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Reprenons les versets 30 et 31 du chapitre V de Daniel, mais reprenons-les dans le texte primitif et non plus dans la traduction de la Vulgate. Nous voyons alors que le verset 30 de la Vulgate est le dernier du chapitre V et que le verset 31 de la Vulgate est devenu le 1 du chapitre VI; il n'y a donc plus de liaison immédiate entre ces deux ver

.chap. v ,30) בה בליליא קטיל בלשאער מלכא כשדיא: sets, que voici

« Et la même nuit, Balsatzer, roi de Chaldée, fut tué. »

Ici le chapitre est clos. Puis commence le chap. VI, v. 1.

ודריוש מדיא קבל מלכותא כבר שנין שתין ותרתיך

« Et Dariaouch le Mède reçut l'empire à l'âge de 62 ans. » Évidemment l'ensemble de ces deux versets, disposés ainsi, ne comporte plus le moins du monde, comme dans la Vulgate, l'idée de succession immédiate de Darius le Mède à Balsatzer. Rien, absolument rien, ne prouve qu'il n'a pu y avoir un règne intermédiaire entre les règnes de ces deux princes. Nous profiterons un peu plus loin de cette observation pour trouver la véritable identification du Balsatzer de Daniel avec un des rois du Canon de Ptolémée.

Ce que nous pouvons affirmer dès à présent, c'est que le Laborosoarchod des profanes' n'est, pas plus que Nabounahed, le Balsatzer de Daniel.

Passons maintenant à l'appréciation des documens historiques fournis par les écrivains profanes sur le compte du prédécesseur immédiat de Nabounahed.

Bérose, dans le fragment conservé par Eusèbe, dit que Chabaessarach (Xabaɛsoapayos) fils de Nériglissor, lui succéda et ne régna que 9 mois, au bout desquels, il fut secrètement assassiné par ses officiers. Mégasthènes dit de même qu'à Nėriglissar, succéda son fils Labassoarasch (Aabασσoxρασzo;) qui périt assassiné.

Le Canon de Ptolémée ne fait nulle mention de ce prince, qui n'a pas régné une année entière, et son règne éphémère est nécessairement englobé dans celui de son père Nérikasolassar, lequel se trouve 'immédiatement placé avant Nabonadios.

Josèphe se contente de dire qu'à Nériglissor succéda, son fils Labosordach, qui ne régna que 9 mois. Voici ses propres paroles:

Μετ ̓ αὐτὸν δὲ εἰς τὸν υἱὸν αὐτοῦ Λαβοσόρδαχον ἀφικνεῖται τῆς βασιλείας ἡ διαδοχή, καὶ μῆνας ποιήσασα παρ' αὐτῷ τοὺς πάντας ἐννέα, τελευτήσαν

τος αὐτοῦ μεταβαίνει πρὸς Βαλτάσαρον τὸν καλούμενον Ναβόανδηλον παρὰ τοῖς Βαβυλωνίοις.

Le Syncelle dit qu'à Nériglissor succéda son fils, Labosaroch qui ne régna que 9 mois et fut tué à cause de sa cruauté.

De toutes ces citations, il résulte qu'avant Nabounahed, a régné pendant 9 mois sur les Babyloniens, un prince nommé Labosaroch, Labosordach, Chabaessarach ou Labassoarasch, dont le Canon de Ptolémée ne fait pas mention à cause de la briéveté de son règne. Ce règne a donc été compris en partie dans les années 556 et 555. Nous admettons donc le résumé suivant :

Labosaroch, fils de Neriglissar, règne 9 mois et périt dans une conjuration en 555.

Cherchons maintenant, comme pour Nabounahed, à nous rendre compte de la forme probable du nom de ce prince si diversement transcrit.

Il est fort à croire que ce nom se compose de deux élements distincts. Le premier formé des deux premières syllabes; le second, de tout le reste du nom. Que faut-il voir dans le premier groupe, Labo, Chaba ou Laba? J'ai d'abord été tenté d'y rechercher le nom divin Nabou, si fréquent dans la formation des noms propres assyriens; mais la constance de l'orthographe Labo2, m'a fait renoncer à cette idée. Labo 17, signifie très-régulièrement: Son cœur, son ame, son intelligence, sa force; signifie : Il s'est répandu au loin, il est abondant; d'où 0 abondance. Le nom de notre avant-dernier roi de Babylone, écrit Labousarakh, signifie donc, son cœur est grand, pour celui dont le cœur est grand, c'est-à-dire Magnanime. De la forme Labousarakh rectifiée, à la forme Labosaroch, conservée par le Syncelle, il y a si près que je crois naturel d'avoir confiance dans l'orthographe définitive que j'adopte pour ne plus m'en écarter.

Labousarakh était le petit-fils de Nabuchodonosor, puisque son père Nériglissor, était le gendre de ce monarque; c'est donc à lui que doit s'appliquer la prophétie suivante de Jérémie : « Et mainte»nant j'ai donné toutes ces terres aux mains de Nabuchodonosor, roi

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2 Une seule fois, le nom a pour initiale un ỵ, mais d'un ¿ à un à pour un copiste maladroit il y a bien près.

