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NOTICE HISTORIQUE

SUR LES COMMUNES

QUI ENVIRONNENT PONTIGNY

BEINE.

LES Cartulaires de Pontigny nous fournissent, surles communes des environs, une suite de particularités historiques qui ne sont pas sans intérêt. En les rapportant, nous rentrons dans l'histoire de l'abbaye de Pontigny, et nous continuons, pour ainsi dire, d'écrire ses annales.

Beine, appelé en latin Bania, Benna, Bena, est une commune de sept cent dix âmes, dans le canton de Chablis. Le vin, l'orge et le froment sont les produits ordinaires de son terrain sec et pierreux. L'église, dédiée à l'assomption de la Vierge, était autrefois à la nomination de l'abbé de Saint-Germain d'Auxerre.

Hist. Dus. da

On trouve cette commune pour la première fois Gall. Christ. en 1140, lorsque Pierre de Beine fut témoin dans t. XII, p. 182. une charte passée à Langres. Guy de Maligny, sei- l'ég. d'Aux. gneur de Beine, d'heureuse mémoire, disent les Cart. de Pont. chartes du temps, s'était croisé pour la Terre Sainte, t. 1, p. 334 et où il paraît qu'il mourut l'an 1240. Avant son dé-. part, il avait distribué une partie de ses biens en

475.

bonnes œuvres. Il laissa un testament, qu'il déposa entre les mains de Guillaume, doyen de Tonnerre; du frère Guy, dit le célérier de Pontigny, et du prêtre Pierre, dit la Chaile. L'église de Sainte-Marie de Pontigny, c'est-à-dire de l'abbaye, eut soixante sous tournois de rente sur la terre de Beine, pour Cart. de la pit, faire célébrer son anniversaire. Il légua une pareille de S.-Germ.,ms. somme aux frères qui servaient Dieu dans l'abbaye de Saint-Germain (ce sont les expressions dont il se sert), également pour faire célébrer son anniversaire. Marie, son épouse, vivait encore en 1252.

feuillet 19.

Milès, seigneur de Milly et de Froslois, approuva, en 1256, la donation de deux hommes de Beine et de leurs enfans, que sa mère Agnès avait faite à l'abbaye de Pontigny pour le salut de son âme. Anselme de Trainel, chevalier, seigneur de Sarry, épousa, vers l'an 1296, Béatrix, qui lui apporta la terre de

Beine. Vers le même temps, on voit que cette terre Leb., Mém., relevait du seigneur de Maligny. Charles de la Ri. 11, p. 452, pr. vière, vicomte de Tonnerre, baron de Quincy et bailli d'Auxerre, en 1643, était seigneur de Beine,

P. 16.

BLEIGNY-LE-CARREAU.

Bleniacum, Bladiniacum, Bladigniacum, Blegniacum, Bleigniacum, ancienne terre de l'abbaye de Saint-Germain d'Auxerre, qui remonte à l'an 994. Aujourd'hui c'est une commune de quatre cent trentedeux âmes, dans laquelle on recueille du froment, du 1, p. 572, seigle, de l'orge et du vin. Guillaume de Toucy assi

Labb. Bibl. mss.

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gna cinquante sous de rente sur l'église de Bleigny,

pour l'abbaye de Saint-Germain, qu'il avait choisie Leb., Mém. pour le lieu de sa sépulture. En 1050, Landri, t. II, p. 307. comte d'Auxerre, possédait un fief dans cette terre.

t. III.
Cart. de la pit.

En 1233, Jean de Bleigny, fils de Guy, dit Hareng, Cart. de Pont., échangea des biens avec Jean I, baron de Seignelay. Henri Chevrard de Vieux-Champ, écuyer, vendit, de S.-Germ., ms. en 1271, à l'abbaye de Saint-Germain, différens feuil. 24 et 44. biens qu'il possédait en alleu dans cette terre. En 1296, Hemon était curé de Bleigny, et Adeline était ma

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jorisse du hameau de Thorigny, c'est-à-dire la plus riche de ce village, qui est de la dépendance de Beine.

Ce ne fut qu'en 1456, que Hugues de Thiard, Hist. ms. de abbé de Saint-Germain, affranchit cette commune

l'ég. d'Auxerre.

d'Aux., p. 274.

des droits de mainmorte. L'église fut pillée par les Lebeuf, prise Huguenots en 1568; les cloches, qu'ils enlevèrent, furent trouvées à Auxerre avec les meubles de l'église de Queine. En 1830, l'ancienne terre seigneuriale fut vendue en plusieurs lots par les demoiselles de Lenfernat.

