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vant Dieu, mais encore devant les hommes, comme dit l'Apôtre. Gardez-vous de rappeler dans votre chapitre-général ou ailleurs, ce que quelques-uns des vôtres ont proposé au pape Innocent, notre prédécesseur, au temps du concile-général : cela pourrait occasionner du scandale dans votre ordre, que vous devez vous efforcer de conserver dans toute sa pureté, avec la grâce de Dieu. Elevez, dans la prière, vos mains pures vers le Seigneur, afin que la paix de Dieu, qui surpasse tout sentiment, garde vos cœurs et vos intelligences dans l'esprit de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour nous donner un exemple d'humilité, est venu, non pour être servi, mais pour servir. J'espère que vous vous rendrez à cette première exhortation que nous vous adressons; que vous ferez tous vos efforts pour être agréables à Dieu, afin que vous puissiez vous concilier notre estime et la faveur du Saint-Siége. »

Trois ans après, Gaultier fut élu évêque de Chartre. Il fonda dans cette ville une maison de l'ordre de saint Dominique, et bâtit pour ces religieux une église qu'il pourvut de tous les ornemens nécessaires (1221). Il avait demandé, par son testament, d'être inhumé à Pontigny; mais les religieux qu'il avait établis près de lui firent changer cette disposition, et obtinrent que son corps serait déposé dans leur église. Il mourut en 1234.

L'abbaye de Pontigny se conciliait toujours, de plus en plus, la faveur et l'affection des seigneurs du pays. Il se passait peu d'années qu'elle n'eut à recueillir quelques donations, ou à faire dans son enceinte quelque sépulture honorable. C'est un de

voir pour l'historien, de transmettre à la postérité les noms de ces hommes de bien qui se sont distingués de la foule par leurs pieuses largesses et par T. 11, p. 465. leur généreux attachement à la religion. En 1199, Guillaume de Brene, étant à l'extrémité, donna à l'abbaye de Pontigny, de concert avec Eustachie de Pacy, son épouse, cinquante livres, monnaie de Provins, et une rente de cinq muids d'avoine, et autant à l'abbaye de Quincy. La famille de Pacy avait des biens à Vergigny, et surtout à Jaulges. En 1218, Itier, seigneur de la Brosse, et Agnès, son épouse, donnèrent, pour le salut de leur âme et de celles de leurs ancêtres, tous leurs droits dans les pâturages de Tormency.

Guy, seigneur de Maligny, et Ermengarde, sa mère, choisirent Pontigny pour le lieu de leur sépulture, en demandant qu'on leur accordát pendant leur vie, et après leur mort, les suffrages spirituels, comme à un des religieux de l'abbaye. C'est uniquement, disent-ils, en vue de Dieu, et pour le bien de nos âmes et de celles de nos ancêtres, que nous faisons un don à l'abbaye de Pontigny. Narbonne, épouse de Guy, son fils Jobert, appelé aussi Gaucher, et sa fille Ermengarde, mariée au seigneur de Champlost, approuvèrent cette donation, qui fut passée au Saulce en 1209. L'épouse du seigneur de Champlost étant morte en 1219, Guy, son père, donna cent sous de rente sur son cens de Ponchi (Poinchy), pour fonder son anniversaire. Les seigneurs de Venisy, dont il a été parlé ailleurs; ceux de Turny, comme Mainard et Isabelle, son épouse, leurs fils Mainard, Solduin, son épouse

Ermeniarde, Manassès et Pierre (1148), sont aussi des bienfaiteurs. Miles, dit Maupont ou du Mauvais Pont, son épouse Agnès, firent des dons en 1260. Etienne de Sormery donna, vers l'an 1200, tous ses biens d'Avrolles pour le luminaire de l'église. Manassès de Villemaure, son épouse Ermensande, Eudes et Manassès leurs fils, donnèrent leurs biens de Chailley et un usage dans leurs bois de la forêt d'Othe. Guy, comte de Bar, approuva ces dons, situés sur les terres de sa mouvance. C'était environ l'an 1120. Anseau de Trainel, Garnier et Guerin, ses frères, et Elisandre leur mère, se transportèrent à Sens en 1151, et là, en présence de Hugues, archevêque de cette ville, de Louis, roi de France, et de plusieurs grands seigneurs, ils abandonnèrent à l'abbaye de Pontigny tous leurs droits dans la forêt d'Othe, dans leur grange de Burs et dans celle de Chailley.

