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Qui ne sent point l'effet de tes soins généreux ?
L'univers sous ton règne a-t-il des malheureux?
Est-il quelque vertu, dans les glaces de l'Ourse,
Ni dans ces lieux brûlés où le jour prend sa source,
455 Dont la triste indigence ose encore approcher,

Et qu'en foule tes dons d'abord n'aillent chercher? 1
C'est par toi qu'on va voir les muses enrichies
De leur longue disette à jamais affranchies. 2
Grand roi, poursuis toujours, assure leur repos.
1 Sans elles un héros n'est pas longtemps héros :

Bientôt, quoi qu'il ait fait, la mort, d'une ombre noire,
Enveloppe avec lui son nom et son histoire. "
En vain, pour s'exempter de l'oubli du cercueil,

Et souvent, pour raison, oppose à la science
L'invincible dégoût d'une injuste ignorance :
Prête à juger de tout comme un jeune marquis,
Qui, plein d'un grand savoir chez les dames acquis,
Dédaignant le public que lui seul il attaque,
Va pleurer au Tartuffe et rire à l'Andromaque.

1. «Nommez-moi donc, milord, un souverain qui ait attiré chez lui plus d'étrangers habiles, et qui ait plus encouragé le mérite dans ses sujets. Soixante savants de l'Europe reçurent à la fois des récompenses de lui, étonnés d'en être connus. « Quoiqu'il ne soit pas votre souverain, leur écri«vait M. Colbert, il veut être votre bienfaiteur; il m'a commandé de vous « envoyer cette lettre de change ci-jointe, comme un gage de son estime. » Un Bohémien, un Danois, recevaient de ces lettres datées de Versailles. Guillemini bâtit une maison à Florence des bienfaits de Louis XIV, il mit le nom de ce roi sur le frontispice... » (VOLTAIRE, Lettre à milord Harvey.)

2. Le roi, en 1663, donna des pensions à beaucoup de gens de lettres de toute l'Europe. (BOILEAU, 1713.) Dans cette liste on lit les noms d'Allaci, bibliothécaire du Vatican, du mathématicien Viviani, de Vossius, d'Huyghens, de Nicolas Heinsius, etc.; parmi les Français: Corneille, Fléchier, Racine, Chapelain, Cotin, Boyer. On n'y trouve ni La Fontaine ni Boileau.

3.

Vixere fortes ante Agamemnona
Multi, sed omnes illacrymabiles
Urgentur ignotique longa
Nocte, carent quia vate sacro.

(HORACE, 1. IV, ode IX.)

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