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rien n'est distingué, rien n'est excepté. Et les autres disciples étaient présents, lorsque, confiant l'unité à un seul, il formait de « tous un seul troupeau sous un seul pasteur... Où est l'unité, là ^ est la perfection. Les autres donc ont été admis, selon les règles établies par vos décrets, à une partie de la sollicitude, tandis que « vous avez été appelé à la plénitude de la puissance. La puissance « des autres pasteurs est restreinte dans de certaines limites; la « vôtre s'étend à ceux mêmes qui ont reçu l'autorité sur les fidèles. « Ne pouvez-vous pas, si vous en avez une juste cause, fermer le « ciel à un évêque, le déposer de l'épiscopat, et même le livrer à « Satan? Votre privilége demeure donc inébranlable, parce qu'il « repose sur le don des clefs, et sur le soin des brebis qui vous ont été confiées (1). »

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1144. Le saint docteur écrivait dans le même sens aux Milanais : « La plénitude de puissance sur toutes les Églises du monde « a été donnée au siége apostolique par une prérogative singulière. • Celui donc qui résiste a cette puissance, résiste à l'ordre de « Dieu. Elle peut, si elle le juge utile, établir de nouveaux évèchés « où il n'en existe pas encore. Parmi ceux qui existent, elle peut « élever les uns et abaisser les autres, selon qu'il lui paraît convenable; en sorte qu'il dépend d'elle de mettre les évêques au rang « des archevêques, et, réciproquement, selon qu'il lui semble né« cessaire. Elle peut, des extrémités de la terre, citer en sa présence a les personnes pourvues des plus hautes dignités ecclésiastiques, aussi souvent qu'elle le juge a propos. S'il arrivait que quelqu'un tentat de lui résister, elle peut punir à l'instant sa désobéissance (2). »

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ARTICLE III.

Preuve de la primauté de saint Pierre et de ses successeurs, par l'enseignement des papes et des conciles

1145. On nous demandera peut-être comment nous osons prouver la primauté de saint Pierre et des papes ses successeurs, par l'enseignement même des papes. Mais un pape a-t-il cessé de pouvoir être témoin de la croyance de son temps, touchant la primauté de Pierre, par cela même qu'il est plus à portée de connaître

- (2) Voyez,

(1) Voyez Opera S. Bernardi, de la Considération, liv. n, c. vn. — ibidem, la lettre cxxxi de saint Bernard

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la croyance de l'Église universelle? Les souverains pontifes auraient-ils perdu le droit d'invoquer la suprématie de Pierre, parce qu'ils en ont toujours eu la possession? D'ailleurs, comme le dit Bossuet, «< s'il ne faut point s'en rapporter à ce que disent les papes en faveur des prérogatives de leur siége parce qu'ils sont par« tie intéressée, on ne devrait pas non plus, par la même raison, « s'en rapporter aux évêques et aux prêtres, quand ils parlent de « leur dignité. Nous devons dire tout le contraire; car Dieu inspire « à ceux qu'il place dans les rangs les plus sublimes de son Église, « des sentiments de leur puissance conformes à la vérité; afin que, s'en servant dans le Seigneur avec une sainte liberté et « une pleine confiance, quand l'occasion le demande, ils vérifient « cette parole de l'apôtre : Nous avons reçu l'esprit de Dieu, par lequel nous connaissons les dons qu'il nous a accordés (I. ■ Cor., II, 12). J'ai cru devoir faire cette observation pour confondre la réponse téméraire et détestable qu'on nous oppose; et je déclare que, sur ce qui concerne la dignité du saint-siége aposa tolique, je m'en tiens à la tradition et à la doctrine des pontifes « romains (1). »

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1146. Aux décrets des papes nous ajouterons ceux des conciles, particulièrement des conciles œcuméniques. Mais il est important de faire remarquer que de tous les conciles qui sont reçus comme œcuméniques, il n'en est aucun qui n'ait été convoqué ou présidé ou confirmé par le pape, aucun par conséquent qui ne prouve ou ne suppose la suprématie du pape dans l'Église universelle.

Le premier concile de Nicée, de 325, professe la primauté de l'Église romaine, regardant cette primauté comme aussi ancienne que le christianisme Ecclesia romana semper habuit primatum (2). Remarquez que les Pères de Nicée ne prétendent pas donner à l'Église romaine une prérogative nouvelle ; ils disent simplement ce qu'elle est et ce qu'elle a toujours été, ce qu'elle a et ce qu'elle a toujours eu: L'Église romaine, disent-ils, a toujours eu la primauté; aussi, le concile de Sardique, qui est un appendice de celui de Nicée, reconnaît et sanctionne, dans l'évêque qui a éte déposé par le concile de la province, le droit d'en appeler au pape (3).

