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pelle de Fontenay; mais elle vient d'un commandeur de Malte, qui la fit poser lui-même, en 1625, pour rehausser la gloire du pays. Comme on ne trouve rien autour de ce Fontenay qui ait rapport aux lieux cités par Nitard, comme: Tauriacus, Brittas, Solennat et Ruida, on a abandonné ce sentiment pour suivre celui de l'abbé Lebeuf, et surtout celui de Pasumot, qui placent cette bataille à Fontenoy, dans le canton de Saint-Sauveur.

Cart. de Pont.,

CHÉU.

Ce lieu, appelé anciennement Caducum, villa deCaduco, Châu, est une commune de six cent soixantedeux âmes, du canton de Saint-Florentin. Elle réunissait quatre-vingt-huit feux en 1776. Le patron est saint Martin. Son sol fertile produit du froment, du lin, du chanvre et du vin.

La plupart des seigneurs de Chéu sont comptés. 2. III, p. 67 et parmi les bienfaiteurs de l'abbaye de Pontigny. Guillaume de Chéu, Guy, Joslan, et Aliénor, son épouse, lui donnèrent trois setiers de froment de rente sur leur grange de Chéu, et autant d'orge sur leur terrage de Lignorelles (1210). Anseau de Bridenne; Agathe, son épouse, et Gaucher, leur fils, lui donnèrent vingt sous de rente pour le salut de leurs âmes (1215 et 1236). Gaucher vécut jusqu'en 1248. Guillaume de Moncelles, ou Montceaux, donna aussi une rente de vingt sous en gros nivernais, et obligea le plus riche de Chéu à payer cette somme chaque

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année (1234). C'est encore, dit la charte, pour le remède de son âme et de celles de tous ses parens. Guerrin, chevalier, et Guillaume de Moncelles, ont possédé Chéu jusqu'en 1280.

Gaucher Dignon de Chéu fut abbé de Saint-Germain d'Auxerre en 1309. On lui attribue la construction de la grosse tour de l'enceinte de l'abbaye que l'on voit encore dans l'intérieur de la ville, ainsi que les murs de fortification qui tiennent à cette tour des deux côtés. Elle renfermait autrefois les prisons de la justice de l'abbé. La terre de Chéu passa ensuite à Geoffroy, chevalier, seigneur de Cléry, et à sa fille Agnès (1372). Une dame Le Camus avait succédé aux anciens seigneurs en 1750. Il ne reste plus de l'ancienne terre de Chéu que deux fiefs, celui de Mailly et celui de Coignet.

Pendant l'été de l'année 1700, on vit renouveler à Chéu les épreuves de l'eau, comme au neuvième siècle. Plusieurs personnes des deux sexes s'étant accusées mutuellement de sortilége, s'offrirent, avec la permission des juges des lieux, à subir l'épreuve de l'eau. On leur lia les bras et les mains aux jarrets et aux pieds; ensuite, on leur passa une corde sous les aisselles pour retirer celles qui enfonceraient. Cinq personnes furent ainsi jetées dans une fosse de l'Armençon, près de Saint-Florentin, en présence d'une foule de spectateurs. Aucune n'enfonça, et toutes furent jugées coupables; car les innocens devaient couler à fond. Un homme, qui allait aussi être, baigné, voyant que les cinq qui l'avaient précédé étaient déclarés coupables, prit la fuite. On courut à sa poursuite, même avec des chevaux, sans

Hist. ms. de

l'ég. d'Aux. t. III,

abb. de S.-Germ.

pouvoir l'atteindre. Il fut appelé le Père Lièvre, surnom que porte encore sa postérité. Ces épreuves, qui se renouvelaient en France, et surtout en Bourgogne depuis un siècle, tombaient en désuétude, et on blåmait les juges qui les permettaient encore.

