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d'une léproserie en 1263; un prêtre, nommé Barthélemy, était alors chargé du gouvernement de cette maison. Elle était hors de la ville, au nord. Un autre établissement, appelé la Maladerie, en 1284, et nommé depuis la Maison-Dieu, était dans l'enceinte des murs. Pierre Fléhit, prêtre, était maître, c'està-dire économe et chapelain de cette maison, en 1350. L'écluse de Boy, au-dessus de Pontigny, et les prés qui l'environnent, dépendaient de la Maladerie de Ligny en 1284. Cet établissement s'est trouvé remplacé dans la suite des siècles par une maison de charité, qui jouit encore aujourd'hui de quinze à seize cents francs de rente.

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Le château de Ligny, rebâti vers l'an 1400, formait une enceinte de murs flanqués de tourelles. Durant les guerres civiles du quinzième et du seizième siècle, les habitans, sans cesse aux prises avec l'ennemi, avaient creusé des couloirs souterrains en tous sens sous cette ville. On montre encore deux puits et plusieurs caves où ces souterrains aboutissent. On y remarque des espèces de salles. On y a trouvé du charbon, des chenets, des lampes. Ces réduits obscurs, dans lesquels nos pères passaient quelquefois des semaines entières, avaient été ménagés par la prudence. Prenait-on un village ou un château de vive force? l'incendie et le massacre des habitans formaient le trophée du vainqueur. Malheur à celui que les soldats rencontraient dans les rues ou sous le toit paternel. De pareils souterrains avaient aussi été pratiqués au château de Seignelay, pour servir de refuge aux habitans dans les crises politiques.

Le château de Ligny ne fut plus habité depuis

madame Bresson opposa au refroidissement de la foi et au relâchement des mœurs. Cet établissement, éloigné de tout autre du même genre, eut un accroissement rapide. Il compte près de vingt maisons et plus de soixante sœurs. Ce précieux établissement rappelle celui de Pontigny, qui fleurit si long-temps auprès de Ligny.

Cette petite ville renferme aussi une maison de religieuses Ursulines, fondée en 1809 par M. Saget, alors curé de Ligny, et présentement chanoine titulaire de l'église de Troyes. Elles tiennent un pensionnat et dirigent les écoles de Ligny. Ces sœurs ont, comme celles de la Providence, une belle chapelle dans l'intérieur de leur maison.

Le commerce principal de Ligny est le vin, qui ne manque pas de qualité. On y recueille aussi du froment et des menus grains. Le hameau des Présdu-Bois est remarquable par une faïencerie noire à l'imitation de celle de Montreau, par une poterie et une tuilerie. On compte à Ligny quatre moulins. On vient de construire sur la rivière une mécanique à filer la laine. Il y a en outre six foires et un marché le samedi.

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Le canton de Ligny renferme treize communes, savoir Blégny-le-Carreau, la Chapelle Vaupelteigne, Lignorelles, Maligny, Mérey, Montigny-leRoy, Pontigny, Rouvray, Venousse, VilleneuveSaint-Salve, Varennes et Villy. Plusieurs lieux en France portent le nom de Ligny. Ils sont distingués les uns des autres par quelque surnom.

pieds de distance et en pierres du pays; la voûte, à plein cintre, est basse et les ouvertures étroites. Les restes de l'ancienne église de Toucy, que l'on remarque à l'entrée de la nouvelle église, présentent les mêmes dimensions que celle de Ligny. Les églises des petits villages, n'ayant qu'une seule nef, avaient plus de grâce que ces édifices sombres et matériels qui distinguaient alors les grosses communes et même les villes.

