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renoncer au péché. Au contraire, elles tourneront à votre perte, comme fit l'Arche d'alliance chez les Philistins. Eh! comment pourriez-vous espérer que le corps tout seul d'un Saint, si vous n'êtes pas animés de son esprit, puisse vous être de quelque utilité puisque la chair même de Jésus-Christ ne profite toute seule de rien à ceux qui la reçoivent Pensez-vous que saint Hilaire écoutât vos prières, si, recevant ses Reliques dans votre église, vous ne receviez pas en même temps dans vos cœurs une étincelle de ce feu divin dont il a été embrasé; si vous ne vous appliquiez pas à devenir humbles comme lui, chastes comme lui, patiens comme lui, charitables comme il l'a été ?

Ce n'est qu'à cette condition, mes chers Paroissiens, qu'il veut bien reposer dans votre église. Ce n'est que par l'union mystérieuse de son corps et de son Esprit, que vous pourrez le croire vivant et ressuscité au milieu de vous. Sans cela, n'espérez rien de sa présence. Si, voulant rester dans le péché, vous réclamiez sa protection, et qu'il se présentât au pied du trône de Dieu pour lui offrir Vos vœux Dieu lui répondroit comme à Jérémie, lorsque ce Prophète le prioit pour les Juifs prévaricateurs: Gardez-vous de prier pour ce peuple: Noli orare pro populo hoc. Mais si, voulant sincèrement renoncer au péché, vous vous adressez avec confiance à votre saint Patron, n'en doutez pas, mes chers Frères, Dieu, apaisé par les prières de son fidèle serviteur et à la vue de ses

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précieuses Reliques, vous accordera votre pardon, et toutes les grâces que vous lui demanderez.

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Grand Saint, cette Paroisse vous a été consacrée dès le commencement et vous l'avez toujours protégée; mais aujourd'hui qu'elle possède une portion de votre saint corps, elle a un nouveau droit à votre protection. Redoublez donc de charité et de zèle pour vos enfans. Priez pour les pécheurs, afin qu'ils se convertissent. Priez pour les justes, afin qu'ils persévèrent. Priez pour le Pasteur et pour le troupeau, afin qu'ils remplissent mutuellement leurs obligations. O glorieux saint Hilaire ! que la vue de vos saintes Reliques encourage tous vos chers enfans à devenir Saints comme vous, afin qu'ils soient couronnés comme vous, et que leurs corps, au jour du jugement ressus citent comme le vôtre, pour la gloire ! Ainsi soit-il.

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29 janvier.

SAINT FRANÇOIS DE SALES.

Sur l'amour de Dieu et la douceur.

Charitas non æmulatur; charitas patiens est, benigna est. La charité n'est point jalouse; la charité est patiente et pleine de douceur. I. Cor. 13.

C'EST la charité qui fait les Saints. Elle est, pour ainsi dire, la mère qui les a formés et nourris. C'est elle qui a donné à l'Eglise ces grands hommes qui l'ont soutenue, et tous ces grands exemples qu'elle propose à ses enfans, pour être le modèle de leur vie, et la règle de leurs actions.

Mais si la charité a formé tous les Saints, on peut dire, en particulier, qu'elle a été la vertu chérie de S. François de Sales. Ne diroit-on pas en effet que cette reine des vertus s'est incarnée dans la personne de ce grand Saint; qu'elle a pris possession de toutes ses puissances; qu'elle s'est expliquée par sa bouche; qu'elle a agi par ses mains; dans et que, pour détruire l'amour-propre tous les désordres que S. Paul lui impute, elle a pris plaisir à produire, par ce saint Evêque, tous les effets que l'Apôtre lui attribue?

Il me seroit aisé de justifier cette vérité mes Frères, en vous faisant voir que S. Paul

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n'attribue aucune action à la charité, que S. François de Sales ne se soit rendue propre en plusieurs occasions de sa vie. Mais cette matière me mèneroit trop loin ; je me réduis aux premières qualités qui sont renfermées dans les paroles de mon texte : Charitas non æmulatur; charitas patiens est, benigna est. Je vous ferai voir que dans ces derniers temps, où les hommes, hélas! n'ont que de la tiédeur et de l'indifférence pour Dieu, la charité de François de Sales, bien loin d'être jalouse, a voulu embraser tout le monde : Charitas non æmulatur; et que c'est par sa douceur et par sa patience, qu'elle est venue à bout de ce grand dessein: Charitas patiens est, benigna est. En deux mots, voici tout le plan de ce discours. François de Sales a aimé Dieu souverainement, et il a désiré avec ardeur qu'il fût aimé: première réflexion.. François de Sales a fait aimer Dieu de tout son pouvoir seconde réflexion... Honorezmoi de votre attention.

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IL y a cette différence entre l'amour sacré et l'amour profane, que celui-ci voudroit n'avoir point de concurrent pour l'objet qu'il aime et qu'au contraire, celui qui aime Dieu, désire que ce digne objet de son amour soit aimé de tout ce qui respire. C'est pour cela que l'Apôtre saint Paul dit que la charité n'est point jalouse: Non œmulatur. Tel a été l'amour du saint Evêque de Genève. Il aimoit Dieu souverainement, et

il désiroit avec ardeur que ce digne objet de son amour fût aimé.

Qu'est-ce qu'aimer Dieu souverainement ? C'est l'aimer dans toutes ses perfections; c'est l'aimer de toute l'étendue de notre cœur et de toutes nos forces. A ces traits, qui ne reconnoîtroit la Charité de François de Sales? Et d'abord, n'a-t-il pas aimé Dieu dans toutes ses perfections, et même dans celles qui paroissent les plus rigoureuses aux hommes; par exemple, sa sainte jalousie et sa justice vengeresse?

Oui, mes Frères, la jalousie que Dieu a du cœur des hommes, fut le premier attribut que François entreprit d'aimer et de satisfaire. Reconnoissant que le Dieu que nous adorons s'appelle un Dieu jaloux Deus emulator; qu'il a affecté pour cela de nommer nos ames, ses épouses; que la moindre de nos infidélités lui fait peine ; qu'il la regarde comme un adultère, dont il nous menace de tirer une vengeance rigoureuse; que de soins ne prit-il pas, dès le commencement de sa vie, à ménager cette divine perfection! « La nature, disoit-il, nous a

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donné un cœur si petit, qu'il ne peut » suffire à aimer dignement celui qui l'a formé. Ce divin Epoux de nos ames, n'a-t-il donc pas le droit de nous les demander "tout entières ? N'est-il pas juste que, ne » pouvant l'aimer autant qu'il le mérite, nous l'aimions du moins autant que nous le pouvons ? 99

Une réflexion si judicieuse eut encore

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