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Avec notre finesse et notre esprit moqueur,

Ferait croire, après tout, que nous manquons de cœur ;

Que c'était une triste et bonteuse misère

Que cette solitude à l'entour de Molière !

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Ainsi je caressais une folle chimère.

Devant moi cependant, à côté de sa mère,
L'enfant restait toujours, et le cou svelte et blanc
Sous les longs cheveux noirs se berçait mollement.
Le spectacle fini, la charmante inconnue

Se leva. Le beau cou, l'épaule à demi nue,

Se voilèrent; la main glissa dans le manchon :
Et, lorsque je la vis au seuil de sa maison
S'enfuir, je m'aperçus que je l'avais suivie.

Hélas! mon cher ami, c'est là toute ma vie.
Pendant que mon esprit cherchait sa volonté,
Mon corps savait la sienne, et suivait la beauté;
Et, quand je m'éveillai de cette rêverie,

Il ne m'en restait plus que l'image chérie:
"Sous votre aimable tête, un cou blanc, délicat.
Se plie, et de la neige effacerait l'éclat. »

Le même poëte :

Oui, femmes, quoi qu'on puisse dire,
Vous avez le fatal pouvoir

De nous jeter par un sourire

Dans l'ivresse ou le désespoir.

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Oui, deux mots, le silence même,
Un regard distrait ou moqueur,
Peuvent donner à qui vous aime
Un coup de poignard dans le cœur.

Oui, votre orgueil doit être immense,
Car, grâce à notre lâcheté,

Rien n'égale votre puissance,
Sinon votre fragilité.

Si charmantes d'ailleurs, aimant en enragées
Les moustaches, les chiens, la valse et les dragées.

Auguste Vacquerie :

O femmes reines par la grâce,
De quel acier et par quel art
Nous ferons-nous une cuirasse
Que vous ne perciez d'un regard?

L'épée affreuse et triomphale
A beau faire ses embarras,
Hercule file aux pieds d'Omphale,
Les yeux sont plus forts que les bras.

XVIII

Les femmes espagnoles, entre toutes, et particulièrement les Andalouses, ont obtenu des louanges infinies, non-seulement de la part de leurs compatriotes, mais de celle des hommes de tous les pays.

Byron, avec son ironie:

« A Cadix, il y a des filles si douces, je veux dire des dames si gracieuses, que leur démarche seule ferait palpiter le cœur. Je ne puis décrire cela, quelque impression qu'elles aient pu faire sur moi. A quoi les comparer? Je n'ai rien vu de pareil! Un cheval arabe, un cerf agile, un cheval barbe nouvellement dressé, un caméléopard, une gazelle... Non, ce n'est pas encore cela... Et leur costume! leur voile... leur robe... hélas ! il me faudrait consacrer tout un chant à vous en faire la peinture. Et leurs pieds! et leurs chevilles! Mas foi! remerciez le ciel de ce que je n'ai point ici des métaphores toutes

prètes. (Allons, ma sage muse, allons, marchons d'un pas ferme. Chaste muse', allons, s'il le faut, il le faut!) Que de charme dans ce geste élégant d'une main qni écarte un moment le voile, tandis qu'un coup d'œil irrésistible vous fait pålir et pénètre jusqu'au fond de votre eœur! O pays cher au soleil, pays d'amour! si je vous oublie jamais, puissé-je oublier... de dire mes prières ! »

Une autre beauté espagnole est celle dont parle don César de Bazan, lorsqu'il dit au laquais :

En haut, loge une belle

Facile à reconnaître: un bonnet de six sous

Avec de gros cheveux ébouriffés dessous;

Un

peu courte, un peu rousse... - une femme charmante Soit très respectueux, mon cher: c'est mon amante!

Lucinda, qui jadis, blonde à l'o'l indigo,
Chez le pape, le soir, dansait le fandango.
Compte-lui cent ducats en mon nom...

XIX

On pourrait faire, à juste titre, des femmes espagnoles le mème éloge que fait la comtesse Merlin des femmes créoles. Une simplicité parfaite à laisser voir leurs désirs, nulle coquetterie. Si on leur plaît, leurs yeux vous disent à l'instant « Tu me plais. >>

La comtesse Merlin s'exprime ainsi :

« L'absence de manége des femmes créoles donne à leur commerce un attrait indicible : tout est naturel en elles, et on les voit vieillir sans s'en apercevoir et sans que la perte de leurs charmes les affecte; il ne leur vient jamais à l'idée de cacher un de leurs cheveux blancs, de voiler une ride cette probité de l'âme, cette abnégation volontaire, en les rendant plus aimables, prolonge leur jeunesse, et les fait aimer au delà de tous les écueils du temps. >>

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