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Lebeuf, Mém.,

p. 268.

un droit d'usage dans la forêt de Bar. Il permit t. II, p. 135, pr. aussi, en 1205, d'établir à Villeneuve-Saint-Salve une foire d'un jour à la fête de saint Denis. La chapelle de ce Saint se trouvait à un tiers de lieue de l'église paroissiale, au pied du thureau de SaintDenis, auquel elle paraît avoir donné son nom. Elle fut démolie vers 1740, à cause des abus de l'apport. Pr. p. 134. Cette chapelle était au quatorzième siècle le but d'un pélerinage très-fréquenté sous le nom de SaintDenis. Lebeuf rapporte un miracle opéré à Auxerre sur un jeune homme atteint de la rage, et que son père avait voué à saint Denis et à la sainte Vierge. Ce miracle était représenté sous le portail de la cathédrale. Outre ces chapelles, les seigneurs en avaient une dans leur château, dédiée à saint Cloud. On y allait en dévotion pour obtenir la guérison des furoncles ou des feux.

Prise d'Aux., pièces justificat.

P. XLV.

Robertet, archer de la garde du roi, fut seigneur de Villeneuve-Saint-Salve. Il y mourut et fut enterré. dans le chœur de l'église des Cordeliers à Auxerre, en 1514. François Leprince, procureur du roi dans le diocèse d'Auxerre, seigneur de Souleine et du Buisson, possédait des biens à Villeneuve-SaintSalve. C'était un grand défenseur de la foi catholique. Il mourut d'une chute de cheval près de Villeneuve-Saint-Salve, le 16 septembre 1576. Son corps fut aussi inhumé dans l'église des Cordeliers. avec une épitaphe accompagnée de douze vers. français, que l'on trouve dans l'histoire de la prise d'Auxerre. Un de ses descendans par les femmes a pris le nom de Souleine.

Les seigneurs de Seignelay sont possesseurs de

mery donna la dime de Souilly à l'abbaye de Pontigny; T. III, p. 207. elle provenait du chef d'Agnès son épouse. En 1257, Guillaume de Montigny, dit Chabot, écuyer, et Elisabeth son épouse, possédaient une partie des dimes de Souilly, qu'ils donnèrent à l'abbaye de Pontigny pour le salut de leurs âmes et en reconnaissance des services qu'ils avaient reçus de l'abbé et des religieux. Milès V, seigneur de Noyers, et Marie de Crécy, sa femme, vendirent cette terre à l'abbaye de Pontigny en 1278, pour la somme de T. II, p. 424. quatre cents livres tournois. Les revenus consistaient, suivant l'acte de vente, en taille, cens, mainmorte, justice haute et basse, domaines, bois, prés, vignes, terrage, tierces, bornage, four, fief, arrière-fief, etc. Dans la suite, cette terre fut revendue par les abbés. M. Grillon et le comte d'Esparre en ont été successivement seigneurs avant 1789.

P. 287.

VERGIGNY.

9.

Vargineyum, Vargineium, Varginiacum, Vargigny, Vergigny-les-Saint-Florentin, commune de six cent quatre-vingts âmes, entre Rebourceau et Saint-Florentin. En 1158, Guyard de Seignelay, clerc de Saint-Florentin, possédait à Vergigny la dime et d'autres biens, qu'il laissa à l'église de Saint-Florentin. Cette dîme passa ensuite à l'abbaye de Pontigny. En 1206, elle consistait en pois, en fèves, en lin, en chanvre et en millet, ce qui indique les anciennes productions du sol, auxquelles

578.

tour et le presbytère ont été bâtis sur la fin du dix-
septième siècle par M. Morel, curé de cette pa-
roisse, dont la mémoire est demeurée en vénération
parmi les habitans. Sa vie a été donnée au public,
ainsi
que celle de M. le curé de Percey, son collègue
et son contemporain.

A cent pas de l'église, au nord-est, il existait autrefois un château dont il ne reste plus que l'enceinte de fossés. Une ferme de l'hôpital de Tonnerre qui en occupe la place, a pris le nom de châteaud'en-bas.

Les habitans font remarquer différens endroits de la campagne où l'on trouve des fondations, tristes restes, sans doute, du passage des armées sur la grande route qui avoisine Villers-Vineux, ou le résultat de nos discordes civiles au quinzième siècle. On vient de trouver deux tombeaux en pierre sur un chemin appelé la rue Saint-Didier, non loin du camp de Flogny.

