Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Modes.

n'avaient pas attendu la sanction de la Mode pour adopter ce perfectionnement. Il est vrai qu'avec la maison Pousse on peut adopter toute innovation avec une entière sécurité, car la jeune dame qui dirige cet établissement ne connait d'autre loi que celle du goût le plus sévère et de l'élégance la plus pure.

Les garnitures de chapeaux et capotes va

Parmi les accessoires de toilettes, il en est | valoir d'une manière fo:t avantageuse les un auquel personne n'avait encore songé, et robes de printemps, et nous avons cru nous qui, pourtant, de l'avis de quelques femmes apercevoir, dans quelques-unes de nos derde goût, dont l'opinion fait assez ordinaire-nières promenades, que plusieurs personnes ment loi, méritait bien qu'on s'en occupât. Nous sommes heureux de pouvoir annoncer à nos lectrices que cette lacune a été enfin comblée, grâce au zèle intelligent de Pousse père et bru, auxquels on ne peut montrer trop de reconnaissance pour cette dernière innovation. Nous voulons parler d'une sorte de sous-corsage, qui tient le milieu entre le corsage de la robe et le corset lui-même, de manière à pro-rient assez pour que nous revenions souvent téger ce dernier contre les robes de couleur sur cet article. On recherche beaucoup le paque la transpiration fait déteindre; ce qui, en nache de marabouts ombrés pour les chapeaux nécessitant de trop fréquents nétoyages, amène de crêpe ou de tulle bouillonné. Chagot donne la prompte déformation des corsets. En outre, à ces sortes de panaches un charme de fanle sous-corsage, qui dissimule entièrement les taisie qu'on ne trouverait nulle part ailleurs, épaisseurs des coutures et des baleines, ainsi et que relève encore ce caractère de haute dis que les garnitures de toutes sortes auxquelles tinction que Chagot sait imprimer à tout ce on est trop souvent obligé d'avoir recours, qui sort de ses mains. peut remplacer, avec un incontestable avantage, les robes de dessous et procurer à la fois une économie de corset, une économie de robe, en même temps qu'un grand allégement, considération qui n'est pas à dédaigner dans la température caniculaire.

Le sous-corsage, qui s'exécute en gros de Naples ou en percale, reproduit exactement la forme du corset sur lequel il se moule. On le ferme par devant au moyen de petits boutons presque imperceptibles. Celles de nos abonnées qui désireraient juger par elles-mêmes de l'utilité réelle de cet accessoire de toilette, qui deviendra bientôt aussi indispensable que le corset lui-même, pourront consulter la maniè re de prendre mesure des corsets, qui est absolument la même.

L'emploi du sous-corsage de Pousse fait

L'ombrelle Cazal est toujours en vogue, et la faveur accordée aux produits de l'industriel est vraiment justice. Quelle perfection, quelle grâce dans ces délicieuses ombrelles marquises, douairières, etc., etc.! La supériorité et la richesse des étoffes, la perfection des montures, l'exquise élégance des manches, tout est en harmonie dans cet heureux magasin qui ne peut réellement suffire à toutes les demandes, car depuis longtemps la réputation de Cazal a franchi les murs de la capitale, et partout où l'on apprécie l'élégance, le bon goût, les parapluies et les ombrelles Cazal sont en honneur.

LA CAMARGO

AU PALAIS DE MANDRIN.

Vous avez entendu parler de la Camargo, une des illustrations chorégraphiques du der nier siècle, la Camargo, la Fanny Elssler de ce temps-là, et dont le talent gracieux, souple et varié, a inspiré à Voltaire une de ses plus délicieuses épitres. A l'exemple des célébrités dramatiques d'aujourd'hui, la Camargo profitait du congé que lui donnait chaque année l'Opéra pour faire quelques excursions dans les contrées étrangères; chacun de ces voya. ges lui valait des bénéfices considérables et de brillantes ovations. C'est ainsi que l'Espagne, l'Allemagne et l'Angleterre lui avaient tour à tour jeté à profusion de l'or et des couronnes, et à l'époque dont nous parlons, la célèbre danseuse venait de parcourir les principales villes de la Belgique.

Après un séjour de deux mois dans cette contrée, elle repartit pour la France; mais dans le cours de son voyage, elle reçut des offres si brillantes de quelques directeurs, qu'elle dût céder à leurs sollicitations, et les théâtres de Lille,'de Cambrai, de Valenciennes, purent admirer à leur tour ses pas si gracieux, sa pantomime si animée, si expressive. Elle venait de partir de cette dernière ville et se dirigeait vers Paris. Tout à coup il lui vint une idée. Pendant son séjour à Valen ciennes elle avait reçu un grand nombre de lettres qu'elle avait jetées, sans les lire, dans une cassette. Tout cela formait une correspondance assez volumineuse, et elle pensa que le dépouillement et la lecture de cette correspondance pourraient lui offrir un piquant in térêt.

-Justine, dit-elle à sa femme de chambre, prends cette cassette et lis-moi les lettres qu'elle contient.

Justine obéit. Les épitres en question ressemblaient à toutes celles qu'on adresse communément à une actrice en vogue; c'était tout ce qu'on peut imaginer de plus assommant, de plus monotone, de plus ridicule. Une vingtaine de lettres avaient été parcourues, quand, jetant un rapide coup-d'œil sur la signature d'une nouvelle épitre, Justine tressaillit, et s'écria, d'une voix étouffée par la

terreur :

-Mandrin! c'est Mandrin qui vous écrit.... -Mandrin! répéta la Camargo tremblante d'émotion et de terreur.

