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86. Puissance et attributs du roi.

87. Autorité des prêtres.

88. Les prophètes.

89. Elément aristocratique.-Les princes et les anciens.

90. Intervention du peuple.

91. Etablissement des villes.-Leur gouvernement.

92. Vicissitudes de la législation de Moïse.

93. Application des lois providentielles à l'histoire des Hébreux. 65. Sources pour l'histoire des institutions hébraïques. A côté de la théocratie égyptienne,jadis fondée sur les bords du Nil par des prêtres éthiopiens de la race noire de Cham, vient se placer la théocratie des Hébreux, issus de la famille basanée de Sem, par Arphaxad, Héber et Phaleg. Double émanation de la sagesse chaldéenne et égyptienne, perfectionnée par Dieu même qui en inspire les législateurs, la théocratie juive est aussi supérieure aux autres théocraties que la religion chrétienne est au-dessus de toutes les religions. Tandis que l'Inde s'égare dans des superstitions puériles et que les prêtres égyptiens, dans leur égoïsme orgueilleux, cachent leurs enseignements sous des symboles énigmatiques et des hiéroglyphes que nul ne peut plus lire, il est curieux d'étudier à son tour le peuple d'Abraham et de Moïse, race étonnante, souvent abattue, jamais détruite, dont la destinée fat marquée par tant d'étranges vicissitudes, et qui, au milieu du débordement de l'idolâtrie, eut la gloire de proclamer sans cesse la sublime théorie de l'unité de

Dieu.

C'est dans les livres saints, majestueux comme son histoire, que se révèle le génie de ce peuple dont le culte est encore debout après tant de siècles.

Les livres de Moïse, son législateur inspiré, sont surtout remarquables: ils sont au nombre de cinq.

C'est d'abord la Genèse, admirable épopée dans laquelle l'historien

sacré chante les merveilles de la création, retrace les destinées des premiers hommes, la vie et le gouvernement des patriarches.

Puis vient l'Exode, c'est-à-dire la miraculeuse sortie d'Egypte. On y voit la triste condition des Juifs sous les Pharaons, la naissance et l'éducation de Moïse, sa fuite et son retour, les persécutions qui affligent les Hébreux, les plaies dont l'Egypte est frappée, le passage de la Mer Rouge, la publication solennelle de la loi et l'érection du Tabernacle. Les chapitres 20, 21, 22 et 23 renferment plus spécialement la législation.

A l'Exode succède le Levitique, ainsi nommé parce qu'il expose principalement les lois et les règlements qui concernent les prêtres et les Levites. De ses vingt-sept chapitres, plusieurs traitent aussi des sacrifices, des cérémonies du culte, des fêtes, des voeux, des décimes, du jubilé....

Le quatrième livre de Moïse est celui des Nombres, dont les trois premiers chapitres sont consacrés au dénombrement des Hébreux et des Lévites. Les trente-trois autres chapitres contiennent les événements du passage des Israélites dans le désert, leurs guerres contre divers peuples, leur ingratitude envers Dieu, les châtiments terribles qui en sont la suite. On lit également dans les Nombres plusieurs lois que donna Moïse pendant les trente-neuf ans employés à ce voyage.

Le Deuteronome, ou la seconde loi, est le Ve des livres sacrés de Moïse. On lui a donné ce nom parce que les lois comprises dans les livres précédents sont ici reproduites et itérativement publiées pour les générations nées ou grandies dans le désert. Le dernier chapitre du Deuteronome est d'un autre écrivain que Moïse, puisque sa mort y est racontée.

La réunion de ces cinq livres est désignée par le nom collectif de Pentateuque (de PENTE, cinq, et TEUCOS, livre).

Après le Pentateuque vient, dans la Bible, le livre de Josué, consacré

à l'histoire de cet illustre successeur de Moïse. Les vingt-quatre chapitres de ce livre comprennent les dix-sept ans pendant lesquels Josué a gouverné le peuple de Dieu.

Puis se présentent successivement:

Le livre des Juges, qui renferme l'histoire des Israélites sous le gouvernement aristocratique des Anciens d'abord, et ensuite des Juges, jusqu'à la mort de Samson;

Le livre de Ruth, biographie pastorale, pleine d'intérêt,qui se place entre le livre des Juges dont elle est le complément, et le premier livre des Rois, auquel elle sert d'introduction;

Les quatre livres des Rois, et les paralipomènes qui les complètent, sorte de chronique sacrée rédigée probablement par les prêtres, où se trouvent racontés en détail les grands règnes de David et de Salomon et d'une manière plus concise les gestes des rois de Juda et d'Israël.

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Les autres ouvrages canoniques qui offrent des sources plus ou moins abondantes pour l'histoire des institutions et des lois hébraïques jusqu'à Cyrus, sont les livres de Tobie, Judith, Esther, Job; les Psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste, le cantique de Salomon, le livre de la Sagesse, l'Ecclésiastique, les quatre grands Prophètes, Isaïe, Jérémie, Barruch, Ezechiel, le livre de Daniel, les petits Prophètes. Dans les Proverbes, l'Ecclésiaste et le livre de la Sagesse, émanés du roi Salomon, se trouvent disséminées les plus anciennes maximes politiques auxquelles un roi doive conformer sa conduite (1).

