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dans le Seigneur, et retourne dans le sein de Dieu, d'où elle étoit sortie. O mort heureuse! O mon Dieu! que je meure de la mort des justes, et que ma fin soit semblable à la leur!

Ce sont là, sans doute, vos désirs, mes chers Frères. Eh bien ! je vous le répète, vivez donc comme les justes. Vous le pouvez; les trésors du ciel vous sont ouverts; il ne tient qu'à vous d'y puiser. Jésus-Christ vous ouvre son cœur, vous pouvez vous y réfugier; il vous offre ses mérites et son Sang, vous pouvez vous y laver de tous vos péchés, vous pouvez y trouver la force de résister aux tentations. Ah! mes Frères, différeriez-vous encore? Non, non; profitez du temps de sa miséricorde; peut-être ce temps vous sera-t-il bientôt enlevé. Rien de plus certain que la mort; mais rien de plus incertain que le moment où elle vous frappera. Préparez-vous-y donc par une bonne confession, par une sincère pénitence, par une sainte vie. Pensezy souvent, surtout lorsque vous êtes tentés. Dites-vous alors à vous-mêmes : Voudroisje, à l'heure de la mort, avoir fait cette action avoir consenti à cette pensée, à ce désir?.... Cette réflexion vous rendra victorienx de la tentation; vous éviterez le péché ; vous persévérerez dans la grâce; vous mourrez de la mort des justes, et vous serez éternellement avec eux dans le ciel > que je vous souhaite. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

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POUR LE DIXIÈME DIMANCHE

APRES LA PENTECOTE.

Sur les exercices extérieurs de la Religion.

Duo homines ascenderunt in templum” uta orarent, unus Pharisæus, et alter Publicanus Deux hommes montèrent au temple pour prier; l'un étoit Pharisien, et l'autre Publicain. S. Luc, 18.

QUELLE différence

,

mes chers Frères, entre ces deux hommes ! L'un, pénétré de confiance en lui-même, et de mépris pour son prochain, ne vient dans le temple que pour y faire l'orgueilleux étalage de ses vertus et de ses bonnes œuvres. L'autre, vivement pénétré de sa foiblesse et de son néant, ne pense qu'à ses péchés, frappe sa poitrine, et conjure humblement le Ciel de lui être propice. Celui-ci obtient l'effet de sa demande, et s'en retourne justifié: au lieu que re Pharisien, que nourrir son orIn'a fait gueil, rentre dans sa maison plus criminel encore qu'il n'étoit, quand il en est sorti. Notre-Seigneur a voulu nous apprendre, par cette parabole, que les plus grands pécheurs, lorsqu'ils se repentent et s'humilient devant Dieu, attirent sur eux les regards de sa miséricorde; mais qu'il a souverainement en horreur ceux qui se confient en leur propre justice, et s'élèvent intérieurement audessus des autres. Il a voulu nous apprendre

que les pratiques extérieures de la dévotion, n'en sont que l'écorce, et ne servent de rien à celui qui ne travaille point à réformer son cœur, et à régler sa conduite sur les saintes maximes de l'Evangile. Ah! combien de personnes qui se font illusion sur ce point, et s'aveuglent elles-mêmes!

Une autre réflexion, que je fais à ce sujet, c'est que les exercices extérieurs de la piété sont relégués plus ordinairement dans les petits, selon le monde ; tandis que ceux qui y tiennent un certain rang, les regardent, pour la plupart, avec indifférence, quelquefois même avec mépris. Voyons d'abord, et en peu de mots, ce qui se passe à cet égard dans le monde; nous verrons ensuite ce qu'il faut en penser.

On trouve partout de vrais Chrétiens ; et le Seigneur a ses élus dans tous les états. Il ya, parmi les grands et les riches, des personnes remplies de Religion et de piété, et particulièrement dans cette paroisse. Il y en a, parmi le peuple, qui n'ont ni piété, ni Religion. A Dieu ne plaise que nous voulions juger qui que ce soit. Mais les biens et les honneurs de ce monde produisent ordinai rement l'orgueil; et l'orgueil engendre une fourmilière de péchés qui, peu à peu, et quelquefois sans qu'on s'en aperçoive, en altérant la simplicité de la Foi, détruisent absolument la piété.

En effet, où la trouve-t-on cette précieuse

simplicité de la Foi ? N'est-ce pas commnunément chez l'homme humble et simple? Il croit, sans raisonner, ce que ses Pasteurs lui enseignent; il s'en tient à son catéchisme; il ne veut pas être plus habile que l'Eglise. Au lieu que les gens d'une certaine façon, assez souvent raisonnent sur la Religion et sur ses mystères, critiquent sa doctrine, méprisent ses usages, et se moquent d'une pauvre femme, dont la Foi simple et le cœur droit sont mille fois plus précieux devant Dieu, que toute la science des philosophes.

Cet humble chrétien qu'ils traitent d'ignorant, n'est pas hébété au point d'imaginer par exemple, qu'il est permis de faire gras les jours d'abstinence, pour ses maladies à venir. Quoiqu'il travaille à des ouvrages pénibles, qui épuisent le corps encore plus que le jeûne et l'abstinence, il ne se croit pas dispensé d'observer, à cet égard, les Commandemens de l'Eglise, à moins qu'il ne soit malade sérieusement. Il ne dira pas: Si je fais le Carême, je dérangerai ma santé ou je l'affoiblirai; Dieu n'exige pas cela. Pour sanctifier le Dimanche, il suffit d'entendre une Messe basse. On n'est pas obligé d'assister aux Vêpres, ni aux autres Offices. non il croit devoir faire ce que la Religion lui recommande.

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Il entre modestement dans l'église se met à genoux, se prosterne et prie avec dévotion, pendant qu'un autre, bien vêtu, ne se met qu'un instant à genoux, baisse à peine la tête, quand il devroit se proster

ner; se tient debout, quand il devroit être à genoux; assis, lorsqu'il devroit être debout, et paroît quelquefois dans une posture qui blesse non-seulement le respect dû à la maison de Dieu, mais même les lois ordinaires de la bienséance. Vos regards pénétrans, ô mon Dieu ! ne s'arrêtent point sur les babits, ils percent jusque dans le cœur et voient tout ce qui s'y passe. Hélas! souvent les trésors de votre grâce sont cachés sous de misérables haillons pendant qu'un corps bien vêtu renferme quelquefois une ame toute couverte de

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crimes.

C'est par une suite de cet orgueil, que les personnes dont je parle, écoutent la parole de Dieu, non pour s'instruire, parce qu'elles croient en savoir assez, mais par bienséance ou par curiosité. De là vient que cette divine parole, au lieu de les éclairer, les aveugle; au lieu de les toucher les endurcit; pendant que l'homme simple l'écoute avec respect, avec docilité, et en profite. Vous l'avez dit, grand Dieu! ceux qui ne voient pas, seront éclairés ; et ceux qui s'imaginent voir plus clair que les autres, seront aveuglés.

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Mais encore, où trouve-t-on la fréquentation des Sacremens? qui est-ce qui environne nos confessionnaux ? qui est ce qui remplit la sainte Table? les petits femmes, les enfans. S'il y a dans nos paroisses des Chrétiens qui se contentent d'en approcher une fois l'année; s'il y en a même

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