Avec notre finesse et notre esprit moqueur, Ferait croire, après tout, que nous manquons de cœur ; Que c'était une triste et bonteuse misère Que cette solitude à l'entour de Molière ! Ainsi je caressais une folle chimère. Devant moi cependant, à côté de sa mère, Se leva. Le beau cou, l'épaule à demi nue, Se voilèrent; la main glissa dans le manchon : Hélas! mon cher ami, c'est là toute ma vie. Il ne m'en restait plus que l'image chérie: Le même poëte : Oui, femmes, quoi qu'on puisse dire, De nous jeter par un sourire Dans l'ivresse ou le désespoir. Oui, deux mots, le silence même, Oui, votre orgueil doit être immense, Rien n'égale votre puissance, Si charmantes d'ailleurs, aimant en enragées Auguste Vacquerie : O femmes reines par la grâce, L'épée affreuse et triomphale XVIII Les femmes espagnoles, entre toutes, et particulièrement les Andalouses, ont obtenu des louanges infinies, non-seulement de la part de leurs compatriotes, mais de celle des hommes de tous les pays. Byron, avec son ironie: « A Cadix, il y a des filles si douces, je veux dire des dames si gracieuses, que leur démarche seule ferait palpiter le cœur. Je ne puis décrire cela, quelque impression qu'elles aient pu faire sur moi. A quoi les comparer? Je n'ai rien vu de pareil! Un cheval arabe, un cerf agile, un cheval barbe nouvellement dressé, un caméléopard, une gazelle... Non, ce n'est pas encore cela... Et leur costume! leur voile... leur robe... hélas ! il me faudrait consacrer tout un chant à vous en faire la peinture. Et leurs pieds! et leurs chevilles! Mas foi! remerciez le ciel de ce que je n'ai point ici des métaphores toutes prètes. (Allons, ma sage muse, allons, marchons d'un pas ferme. Chaste muse', allons, s'il le faut, il le faut!) Que de charme dans ce geste élégant d'une main qni écarte un moment le voile, tandis qu'un coup d'œil irrésistible vous fait pålir et pénètre jusqu'au fond de votre eœur! O pays cher au soleil, pays d'amour! si je vous oublie jamais, puissé-je oublier... de dire mes prières ! » Une autre beauté espagnole est celle dont parle don César de Bazan, lorsqu'il dit au laquais : En haut, loge une belle Facile à reconnaître: un bonnet de six sous Avec de gros cheveux ébouriffés dessous; Un peu courte, un peu rousse... - une femme charmante Soit très respectueux, mon cher: c'est mon amante! Lucinda, qui jadis, blonde à l'o'l indigo, XIX On pourrait faire, à juste titre, des femmes espagnoles le mème éloge que fait la comtesse Merlin des femmes créoles. Une simplicité parfaite à laisser voir leurs désirs, nulle coquetterie. Si on leur plaît, leurs yeux vous disent à l'instant « Tu me plais. >> La comtesse Merlin s'exprime ainsi : « L'absence de manége des femmes créoles donne à leur commerce un attrait indicible : tout est naturel en elles, et on les voit vieillir sans s'en apercevoir et sans que la perte de leurs charmes les affecte; il ne leur vient jamais à l'idée de cacher un de leurs cheveux blancs, de voiler une ride cette probité de l'âme, cette abnégation volontaire, en les rendant plus aimables, prolonge leur jeunesse, et les fait aimer au delà de tous les écueils du temps. >> |