64. I. Lois et coutumes depuis les premiers temps jusqu'à Moïse. Durant cette première période, antérieure à Cyrus, les institutions et les lois des Hébreux peuvent être étudiées à trois grandes époques :

1° Sous les patriarches jusqu'à Moïse ;

2o Depuis Moïse jusqu'à l'établissement de la royauté, sous Saül ;

(1) V. au surplus les Notes bibliographiques à la fin de cet Essai.

5o Depuis Saül, premier roi, jusqu'à Cyrus.

A son tour, la première époque (celle des patriarches jusqu'à Moïse); comprend, d'une part, les temps primitifs jusqu'à Abraham ; et ensuite les institutions et coutumes sous les patriarches descendus d'Abraham.

65. Temps primitifs jusqu'à Abraham. Dans les premiers temps qui suivent la dispersion des races sur divers points de la terre, les hommes, en core dépourvus d'institutions et de lois, se gouvernent soit par des traditions anté-diluviennes, soit par ces maximes de droit naturel gravées par Dieu dans la conscience de chacun.

Les préceptes, en quelque sorte fondamentaux, qui régissent primitivement le genre humain, sont les suivants :

1. Adore Jehovah, sois fidèle à son culte, évite l'idolâtrie; (V: Genèse, ch. IV, vers. 3-4; VIII, 20; XII,7; XIII, 4; XIV, 18-20.)

2. Ne blasphème pas le nom de Dieu, ne l'invoque pas en vain ; (Gen. XIV, 22; XXI, 22-25; XXIV, 2-9.)

3. Honore ton père; celui qui maltraitera son père sera maudit; (Gen. IX, 22-25.)

4. Ne verse pas le sang des hommes. Quiconque répandra le sang humain, son sang sera répandu; car l'homme a été créé à l'image dé Dieu; (Gen. IV, 8-11; IX, 6.)

5. L'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme ; et ils seront deux dans une seule chair. La femme sera sous la puissance de son mari, et celui-ci la dominera; (Gen. II, 24; III,

16.) (1)

(1) On peut, dit Saint Jérôme, tirer de la création du premier homme une preuve contre la polygamie; car Dieu ne créa d'abord qu'un homme et une femme, ou plutôt il tira une des côtes de l'homme pour en former une femme, et réunir ensuite par les liens du mariage ce qu'il avait séparé, selon ce que dit l'Ecriture: ils seront deux, non pas en deux, ni en trois, mais en une seule chair. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera non pas à ses femmes, mais à sa ferme. (Sur la viduité, 5¢ partie à Ageruchia, p. 546.)

6. Ne te souille point par une concupiscence impure et par des amours criminels; (Gen. XIX, 4-11.)

7. Respecte ce qui est à autrui ; ne commets ni rapiné, ni darcin. (Gen. XIV, 22-23.)

Dans ces premiers temps le père de famille est à la fois chef, sacrificateur et juge.

66. Epoque des patriarches. Depuis Tharé, père d'Abraham, jusqu'à Jacob, les Hébreux mènent une vie pastorale et nomade, bien qu'ils soient aussi chasseurs et agriculteurs.

-Thare ayant conçu de l'aversion pour le pays d'Uhr, en Chaldée, où il demeurait, se met en marche suivi des siens. Il vient à Harran (Carra), en Mésopotamie, et y meurt.

Après lui son fils Abraham, le père et le chef des générations, reprend avec sa famille, ses nombreux serviteurs et ses riches troupeaux, le cours des voyages commencés. Par l'inspiration de Dieu, il passe dans la Palestine, occupée par les Chananéens, de là se retire en Egypte à cause de la famine, puis revient dans la terre de Chanaan, où il déploie ses tentes. Après une victoire que lui et ses gens remportent sur les cinq rois de la Pentapole d'Asie, Melchisedech, roi de Salem, offrant le pain et le vin parce qu'il était prêtre du Très-Haut, bénit Abraham au nom du Dieu tout-puissant qui a créé le ciel et la terre. Bientôt le Seigneur parle à Abraham dans une vision, et conclut ensuite avec lui une alliance, en disant : « Je donnerai ce pays à vos descendants, depuis le Nil jusqu'à l'Euphrate. Dès-lors, l'esprit de Dieu ne quitte plus le sage Abraham. Nul autre ne l'égalait en lumières et en prudence, en capacité et en vertu. Doué d'une éloquence et d'une pénétration merveilleuses, il proclamait la toute-puissance et l'unité du Très-Haut, dont la terre et les cieux annoncent la grandeur. (Genèse, chap. XII-XXV; Flavius-Joseph, Antiq. juives, liv. I, chap. 6 et s.)

Isaac, Jacob, Esau et les autres patriarches, vivant tous sous des

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