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par Guy de Cenuis et son épouse Rosta. Ils établi rent pour clause principale dans leur charte de fondation, que celui qui, après leur mort, annulerait leur donation, paierait cent livres d'or, vingt à l'Eglise romaine, quarante à celle de l'Etoile, vingt å celle de Poitiers et vingt au roi. Le premier abbé fut Isambaud, de la maison de Lusignan. Quoique fondée en 1130, elle ne fut réunie à l'ordre de Cîteaux que le 27 juillet 1140. Dom Jérome Petit, abbé régulier, y avait introduit la réforme. Il y avait à cette époque douze religieux.

LE PIN, Beata Maria de Pinu, abbaye sortie de Pontigny, située à deux lieues de Poitiers, fut fondée le 28 septembre 1141 ou 1120, dans un vallon étroit et profond, où passe un ruisseau qui va à Poitiers. Son abbé était régulier. Guillaume de Forges, abbé de Saint-Benoît du Pin, en fut le premier abbé, ce qui fait croire que ce monastère était très-ancien, qu'il avait été d'abord dédié à saint Benoît par des moines noirs, et qu'il était passé plus tard dans l'ordre de Citeaux, comme Granselve et d'autres. Ses revenus étaient de vingt mille livres.

TRISAY, Trisagium, diocèse de Poitiers, ensuite de Luçon, à trois lieues de cette dernière ville, et une de Saint-Hermine, était une abbaye qui devait sa fondation à Hervé de Marcüil, et à d'autres seigneurs de la province. Elle remonte au 26 juillet 1145. Les Huguenots la détruisirent entièrement. On y comptait quatre religieux en 1788.

Notre-Dame de RE, abbaye fondée en 1156, et bâtie dans une île de France qui porte ce nom. L'abbé était seigneur d'une partie de l'île. Charles de Boucherat, abbé de Pontigny, céda cette maison aux Pères de l'Oratoire, en 1625, moyennant seize cents livres de rente, qui formèrent les fonds de six bourses au collége des Bernardins à Paris; deux pour Citeaux, et quatre pour Pontigny. De ce moment, Notre-Dame de Ré sortit de la filiation de l'ordre.

L'ESTRÉE, Strata, abbaye située dans le diocèse d'Evreux, dans un lieu solitaire, sur le bord de l'Eure, à une petite lieue de Dreux. Elle fut fondée en 1144, par des seigneurs du pays, dont on n'a pas conservé les noms. Guichard, second abbé de Pontigny, y envoya un abbé et des religieux. Le pape Eugène III approuva cette fondation, et prit l'abbaye sous la protection du Saint-Siége. L'église fut dédiée à Notre-Dame. Louis XIV mit cette abbaye en commende, malgré l'opposition des religieux. Comme elle était presque abandonnée, de la Varande, abbé de Pontigny, obtint d'y mettre des religieuses de la filiation de Morimon. Sa sœur en fut abbesse. Cette maison resta sous la juridiction de l'abbaye de Pontigny, quoique l'abbé de Morimon nommât la prieure. Il y avait vingt religieuses en 1788. Malgré les pertes que cet établissement éprouva pendant la commende, il lui restait encore quinze mille livres de rente. On voyait dans le sanctuaire les tombeaux des fondateurs, sur lesquels étaient leurs effigies.

SAINT-MARTIN DE VITERBE, de Sancto- Martino,

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abbaye de moines noirs, de l'ordre de Saint-Benott en Italie, que le pape Eugène III donna à l'abbaye de Pontigny en 1150, pour la relever du mauvais état dans lequel il la trouva. Il donna même mille livres pour retirer les biens aliénés et aider sa restauration. D'autres attribuent la fondation de cette maison à Raynier Capoccio, en 1200, et à Albus, premier abbé, qui mourut cardinal, en 1244.

HEGRES, abbaye fondée en Hongrie par le roi Bela, vers l'an 1199, avec tant de magnificence, que les rois de Hongrie l'ont choisie depuis pour leur sépulture. Le premier abbé fut Hugues, religieux de Pontigny. Par amour de la retraite, il s'était démis de l'abbaye de Cercamp, et s'était retiré à Pontigny. Ses supérieurs ne lui permirent pas d'ensevelir long-temps ses vertus dans l'obscurité du cloître; ils l'envoyèrent pour fonder le monastère de Hégres. Cette maison acquit sous sa conduite une telle réputation de sainteté, que différentes contrées de la Hongrie réclamèrent à la fois des religieux de la filiation de Pontigny. Hugues fonda trois monastères avant de mourir : Sainte-Croix, Zam et Kerz.

SAINTE-CROIX, fille de Hégres, dans le diocèse des Cinq-Églises. On trouve aussi Hailigen-Craitz dans le même diocèse, dont les fondations sont rapportées à l'an 1201. Celle de Sainte-Croix est de 1219.

ZAM, autre fille de Hégres, diocèse de Vesprin, fut fondée en Hongrie, en 1219.

Kerz, ou Kierz, aussi fille de Hégres, en Hongrie, fut fondée dans le diocèse de Varadin, en 1239. L'abbaye de Clairvaux avait vingt-trois maisons en Hongrie, et celle de Morimon deux seulement.

Que sont devenus ces monastères et tant d'autres saintes maisons, qui faisaient l'ornement et la gloire de la religion catholique ? Où faut-il chercher aujourd'hui tous ces merveilleux oasis de la piété et de la charité? La philosophie, digne fille aînée de la réforme, a continué son œuvre de destruction; rien de ce qui était bon, utile et sacré, n'a pu trouver grâce devant ses yeux. Sapés depuis long-temps par les plus insignes calomnies, les couvens, ces asiles hospitaliers où l'humanité souffrante était soulagée au nom de Jésus-Christ, disparurent sous le mar-. teau impie des démolisseurs. Si quelques-uns furent préservés de ce genre de ruine, ce ne fut que pour subir d'étranges profanations.

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