Le fameux procès qui existait depuis long-temps entre la commune de Chéu et celle de Jaulges, contre la commune de Ligny-le-Châtel et celle de Varennes, au sujet de huit cents arpens de pâtis attenants à la forêt de Contest, fut enfin jugé en 1835. Les deux premières communes voulaient que l'on partageât ces terres par portions égales entre les quatre communes; les deux autres voulaient qu'elles fussent partagées par feux; c'était l'esprit de la loi. Comme la commune de Ligny-le-Châtel était trèspopuleuse, relativement à celle de Chéu et à celle de Jaulges, celles-ci ne voulaient point consentir au partage. L'affaire fut portée au tribunal d'Auxerre, qui rejeta les prétentions des habitans de Chéu et de Jaulges; ils en appelèrent à Paris, où ils furent encore condamnés; enfin, le conseil-d'Etat fut appelé à rendre un jugement, qui confirma leurs condamnations précédentes. Les pâtis furent partagés par feux.

Le 30 juillet 1829, soixante-cinq maisons de Chéu furent réduites en cendres. La violence du vent était si grande, que des mèches de glui furent emportées jusqu'à Beugnon, qui est éloigné de deux lieues. Toutes ces maisons rebâties et couvertes en tuile, (car cette dernière condition était nécessaire pour obtenir des secours de la caisse des incendiés établie à Auxerre) ont changé totalement l'aspect de cette

commune; mais lorsqu'on voit les habitans, hommes, femmes, enfans, marcher nu-pieds durant l'été, on y reconnait toujours les mœurs du siècle dernier.

FLOGNY.

Floniacum, Flooniacum, Flonniacum, Floniniacum, Floigniacum, chef-lieu de canton, dont la population est de quatre cent six âmes. Saint Vigile, évêque d'Auxerre, en fait mention dans son Lebeuf, Mém., testament de l'an 680 (1). On remarque à trois t. I, p. 142. cent cinquante toises du village, les vestiges d'un Pasumot, Mém. camp romain, dont on peut voir le plan dans les Mémoires géographiques de Pasumot. Il est défendu par l'Armançon et par un grand fossé. Au midi, on voit une demi-lune bien formée, appelée le donjon de César. On rapporte ce camp à l'an 273. Il ne pouvait contenir qu'une légion.

Les plus connus parmi les seigneurs de Flogny sont Doët, ou Dodone, et Bura, son épouse. Ils donnèrent, en mourant, à l'abbaye de Pontigny, pour le salut de leurs àmes et pour faire célébrer leur anniversaire, un muid d'avoine et cent sous de rente. Godevin, Sédeline et Luquette, leurs enfans, applaudirent à ces pieuses libéralités (1227). Godevin, ou Godin, répara les grands dommages qu'il avait faits aux biens de l'abbaye de Saint-Ger

(1) In pago Tornotrinse... in villa Flauniaco.

Géogr.

Cart. de Pont.,

t. III, p. 88, 89

et

90.

main d'Auxerre. Pour prouver la sincérité de ses intentions et l'affection qu'il portait à l'abbaye, il se fit inscrire au nombre des confrères du monastère (1250). Agnès, petite-fille de Doët, épousa Jean, dit Corradin, écuyer (1266 et 1277). En 1609, Pierre de Boucher, seigneur de Flogny, baron de la Chapelle, d'Epineuil, etc., épousa Georgette de Malain, baronne de Seignelay. Un seigneur nommé Boucher, comte de Flogny, possédait encore cette terre en 1802. Cette famille a donné un évêque da nom de Boucher, évêque de Cornouaille, qui assista au concile de Trente, et qui fut enterré à Flogny.

Cart. de Pont., t. III, p. 80 et suir.

JAULGES.

COMMUNE de cinq cent soixante-dix-sept âmes, du canton de Saint-Florentin, à une lieue et demie de cette ville, et autant de Pontigny; elle était appelée anciennement Jauga, Jaugiæ, Jauges. Ce pays est très-fertile; il produit du froment, du seigle, du méteil, du lin, du chanvre on y remarque peu de vignes et peu de bois. Autrefois, cette commune faisait un grand commerce de graines de lin; on en recueillait jusqu'à cinq cents bichets. Aujourd'hui, la récolte ordinaire est de deux cents bichets. On estime que la commune de Jaulges, celle de Chéu et celle de Vergigny, fournissent annuellement au commerce sept cents bichets de graines de -lin.

Jaulges remonte à Gaucher de Pacy et de Jaul

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