On remarque encore les donations de Guy et d'Itier de Venousse, chevaliers, fils de Jean de Venousse; de Bertrand de Seignelay, de Gaultier son fils, de Deimbert et de Seguin, l'un et l'autre de Seignelay (1138). Alwalon, baron de Seignelay, dit qu'il approuve toutes les donations qui ont été faites à l'abbaye sur les terres de sa mouvance, à cause de l'affection qu'il porte à l'abbaye, pour la rémission de ses péchés et pour le repos de l'âme de son père. Fromont, chapelain et notaire de l'évêque d'Auxerre, écrivit cette concession. Angalon de Seignelay, Deimbert, Etienne, Jean et autres barons de Seignelay (1), sont aussi connus par leurs

(1) On peut voir dans l'histoire de Seignelay les donations particulières de chacun de ces seigneurs.

bienfaits envers l'abbaye de Pontigny. Parmi les T. III, p. 48. seigneurs de Bassou, on distingue Ermensande, veuve d'Etienne de Pierre-Perthuis, qui se croisa. Jean de Bouilly, qui entreprit aussi le voyage de la Terre-Sainte en 1219, donna la moitié de son cens de Crécy, et ajouta que s'il ne revenait pas en France, il abandonnait le reste à la même abbaye. Son frère abbé du monastère d'Héry (1), apposa avec lui son sceau à cette donation.

. P. 55.

T. I, p. 24.

p. 234..

PIERRE II.

PIERRE succéda à Gaultier, élu évêque de Chartre en 1218. Dans ces temps où l'administration temporelle était si difficile, Pierre fit voir par sa prudence et sa fermeté, qu'il savait porter le fardeau de la dignité abbatiale. Le pape Honoré III se reposa sur lui pour pacifier les troubles de l'abbaye de Grandmont (2) entre les frères convers et les reli

(1) Le monastère d'Héry était une dépendance de l'abbaye de Leb. Mém.. t. I, Saint-Germain d'Auxerre. En 1015, on y tint un concile, auquel assistèrent le roi Robert avec sa cour, les évêques et les grands de la province. Une foule innombrable de peuple y était accourue dans l'espoir d'y voir des guérisons miraculeuses; car on y avait apporté des reliques de Sens, d'Auxerre, de Moutier-enDer et de Châtillon-sur-Seine. On ne sait rien touchant la fondation de ce monastère, ni sur le temps que les religieux l'ont occupé. Il n'existait plus au quinzième siècle.

Cart. de Pont.; (2) En 1167, lorsque saint Guillaumeet plusieurs novices vinrent Leb., Mém., t.II, de Grandmont en Limousin, pour embrasser à Pontigny une vie p. 285, pr. plus parfaite, une colonie de ces religieux s'établit au nord de Varennes qui était une dépendance de Ligny-le-Châtel. Guillaume IV, comte d'Auxerre, leur donna la partie du bois de Contest,

gieux du chœur. Saint Guillaume, qui fut archevêque de Bourges, avait choisi cette abbaye pour vivre dans la retraite et la solitude; mais lorsqu'il vit que la charité y était ainsi troublée, il s'était retiré dans celle de Pontigny, qu'il avait édifiée par ses vertus, comme on l'a vu plus haut.

Pierre fit un voyage en Berry avec six religieux, pour aller chercher le corps d'Hervé, comte d'Auxerre, de Nevers et de Tonnerre, qui mourut dans son château de Saint-Agnan en 1222. Une troupe de menu peuple, infectée de l'hérésie des Albigeois, fut sur le point de lapider l'abbé et ses religieux. Pierre fit aussi les funérailles de Guillaume de Seignelay, évêque de Paris, mort à Saint-Cloud en 1223. On lui mit cette épitaphe en latin (1): « Ici reposent les restes mortels de Guillaume, évêque de Leb., Mém.", Paris, dont la vie est au-dessus de tout éloge. Que son âme repose en paix! » Il fut inhumé devant le grand autel, auprès du comte Hervé, dans la Gall. chr., t. XII, chapelle de saint Thomas l'apôtre, qui a été démolie en 1715. Les tombes portant des inscriptions ont été enlevées, mais les corps qui y reposent n'ont pas été déplacés.

Le pape Honoré III adressa cinq bulles à cet abbé; quatre ont pour objet des confirmations de biens. La sanction du pape était toujours regardée comme

qu'on appelait le bois de Saint-Etienne, pour y construire un monastère. La comtesse Mahault lui fit un legs en 1257. Pierre de Cor était maître de cette maison en 1296. Ce monastère fut détruit au-seizième siècle. L'emplacement se nomme encore le couvent des bons hommes.

(1) Laudibus immensis reverendi, Parisiensis

Præsulis hæc fossa Guillelmi continet ossa.
Et anima ejus requiescat in pace.

t. II, p. 149.

Eccl. Antiss.

Arch. de l'hosp. de St.-Flor.

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