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sions syriaque et arabe de l'Ancien Testament y sont avec des interprétations latines. Elle contient de plus, sur le Pentateuque, le texte hébreu-samaritain, et la version samaritaine en caractères samaritains. Le Nouveau Testament y est conforme à celui de la Polyglotte d'Anvers ; mais on y a joint une traduction arabe avec une traduction latine. Les auteurs qui ont travaillé à ce grand ouvrage sont: Philippe d'Aquino, le père Morin, Gabriel Sionite, Abraham Echellensis et Jérôme Parent. Cette Bible est en dix voJumes in-folio.

276. La sixième Polyglotte est celle d'Angleterre, imprimée à Londres en 1657. On la nomme indifféremment Polyglotte d'Angleterre, de Londres, de Walton; cette dernière dénomination lui vient de ce que Byran Walton, depuis évêque de Vinchester, prit soin de la faire imprimer. C'est de toutes les Polyglottes la plus complète et la plus utile. On y trouve la Vulgate selon l'édition revue et corrigée par Clément VIII; au lieu que dans celle de Paris la Vulgate est telle qu'elle était dans la Bible d'Anvers avant la correction. Il y a, de plus, une version latine interlinéaire du texte hébreu; au lieu que dans l'édition de Paris il n'y a pas d'autre version latine sur l'hébreu que notre Vulgate. Dans la Polyglotte de Londres, le grec des Septante n'est pas celui de la Polyglotte d'Alcala, qu'on a gardé dans celle d'Anvers et de Paris, mais le texte grec de l'édition de Rome, auquel on a joint les diverses leçons d'un autre exemplaire grec fort ancien, appelé Alexandrin, parce qu'il est venu d'Alexandrie. La version latine du grec des Septante est celle que Flaminius Nobilius fit imprimer à Rome par l'autorité du pape Sixte V. Il y a de plus, dans la Polyglotte de Walton, quelques parties de la Bible en éthiopien et en persan, qui ne se trouvent point dans celle de le Jay, des discours préliminaires ou prolégomènes sur le texte original, les versions, la chronologie et autres articles, avec un volume de variantes de ces différentes éditions. Enfin, on y a joint un dictionnaire en sept langues, composé par Edmond Castel, en deux volumes, ce qui fait en tout huit volumes in-folio. Outre Walton et Castel, on cite encore, comme ayant travaillé à cet ouvrage, Alexandre Huisse, Samuel Leclerc, Thomas Hyde et Laftensius.

277. Il existe encore quelques Polyglottes qui ne comprennent qu'une partie des livres saints. En 1516, Augustin Justiniani, religieux dominicain, fit imprimer à Genève le Psautier en quatre langues, savoir: en hébreu, en grec, en arabe et en chaldéen, avec les traductions latines et les gloses.

278. En 1546, on vit paraître deux Pentateuques que les Juifs de Constantinople firent imprimer en quatre langues, mais en caractères hébreux. L'un contient en gros caractères le texte hébreu, qui a d'un côté la paraphrase chaldaïque d'Onkélos en caractères médiocres; de l'autre, une paraphrase en persan composée par un juif nommé Jacob, avec le surnom de sa ville. Outre ces trois colonnes, la version arabe de Saadias est imprimée au haut des pages en petits caractères, et au bas est placé le commentaire de Raschi. L'autre Pentateuque, imprimé en 1547, a trois colonnes comme le premier: le texte hébreu est au milieu; à l'un des côtés se trouve une traduction en grec vulgaire ; à l'autre, une version en langue espagnole. Ces deux versions sont en caractères hébreux, avec les points-voyelles qui fixent la prononciation. Au haut des pages est la paraphrase chaldaïque d'Onkélos, et au bas le commentaire de Raschi.

279. En 1566, Jean Dracontès de Carlostad donna à Wittemberg les Psaumes, les Proverbes, Michée et Joël, en hébreu, en chaldéen, en grec, en latin et en allemand (1). Il est encore d'autres Polyglottes dont il est fait mention dans la Bibliothèque sacrée du père Lelong.

CHAPITRE VIII.

De l'interprétation des livres saints.

