y comptait onze religieux en 1788.

L'ÉTOILE, Sancta Maria de Stella, fille de Pontigny, à six lieues de Poitiers et quatre de Châtellerault, était isolée dans un bois, sur la rivière de Vienne. Cette abbaye fut fondée en 1124 ou 1130,

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