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4. li, p. 499.

donna un setier de froment de rente à l'abbaye de Pontigny pour faire des hosties. L'église était autrefois à la présentation de l'abbé de Saint-Germain, par une donation de Harduin, évêque de Langres, en 1056.

Une charte de 1546 parle du moustier de LignoCart. de Pont., roilles, ou maison du monastère, où le procureur de l'abbaye de Pontigny et le seigneur de la terre devaient se réunir chaque année pour partager le produit des amendes de la basse justice. L'abbaye de Pontigny avait le tiers dans les successions de ceux qui mouraient sans enfans.

Lignorelles occupe la position la plus élevée de la contrée. On a consigné dans un livre de plein-chant de cette commune le souvenir d'un incendie qui, en 1723, détruisit vingt-cinq maisons, formant le quart des habitations. L'église paraît être du quatorzième siècle.

LIGNY-LE-CHATEL.

Chef-lieu de canton, à trois lieues d'Auxerre et une demi-lieue de Pontigny, au levant. La population est de mille quatre cent quatre-vingt-huit âmes. Cette petite ville est nommée dans les anciennes chartes Lanniacum, Lenniacum, Laginiacum, Lagniacum, Leigniacum, Laigniacum, Latiniacum Castrum, Laigniacum villa, Leignicastrum, et en langue vulgaire : Laegny, Leigny, Legny, Ligny-la-Ville et Ligny-le-Châtel, pour distinguer la partie voisine du château de celle qui en était plus éloignée. On trouve

t. II,

p.

363.

ees dénominations dès l'an 1130. Dans une charte Cart. de Pont.. de 1238, Guy, comte d'Auxerre, appelle Ligny Ligniacum siccum castrum nostrum, c'est-à-dire notre château de Ligny-le-Sec.

Tous les titres et chartes particuliers de Ligny ayant été détruits au milieu des guerres civiles, et dans les divers incendies auxquels cette ville a été en proie, il faut ouvrir les histoires de la province pour retrouver quelques faits qui ont rapport à son histoire. Elle paraît pour la première fois dans les cartulaires de Pontigny en 1138, dès-lors il y avait un seigneur. On distinguait Ligny-la-Ville de Lignyle-Châtel. Dans le même temps, on trouve un vicomte, ce qui suppose des établissemens formés et une petite ville fondée depuis long-temps.

Ligny-la-Ville existait à un quart de lieue de Ligny-le-Châtel, sur le revers d'un plateau, au midi. Des tombeaux, que l'on découvre en deça du moulin des Fées, indiquent le lieu du cimetière de ce premier emplacement de Ligny, dont il ne reste de vestiges que dans le sein de la terre où l'on découvre des fondations. Les tombeaux en pierre ayant été fort en usage du cinquième au septième siècle, ils font remonter jusqu'à cette époque, et même audelà, l'origine de Ligny-la-Ville. Au douzième et au treizième siècle, cette commune renfermait des gentilshommes dont les cartulaires de Pontigny font une mention honorable. Au commencement du quinzième siècle, il est parlé de la souveraineté et baronie (1) de Ligny-le-Châtel. Si cette ville eut ce titre T. II, p. 395.

(1) Le privilége du baron, dit Velly, est de ne devoir que l'hommage au roi, et de ne pouvoir être cité à la cour que pour

Hist. de France, t. VI, p. 134.,

des le dixième siècle, ce fut le principe de son independance et la source de ses désastres.

Au douzième siècle, les seigneurs bâtirent un fort à un quart de lieue, au nord, sur un lieu élevé; c'est la tour dont il est parlé en 1154. Les seigneurs, ou plutôt les événemens, obligèrent successivement les habitans de Ligny-la-Ville et d'autres à se réfugier auprès de leur château. On environna leurs habitations de fossés, et ensuite de murailles et de tourelles; c'est du moins ce que l'on peut conjecturer touchant les commencemens de ce nouveau Ligny, d'après l'histoire de la province et celle du moyen âge. Un bief du Serain vint baigner cette nouvelle enceinte, au couchant, et en fermer l'entrée aux ennemis du dehors. Sa forme est un carré long, s'étendant du levant au couchant. Le fort était dans l'angle au nord-est. On distingua alors Ligny-laVille, ou Ligny dans la campagne de Lignyle-Châtel, ou Ligny-le-Fortifié. Les mortalités, et en même temps les guerres civiles du quatorzième siècle, achevèrent de ruiner Ligny-la-Ville; en effet, dès la fin du quatorzième siècle, il n'en est plus fait mention nulle part. Les mêmes événemens avaient

