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l'Epouse des Cantiques; que nous puissions vous dire comme elle: Mon bien-aimé est tout à moi, et je suis tout à lui. Il a tout sacrifié pour moi, il s'est livré sans réserve pour moi; je veux être de même tout à lui, sans que rien partage mon cœur. Eh! à quel autre ô mon Dieu! voudrois-je appartenir, au ciel et sur la terre, si ce n'est à vous qui avez fait mon cœur, et qui voulez être son partage pendant l'éternité?

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A ces grâces, qui vous sont communes avec le reste des Chrétiens, ajoutez Frères, celles qui vous sont particulières. Examinez tant de périls dont il vous a délivrés; tant de secours qu'il vous a accordés; tant de bons mouvemens qu'il vous a inspirés; mais surtout tant de péchés qu'il vous a pardonnés. Car, plus il vous a remis de péchés, plus vous devez lui témoigner votre amour. C'est ce que Jésus-Christ enseigna au Pharisien murmurateur : Lorsqu'un créancier, lui dit-il, remet à deux hommes ce qu'ils lui doivent, à l'un, une somme modique à l'autre, une somme immense, lequel doit l'aimer davantage? Sans doute, répondit le Pharisien, que c'est l'homme à qui il a le plus remis. Vous avez raison, répliqua le Sauveur. Mes Frères, voilà notre règle : aimons Dieu à proportion des péchés qu'il nous a remis. Si cela est, combien ne l'aimerons - nous pas ! A quel amour la reconnoissance ne nous portera-t-elle pas ! A ces motifs se joint celui de notre intérêt personnel.... Encore un moment d'attention.

"SEIGNEUR, disoit S. Augustin, comment me menacez-vous de toutes sortes de malheurs, si je ne vous aime pas ? En estil au monde un plus grand que de ne pas vous aimer ? » Non, M. F., et quand vous auriez tout ce que l'on peut désirer sur la terre; quand vous auriez même la foi des Martyrs, le zèle des Apôtres; si avec cela vous n'aviez pas l'amour de Dieu, malgré tout cela, vous seriez les plus malheureux des hommes, parce que, sans la charité, on n'est rien devant Dieu. Mais aussi, par la raison contraire, avec la charité, on est un objet de complaisance aux yeux de Dieu. Avec la charité, dit S. Paul, les plus grands maux deviennent des biens véritables.

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Oui, les maladies les plus longues, les pertes les plus sensibles les affronts les plus piquans, en un mot, les revers les plus fâcheux sont, pour ceux qui aiment Dieu une source de biens et de consolations. Je dis plus leurs propres péchés leur sont avantageux, en ce que le souvenir qu'ils en ont, les tient dans l'humilité, et redouble leur ferveur à mesure qu'ils ont été plus infidèles. S. Bernard nous l'apprend : « Tout, » jusqu'au péché, dit ce saint Docteur » tourne à l'avantage de ceux qui aiment » Dieu." Jugeons de là, M. F., quel bonheur c'est que d'aimer Dieu.

Attachez-vous donc, partisans du monde, vous à un objet, vous à un autre ; pour moi,

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seul;

avec la grâce, je ne m'attacherai qu'à Dieu en lui, je trouverai les richesses, les honneurs, les vrais plaisirs, puisqu'il en est la source; et si, dans lui , je trouve tout cela, que peut-il manquer à mon bonheur?

Mais, où Dieu paroît plus libéral encore envers ceux qui l'aiment véritablement, c'est dans le ciel. Il est si grand, ce bonheur, que l'œil n'a rien vu, que l'oreille n'a rien entendu, que l'esprit de l'homme ne peut rien concevoir qui approche des délices que Dieu destine dans le ciel à ceux qui l'aiment. C'est donc à l'amour que Dieu réserve ses récompenses; oui, M. F., et s'il récompense quelqu'autre vertu, c'est toujours parce qu'elle est jointe à la charité. C'est ce qui faisoit dire à S. François de Sales, que « la gloire » éternelle est montrée à la Foi, qu'elle est » promise à l'Espérance; mais qu'elle n'est » accordée qu'à la Charité. »

Pourquoi donc sommes-nous si lâches à aimer Dieu ? Pourquoi ne pensons-nous pas qu'en négligeant de produire un acte d'amour de Dieu, nous perdons un degré de gloire qui dureroit pendant toute l'éternité! Oh! que l'insensibilité du cœur humain est incompréhensible! vous lui commandez de vous aimer, ô mon Dieu vous méritez infiniment qu'il vous aime; vous le comblez de biens inestimables, afin d'acheter son amour; vous lui promettez, dans le ciel, des biens encore plus grands, pour l'engager à vous aimer souverainement ; et il ne vous aime pas ! O Dieu d'amour qu'il n'en soit pas

ainsi de moi; je vous aimerai désormais, et je vous aimerai par-dessus tout; je vous aimerai comme mon Créateur, comine mon Père, comme mon bienfaiteur, comme mon Sauveur et mon tout.

Ne sont-ce pas là vos sentimens mes chers Paroissiens? Je le suppose, et je prie la divine bonté qu'elle les confirme en vous, et qu'elle les augmente. Mon Dieu, mon Dieu! donnez-nous votre amour; voilà notre unique désir; nous ne vous demandons ni honneurs, ni richesses, ni plaisirs. Donneznous votre amour, ô mon Dieu ! et nous serons assez riches.

Pour obtenir cette grâce, mes Frères ? adressons-nous à ceux d'entre les Saints qui ont eu plus d'amour de Dieu, pendant qu'ils étoient sur la terre, aux Prophètes, aux Martyrs, aux Apôtres; adressons-nous à ceux des Anges qui sont plus embrasés d'amour dans le ciel, aux Trònes, aux Chérubins aux Séraphins; adressons-nous surtout à la très-sainte Vierge, qui a surpassé et qui surpasse en amour tous les Saints et tous les Anges.

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Ŏui, Vierge sainte, nous vous supplions, par cet ardent amour que vous eûtes pour Dieu sur la terre et que vous avez maintenant dans le ciel, de nous obtenir une étincelle de ce feu sacré qui vous embrase. Ah! que nous serions heureux si nous en étions embrasés comme vous ! Votre adorable Fils désire qu'il s'allume dans tous les cœurs ; vous le désirez également. Que ce soit

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donc aussi notre plus grand désir; que ce divin amour anime désormais toutes nos pensées, toutes nos paroles, toutes nos actions! que nous aimions Dieu souverainement, et pendant la vie, et à l'heure de la mort, et dans le temps, et dans l'éternité ! Ainsi soit-il.

POUR LE TREIZIÈME DIMANCHE

APRÈS LA PENTECôte.

Ce que c'est que croire en Jésus-Christ.

Fides tua te salvum fecit. Jésus dit au lépreux: Allez, votre foi vous a sauvé. S. Luc, 17.

Oui, mes Frères, c'est la foi en JésusChrist qui nous sauve. Mais quelle foi ? Une foi vive, une foi qui se manifeste par les œuvres, comme celle du lépreux, qui mérita que Jésus-Christ lui accordât sa guérison. Ah! qu'elle est rare aujourd'hui cette foi! hélas, nous faisons tous profession de croire en J. C., d'être Chrétiens; mais le sommesnous en effet? Croire en Jésus-Christ, c'est avoir les mêmes sentimens, le même langage que lui, et désirer du moins de mener une vie conforme à la sienne. Croire en JésusChrist, c'est penser en Chrétien, parler en Chrétien, vivre en Chrétien. Arrêtonsnous à ces trois points; consultons notre conscience, ne nous flattons pas, et voyons

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