La fête de saint Lazare, second patron de Bleigny, attire, chaque année, un grand nombre d'infirmes et de fébricitans. Cette commune faisait autrefois partie du grenier à sel de Seignelay..

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PETITE ville de deux mille cinq cent cinquantėcinq âmes, à trois lieues de Pontigny, nommée dans les vieilles chartes Cableia, Sableia, Chapleias, Ca

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t. II, p. 19, 29, et t. III.

p. 131, 272,

Cart. de Pont., pleias, Chableia, Chaplie, Chablies, Chablies. Elle composait, au neuvième siècle, un simple village renfermant un petit monastère que Charles-le-Chauve Lebeuf, Mém., donna, en 867, à l'abbaye de Saint-Martin de Tours, t. II, p. 38. Prise d'Aux., pour le repos de l'âme de son père et de sa mère Judith (1). Dix ans après, le corps de saint Martin y reposa et donna son nom à ce monastère, dédié auparavant à saint Loup, archevêque de Sens. Cet établissement donna de la considération à Chablis. En 1200, il y eut des tournois auxquels se rendaient les grands seigneurs de la province. Le T. I, p. 561. bréviaire d'Auxerre y fut imprimé en 1485. C'est une des premières presses qui se soient distinguées en France.

/ Lebeuf, Mém.,

t. II, p. 122.

Cart. de Pont.,

On trouve quelques chevaliers portant le nom de ш, p. 290. Chablis, comme Jean de Chablis, chevalier; Jean et Guy, ses fils, écuyers (1257).

Au commencement de l'année 1569, les Huguenots de l'armée du prince de Condé investirent Chablis et campèrent dans les faubourgs. Au bout de trois jours de siége, ne pouvant s'emparer de la ville, à laquelle ils livrèrent plusieurs assauts, ils mirent le feu aux faubourgs, qui devinrent la proie des flammes (2), et ensuite ils sonnèrent la retraite.

Les maisons de Chablis sont bien bâties; mais les rues n'étant ni alignées ni pavées, la ville

(1) Cella Chapleïensis in pago Tornodorensi super fluvium Sedence in honorem sancti Lupi dedicata, Ann. Bened., t. II,. p. 146.

(2) Ce récit est tiré textuellement d'un procès-verbal des Cartulaires de Pontigny, de l'an 1874, et dressé en présence de sept. témoins.

n'offre pas un aspect avantageux. L'église paroissiale de Saint-Martin est belle et régulière. Bâtie sur le plan des basiliques, elle a une nef et deux bas-côtés. La structure appartient au douzième siècle. On regrette qu'elle soit entourée de bâtimens trop rapprochés d'elle. L'église de Saint-Pierre, hors de la ville, paraît fort ancienne: on remarque dans l'intérieur un grand nombre de statues antiques et grotesques. On y voit une cloche du poids de six milliers. Le cimetière de la ville, établi autour de cette église, renferme plus de vingt tombes ou tables de pierre avec des inscriptions, dont la plupart ne remontent pas au-delà de 1810. Le long de l'église, au levant, on a tiré plusieurs tombeaux en pierre.

Le territoire de Chablis produit d'excellent vin blanc, très-bien accueilli dans la capitale sous le nom de vin de Chablis. Le sol pierreux de cette contrée est naturellement ingrat. Le vin seul en fait la richesse; mais, comme ce produit est incertain, l'abondance et la détresse viennent successivement réjouir ou affliger le pays.

t. II,

p. 28.

Pasum., Mém.

Quelques savans ont placé près de Chablis la fa- Lebeuf, Mém., meuse bataille de Fontenay, en 841, dans laquelle périrent, dit-on, cent mille Français. Ils s'appuient Géogr. du mot Chaplies, qui aurait formé celui de Chablis, et qu'ils dérivent de capulare, pris pour cædere, dans la basse latinité; et sur les vieux mots français chaplis, chaplement, qui veulent dire tailler en pièces, dans les romans du treizième siècle. Ils s'appuient encore sur le cimetière de Notre-Dame de la Victoire, où la tradition rapporte que l'on enterra les morts. On parle aussi d'une inscription de la cha

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