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suscités ; · ce sont les magistrats de son Sanhedrin qui se sont établis inquisiteurs subtils des prodiges opérés par les Apôtres; - ce sont eux qui ont voulu enchaîner leur puissance. Demandez donc aux Juifs si Jésus-Christ et ses disciples ont signalé leur passage sur la terre par des œuvres miraculeuses, et ils vous répondront : Il est manifeste, et nous ne pouvons le nier.

Non, ils ne peuvent le nier; car s'ils l'essayaient, le Talmud leur jetterait au front le démenti 1. Ils verraient aussi s'élever contre eux le plus célèbre de leurs historiens, Josèphe, le protégé de Vespasien, l'ami de Titus et de Domitien. Cet homme qui, pour écrire l'histoire de sa nation, avait étudié à fond les traditions judaïques et la littérature des Hellènes, a dû, dans ses longues et pénibles recherches, voir se dresser devant lui la grande figure du Christ. Naturellement on se demande quel jugement il a porté sur le fondateur du Christianisme. Or, voici ce que nous lisons dans ses Antiquités judaïques :

« C'est dans ce tems-là que vécut Jésus, homme sage, si néan» moins on le doit considérer simplement comme un homme, car il » faisait des œuvres admirables. Il était le maître de ceux qui aiment » à être instruits de la vérité. Il se fit suivre d'un grand nombre, non>> seulement de Juifs, mais même de Gentils. C'était le Christ. Les » principaux de la nation l'ayant accusé, Pilate le fit crucifier. Mais >> ceux qui l'avaient aimé durant sa vie lui furent fidèles après sa » mort, car il leur apparut vivant et ressuscité le troisième jour, et » ce fut là l'accomplissement de ce qui avait été annoncé par les divins » prophètes, qui avaient aussi prédit de lui une infinité d'autres choses >> miraculeuses. C'est de lui que la nation des Chrétiens que nous » voyons aujourd'hui a tiré son nom 2.

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De Wette a donc eu raison de dire : « Nous trouvons un point

1 Le Christ et l'Evangile, p. 104-112.

• Γίνεται δὲ κατὰ τοῦτον τὸν χρόνον Ἰησοῦς, σοφὸς ἀνὴρ, εἴγε ἄνδρα αὐτὸν λέω γειν χρή· ἦν γὰρ παραδόξων ἔργων ποιητὴς, διδάσκαλος ἀνθρώπων τῶν σοὺν ἡδονῆ τά ληθῆ δεχομένων. Καὶ πολλοὺς μὲν τῶν Ἰουδαίων, πολλοὺς δὲ καὶ ἀπὸ τοῦ ̔Ελληνικού ἐπηγάγετο ὁ Χριστὸς οὗτος ἦν. Καὶ αὐτὸν ἐνδείξει τῶν πρώτων ἀνδρῶν παρ' ἡμῖν σταυρῷ ἐπιτετιμηκότος Πιλάτου, οὐκ ἐξεπαύσαντο οἵ γε πρῶτον αὐτὸν ἀγαπήσαντες. Εφάνη γὰρ αὐτοῖς τρίτην ἔχων ἡμέραν πάλιν ζῶν, τῶν θείων προφητῶν ταῦτά τε καὶ

» d'appui pour l'histoire évangélique dans le témoignage extérieur de » Josèphe. »

Ce témoignage est accablant pour le rationalisme. Aussi que d'efforts tentés pour le renverser! M. Chassay discute avec une science peu commune toutes les objections des adversaires de l'histoire évangélique. Sa polémique, toujours vive et pressante, nous paraît triompher sur tous les points.

Au reste, ajoute-t-il, « ce n'est pas seulement par les écrits des » Apôtres, par les adversaires du Christianisme que nous pouvons >> constater les merveilles opérées dans l'Église primitive par la puis»sance de Dieu. Il nous reste un grand nombre d'écrits sortis de la » plume des chrétiens de ce tems-là, qui nous attestent de la manière la plus formelle, la plus positive, l'existence des faits surnaturels » les plus capables de faire impression sur tout esprit sérieux et im

partial. » Nous entendons donc tour à tour la grande voix de Quadratus, de saint Polycarpe, de saint Irénée, de saint Justin, d'Origène, d'Eusèbe. Tous proclament la perpétuité dans l'Église des dons miraculeux accordés aux Apôtres. Et remarquons la force de leur affirmation pour la faire accepter, ils descendent pour la plupart, au milieu des amphithéâtres, ils affrontent la dent des bêtes sauvages et se laissent dévorer par elles. Or, «comment ne pas croire, demande >> Pascal, des témoins qui se font égorger?»

Mais assez de flots de sang ont coulé pour purifier le vieux monde païen ; assez longtems les empereurs ont étendu l'Église sur leurs

άλλα μυρία θαυμάσια περὶ αὐτοῦ εἰρηκότων. Εἰσέτι τε νῦν τῶν Χριστιανῶν ἀπὸ τοῦδε ŵvoμacμέvwv oùx êπéline tò pũlov. Antiquile's judaïques ; l. xvm, c. 3 (ou 4).

