Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

BIEN convaincus de la présence réelle de J. C. dans le Saint-Sacrement, nous devons le visiter avec respect et humilité, avec foi et confiance, avec amour et persévé

rance.

1.o Avec respect et humilité. Abraham étoit tellement pénétré de la grandeur et de la majesté de Dieu, que quand il se présentoit devant lui, il s'écrioit: Comment oseraije parler à mon Dieu, moi qui ne suis que cendre et poussière ? Moïse quitta sa chaussure, se couvrit le visage, fut saisi d'une religieuse frayeur quand il approcha du buisson ardent d'où le Seigneur lui adressoit la voix. Mes Frères, soyons pénétrés des mêmes sentimens, lorsque nous venons auprès du Saint - Sacrement. N'entrons dans l'église qu'avec le profond respect que demande la majesté de J. C. qui y demeure. Humblement prosternés à ses pieds, adorons celui devant qui tout ce qu'il y a dans le ciel, sur la terre et dans les enfers, fléchit le genou. Demeurons quelques momens en silence, et pensons devant qui nous sommes. Entrons dans les sentimens du Publicain; le cœur contrit et humilié, au souvenir de ses fautes, il se tenoit au bas du temple, n'osant lever les yeux au ciel, et frappant sa poitrine, il disoit: Mon Dieu, soyez propice à ce pauvre pécheur. Faisons de même, c'est le moyen d'attirer sur nous les regards de

J. C.; car il ne jette les yeux que sur les humbles.

Nous devons visiter J. C. dans le même

esprit et pour la même fin que les Anges, les bergers et les rois le visitèrent d'abord après sa naissance; ou comme les Apôtres. et les Disciples, pour l'entendre prêcher; ou comme Magdeleine, pour pleurer nos péchés; ou enfin, comme tant de malades qui accouroient à lui pour demander la santé. Mais ils le faisoient toujours avee foi et confiance. Et c'est la seconde disposition que J. C. veut que nous portions à ses pieds.

Oui, M. F., il faut devant le Saint-Sacrement réveiller notre foi et notre confiance et pleins de ces sentimens, il faut répandre notre ame devant J. C., lui exposer nos infirmités, nos besoins et nos foiblesses, lui disant avec la soeur de Lazare: Seigneur, celui que vous aimez, oui, divin Jésus, celui pour qui vous êtes mort sur la croix, pour qui vous demeurez continuellement dans ce Sacrement, est malade.

་ ་

Quelquefois, pensons que nous sommes aux pieds de J. C., comme Magdeleine; et si nous n'avons pas assez de dévotion pour verser autant de larmes que cette sainte pénitente, demeurons du moins en silence ; ou si nous parlons, que ce soit pour exprimer, comme saint Thomas, les sentimens, d'admiration, de foi et d'amour dont nous devons être pénétrés, en lui disant: Vous étes mon Seigneur et mon Dieu! et ajoutons

avec l'homme de l'Evangile : Vous êtes le Fils de Dieu. Je le crois, oni, Seigneur, je le crois; mais augmentez ma foi.

Si nous éprouvons de l'ennui, du dégoût, des sécheresses, ne nous décourageons pas restons constamment aux pieds de notre divin Maître, attendant avec patience qu'il daigne jeter les yeux sur nous. Il ne nous rebute pas pour cela, il veut seulement éprouver notre foi, ou nous humilier davantage; si nous persévérons, nous sommes assurés qu'à la fin il nous exaucera. En voici une preuve.

Une femme du pays et de la race des Chananéens, peuple proscrit de Dieu, ayant une fille possédée du démon, vint en demander à J. C. la délivrance. Ce charitable Sauveur contre son ordinaire, ne lui répondit rien. Cette femme redoubla ses instances. Les Apôtres, ennuyés de l'entendre, prièrent J. C. de la renvoyer. La réponse de J. C. fut encore plus accablante que son silence. Bien loin de se rebuter, la Chananéenne redoubla ses prières ; et, au lieu qu'elle s'étoit contentée jusque-là de suivre J. C. de loin, elle vint se jeter à ses pieds. et l'adora, en disant: Seigneur, secourezmoi. A une prière si humble, si pressante, J. C. répondit: Il n'est pas juste de prendre le pain des enfans, et de le jeter aux chiens. Une réponse si dure et si injurieuse en apparence, devoit, ce semble, rebuter cette femme. Au contraire, elle s'en servit comme d'un titre pour obtenir ce qu'elle demandoit. Il est vrai, Seigneur, répliqua-t-elle, mais

les petits chiens mangent au moins les miettes qui tombent de la table de leur maître. Quel fut l'effet d'une si courageuse persévérance? O femme ! s'écria J. C., que votre foi est grande qu'il vous soit fait comme vous le désirez.

Faisons comme la Chananéenne, M. F. Quoique J. C. diffère de nous exaucer quoiqu'il paroisse même nous rebuter quand nous sommes en sa présence, persévérons, ne nous lassons pas de le prier, redoublons nos instances: à la fin, nous obtiendrons ce que nous lui demandons.

Dans les visites que nous faisons au SaintSacrement, il faut encore prier pour les autres. Si vous avez une famille, recommandez-la à J. C., et dites: Ne permettez pas, ô Jésus! que ces enfans que vous m'avez donnés, se perdent; faites, ô mon Dieu ! que jamais ils ne vous offensent, et qu'ils vous servent toujours fidèlement.

Si vous avez des ennemis, des gens qui vous aient fait tort, qui aient parlé mal de vous, qui vous aient maltraité, regardez-les dans le cœur de Jésus qui les aime, pardonnez-leur de bon cœur, et priez pour eux.

Si vous avez scandalisé ceux de votre famille, vos voisins, ou quelqu'autre personne, conjurez J. C. de ne pas les condamner à cause de vous, et de leur pardonner les fautes que vous leur avez fait commettre.

Enfin, dans ces momens si précieux, priez J. C. pour l'Eglise, pour vos parens, pour vos amis, pour la paroisse et pour les

[ocr errors]

Fidèles trépassés. Ne sortez point du lieu saint sans avoir demandé au divin Sauveur sa bénédiction, en disant ces paroles de l'Ecriture: Seigneur, je ne vous quitterai point que vous ne m'ayez donné votre bénédiction.

Si nous nous occupions ainsi devant le Saint Sacrement, trouverions - nous trop longs les momens que nous y passons; serions-nous embarrassés de trouver de quoi nous occuper? Ah! que de grâces à demander ! que de besoins à exposer! et quelles faveurs J. C. nous accorderoit, si nous le visitions dans de telles dispositions! Prenons-en aujourd'hui la ferme résolution, M. F.; que ce soit le fruit que nous retirions de cette sainte Octave. Ajoutons encore à ce devoir, les autres moyens d'honorer J. C. dans le Saint-Sacrement, je veux dire, l'assiduité à la sainte Messe, la fréquente communion, un saint zèle à accompagner le Saint-Sacrement, quand on le porte aux malades; l'empressement à contribuer à la décoration de ses Autels, et enfin à entrer dans les confréries établies en son honneur. Finissons par une réflexion sur les bénédictions du Saint-Sacrement. Rien de plus louable que l'empressement avec lequel vous y assistez. Mais prenez garde, M. F., à ne pas y mettre une fausse confiance, comme on ne le fait, hélas ! que trop. On croit souvent que tout est fait, lorsqu'on est resté à genoux durant quelque temps, que l'on a joint les mains, et fait l'inclination du corps. Tel

« ZurückWeiter »