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tans de Venousse trouvèrent un gouvernement plus doux et ne tardèrent pas à être affranchis des lois de l'esclavage. L'acte de cette faveur signalée fut passé à Saint-Florentin en 1346, par Hugues de Maalay, clerc tabellion, établi par la reine. Les habitans de Venousse se rendirent à Saint-Florentin, au nombre de soixante-dix, qui paraissent tous chefs de ménage. Les habitans du pays verront sans doute avec intérêt les noms de la génération qui existait alors. On voit d'abord religieuse personne et honeste messires Estienne Bears, jadix prieux de Venousse; Guillaumes Cottins, Estiennes Baudins, Estiennes Chanciz et Estiennes Champaigne, procureurs des habitans qui sont nommés dans l'ordre qui suit : Symons maistre Estiennes, Thomas Sauteriaux, Perrins Comers, Guioz li Petit, Estiennes li Barbiers, Pierre li Roys, dit Pelicon, Pierre Buteau, Jehan Milon, autrement chevalier, Garnier Comers, Guerin son gendre, Mainiart la Poitevigne, Georgin fils Raoul de Saint Antoigne, Jehan le Hoguat, Jehan Regnaudin, Perrin Courchamp, Regnaut Maupetit, Guillaume Comers, Symon fil feu Jehan Symon, Jehan Cotin, Regnaut li Pigradat, Estiennes Avril, Estiennes Rechignié, Nicolas Benoît, Nicolas Potaut, Jehan de Tarme le jeune, Odaut Billart, Pierre Taleme, Grumaust le Roy, Jehan Vinet, Jehan de Tarmes l'ainné, Estiennes Mala Grappe, Jehan Bourgois, Thomas Peronne, Thomas le Portier, Jehan Avril, Jehan fil Perrin Comer, Johanne fame feu Jehan Odin, Jehannet Porcelaine, Odeon fame. feu Godart Boireau, Jehan Maupetit, Perrin Chaussefeul, Perraute fille Jehan Ruiz, Aggate la Bidoze,

pice de S.-Flor., P. XVIII.

Cart. de Pont., t. III, p. 65.

il faut ajouter le seigle et le froment. A peine aujourd'hui si on connaît les fèves et le millet; on y voit quelques vignes.

Vergigny eut aussi ses seigneurs particuliers, dont il serait impossible de donner une suite généalogique. Leurs noms ne sont mentionnés, la plupart, que dans les Cartulaires de l'abbaye de Pontigny, à l'occasion de leurs bienfaits envers cette maison. Arch. de l'hos- En 1240, Gaucher de Maligny et Marguerite de SaintFlorentin, sa femme, jouissaient de cette terre, dans laquelle ils confirmèrent le droit de pâture pour la maladerie de cette ville. En 1291, Etienne, sire de Seignelay, amortit une rente qu'il payait à cette même maladerie sur le pré des noues de Vergigny. Pierre, dit Verons, chevalier, épousa, en 1292, Agnès, descendant des barons de Seignelay, qui lui apporta une partie de la terre de Vergigny. II vendit le four à Marguerite, reine de Jérusalem et de Sicile; celle-ci l'échangea à l'abbaye de Pontigny; elle assigna aussi, à cette abbaye, une rente sur ses festages (1) de Tonnerre, en échange de vingt livrées (2) de terre. Marguerite était la seconde fille de Mathilde II, comtesse d'Auxerre, de Nevers et de Tonnerre, dont elle hérita ce dernier comté. Elle épousa Charles, dit l'Ancien, roi de Sicile; étant devenue veuve, elle gouverna elle-même son comté de Tonnerre. Jacques de Sacy, époux de Béatrix, seigneur de Vergigny, paraît fils de Pierre,

(1) Droit que l'on percevait par chaque faîte de maison (fastigium domus) ou par bâtiment. Ce même droit a été appelé depuis le fouage du par chaque feu ou ménage.

(2) Mesure de superficie qu'on ne connaît plus aujourd'hui.

rellement sur les saints Evangiles (1) qu'ils répartiront les impôts avec justice, tant sur eux-mêmes que sur les autres habitans, et qu'ils leur rendront compte de leur gestion, si ceux-ci le réclament.

L'abbé et les religieux ajoutent que les successions passeront désormais aux plus proches parens, et que s'il arrivait que quelqu'un mourût sans qu'on lui connût d'héritiers, les religieux tiendraient son bien en dépôt pendant une année, au bout de laquelle, s'il ne se présentait pas de réclamations, ils en demeureraient paisibles possesseurs. Enfin, ils donnent, ottroient et transportent au dessus dits borgois et borgoises, clercs et autres habitans en la dite ville de Venousse, tout leur droit, toute l'action réelle et personnelle, la segnorie, la saisine, la propriété et la possession que li dit religieux puent et devront avoir és héritaiges.

