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REGARDEZ tout autour de vous, M. F.. et d'un bout de cette église à l'autre. Tout nous y parle de Dieu, de notre vocation, de nos espérances, de ce que nous avons été, de ce que nous sommes, et de ce que nous deviendrons. Tout ici est bien propre réveiller notre foi, à fixer notre attention, à nous inspirer les sentimens de la dévotion la plus tendre.

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En y entrant, nous trouvons l'eau bénite. Cette eau sanctifiée par les prières de l'Eglise, nous apprend qu'il faut être pur pour entrer dans la maison de Dieu, et pour oser paroître en sa présence. Voilà d'abord de quoi nous humilier et nous anéantir.

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De là, le premier objet qui se présente à notre vue, c'est le crucifix. Ah! que cet objet est digne de nos regards, et qu'il nous rappelle de grandes vérités! Regardez-moi semble nous dire J. C., du haut de sa croix ; voyez et comprenez combien le péché est et combien mon amour est immense. Oui, Chrétiens, ce sont vos péchés qui m'ont attaché à la croix, et c'est mon amour pour vous qui m'a engagé à souffrir une mort si humiliante et si douloureuse. Quelle touchante instruction !

énorme,

Si vous jetez les yeux au bas de l'église vous y voyez les fonts baptismaux. Eh! que vous disent ces fonts sacrés? Ils vous disent qu'étant, à votre naissance, des enfans de colère et les esclaves du démon, vous êtes de

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venus, par le baptême, les enfans de Dieu et de l'Eglise; que par ce Sacrement le ciel est devenu votre héritage. Quel motif de joie et de reconnoissance! Ils vous rappellent les engagemens que vous y avez contractés et que vous avez mille fois violés. Quel sujet de confusion et de larmes !

Regardez ensuite le confessionnal, l'asile, l'espérance et la consolation des pécheurs. C'est là qu'après avoir perdu par le péché l'innocence de votre baptême, vous pouvez la recouvrer par une humble confession. Ah! quelle confiance ce saint tribunal n'inspiret-il pas à ceux qui s'en approchent avec de bonnes dispositions! Mais quels reproches ne fait-il pas à ces pécheurs qui aiment mieux croupir dans leurs péchés, que de recourir à un remède si consolant et si salutaire !

Cette chaire, lors même que je ne vous parle point, ne vous fait-elle pas souvenir de l'Evangile qu'on y annonce, de la loi qu'on y explique, des vérités qu'on y prêche ? Ne vous reproche-t-elle pas votre ignorance, la dureté de votre cœur, le déréglement de votre vie, qui est toujours la même, malgré les exhortations, les prières et les menaces dont elle ne cesse de retentir? Ah! pécheurs, regardez la bien cette chaire, et sachez qu'elle s'élèvera contre vous au jour du jugement, si vous continuez à mépriser la parole de Dieu, ou à en abuser.

Et la sainte Table > que vous dit-elle ? Que J. C. nous y nourrit de sa Chair adorable,

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qu'il ne tient qu'à vous de la recevoir, puisque sa Table vous est toujours ouverte. A cette vue, pouvez-vous ne pas vous écrier comme le Prophète : O mon Sauveur ! mon ame soupire après vous, avec toute l'ardeur d'un cerf altéré pour les eaux d'une fontaine. Pour vous, Mon C. P., qui n'en approchez jamais, ou qui n'en approchez qu'une fois l'année, rappelez-vous, en voyant cette sainte Table, cet anathème de J. Č.: Je vous déclare que celui qui ne mangera pas ma Chair, n'aura pas la vie éternelle.

Mais l'Autel surtout, que de pieux sentimens il doit nous inspirer! Il nous rappelle à lui seul tous les mystères de notre sainte Religion. Oui, mon Dieu, c'est sur cet autel que vous consommez votre justice, en immolant tous les jours votre propre Fils. C'est sur cet autel que vous consommez votre miséricorde, en sacrifiant pour notre salut ce Fils bien-aimé, et en nous le donnant pour nourrir nos amnes. C'est sur cet autel que vous accomplissez les oracles des Prophètes, les figures et les cérémonies de l'ancienneloi. Cet autel, ô divin Jésus! est comme le sein de Marie où vous vous incarnez; comme la crèche où vous naissez; comme le Calvaire où vous vous immolez; comme le ciel où vous êtes assis à la droite de votre Père. C'est là que vous détruisez la mort pour nous rendre la vie, et que vous acquittez toutes nos dettes par l'effusion de votre Sang. Oh! M. F., comment, à cette vue, ne nous sentons-nous pas tout embrasés d'amour? Ei

comment notre cœur, devant l'Autel, ne se fond-il pas, comme la cire devant le feu?

En un mot, tout ici nous fournit de pieuses réflexions. La lampe allumée nous avertit que Jésus-Christ est présent et vivant dans le Tabernacle. Les images et les statues des Saints nous rappellent leurs vertus, et nous encouragent à les imiter pour parvenir à leur gloire. Les tombeaux que nous foulons aux pieds, nous font souvenir de la mort, et nous apprennent où vont se perdre les vanités, les plaisirs et les espérances de ce monde. Les pierres même et la structure de ce Temple nous instruisent de l'union qui doit régner entre tous les Chrétiens, qui ne doivent faire qu'un cœur et qu'une ame, comme toutes ces pierres ne composent qu'un seul édifice.

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Que dirai - je enfin de toutes les cérémonies qui se font dans l'église ? les bénédictions, les aspersions, les cierges, l'encens, les habits sacrés et mystérieux des Prêtres le chant, tout, en un mot, instruit le Chrétien, et doit le porter à Dieu. Les cierges nous avertissent que nous devons consumer notre vie au service de Dieu. La fumée de l'encens, que nous devons élever nos esprits et nos cœurs vers le ciel. Le chant doit attendrir et pénétrer notre ame, à l'exemple de saint Augustin, qui répandit si souvent des larmes de piété, dans l'église de Milan, en entendant les Hymnes et les Cantiques qu'on chantoit à l'honneur de Dieu.

Ah! si nous faisions attention à tout cela,

de quelle dévotion ne serions-nous pas pénétrés pendant les saints Offices! Des objets si touchans ne devroient-ils pas enflammer notre ame d'amour et de reconnoissance " remplir notre esprit de saintes pensées, et notre cœur des sentimens de la plus tendre piété? Lorsque nous sommes ici, ne devrionsnous pas nous écrier comme David: O Dieu des vertus, que vos tabernacles sont admirables! Oui, Seigneur, un jour passé dans votre sainte maison, vaut mieux que mille jours passés dans les assemblées du monde.

M. C. P., si vous pensiez sérieusement que cette église est un autre ciel où Dieu daigne habiter parmi nous; que celui qui réside dans ce Tabernacle, est le mêine J. C. que les Anges adorent en tremblant, ne seriez-vous pas comme anéantis devant cette suprême Majesté? Elle est voilée, j'en conviens; mais en est-elle moins digne de nos adorations? Comment donc osez-vous vous tenir à l'église sans respect, sans recueillement, sans modestie, quelquefois même avec la dissipation la plus scandaleuse ; y promener vos regards de côté et d'autre ; Vous y permettre des paroles inutiles, et des ris immodérés ? Ah! si vous étiez bien convaincus que c'est ici la maison de Dieu, le trône de sa miséricorde, le canal de ses grâces et de ses bénédictions, auriez-vous tant de répugnance à y venir; y seriez-vous occupés de pensées vaines, pour ne pas dire criiminelles? Tant de monumens de la bonté de Dieu ne diront-ils rien à votre cœur? Ne

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