1. La vertu mystérieuse du Sauveur agissait incessamment sur les cœurs, dit le docteur Alzog, et le don des miracles, si puissant sur les esprits, fut accordé à l'Eglise, dans toute sa plénitude, jusque dans le 3e siècle. Les apologistes en appellent principalement aux guérisons miraculeuses, aux délivrances des possédés, comme à des faits qui se passaient journellement sous les yeux des païens. Sans ce don des miracles et des guérisons, sans cette assistance divine toute spéciale, jamais l'Eglise n'aurait triomphé de l'opposition du pa-ganisme, souvent si désespérée. C'est ce que saint Augustin fait remarquer avec son éloquence ordinaire. » Alzog, Hist. univers. de l'Eglise, traduction Goschler, t. 1, p. 197.

chevalets; enfin, elle a vaincu par sa patience, par les longues tortures de ses vierges et de ses martyrs. Le jour de son triomphe est done arrivé ; la croix va s'asseoir sur le trône des Césars, Mais elle ne doit monter là qu'à la suite d'un nouveau miracle.

Un jour, c'était à la veille d'un grand combat, Constantin se prosterne devant le Dieu de son père, implore son secours et le conjure de se révéler à lui. Tout à coup, au milieu des airs, une croix, resplendissante de lumière, se dessine sur le disque du soleil, avec cette inscription: Vainquez par ce signe. Le futur triomphateur de Maxence et ses soldats, témoins de cette apparition, sont saisis d'étonnement. Puis, pendant la nuit, le Christ, fils de Dieu, commande à Constantin de faire un signe semblable à celui qu'il a vu et de le porter à la tête de ses armées. Constantin obéit et triomphe. Voilà donc encore un fait miraculeux : impossible de le nier. Vous le trouvez constaté par Eusèbe, par Lactance, par des orateurs païens, par des monumens publics et par des médailles, par saint Grégoire de Nazianze et par saint Ambroise, par les codes Théodosien et Justinicn, etc. Nous pourrions prolonger cette énumération, mais nous aimons mieux renvoyer nos lecteurs au Christ et à l'Évangile '.

M. l'abbé Chassay a vraiment un talent particulier. Il nous promène à travers les siècles; il nous montre la vérité soutenant sans cesse contre l'erreur le combat du Seigneur, et sortant toujours triomphante. Nous laisserons un théologien distingué dire avec quel intérêt on assiste à ces luttes intellectuelles. Il y a quelques mois, le P. Perrone écrivait donc à M. l'abbé Chassay:

« J'ai reçu le volume que vous avez eu la bonté de m'envoyer, et je l'ai parcouru avec avidité. Il est inutile de vous dire, M. l'abbé, que je l'ai trouvé digne des deux autres que vous m'aviez envoyés, c'est-à-dire plein de recherches et d'une connaissance profonde des auteurs modernes, d'un charme de style qui ravit, fort dans l'argumentation, clair dans l'exposé, pur dans la doctrine. Je vous assure que je me réjouis en voyant que le bon Dieu a donné

1 V. Le Christ et l'Evangile, p. 252-68. Nous croyons inutile de rappeler ici la dissertation de M. Chassay sur le Miracle du temple de Jérusalem. Voir Ann. de philos. chret., 3e série, t. xvIII, p. 68, 209. Cette dissertation devra nécessairement trouver place dans une nouvelle édition du volume dont nous venons de rendre compte.

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de si braves champions à son Eglise, en ces tems malheureux où tant de théories impies la désolent. Je vous remercie de tout mon cœur du beau cadeau que vous me faites, et je vous souhaite et le tems et la santé nécessaires pour achever plusieurs autres travaux à la plus grande gloire de Dieu et à l'avantage de son Eglise '.»

Le P. Perrone vient de nous dire comment M. l'abbé Chassay instruit la cause des miracles: il ne prouve pas seulement leur possibilité, il constate leur perpétuité dans l'Eglise. Que ceux qui doutent encore prennent son livre et prononcent.

V. L'abbé HÉBERT-DUPERRON.

1 Ces vœux du P. Perrone se réaliseront. Au moment où nous écrivons ce lignes, M. l'abbé Chassay fait imprimer le 4o volume du Christ et de l'Evansi et le Manuel d'une femme chrétienne.

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Chronologie de la Bible.

RECHERCHES SUR LA CHRONOLOGIE

DES

EMPIRES DE NINIVE, DE BABYLONE ET D'ECBATANE, EMBRASSANT LES 209 ANS QUI SE SONT ÉCOULÉS

DE L'AVÉNEMENT DE NABONASSAR A LA PRISE DE BABYLONE PAR CYRUS. EXAMEN CRITIQUE DE TOUS LES PASSAGES DE LA BIBLE RELATIFS A CES TROIS

EMPIRES.

Troisième Article 1.

III. Règne de Neriglissor.-Examen des documens fournis par les auteurs profanes. Il règne 4 ans, de 559 à 555. - Son vrai nom est Nergel-Saratzer. — Rectification de la Vulgate, dans la traduction de deux versets de Jérémie.

Passons au prédécesseur de Labbousarakh.

Une première question se présente ici : En effet, nous avons encore à reconnaître le Belsatzer de l'écriture,flequel a régné au moins 3 ans, ainsi que le constate un passage déjà cité de Daniel, et nous devrons discuter l'identité de ce prince avec le prédécesseur de Labbousarakh. Commençons par rassembler les documens que nous possédons.

Le Canon de Ptolémée nous donne avant Nabounahed (nous avons vu qu'il omet Labbousarakh, parce que celui-ci n'a pas régné un an entier) Nerikasolassar (Nnpixacoλaccapos) qui a régné 4 ans, de 559 à 555. Le Syncelle, qui a transcrit le canon de Ptolémée, nous donne pour le nom du roi qui nous occupe, les variantes suivantes : Νηρηγασολασαρος, Neregasolasaros ;

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Il lui attribue de plus 5 ans de règne.

Le fragment de Béroze conservé par Eusèbe nous apprend,

1 Voir le 2o art. au numéro précédent, ci-dessus, p. 122.

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