Cependant, en 1554, le chapitre de Langre se réunit aux habitans pour reconstruire cette église dans un style plus relevé et plus convenable à la majesté de nos saints mystères. On en jeta les fondemens au levant de l'ancienne église et dans le même alignement. Après avoir prolongé la construction l'espace de quatre-vingt-sept pieds, on la mit en communication avec l'ancienne église, qui lui sert aujourd'hui de nef. Alors on arrêta les travaux pour les reprendre plus tard, avec le projet de démolir l'ancien bâtiment au fur et à mesure que l'on avancerait le nouveau. L'ancienne nef ayant encore quatre-vingt-trois pieds de longueur, l'édifice a dans son ensemble cent soixante-dix pieds d'étendue. La vieille église a quarante-six pieds de largeur, la nouvelle en a soixante-six. La hauteur de ses voûtes est de cinquante pieds. Les connaisseurs admirent le travail extérieur, la hardiesse des voûtes et la légèreté des colonnes. La première pierre fut posée le 7 août 1554, comme l'indique cette inscription, gravée sur un pilastre sous l'orgue:

Le. vingt. septiesme. jovr. d'Aovst.

ques autres. Il renonça à ses prétentions moyennant dix livres, monnaie de Provins (1187). Son épouse se nommait Ermengarde, et son fils Guy.. Milo et Burs, ses frères, Herbert et Guillaume, étaient autant de gentilshommes attachés à la terre de Maligny. En 1209, Guy, chevalier, seigneur de Maligny, et sa mère Ermengarde, choisirent l'abbaye de Pontigny pour le lieu de leur sépulture, et demandèrent d'avoir part aux biens spirituels de l'abbaye, comme s'ils eussent fait partie des religieux. Ce même Guy avait d'abord choisi sa sépulture dans l'abbaye de Régny, au-dessous de Vermenton. Il épousa Narbonne, et eut trois enfans: Jobert, appelé aussi Gaucher, Ermengarde, dame de Champlost, morte en 1219, et Guy. A la même époque, Guy approuva la donation que fit Henri de Maligny, fils de Guyard-le-Noir, de ses tierces de Cheney à l'abbaye de Pontigny. Il fut aussi choisi pour arbitre d'un différend entre Eudes (Odowinus) de Percey et l'abbaye de Pontigny. En 1231, Reine de Maligny, dame de Bonlieu, donna ses dimes de Maligny à l'abbaye de Saint-Germain, du consentement de Narbonne, dame de Maligny, et de Gaucher, son fils, chevalier.

Gaucher, fils de Guy et de Narbonne, héritier des vertus et de la piété de ses parens, fit un testament dans lequel il fonda dans différens monastères: des prières publiques à perpétuité pour lui et pour Elisandre, son épouse. Marguerite, sa seconde femme, restée veuve, épousa Jean, baron de Sei-. gnelay. Elle avait deux enfans: Guy, qui se croisa

on voit, comme à dessein, toutes les vertus d'une àme chrétienne: la Religion portant un ciboire, la Charité allaitant de petits enfans, la Pénitence tenant un fouet d'une main et le miroir de la conscience de l'autre; la Foi, l'Espérance et la Justice, figurées par le jugement de Salomon; et au-dessus de tous ces personnages, Jésus, sauveur du monde, montre sa croix, source de toute grâce. Malgré les injures du temps, tous ces sujets se font encore remarquer par le goût et la délicatesse de la peinture.

On voit aussi dans cette église un tableau de mérite, peint sur bois; c'est saint Jérôme dans le désert, méditant les divines écritures. Deux cloches (1) ont échappé au pillage des révolutionnaires. Edme Dupas, brandevinier, a enrichi cette même église, sa paroisse, d'une portion considérable des reliques de saint Prix, martyrisé dans le diocèse d'Auxerre; il en fit l'acquisition à la vente des effets du château de Régennes, en 1793. M. de Cicé, évêque d'Auxerre, exposait cette relique à la vénération publique sur l'autel de la chapelle.

Le 16 octobre 1611, un événement désastreux plongea Ligny dans la consternation et la misère, et

(1) L'inscription pompeuse qu'on lit sur la seconde cloche, fondue en 1793, montre l'enthousiasme des habitans de cette ville pour les idées du jour. « A cette époque à jamais mémorable, le despotisme fut anéanti en France, les droits sacrés de l'homme, la liberté et l'égalité, furent reconnus et consacrés, le peuple déclaré souverain et la république indivisible. Puissent le respect pour l'Etre-Suprême, l'amour de la patrie, la haine dest tyrans, la douce fraternité, se perpétuer d'âge en âge, et faire le bonheur de toutes les générations! » On connaît la valeur de ces belles phrases dans la bouche de nos démagogues.

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