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avoir payé leurs places, et les innocents qui n'ont pas de quoi se racheter, sont opprimés.

7. La fainéantise, lorsque l'on occupe une place dont on ne remplit pas les fonctions, ou qu'on reçoit le salaire d'un travail qu'on ne fait pas; on vole alors d'une double manière la paye ou le salaire qu'on reçoit pour rien, et l'utilité que la société ou l'individu aurait pu retirer de notre travail. Ceux aussi qui pourraient vivre de leur travail, et qui au lieu de cela vivent de la charité publique, commettent un vol.

8. L'usure, lorsqu'avec une apparence de droit, mais en réalité contre toute justice et philanthropie, on s'empare de la propriété d'autrui, ou qu'on fait tourner à son profit le travail et les désastres du prochain, comme font les créanciers qui accablent leurs débiteurs d'énormes intérêts; les propriétaires, lorsqu'ils exigent des fermages ou des travaux démesurés pour le loyer de leurs terres; les accapareurs, qui, pendant la disette, tàchent de vendre leur blé au plus haut prix possible.

Q. Puisque les péchés énumérés ci-dessus sont défendus, quelles sont, en sens contraire, les vertus que ce commandement nous impose?

R. 1. Le désintéressement.

2. La probité.

3. La justice.

4. La commisération pour les pauvres.

Q. Est-ce que la dureté envers les pauvres est une violation du huitième commandement?

R. Oui, pour celui qui a la possibilité de secourir les pauvres et ne le fait point. Car tout ce que nous possédons est proprement à Dieu, et ne nous est confié par la Providence divine que pour secourir ceux qui sont dans le besoin; en ne partageant pas notre superflu avec eux, nous dérobons ce qui leur appartient de droit, et nous recélons le don de Dieu.

Q. N'y a t-il pas encore une vertu d'un ordre supérieur à opposer aux prévarications que défend le huitième commandement?

R. Cette vertu est proposée par l'Evangile, non prescrite comme un devoir commun à tous les hommes, mais comme un conseil donné à ceux qui s'adonnent aux exercices de la piété : c'est le complet dépouillement ou le renoncement à toute propriété.

Si vous voulez être parfait, allez, vendez ce que vous avez, et le donnez aux pauvres, et vous aurez un trésor dans le ciel, puis venez et me suivez. (Matth. xix, 21.)

DU NEUVIÈME COMMANDEMENT.

Q. Quelle défense est contenue dans le neuvième commandement?

R. 11 nous défend le faux témoignage contre le prochain, et, en même temps, tout mensonge.

Q. Sous la dénomination générale de faux témoignage, que nous défend ce commandement?

R. 1. Le faux témoignage judiciaire, lorsque par devant un tribunal on rend un faux témoignage contre quelqu'un, qu'on le dénonce faussement, ou qu'on porte plainte contre lui sans fondement.

2. Le faux témoignage non judiciaire, lorsqu'on calomnie quelqu'un à son insu, ou qu'on lui adresse en face d'injustes reproches.

Q. A-t-on le droit de reprocher aux autres les défauts qu'ils ont effectivement, et les péchés qu'ils ont commis?

R. L'Evangile ne nous permet pas de juger les défauts et les imperfections d'autrui, à moins que nous soyons appelés, par notre vocation ou notre position sociale, à réprimander les autres afin qu'ils se corrigent.

Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. (Matth. VII, 1.)

Q. Le mensonge est-il permis, lorsqu'il n'est pas énoncé dans l'intention de nuire au prochain?

R. Non, il n'est jamais permis, parce qu'il ne s'accorde pas avec l'amour et l'estime du prochain, et que tout mensonge est indigne de l'homme, et surtout du chrétien, créé pour la vérité et la charité.

C'est pourquoi, en vous éloignant de tout mensonge, que chacun parle à son prochain dans la vérité, parce que nous sommes membres les uns des autres. (Ephes. iv, 25.)

Q. Que doit-on observer avant tout, pour éviter plus aisément les péchés proscrits par le neuvième commandement ?

R. Il faut mettre un frein à sa langue. Car si quelqu'un aime la vie et désire que ses jours soient heureux, qu'il empêche que ses lèvres ne prononcent des paroles de tromperie. (I. Pierre, m, 10.)

Si quelqu'un d'entre vous se croit être religieux et ne retient pas sa langue comme avec un frein, mais séduit lui-même son cœur, sa religion est vaine et infructueuse. (Jacques, 1, 26.)

DU DIXIÈME COMMANDEMENT.

Q. Que nous défend le dixième commandement ? R. Les désirs contraires à l'amour du prochain, et, ce qui en est inséparable, les pensées incompatibles avec cet amour.

Q. Pourquoi les actions mauvaises ne sont-elles pas seules défendues, mais aussi les mauvaises pensées et les désirs condamnables?

R. En premier lieu, parce que toute âme qui nourrit de mauvais désirs et de mauvaises pensées n'est plus pure devant Dieu, et devient indigne de son Créateur, selon l'expression de Salomon Les pensées mauvaises sont en abomination au

Seigneur. (Prov., xv, 26.) C'est pour cela que nous devons nous purifier de toute souillure intérieure et cachée, comme nous l'enseigne l'Apôtre : Purifions-nous de tout ce qui souille le corps ou l'esprit, achevant l'œuvre de notre sanctificatior dans la crainte de Dieu. (II. Corinth. vi, 1.)

En second lieu, parce que, pour prévenir les œuvres du péché, il faut commencer par les pensées et les désirs qui en sont le principe; car, semblables à une graine, ce sont elles qui produisent les mauvaises actions dont le germe est en elle. Car c'est du cœur, dit l'Evangile, que partent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, tes fornications, les larcins, les faux témoignages, les blasphèmes et les médisances. (Matth. xv, 19.) Chacun est tenté par sa propre concupiscence, qui l'emporte et qui l'attire dans le mal. Et ensuite, quand la concupiscence a conçu, elle enfante le péché; et le péché étant accompli engendre la mort. (Jacques, 1, 14, 15.)

Q. Eu nous défendant de convoiter ce qui appartient à notre prochain, de quelque genre que ce soit, quelle passion proscrit ce commandement?

R. L'envie.

Q. Quelle défense expresse contiennent ces paroles: Vous ne désirerez point la femme de votre prochain?

R. Elles défendent les pensées et les désirs sensuels, ou l'adultère caché et d'intention.

Q. Et par les paroles suivantes, que nous prescrit le Seigneur: Vous ne désirérez point la maison de votre prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune de toutes les choses qui lui appartiennent?

R. Elles contiennent l'injonction de fuir et de déraciner en soi toute pensée et tout désir intéressé ou ambitieux.

Q. Quels devoirs, correspondants à chacune des défenses. que nous avons mentionnées, nous impose le dixième commandement?

R. 1. Garder la pureté du cœur et la chasteté.

2. Etre toujours content de son sort, et de tout ce que Dieu nous envoie.

Q. Quel moyen avons-nous pour nous aider à garder la pureté du cœur?

R. L'invocation fréquente et fervente du nom de NotreSeigneur Jésus-Christ.

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