1147. Le concile œcuménique de Constantinople, de 381, tout

(1) Défense de la déclaration du clergé de France, me part., liv. X, C. VI. — (2) Labbe, Concil., tom. 1, col. 72; et tom. iv, col. 812.. (3) Labbe, tom. 11,

col. 630.

en voulant élever l'évêque de cette ville au-dessus des évêques d'Alexandrie et d'Antioche, respecte la primauté du siége apostolique, en n'accordant à l'évêque de Constantinople l'honneur de la primauté qu'après l'évêque de Rome : Constantinopolitanæ civitatis episcopum habere oportet primatus honorem post Romanum episcopum (1).

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1148. Les Pères du concile général d'Ephèse, de l'an 431, deposent Nestorius, en déclarant qu'ils y ont été forcés par les saints canons et la lettre du pape saint Célestin: Coacti per sacros canones et epistolam santissimi Patris nostri et comministri Cœlestini, romanæ Ecclesiæ episcopi (2). D'ailleurs, Philippe, un des légats du pape, proclame en plein concile, sans soulever aucune réclamation, les prérogatives du siége apostolique : « Il n'est personne, dit-il, qui ne sache ce qui a été connu de tout temps; savoir, que « le saint et bienheureux Pierre, prince et chef des apôtres, la « colonne de la foi, et le fondement de l'Église catholique, a reçu « de Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Sauveur du monde, les clefs « du royaume des cieux, avec la puissance de lier et de délier les péchés; que le méme Pierre vit encore aujourd'hui, et qu'il « vivra toujours dans ses successeurs, exerçant par eux le droit « de juger (3). »

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1149. Le quatrième concile général, qui est celui de Chalcédoine, de l'an 451, nous offre aussi dans ses actes plusieurs preuves de la suprématie du pape. Dioscore, patriarche d'Alexandrie, ne siégea point parmi les évêques de ce concile, et ce fut parce que le pape saint Léon l'avait ainsi ordonné; Théodoret, au contraire, quoique condamné par un concile, fut reçu au rang des évêques, parce que le même pape l'avait rétabli sur son siége. Les Pères de Chalcédoine entendent répéter dans le concile que l'évêque de Rome est le chef de toutes les Églises, Caput omnium Ecclesiarum (4); le successeur du bienheureux Pierre apôtre, qui est la pierre et le pivot de l'Église catholique, et le fondement de la vraie foi Petra et crepido Ecclesiæ catholicæ et rectæ fidei fundamentum (5). On reproche à Dioscore, en plein concile,

(1) Ibidem, col. 948. (2) Ibidem, tom. 1, col. 622. - (3) Nulli dubium, imo sæculis omnibus notum est, quod sanctus beatissimusque Petrus aposto. lorum princeps et caput, fideique columna, et Ecclesiæ catholicæ fundamentum, a Domino nostro Jesu Christo, salvatore humani generis ac redemptore, claves regni accepit, solvendique ac ligandi peccata potestas ipsi data est: qui ad hoc usque tempus, et semper in suis successoribus vivit, et judicium exercet. Ibidem, col. 626. — (4) Labbe, tom. iv, col. 94. — (5) Ibidem, col. 42.

d'avoir osé tenir un synode sans l'autorité du siége apostolique, en lui rappelant que cela n'a jamais été permis et n'avait jamais été fait: Synodum ausus est facere sine auctoritate sedis apostolica, quod numquam licuit, nunquam factum est (1). De plus, à la lecture de la lettre de saint Léon à Flavien, tous les Pères s'écrierent : « Voilà la foi de nos pères, la foi des apôtres. C'est ainsi que « nous croyons; c'est ainsi que croient tous les orthodoxes. Ana« thème à celui qui ne croit pas de même ! C'est Pierre qui nous « a parlé ainsi par Léon: Petrus per Leonem ita locutus est (2). » Enfin, les Pères de Chalcédoine écrivirent au pape une lettre synodale, dans laquelle ils le regardent comme établi pour tous l'interprète du bienheureux Pierre: Beati Petri omnibus constitutus interpres (3); et le prient de confirmer leur jugement par ses décrets, afin qu'il supplée par son autorité ce qu'il convient d'ajouter à celle de ses enfants: Rogamus igitur, et tuis decretis honora judicium; et sicut nos capiti in bonis adjecimus consonantiam, sic et summitas tua filiis quod decet adimpleat (4). Mais saint Léon cassa, en vertu de son autorié apostolique, le canon pa lequel le concile accordait le second rang à l'évêque de Constantinople, au préjudice des patriarches d'Alexandrie et d'Antioche (5); et ce canon resta sans effet jusqu'à ce que le saint siége l'eût approuvé, ce qui n'a eu lieu que plus tard.

