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On remarque encore parmi les seigneurs de Maligny, Jean, sire de Maligny, qui entra dans une ligue contre Philippe-le-Bel, pour s'opposer à des. changemens de monnaies. Etienne, dit le Buens, le Bouau ou le Bœuf, écuyer, et Sebile ou Isabelle de Malleville (1), sa femme, vivaient en 1292. Ils abandonnèrent à l'abbaye de Pontigny tout ce qu'ils possédaient à Souilly, pour fonder l'anniversaire du père, de la mère et des amis de chacun d'eux, et pour reconnaître les agréables services, les cortoisies et les biens faitz à aus par les religieux.

Giles de Maligny est qualifié de noble et puissant home, monseigneur Giles, seigneur de Melligny ( 1346). Milès, écuyer, frère du seigneur de Maligny et seigneur d'une partie de Lignorelles, ainsi que Guy de Maligny, fils de Guy (1385), ou plutôt de Giles, faisaient partie des gentilshommes de Maligny. Gaucher de Maligny fonda une messe chaque jour, à perpétuité, pour lui et pour sa famille, dans l'abbaye Leb., Mém., t. de Pontigny, en 1399. Il jouissait de quelques droits: de mainmorte sur Montigny. En 1401, le seigneur de Maligny remplaça le baron de Donzy pour porter l'évêque d'Auxerre à la cérémonie de son installation.. Guillaume de Lamotte fit un accord avec les religieux Hist. ms. sur de Pontigny en 1507. Gaucher, aussi seigneur de.

I, p. 496.

Fégl. d'Aux.

Maligny (1522), était frère de Louis de Ferrière, abbé de Pontigny. Jacques Guinon, religieux cordelier, docteur de Bourges et gardien du couvent d'Auxerre, était né à Maligny; il mourut en 1585.

(1) Domicella de Mallivilla. La ferme de Malleville, dans laquelle on voit une chapelle de sainte Marguerite, est au-dessus, de Fouchère.

Le château de Maligny, conservé jusqu'ici avec ses fossés et ses dépendances, paraît fort ancien. Dans le siècle dernier il appartenait à la famille Daguesseau; quelques années avant 1789, il fut vendu à M. Devin de Belleville.

En 1789, le bruit du soulèvement de la capitale étant répandu dans les provinces, une soixantaine de boute-feux révolutionnaires se rassemblent dans Maligny et envahissent le château à main armée. Chevillot, l'un des principaux séditieux, saisissant le régisseur à la gorge : Tu sauras, lui dit-il, que je m'appelle Ravaillac; en même temps il lui assène un coup de son sabre rouillé sur la poitrine, et lui fait seulement une forte contusion; ensuite, le repoussant avec violence, il lui arrache sa chemise en lambeaux. Ils demeurèrent trois jours maîtres du château et de Maligny, occupés à boire et à piller; ils s'emparent des archives du château et autres papiers, qu'ils livrent aux flammes. Pendant le jour, ils prennent chacun une corde à la main, vont chez leurs créanciers, et secouant à leurs yeux la corde fatale, ils s'écrient: Rends-moi mon obligation, ou bien voici qui va te servir. (La corde était alors le supplice des grands criminels.) Bien des dettes importantes furent ainsi acquittées. L'un d'entre eux en liquida pour sept mille francs dans un jour. Pendant la nuit, ils parcouraient les rues, ayant des chandelles allumées au bout de leurs fusils.

Cependant les gardes nationales de Ligny et de Chablis, instruites de ces désordres, arrivent au milieu de la troisième nuit; les factieux, épuisés par la débauche et l'insomnie, étaient tous plongés dans