défaut de droit, ce qui le rend en quelque sorte souverain dans sa terre; de là vient que, par une enquête du parlement, de la Toussaint 1282, il est dit que baronie est seigneurie souveraine après le roi, prérogative qui l'élève beaucoup au-dessus du simple comte. Le seul baron a toutes justices, dit saint Louis, le roi même ne peut faire ban dans ses terres qu'il n'y consente. Lui seul connait des crimes capitaux, tels que le meurtre, la trahison, l'incendie, le rapt, tous délits enfin où il y a péril de perdre la vie ou quelque membre, et pour lesquels on ordonne la bataille, etc.

détruit, ou réduit à quelques habitations, les communes de Villeneuve-sous-Buchin, de Venousse, du Mont-Saint-Sulpice, et beaucoup de petits villages dont les noms sont aujourd'hui oubliés. Ligny-laVille renfermait une fontaine, dont le cours fut détourné plusieurs fois au gré des seigneurs et des abbés de Pontigny.

Ligny-le-Châtel, frontière du comté de Tonnerre, muni d'un bon château, attira l'attention des comtes d'Auxerre, de Nevers et de Tonnerre. Étant devenus seigneurs de la terre de Ligny, ils y placèrent des vicomtes pour gouverner en leur nom et soutenir leurs intérêts dans cette partie du comté. La charge de vicomte, qui devint héréditaire, était confiée à un des premiers gentilshommes du pays. Le premier vicomte que l'on trouve dans les chartes dè l'abbaye de Pontigny est Gilbert, en 1146.

T. II, p. 372.

Cart. de Pont.,

Parmi les seigneurs ou gentilshommes de Ligny, on remarque Garnier de Ligny, et son épouse Er- t. I, p. 8. mengarde (1138); Guillaume d'Anières; Barthélemy et Ulric, fils d'Ulric de Ligny, qui donnèrent une partie de la terre de Roncenay à l'abbaye de Pontigny, en 1146. Le vicomte Gilbert prétendait avoir la garde noble de cette abbaye (1146). Il prenait le titre de vicomte de Ligny, de l'église de Notre-Dame de Pontigny, et gardien noble de l'abbaye. A l'exemple des abbés, il se montrait noble et généreux dans ses procédés; il commença même l'affranchissement des habitans de Ligny, en leur remettant plusieurs droits de mainmorte.

Barthélemy fut aussi vicomte de Ligny. Il donna à l'abbaye de Pontigny, ses biens de Sainte-Porcaire

P.44.

P. 12.

(1154), et renonça à tout droit de pêche dans les eaux appartenant à cette abbaye. Il épousa Ermeniarde, et eut deux fils, Jean et Deimbert. Guillaume, comte d'Auxerre, de Nevers et de Tonnerre, approuvant l'acte de donation de Barthélemy, comme seigneur suzerain, dit: Passé à Ligny devant ma tour (1), ce qui montre que les comtes d'Auxerre avaient alors à Ligny une tour pour château.

Jean, dit Macaire, seigneur (2) en partie de Ligny, plaça Gaufride, son fils unique, dans l'abbaye de Pontigny, et abandonna à cette maison tous ses biens, dont elle devait prendre possession après la mort de son épouse Hersende. Parmi ses biens se trouvait son péage de Ligny-le-Châtel, estimé alors cent sous de la monnaie courante. L'acte fut passé à la grange du Beugnon, en 1150, en présence d'Etienne, abbé de Régny; d'Etienne, prieur; de Renaud, moine de Pontigny; d'Itier, prévôt de Ligny; d'Etienne de Lindry, et de quelques autres. Jean avait épousé en premières noces Agnès. Ce même Jean est cité dans une charte passée à Ligny, en 1167, par Gaufride, qui a le titre de vicomte. Guillaume de Chéu, Richard-le-Chasseur, Etienne Godard, prévôt de Ligny, et Jean Brisse-Barre, sont nommés dans cette charte. Il comparut aussi, comme témoin, dans une charte que le comte de Tonnerre accorda aux habitans de cette ville en 1174. On le trouve encore en 1194 et en 1210.

Guyard-le-Rusé, ou le Chat (5), était de la fa

(1) Actum Lanniaci ante turrem meam. Anno ab incarnatione domini 1154. Cart. de Pont., t 1, p. 11.

(2) Domicellus de Lanniaco. Cart. de Pont., t. ш, p. 12. (3) Guyardus catus, ibid.

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