» de Babylone, mon serviteur: et de plus, je lui ai donné les animaux » des champs pour le servir. Et toutes les nations le serviront, lui » et son fils, et le fils de son fils, jusqu'à ce que vienne le tems » de sa terre et de lui-même et de nombreuses nations et de grands rois lui seront soumis. »

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Dans le prochain article, nous nous occuperons du prédécesseur de Labousarakh, que l'on nomme communément Neriglissar, et nous aurons à examiner s'il est le Balsatzer de la Bible.

1 Jérémie xxvII, 6. 7.

F. DE SAULCY.

De l'Institut.

Histoire.

LE

GRAND SAINT-BERNARD

ANCIEN ET MODERNE.

septième Article 1.

X. RÉFORME TENTÉE AU QUINZIÈME SIÈCLE.

ABUS PLUS CONSIDÉRABLES INTRODUITS ENSUITE PAR LES PRÉVOTS COMMANDATAIRES.

Les avantages temporels, et surtout les grandes richesses, doivent donc être considérés comme la véritable source des principaux malheurs arrivés à l'hospice du Saint-Bernard pendant le cours des siècles qui nous ont précédés.

Dès l'année 1245, une bulle d'Innocent IV, en préservant les bénéfices appartenant à l'Institut, de pensions et de provisions étrangères prises sur les revenus, nous montre que l'abondance de ceux-ci excitait déjà la convoitise de plusieurs au-debors.

Dans le siècle suivant, on voit de nouveau la sollicitude du SaintSiége se porter plus vivement encore sur ce point à la suite d'usurpations considérables opérées sur les biens de l'hospice.

Ainsi Jean XXII, dans une première bulle de 1324, institue les abbés de Saint-Maurice d'Agaune et de Sainte-Marie de Golia, ainsi que le prévôt de Verrès, en qualité de conservateurs pour le SaintBernard. Dans une seconde bulle de la même année, il enjoint à l'abbé de Saint-Maurice en particulier « ut auctoritate apostolicâ et » per censuras cogat detentores et occupatores iniqui castrorum, do» morum, ecclesiarum, possessionum quarumcumque, etc., spec» tantium ad hospitale montis Jovis ad restitutionem faciendam » quamvis ipsi retentores produxerint chartas et instrumenta, etc. 3.» 'Voir le 6 article au précédent cahier, p. 53.

2

Eugéne IV, par une bulle de 1434, confirme cette même disposition.
Afin que par autorité apostolique, et au moyen des

3 Annot, p. 20.

On voit également par un grand nombre d'actes des prévôts, que les abus relatifs à l'usage et à l'administration des biens n'avaient pas lieu seulement du fait des étrangers; que les supérieurs et les religieux, en particulier les bénéficiers, y avaient au-dedans une funeste part.

Ainsi, d'après un acte de Jean d'Arci, en 1419, il résulte que le prévôt seul disposait des collectes et des aumônes, qu'il n'y avait pas de mense commune, que le prévôt possédait en propre des fonds étrangers à la communauté; qu'enfin un vicaire général nommé par lui remplissait à la fois les fonctions de procureur et de prévôt.

De même, dans un chapitre général tenu à Meilleraye, en 1333, sous le prévôt Rodolphe Guillaume de Pisi, on avait reconnu « que » suivant la coutume immémoriale et la très-antique constitution, les religieux de Mont-Joux ont toujours été et toujours seront en droit » de disposer de leurs acquits, selon leur bon plaisir et pleine vo» lonté. »

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Mais ce qui montre mieux que toute autre chose l'état déplorable où le défaut de pauvreté pratique avait réduit particulièrement les bénéficiers du monastère, c'est la réforme entreprise en 1437 par le prévôt Jean d'Arci.

On en peut juger par les règlemens proposés par lui et adoptés dans deux chapitres de l'ordre tenus dans le courant de cette année 1437. Voici comment le prieur d'Arbelay, copié par Chrétien de Loges les rapporte :

PRECEPTES PROHIBITIFS.

« On ne recevra plus aucun présent pour admettre au noviciat, à la profes>sion, ni pour sceau du chapitre et du prévôt. On n'enverra personne aux ⚫ ordres, à la juridiction sans les lettres du prévôt. On n'admettra plus novice, » religieux, convers sans le consentement du prévôt. Le prévôt ne nommera » à aucun bénéfice, sans le consentement de quatre bénéficiers les plus proches, et aux offices claustraux, sans l'avis de quatre clavistes. Aucun ne

censures, il force les détenteurs et possesseurs illégitimes des châteaux, maisons, églises et biens quelconques appartenant à l'hospice de Mont-Joux d'en faire la restitution, quelques papiers et titres qu'ils puissent présenter contraires. »

'Ess. hist. sur le St-Bern, par Chrét. de Loges, p. 80.

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