280. Interpréter l'Écriture sainte, c'est en faire connaître le vrai sens. Forcés de nous restreindre, nous nous contenterons, 1o de rapporter les règles générales nécessaires pour l'interprétation des livres saints; 2° d'indiquer les différents sens du texte sacré ; 3° d'expliquer quelques hébraïsmes qui sont passés du texte primitif dans la Vulgate.

ARTICLE I.

Des règles à suivre pour l'interprétation de l'Ecriture sainte.

281. IT RÈGLE. L'Écriture doit être interprétée, non par la rai

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(1) Bergier, Dict. de Théologie, au mot Polyglotte. Voyez le Discours historique du P. Lelong sur les Bibles polyglottes, un vol. in-12; l'abbé Glaire, etc.

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son seule, comme le prétendent les sociniens et les rationalistes modernes; ni par des révélations immédiates, comme l'ont rêvé quelques sectaires enthousiastes; ni par un secours spécial et individuel du Saint-Esprit, donné à chaque particulier, comme le veulent les luthériens et les calvinistes, mais suivant l'enseignement de l'Église catholique. « Pour arrêter et contenir les esprits inquiets * et entreprenants, le concile de Trente ordonne que, dans les cho«ses de la foi et des mœurs, en ce qui appartient à l'édification de la doctrine chrétienne, personne, se confiant en son propre jugement, n'ait la témérité de tirer la sainte Écriture à son sens particulier, ni de s'écarter, dans son interprétation, du sens « que lui a donné et que lui donne notre Mère la sainte Église, à " qui il appartient de juger du vrai sens et de la véritable interpré«tation des saintes Écritures (1). » C'est ainsi qu'on l'a toujours cru dans l'Église de Jésus-Christ, comme nous le montrerons en parlant de la Tradition et de l'autorité de l'Église.

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282. II RÈGLE. Dans les choses qui tiennent à la foi et à la morale, on doit s'attacher à l'accord unanime des Pères, dont il n'est pas permis de s'écarter pour suivre son propre jugement (2). En effet, lorsque les Pères sont unanimes à nous donner la même interprétation sur un point dogmatique ou moral, cette unanimité est une preuve irrécusable de la foi de l'Église catholique, qui ne peut enseigner ni pratiquer l'erreur. Mais il faut bien remarquer que cette règle n'a lieu, ou que l'argument tiré de l'enseignement des anciens docteurs ne conserve toute sa force, que lorsque cet enseignement est moralement unanime, et qu'il s'agit de la foi et des mœurs : In rebus fidei et morum ad ædificationem doctrinæ christianæ pertinentium, comme le dit le concile de Trente (3). Ainsi, pour ce qui regarde l'astronomie et la géologie, quelque sentiment qu'on embrasse sur le mouvement du soleil, sur la création plus ou moins ancienne des éléments primitifs du monde, ou autres questions de ce genre, on ne peut se prévaloir, ni pour ni contre, du silence ou de l'opinion des Pères de l'Église ; soit parce

(1) Ad coercenda petulantia ingenia, (sancta synodus) decernit ut nemo, suæ prudentiæ innixus, in rebus fidei et morum ad ædificationem doctrinæ christianæ pertinentium, sacram Scripturam ad suos sensus contorquens, contra eum sensum quem tenuit et tenet sancta mater Ecclesia, cujus est judicare de vero sensu et interpretatione Scripturarum sanctarum, aut etiam contra unanimem consensum Patrum, ipsam Scripturam sacram interpretari audeat. Sess. iv, Decret. de editione et usu sacrorum librorum. (2) Concile de Trente, ibidem (3) Ibidem.

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qu'ils ne se sont point occupés de ces choses, dont ils n'ont parlé qu'en passant et d'après les préjugés de leur temps; soit parce qu'ils n'avaient pas d'autre mission, comme écrivains ecclésiastiques, que de nous transmettre les traditions apostoliques sur les vérités et les maximes de la religion.

283. III RÈGLE. Les paroles de l'Écriture doivent se prendre dans leur sens littéral et naturel, à moins que la lettre ne nous offre un sens évidemment faux, et contraire soit à quelques autres passages de l'Écriture dont le sens ne puisse être contesté, soit à l'enseignement de la tradition, soit aux décisions de l'Église. Mais il faut observer que le sens littéral ne doit point être rejeté comme contraire à la raison par cela même qu'il renferme un mystère, un dogme incompréhensible; car, ainsi que nous le verrons plus bas (1), Dieu a pu nous révéler et nous a réellement révélé des choses que l'homme ne peut comprendre.