le sommeil. Un officier de gendarmerie distribue. les gardes nationaux autour de Maligny, et indique à chaque officier les maisons où ils doivent entrer de vive force. Un coup de fusil donne le signal de l'attaque; on pénètre dans Maligny, on enfonce les portes des factieux, et on se saisit de leurs personnes. Tremblay, le principal artisan de la révolte, homme d'une force et d'une taille athlétique, s'était armé de toute pièce, résolu à vendre chèrement sa vie, si on cherchait à l'enlever. Comme il n'avait point pris de repos depuis trois jours, il était couché et sans vêtemens. Tout-à-coup on enfonce sa porte et on court à son lit; il n'eut que le temps de saisir un fusil, qu'on ne put jamais lui arracher des mains. Néanmoins sa maison est remplie de gardes nationaux ; on le garrotte, et on l'emmène avec les autres. Pendant la journée, la garde nationale de Saint-Florentin vint, par sa présence, relever le courage de celle de Ligny et de celle de Chablis, qui n'étaient pas sans crainte. Traduits devant les tribunaux, les principaux auteurs de la révolte, au nombre de neuf, furent condamnés aux galères, deux à perpétuité, trois à cinq ans, et quatre à trois ans.

Vers 1810, en plantant une vigne, on trouva, à peu de distance de Maligny, sur la route de Chablis, trois tombeaux en pierre, pareils à ceux des Baudières, et recouverts d'une longue dalle. On a trouvé dans l'un d'eux une partie de la lame et de la poignée d'un sabre. Une légère couche de poussière noire était tout ce qui restait des corps qu'on y avait déposés.

L'église de Maligny, quoique bien inférieure à celle de Ligny, est d'un assez bon goût; elle a titre de cure.

Le 29 décembre 1855, soixante maisons de Maligny furent réduites en cendres. L'archevêque de Sens ordonna une quête dans toutes les paroisses du diocèse pour venir au secours des familles que l'incendie avait plongées dans la détresse.

Maligny, ainsi que toutes les communes de cette contrée, ne présente pas un aspect avantageux : les rues manquent d'alignement; les maisons, bâties. en pierre du pays, sont la plupart sans crépit et sous des toits de chaume. Du reste, les habitations, bien agglomérées autour de l'église, décèlent cet esprit de famille qu'on aime à rencontrer jusque dans les plus petits villages.

MÉREY.

Ager Materiacensis (1), Madriacus (2), Merreium, Meriacum, Merriacus Servus, Meriacus Servosus, Mairey, Méry, Mérey-le-Serveux, commune de 426 âmes, à une lieue de Ligny et du canton de cette petite ville; différente de Merry, village dépendant de Montigny-le-Roy. Cette commune était autrefois du diocèse de Sens, de l'élection de Tonnerre et du grenier à sel de Seignelay. Il en est

(1) In agro Materiacense situm in pago Tornotrense. Leb., Mém., t. I, p. 142.

(2) Ibid., p. 558, et Pr., p. 258.

ques autres. Il renonça à ses prétentions moyennant dix livres, monnaie de Provins (1187). Son épouse se nommait Ermengarde, et son fils Guy. Milo et Burs, ses frères, Herbert et Guillaume, étaient autant de gentilshommes attachés à la terre de Maligny. En 1209, Guy, chevalier, seigneur de Maligny, et sa mère Ermengarde, choisirent l'abbaye de Pontigny pour le lieu de leur sépulture, et demandèrent d'avoir part aux biens spirituels de l'abbaye, comme s'ils eussent fait partie des religieux. Ce même Guy avait d'abord choisi sa sépulture dans l'abbaye de Régny, au-dessous de Vermenton. Il épousa Narbonne, et eut trois enfans : Jobert, appelé aussi Gaucher, Ermengarde, dame de Champlost, morte en 1219, et Guy. A la même époque, Guy approuva la donation que fit Henri de Maligny, fils de Guyard-le-Noir, de ses tierces de Cheney à l'abbaye de Pontigny. Il fut aussi choisi pour arbitre d'un différend entre Eudes (Odowinus) de Percey et l'abbaye de Pontigny. En 1231, Reine de Maligny, dame de Bonlieu, donna ses dimes de Maligny à l'abbaye de Saint-Germain, du consentement de Narbonne, dame de Maligny, et de Gaucher, son fils, chevalier.

Gaucher, fils de Guy et de Narbonne, héritier des vertus et de la piété de ses parens, fit un testament dans lequel il fonda dans différens monastères des prières publiques à perpétuité pour lui et pour Elisandre, son épouse. Marguerite, sa seconde femme, restée veuve, épousa Jean, baron de Sei-. gnelay. Elle avait deux enfans: Guy, qui se croisa

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