Villers-Vineux, que son nom désigne comme un vignoble, est aujourd'hui presque entièrement employé à la culture des céréales.

La voie romaine de Sens à Alise passe au-dessous de Villers-Vineux, gagne Carisey (1), le dessus de

(1) Quarrisiacum, Quarrisyacum, Carrisiacum, Carisiacum, commune de cinq cents âmes, à une demi-lieue de Labb. Bibl. niss. Villers-Vineux. En 1036, l'évêque de Langre donna l'église de t. 1, p. 577 et Carisey avec celle de Lignorelles à l'abbaye de Saint-Germain. Etiennette de Forterre (Fortis terra) avait cette seigneurie t. III, p. 85 et en 1226. Ensuite vinrent Pierre et Droubin de Lignorelles, ses fils, comme elle bienfaiteurs de l'abbaye de Pontigny. On trouve encore, comme seigneurs de ce lieu, Naudet de Noyers, dit Grilez, et Arambourg son épouse (1263); Bernard, dit Fouez,

Cart. de Pont.,

suiv.

dit Verons. En 1307, il passa un accord touchant T. II, p. 225. le bois de Contest avec le seigneur de Rebourceau, celui de Bouilly, les habitans de ces communes et l'abbaye de Pontigny.

En 1453, l'abbaye de Pontigny accorda aux habitans de cette commune le droit de pacage dans le bois de la Seuz, situé entre Vergigny, Chéu et le bois de Contest. Les habitans, de leur côté, s'obligèrent à donner, chaque année, le jour de saint Remi, cinq sous tournois et douze poussins, et à cesser le pacage pendant le mois d'octobre, celui de novembre et celui de décembre.

P. 241.

pièces justif.

En 1504, Pierre, abbé de Pontigny, rendit T. III, p. 241 l'hommage d'homme vivant et d'homme mourant à et suiv. Voyez madame la Doherie, comtesse de Tonnerre, pour la terre de Vergigny. Le même hommage fut rendu par procureur en 1517 et en 1538. Le 11 avril 1571, une sentence des requêtes du palais maintint les habitans dans la jouissance de mener leur bétail pacager dans le bois de la Seuz et le bois de Contest.

En 1479, Milès de Bourbon vendit la terre de T. II, p. 320. Vergigny à l'abbaye de Pontigny pour la somme de quatre cent cinquante livres tournois, monnaie courante. Il veut de plus avoir part aux prières, aux oraisons, aux suffrages et aux autres biens spirituels des religieux. Il ajoute qu'il a coutume d'avoir à Vergigny un bailli, un prévôt, des sergens et autres officiers de justice (1). Milès descendait, comme il

(1) Le nombre des justices particulières était considérable, ce qui donnait lieu à de graves abus. La juridiction du prévôt différait souvent d'une ville à l'autre. A Pontigny et dans les pays voisins, le prévôt était un juge que chaque seigneur établissait

Le sol de nos campagnes est encore couvert de monumens, à l'aide desquels on peut discerner les principaux traits de l'histoire de nos pères. Les traces de ces routes anciennes, ces vestiges de campemens que l'on remarque çà et là, attestent le passage et le séjour des Romains. Les tombeaux en pierre, que l'on découvre au sein de la terre, prouvent que ces mêmes lieux étaient habités il y a plus de douze cents ans. Les restes de ces châteaux de la féodalité, entourés de fossés profonds et de murs épais garnis de meurtrières ; les villes avec leurs fortes murailles, leurs rues étroites et sinueuses, annoncent la méfiance, la discorde, la guerre et ses dangers. Au sein des villes, des bourgs et des villages s'élève toujours l'église, couronnée du symbole de la croix, devant laquelle les vainqueurs de Rome ont fléchi le genou. On remarque encore, au milieu des champs, les restes du vaste et silencieux monastère, consacré comme l'église, depuis tant de siècles, à une religion de paix, d'union et de miséricorde, asile ouvert aux faibles et aux malheureux contre la force et l'oppression.

Nous découvrons partout cette religion sainte, qui a adouci les mœurs des féroces vainqueurs des Gaules, qui a rapproché les peuples, qui a versé dans les âmes un baume consolateur, en attendant l'époque où maitresse des cœurs, dirigeant toutes les volontés, elle briserait les fers de l'esclavage et éteindrait peu à peu les feux de la discorde.

C'est ainsi que les dévastations de 1793 rappelleront à nos neveux la chute des anciens châteaux, la suppression des établissemens religieux, et tout le

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