L'impôt total pour l'année 1346 fut fixé à quinze livres tournois, qui devaient être payées en la borserie (trésorerie) de l'église de Pontigny le jour de la feste de sainct Andrier l'apostre. L'acte fut scellé du scel et contre-scel de la prévôté de Saint-Florentin, en présence de témoins, le mercredi après la fête de saint Martin d'hiver.

A cette époque, la commune de Venousse était florissante; les franchises qu'elle venait d'obtenir répandaient la joie dans toutes les familles. Une ère nouvelle de prospérité et de bonheur semblait s'ou

(1) C'est-à-dire en mettant la main sur le livre même de l'Evangile. On lit dans une charte de 1342 : Tactis corporaliter sacrosanctis evangeliis. Dans ces siècles de foi, c'était un serment inviolable.

P. 151.

P. 308.

paraît, d'un bâtard de la maison de Bourbon; it était seigneur de Solligny et de la Roche-en-Brénil, conseiller et chambellan du roi.

Louis XI avait accordé des lettres d'amortissement pour la terre de Vergigny en faveur de l'abbaye de Pontigny. Sous Charles VIII, son successeur, le bruit courut que ces lettres avaient été révoquées ; aussitôt vexations et poursuites de la part des officiers du baillage de Sens. Charles VIII leur écrivit que feu son père (que Dieu absoille) avait amorti aux religieux de Saint-Edmon de Pontigny la terre de Vergigny; et néanmoins, leur dit-il, vous les tenez en procès par devant vous, et les molestés et les travaillez soubz couleur de ce que dites que notre dit feu père ne pouoit faire ledit admortissement, et que tous ceulx qu'il a faiz et donnéz aux églises avaient par nous esté révoquéz, que n'entendons et pour ce que voulons le dit admortissement sorte son plain et entier effet, nous vous mandons que ne donnez doresnavant

dans sa terre; il avait à ses ordres un ou plusieurs sergens ou huissiers; il était encore aidé des forestiers ou gardes des bois, et des messiers ou gardes des champs. Les forestiers avaient quelquefois le titre de sergens jurés. Les terres plus importantes avaient un bailli, duquel relevait le prévôt. Le bailli connaissait ordinairement des appellations interjetées des sentences du prévôt, des causes des ecclésiastiques, de celles des nobles, et des affaires criminelles. Cet ordre de chose ne s'établit qu'insensiblement dans le treizième siècle; précédemment, lorsque les seigneurs étaient tout-puissans dans leurs terres, ils jugeaient eux-mêmes en dernier ressort les affaires criminelles. Ils tenaient beaucoup à conserver ce pouvoir suprême. En vendant leurs bois, on voyait des seigneurs retenir le droit de juger les grands crimes. qui se commettraient dans leur étendue, comme celui de s'y promener avec leurs armes pour la chasse.

aucun des tourbier ne empêchement aus dits religieux touchant ceste matière.

Une partie du village de Lordonois se trouve sur la commune de Vergigny, le reste fait partie de Ligny-le-Châtel. Ce village, composé d'environ vingt feux, est sur la route entre Pontigny et Saint Florentin, dans l'embranchement d'un chemin de Ligny-le-Châtel. Les bois voisins s'appelaient Lordonois dès l'an 1263; ils ont donné leur nom au village on disait alors li Ardenois, Lardenois. P. 183 et 185. On croit reconnaître dans ce nom la même origine qu'à celui des Ardennes. Les Sabins, et ensuite les Gaulois, ont donné à Diane chasseresse le nom d'Arduine, Ardoinna, Arduenna, Arduinna.

VILLENEUVE-SAINT-SALVE.

Courtép., t. VII,

Villanova sita in boscho Tuau, Villa nova Sancti Salvii, et Salvatii, Villeneuve-Saint-Sâle et Saint-Salle, p. 134. commune du canton de Ligny-le-Châtel, d'environ deux cent cinquante âmes. Elle doit son origine à une chapelle bâtie sur le tombeau de saint Salve, moine, mort vers 540. Une ancienne charte dit que cette chapelle est bâtie à l'extrémité du bois de Tul ou Tuau. L'évêque donna cette petite église à l'ab- Lebeuf, Mém., baye de Saint-Marien en 1140; elle formait alors un prieuré; on l'appelait la Chapelle-le-Roy. Elle eut Hist. ms. de à cette époque deux chapelains. En 1160, le comte d'Auxerre remit la moitié de la terre seigneuriale à l'abbaye de Saint-Germain, et donna aux habitans

t. I, p. 279.

l'égl. d'Auxerre.

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