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1150. Au commencement du sixième siècle, les évêques d'Orient souscrivirent le formulaire qui leur avait été envoyé par le pape Hormisdas, à l'occasion des erreurs d'Acace, partisan d'Eutyches. Or, ce formulaire est ainsi conçu : « La première chose nécessaire << au salut, c'est de garder la règle de la vraie foi, et de ne s'é«< carter en rien de la tradition des Pères. On ne peut déroger à la parole de Jésus-Christ, qui a dit: Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. La vérité de cet oracle est " prouvée par le fait même; car la religion a toujours été conservée << pure et sans tache dans le siége apostolique... C'est pourquoi, suivant en tout le siége apostolique et souscrivant à tous ses décrets, j'espère mériter toujours de demeurer dans une même «< communion avec vous, qui est celle du siége apostolique, dans lequel réside l'entière et vraie solidité de la religion chrétienne; promettant de ne point nommer dans les sacrés mysteres « ceux qui sont séparés de la communion de l'Église catholique,

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« c'est-à-dire qui n'ont pas en tout les mêmes sentiments que le siége apostolique (1). »

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1151. Le concile de Constantinople, de l'an, 680, sixième œcuménique, n'est pas moins favorable à l'autorité du souverain pontife. Après avoir exposé, dans une lettre aux empereurs, le dogme catholique sur la distinction des deux volontés en JésusChrist, le pape Agathon ajoute: « Telle est la doctrine apostolique « que votre protecteur, le bienheureux Pierre, nous a transmise, << non pour qu'elle soit renfermée sous le boisseau, mais pour qu'elle retentisse avec éclat dans tout l'univers... Ce même « Pierre a reçu du Sauveur de tous, par trois recommandations, « le soin de paître les brebis spirituelles de l'Église; et, par l'as«sistance de Pierre, cette Eglise apostolique, qui est la sienne, « ne s'est jamais détournée de la voie de la vérité, dans quelque partie d'erreur que ce soit. Aussi toute l'Église catholique et « les conciles généraux ont toujours embrassé fidèlement et suivi «< en tout l'autorité de cette Église apostolique, comme étant l'au« torité du prince des apôtres. Nous vous envoyons la règle de la « vraie foi, qui, soit dans la prospérité, soit dans l'adversité, a été «< conservée et défendue courageusement par la mère spirituelle de « votre empire, l'Église apostolique de Jésus-Christ, laquelle, par « la grace du Dieu tout-puissant, ne sera jamais convaincue de « s'être écartée du sentier de la tradition apostolique, ni d'être « tombée dans la dépravation des nouveautés hérétiques. Telle qu'elle a reçu la foi de ses fondateurs, les princes des apòtres, telle elle l'a conservée sans tache, selon la promesse que le Sauveur a faite au prince de ses apòtres dans les sacrés Evangiles: Pierre, Pierre, j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; lors donc que tu seras converti, affermis tes frères. Que votre majesté considère donc que c'est le Seigneur, dont la « foi est un don, qui a promis que la foi de Pierre ne défaillira

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(1) Prima salus est, rectæ fidei regulam custodire, et a Patrum traditione nullatenus deviare; quia non potest Domini nostri Jesu Christi prætermitti sen. tentia dicentis: Tu es Petrus, et super hanc petram ædificabo Ecclesiam meam. Hæc quæ dicta sunt, rerum probantur effectibus; quia in sede apostolica immaculata est semper servata religio. Unde sequentes in omnibus apostolicam sedem, et prædicantes ejus omnia constituta, spero ut in una communione vobiscum, quam sedes apostolica prædicat, esse merear, in qua est integra et vera christianæ religionis soliditas: promittens etiam sequestratos a communione Ecclesiæ catholicæ, id est, non in omnibus consentientes sedi apostolicæ, eorum nomina inter sacra non recitanda esse mysteria. Labbe, tom. iv col 1486, etc.

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