Politique d'Aristote, Band 1

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Imprimerie royale, 1837 - 559 Seiten
 

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Seite 51 - On convint de donner et de recevoir dans les échanges une matière qui, utile par elle-même, fût aisément maniable dans les usages habituels de la vie; ce fut du fer, par exemple, de l'argent, ou telle autre substance analogue, dont on détermina d'abord la dimension et le poids, et qu'enfin, pour se délivrer des embarras de continuels mesurages, on marqua d'une empreinte particulière, signe de sa valeur.
Seite 13 - Ce qui prouve bien la nécessité naturelle de l'État et sa supériorité sur l'individu, c'est que, si on ne l'admet pas, l'individu peut alors se suffire à lui-même dans l'isolement du tout, ainsi que du reste des parties; or, celui qui ne peut vivre en société, et dont l'indépendance n'a pas de besoins, celui-là ne saurait jamais être membre de l'État. C'est une brute ou un dieu.
Seite 33 - Il en est de même pour la noblesse : les gens dont nous venons de parler se croient nobles, non-seulement dans leur patrie, mais en tous lieux; à leur sens, les barbares, au contraire, ne peuvent être nobles que chez eux ; ils supposent donc que telle race est nécessairement libre et noble , et que telle autre l'est conditionnellement.
Seite 25 - ... le mieux est de se soumettre à l'autorité d'un maître: car il est esclave par nature, celui qui peut se donner à un autre, et ce qui précisément le donne à un autre , c'est de ne pouvoir aller qu'à ce point de comprendre la raison quand un autre la lui montre ; mais de ne la posséder pas en lui-même.
Seite 135 - ... de prétendre guérir, par ce seul remède, tous les maux des sociétés. Ces maux naissent plutôt de l'inégalité des honneurs que de celle des fortunes, et des passions désordonnées que du besoin. C'est le superflu et non le besoin qui fait commettre les grands crimes. On n'usurpe pas la tyrannie pour se garantir des intempéries de l'air.
Seite 11 - Si l'homme est infiniment plus sociable que les abeilles et tous les autres animaux qui vivent en troupe, c'est évidemment, comme je l'ai dit souvent, que la nature ne fait rien en vain. Or, elle accorde la parole à l'homme exclusivement. La voix peut bien exprimer la joie et la douleur ; aussi ne manque-t-elle pas aux autres animaux, parce que leur organisation va jusqu'à ressentir ces deux affections et à se les commumquer.
Seite 27 - le veut , puisqu'elle fait les corps des hommes libres « différents de ceux des esclaves, donnant à ceux-ci « la vigueur nécessaire dans les gros ouvrages de la « société, rendant au contraire ceux-là incapables de « courber leur droite stature à ces rudes labeurs , et « les destinant seulement aux fonctions de la vie civile, « qui se partage pour eux entre les occupations de « la guerre et celles de la paix...
Seite 153 - L'humanité doit en général chercher non ce qui est antique , mais ce qui est bon. Nos premiers pères, qu'ils soient) sortis du sein de la terre, ou qu'ils aient survécu à quelque catastrophe, ressemblaient probablement au vulgaire et aux ignorants de nos jours...
Seite 241 - Donc , évidemment toutes les constitutions qui ont en vue l'intérêt général sont pures et essentiellement justes ; toutes celles qui n'ont en vue que l'intérêt personnel des gouvernants , viciées dans leurs bases , ne sont que la corruption des bonnes constitutions : elles tiennent de fort près au pouvoir du maître sur l'esclave , tandis que , au contraire , la cité n'est qu'une association d'hommes libres.
Seite 261 - On peut admettre en effet que la majorite , dont chaque membre pris à part n'est pas un homme remarquable, est cependant au-dessus des hommes supérieurs , sinon individuellement , du moins en masse , comme un repas à frais communs est plus splendide que le repas dont un seul fait la dépense.

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