284. IV RÈGLE. Suivant cette règle, qui n'est que le développement de la règle précédente, on ne doit s'écarter du sens littéral que lorsque les lois du discours, ou la nature des choses, ou l'usage reçu chez les Juifs, exige qu'on prenne les paroles sacrées dans un sens figuré. Il n'est aucune figure, dans les livres saints, dont l'emploi ne puisse être justifié, ou par l'usage des Hébreux, ou par la nature des choses, ou par les lois du discours; les auteurs sacrés n'ont écrit que pour être entendus; on ne peut violer cette règle sans tomber dans l'arbitraire, et réduire au néant l'autorité des Écritures.

285. Ve RÈGLE. Pour saisir le sens d'un passage quelconque, on doit examiner avec soin le texte sacré et son contexte, c'est-à-dire, faire attention, non-seulement aux paroles du texte qu'on veut expliquer, mais encore à ce qui suit et à ce qui précède ce texte, recourant, au besoin, tant au chapitre précédent qu'au chapitre suivant. Cette règle est fondée sur les lois du langage, sur le sens

commun.

286. VI RÈGLE. Pour déterminer en quel sens on doit prendre tel ou tel passage, il faut connaître : 1° les idiotismes qu'on remarque dans les livres saints, c'est-à-dire, les hébraïsmes qui sont passés du texte primitif dans les traductions, et particulièrement dans la Vulgate; 2o le but d'un livre et ses différentes parties: ainsi, par exemple, on n'a pas de peine à saisir le sens des allégories et des

(1) Voyez plus bas le Traité de la Religion, part. 1o, etc.

paraboles quand une fois on en connait la fin, comme dans le passage de saint Matthieu, où Jésus-Christ, par la parabole de la semence, nous fait connaître les effets et les résultats de la parole divine, suivant la diversité des dispositions de ceux qui l'entendent; 3° les circonstances particulières à l'auteur, le temps et le lieu où il a vécu, le temps et le lieu où se sont passés les événements dont il parle, et les raisons qui l'ont engagé à écrire : ainsi la plupart des psaumes deviennent plus faciles à entendre, si on se reporte au lieu et à l'époque où ils ont été composés, et aux faits qui en ont été l'occasion; 4° les passages parallèles où la même chose est rapportée; souvent un texte, un endroit obscur s'explique assez facilement par d'autres textes, d'autres endroits où les mêmes choses, les mêmes faits sont expliqués plus clairement. Tous ces moyens, il est vrai, ne sont pas toujours nécessaires pour fixer le sens d'un passage de l'Écriture; mais quand on rencontre des difficultés, ce qui arrive très-souvent à raison de la grande antiquité des livres saints, on est obligé d'y recourir. Et si on veut éclaircir, autant que possible, tous les doutes qui se présentent au lecteur, il faut encore connaitre exactement l'histoire du peuple juif, celle des nations voisines dont parlent les auteurs sacrés, la chronologie des temps anciens, la géographie des lieux nommés dans l'Écriture, l'histoire naturelle de la Palestine, et l'archéologie des Hébreux. Mais ces connaissances sont réservées aux savants qui consacrent leur vie entière à l'étude des livres saints.

287. VII RÈGLE. Pour bien interpréter l'Écriture, il faut savoir distinguer le sens littéral, le sens spirituel ou mystique, et le sens accommodatice, évitant avec soin de confondre l'un avec l'autre.

ARTICLE II.

Du sens des Écritures.

288. Le sens des Écritures est la pensée des auteurs sacrés, le sens même que l'Esprit-Saint a eu en vue. Comme dans les livres saints les mots et les objets exprimés par les mots signifient également quelque chose, on distingue le sens littéral, le sens spirituel ou mystique, et le sens accommodatice. Le sens littéral est celui que nous offrent les paroles sacrées prises dans leur signification propre ou métaphorique. On entend par signification propre celle qui conserve aux expressions leur force naturelle et leur valeur grammaticale. Ainsi, quand l'Évangile dit que Jésus-Christ a été

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