A cette époque il n'était question que des méfaits et des brigandages que le célèbre Mandrin exerçait dans la Flandre, et nos lecteurs s'expliqueront sans peine le trouble et le saisissement que dut éprouver l'illustre voyageuse en voyant son nom au bas d'une lettre qui lui était personnellement adressée; et puis la nuit était si sombre, la route si déserte, que les plus intrépides auraient certainement été alarmés.

Foudroyée par cette découverte inattendue, la Camargo resta muette, saisie, immobile, et elle n'avait pas encore repris l'usage de ses sens, quand un fort coup de sifflet retentit à quelque distance; bientôt après les chevaux furent retenus par deux mains vigoureuses, la voiture s'arrêta, le cocher fut maintenu sur son siège, la portière s'ouvrit et bientôt un homme se présenta.

C'était Mandrin en personne. Il salua nos deux voyageuses avec infiniment de grâce, et s'apercevant de l'état de trouble et d'anxiété dans lequel se trouvait la Camargo, il s'efforca de la rassurer.

-Je serais désespéré, Madame, lui dit-il, si ma présence pouvait vous causer quelque émotion pénible. Mais vous ne devez, ce me semble, éprouver aucun effroi ; la lettre que j'ai eu l'honneur de vous écrire hier vous explique clairement mes intentions, et vous avez

foyer de l'Opéra, au milieu de l'élite des beaux esprits de la capitale.

Cependant le festin fut court, car Mandrin avait hâte d'admirer le talent de l'illustre dan

pu voir qu'elles n'ont rien d'hostile. Mes camarades et moi, nous avons voulu avoir un échantillon de votre admirable talent, et vous nous pardonnerez si nous interrompons pendant quelques heures le cours de votre voyage.seuse. Aussi, dès qu'on fut sorti de table, il Seriez-vous assez bonne, Madame, pour venir jusque dans mon palais; vous y trouverez de sincères et fervents admirateurs. Mais comme les chemins sont excessivement mauvais, je vous engage de laisser ici votre voiture; j'ai fait venir un charriot qui va vous conduire dans mes domaines.

s'approcha de la Camargo et la pria de danser quelques-uns de ces pas délicieux qui venaient de populariser son nom dans toute l'Europe. Elle s'exécuta de bonne grâce, et débuta sur cette scène nouvelle par une de ses plas ingénieuses créations. Jamais elle n'avait été plus vive, plus gracieuse, plus légére, plus aérienne, plus piquante; elle semblait ne pas toucher la terre, ou si parfois elle y posait le pied, on aurait dit que c'était de sa part fantaisie, pur caprice.... Ce fut pendant toute la nuit une pluie de fleurs, un déluge de bouquets, de couronnes; des applaudissements convulsifs retentirent, les voûtes du palais de Mandrin en furent ébranlées....

Puis, quand la Camargo eut terminé ses brillantes évolutions, les sons d'une musique délicieuse se firent entendre. Un violon soupira une tendre et plaintive élégie qui arracha

qui maniait cet instrument, c'était Mandrin lui-même, qui venait de se révéler poète et musicien à la Camargo émerveillée.

La terreur qui d'abord s'était emparée de l'imagination de notre danseuse, se dissipait graduellement à mesure qu'elle écoutait et qu'elle regardait Mandrin. Car cet homme, qu'on lui avait dépeint comme un être féroce, avait des formes de la plus exquise politesse, un ton de très bonne compagnie, un regard plein de douceur, les inflexions de la voix les plus suaves et les plus gracieuses. Camargo le trouvait charmant. D'ailleurs cette aventure offrait un piquant intérêt, et excitait au plus haut point sa curiosité. Aussi ne balança t elle pas à accepter la proposition qui lui était faite.des larmes à toute l'assemblée. L'artiste habile Elle laissa donc sur la grande route son équipage et son cocher et s'élanca lestement sur le charriot, où Justine prit place à côté d'elle. Au bout de quelques minutes, on arriva au palais de Mandrin. C'était une caverne creusée dans un immense rocher, où se trouvaient réunies toutes les délicatesses du luxe, toutes les confortabilités de la vie. Immédia-Paris, où elle arriva le jour même. tement après l'arrivée de la célèbre danseuse, on ɛervit un magnifique souper, riche en mêts succulents et variés, et dont Mandrin fit les honneurs avec une grâce parfaite. Sa conversation était enjouée, piquante, semée de traits, d'anecdotes. Quelques uns de ses compagnons le secondaient merveilleusement, et la Camargo pouvait se croire encore au

Cependant le jour commençait à poindre, et il fallut mettre fin à cette séance intéressante. La Camargo prit congé de ses hôtes, alla rejoindre sa voiture et continua sa route vers

Depuis cette époque, elle ne parla de Mandrin qu'avec admiration, et lors de l'arrestation de ce brigand fameux, elle éprouva, diton, une affliction profonde.

LOUISE MÉHUL. (Gazette des Femmes)

Imprimerie de A. APPERT, passage du Caire, 54.

[graphic]

Chapeaux de poult de soie et de crepe, Mantelet glacé de M. Cuiller. du Gros-Chenet 23. Robes de Mallemand, r. de l'Echiquier. 34 Cols de Violard, r. de Choiseul, 2_Ombrelle de Ca B. des Italiens, 23—Gants de Mayer, v.de la Paix, 26 — Chaussures de Mers, rue du Bac, 6, à la Grâce de

Court Magazine, No5, Rathbone Place Oxford street.

[ocr errors]
« ZurückWeiter »