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apporta la terre de Mérey, qui a fait partie du baillage et de la seigneurie de cette ville jusqu'en 1789.

Quant aux productions du sol, la culture des céréales l'emporte beaucoup sur celle des vignes.

NEUVY-SAUTOUR.

Cart. de Pont.,

272,

Au douzième et au treizième siècle, cette commune, qui compte aujourd'hui mille six cents âmes, s'appelait Novus vicus, Novi. En 1295, on trouve parochia de Novo vico (la paroisse du nouveau village). Soutor est le nom propre des anciens seigneurs, t. II, p. 146 et qui a été ajouté à celui de Neuvy. On a dit Neuvyle-Sautour comme on dit Brienon-l'Archevêque. La seigneurie de Sautour était même distincte de la paroisse, comme on le voit par une charte de 1228, Archiv. de l'hosdans laquelle le prieur de Saint-Florentin échange pic. de S.-Flor., ce qu'il possède dans la seigneurie de Sautour et dans la paroisse de Neuvy, pour six livres de rente. que Guy de Sautour, chevalier, lui assigne sur son péage de Saint-Florentin et de Vergigny. Une autre charte de 1295 distingue également Souttor de la paroisse de Neuvy. La vigne, le froment, l'orge et l'avoine croissent également sur le sol fertile de cette commune. On y compte sept foires.

Tous les seigneurs de Neuvy prennent au treizième siècle le nom de Sautour ou Sutor: Guerric ou Thierry de Sutor, et Emeline, son épouse, vivaient en 1202; Guy de Sutor, le même que celui qui fit un accord avec le prieur de Saint-Florentin,

P. XXVII.

Cart. de Pont., t. III, p.

121.

P. 122.

Leb., Mém., t. II, p. 410.

1

eut un fils nommé Itier, chevalier, qui fit une donation à l'abbaye de Pontigny pour fonder l'anni versaire de son père (1246). Gile de Sutor, chevalier (1276), fut aussi seigneur de Neuvy. On trouve encore Guyard de Sautour et ses enfans, Gille, Jean, Pierre, Regnaud, Joubert, Thibault, Etienne et Jacquette, sa veuve. De Sautour, auteur de plusieurs Mémoires généalogiques de Bourgogne, doit descendre de cette famille. La terre de Neuvy est passée depuis dans la maison de la Rochefoucault, qui possède encore les grandes propriétés des environs.

En 1589, les ligueurs de Saint-Florentin, repoussés dans différens combats par le seigneur de Neuvy, qui tenait pour Henri IV, appelèrent du Carret à leur secours, et lui confièrent le gouvernement de leur ville. Celui-ci, qui s'était distingué par son courage et son habileté au siége de Coulange-la-Vineuse, accourt avec son armée, livre un combat au seigneur de Neuvy, et tombe parmi les

-morts.

L'église de Neuvy, qui était une des plus belles des environs, a été totalement brûlée vers 1788. On s'assemble aujourd'hui dans une chapelle formée au milieu des décombres. Au mois de janvier 1794, les habitans se présentèrent au district de SaintFlorentin pour demander une cloche civique, n'ayant pu s'en procurer une depuis l'incendie de leur église. On leur répondit qu'ils pouvaient en choisir une sur la place publique; ils prirent la seconde cloche d'Héry, qu'on venait d'y amener.

Le château de Maligny, conservé jusqu'ici avec ses fossés et ses dépendances, paraît fort ancien. Dans le siècle dernier il appartenait à la famille Daguesseau; quelques années avant 1789, il fut vendu à M. Devin de Belleville.

