ports avec le diamant. Il est fin, il est précieux; il a mille feux, mille étincelles; il a des facettes qui rayonnent dans toutes les directions, il éblouit enfin, et se trahit même dans l'ombre, dès que la plus petite ouverture lui est faite. Il ne peut pas rester dans un tiroir, il faut qu'il se montre; et c'est cette nécessité où il semble être de se faire voir qui explique la plupart des sottises célèbres qu'ont pu faire et dire les femmes d'esprit de tous les temps depuis Ève et Pandore, qui n'étaient sottes ni l'une ni l'autre assurément. » Une autre ressemblance qu'offre l'esprit des femmes avec le diamant, c'est qu'ainsi que lui il est faux quelquefois sous sa bonne apparence, et que le soir, à la lumière, bien qu'il n'ait pas plus de valeur au fond qu'un bouchon de carafe bien taillé, il peut en imposer aux gens pressés qui ne se donnent pas le temps de l'examiner, et les tromper grandement. » « Il n'est point de chaîne assez solide pour retenir une femme d'esprit pendant vingt-quatre heures auprès d'un homme dont elle a résolu de se séparer. Fût-elle enfermée avec lui dans une ile déserte, elle trouverait moyen de rompre son ban et de s'échapper. J'ajoute qu'en partant elle aurait probablement, pour le repos de sa propre et cela y suffirait, -- conscience, le soin d'écrire sur le sable ou de jeter à son amant consterné quelque adieu touchant, comme celui-ci : « Dieu vous bénisse! » ou : « Soyez heureux. » >> Cette œuvre douloureuse, la séparation devenue nécessaire de deux êtres que de longs jours ont unis, cette œuvre où la femme qui n'a que du cœur s'épuise, où elle met des années, sa vie entière, et où elle échoue, la femme qui n'a que de l'esprit met cinq minutes à l'opérer, et encore, comme on dit, l'ouvrage est bien fait. » Que j'en ai vu de pauvres garçons qui ne s'apercevaient qu'ils avaient été congédiés par cette perfide et malicieuse figure de rhétorique qu'on appelle une transition bien faite, que quand, au bout d'un temps généralement très-court, ils se trouvaient amenés tout doucement à la porte mème du paradis désormais fermé pour eux! » Madame de Girardin : << En France, excepté les bas-bleus, toutes les femmes ont de l'esprit. John Lemoinne : LIV « Quand elles s'en mêlent, les femmes sont de terribles révolutionnaires; il n'y a qu'elles pour trouver le chemin des cœurs et le secret des passions. Vous avez tous entendu parler de ces êtres spécialement doués qui devinent la place des sources sous la terre avec une simple baguette de coudrier. Les femmes possèdent aussi cette sorte de divination magnétique; elles savent où sont les sources cachées, elles ont la baguette magique qui ouvre le mystérieux réservoir des larmes. C'est là ce qui fait d'elles des instruments irrésistibles de propagande. » |