En 1789, le bruit du soulèvement de la capitale étant répandu dans les provinces, une soixantaine de boute-feux révolutionnaires se rassemblent dans Maligny et envahissent le château à main armée. Chevillot, l'un des principaux séditieux, saisissant le régisseur à la gorge : Tu sauras, lui dit-il, que je m'appelle Ravaillac; en même temps il lui assène un coup de son sabre rouillé sur la poitrine, et lui fait seulement une forte contusion; ensuite, le repoussant avec violence, il lui arrache sa chemise en lambeaux. Ils demeurèrent trois jours maitres du château et de Maligny, occupés à boire et à piller; ils s'emparent des archives du château et autres papiers, qu'ils livrent aux flammes. Pendant le jour, ils prennent chacun une corde à la main, vont chez leurs créanciers, et secouant à leurs yeux la corde fatale, ils s'écrient : Rends-moi mon obligation, ou bien voici qui va te servir. (La corde était alors le supplice des grands criminels.) Bien des dettes importantes furent ainsi acquittées. L'un d'entre eux en liquida pour sept mille francs dans un jour. Pendant la nuit, ils parcouraient les rues, ayant des chandelles allumées au bout de leurs fusils.

Cependant les gardes nationales de Ligny et de Chablis, instruites de ces désordres, arrivent au milieu de la troisième nuit; les factieux, épuisés par la débauche et l'insomnie, étaient tous plongés dans

le sommeil. Un officier de gendarmerie distribue les gardes nationaux autour de Maligny, et indique à chaque officier les maisons où ils doivent entrer de vive force. Un coup de fusil donne le signal de l'attaque; on pénètre dans Maligny, on enfonce les portes des factieux, et on se saisit de leurs personnes. Tremblay, le principal artisan de la révolte, homme d'une force et d'une taille athlétique, s'était armé de toute pièce, résolu à vendre chèrement sa vie, si on cherchait à l'enlever. Comme il n'avait point pris de repos depuis trois jours, il était couché et sans vêtemens. Tout-à-coup on enfonce sa porte et on court à son lit; il n'eut que le temps de saisir un fusil, qu'on ne put jamais lui arracher des mains. Néanmoins sa maison est remplie de gardes nationaux ; on le garrotte, et on l'emmène avec les autres. Pendant la journée, la garde nationale de Saint-Florentin vint, par sa présence, relever le courage de celle de Ligny et de celle de Chablis, qui n'étaient pas sans crainte. Traduits devant les tribunaux, les principaux auteurs de la révolte, au nombre de neuf, furent condamnés aux galères, deux à perpétuité, trois à cinq ans, et quatre à trois ans.

Vers 1810, en plantant une vigne, on trouva, à peu de distance de Maligny, sur la route de Chablis, trois tombeaux en pierre, pareils à ceux des Baudières, et recouverts d'une longue dalle. On a trouvé dans l'un d'eux une partie de la lame et de la poignée d'un sabre. Une légère couche de poussière noire était tout ce qui restait des corps qu'on y avait déposés.

L'église de Maligny, quoique bien inférieure à celle de Ligny, est d'un assez bon goût; elle a titre de cure.

Le 29 décembre 1855, soixante maisons de Maligny furent réduites en cendres. L'archevêque de Sens ordonna une quête dans toutes les paroisses du diocèse pour venir au secours des familles que l'incendie avait plongées dans la détresse.

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Maligny, ainsi que toutes les communes de cette contrée, ne présente pas un aspect avantageux : les rues manquent d'alignement; les maisons, bâties. en pierre du pays, sont la plupart sans crépit et sous des toits de chaume. Du reste, les habitations. bien agglomérées autour de l'église, décèlent cet esprit de famille qu'on aime à rencontrer jusque dans les plus petits villages.

MÉREY.

Ager Materiacensis (1), Madriacus (2), Merreium, Meriacum, Merriacus Servus, Meriacus Servosus, Mairey, Méry, Mérey-le-Serveux, commune de 426 âmes, à une lieue de Ligny et du canton de cette petite ville; différente de Merry, village dépendant de Montigny-le-Roy. Cette commune était autrefois du diocèse de Sens, de l'élection de Tonnerre et du grenier à sel de Seignelay. Il en est

(1) In agro Materiacense situm in pago Tornotrense. Leb., Mém., t. 1, p. 142.

(2) Ibid., p. 558, et Pr., p. 258.

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