In quâ sibi laus est æterna. Où il jouit d'une gloiro éternelle. Voici les litanies des saints qui se chantent le samedi-saint à la bénédiction des fonts baptismaux : La prose suivante, pour la Visitation de la Sainte-Vierge, épuise, et les figures de l'Ancien Testament, et les expressions de salutation, de félicitation, de compliment que fournit la langue latine; mais elle perd toute sa suavité dans la traduction; nous donnons à peine l'équivalent français des interjections, qui commencent les deux parties de chaque strophe. Ave, verbi Dei parens, Gaude, quæ sic gravidaris Salve, Jesse stirpe orta, Plaude, vellus Gedeonis, Salut, mère du Verbe de Dieu, la plus humble des Vierges; Salut, & toi dont l'humble virginité, est exempte de la moindre tache. Réjouis-toi, toi qui es devenue grosse, sans être incommodée de ton fils; Réjouis-toi, de ce que tu es ainsi chargée du fardeau le plus aimable. Honneur à toi, fécond rejeton sorti de la tige de Jessé; Honneur à toi, porte du temple, fermée à tous, excepté à Dieu seul. Applaudis, toison de Gédéon, humectée de la rosée de l'Esprit; Applaudis, tente de Salomon, qui l'emportes en beauté sur tous les autres. Valens (vale), Jacob micans stella, Et illustrans maria; Euge, sole quod amicta Pange, aurora consurgens Eia, magnificat tua Jesum Christum anima; Eia, tecum ut laudemus Ora, dulcis Maria. Prospère, brillante étoile de Jacob, qui illumines les mers; Prospère, cassette fermée et scellée ; buisson au milieu des flammes dévo rantes. Triomphe, petite étoile, parce que, revêtue du soleil, tu enfantes le soleil ; Triomphe, parce que tu as été choisie pour être la brillante échelle du ciel. Trésaille, aurore naissante à la lu mière d'un nouvel astre; Tressaille, arche triple, qui contient des dons précieux pour les malheureux. ¡Oh! ton âme glorifie Jésus le Christ; Oh! douce Marie, obtiens-nous que nous puissions le louer avec toi. Une antienne pour la communion de l'une des messes votives de la Sainte-Vierge est ainsi concue : Ave, regina cœlorum, Mater regis angelorum. Pro salute fidelium. Salut, reine des cieux, Mère du roi des anges, O Marie, fleur des vierges, Semblable à la rose ou au lis, Répands tes prières devant ton fils Les messes votives sont distribuées, comme dans le missel romain, pour chaque jour de la semaine. Le dimanche on célébrait la SainteTrinité; le lundi, la Sagesse éternelle; le mardi, le Saint-Esprit ; le mercredi, les Saints-Anges; le jeudi, la Charité; le vendredi, la Sainte-Croix, ou la passion de Jésus-Christ, ou la compassion de la Sainte-Vierge; le samedi, la Sainte-Vierge. Parmi les autres messes Votives, on en remarque une contre les juges iniques, et une autre contre les évêques qui abusent de leur autorité. Dans l'office des morts, il y a des oraisons spéciales pour les défunts qui ont demandé le sacrement de pénitence, et n'ont pu le recevoir. Enfin sur le feuillet qui forme la garde de notre exemplaire, est écrite à la main la messe des quatorze auxiliateurs, qui sont: saint Georges, saint Blaise, saint Erasme, saint Pantaléon, saint Gui, saint Christophe, saint Denys, saint Cyriaque, saint Achaire, saint Eustache, saint Gilles, sainte Marguerite, sainte Barbe et sainte Catherine. L'abbé BERTRAND. Archéologie. DICTIONNAIRE DE DIPLOMATIQUE, ου COURS PHILOLOGIQUE ET HISTORIQUE JÉSUITES. L'histoire de cet ordre religieux serait longue et difficile, si nous voulions raconter toutes les phases de son existence, et surtout citer les blâmes ou les éloges dont il a été l'objet. Le cadre de ce dictionnaire ne comporte pas ces développemens; aussi, seronsnous très-concis; nous ferons connaître seulement son origine, ses principaux développemens, ses travaux et ses persécutions. Voici d'abord les dates de son établissement dans la vie de son fondateur : 1. Etablissement et privilèges des Jésuites. Ignace de Loyola naquit en 1491 dans la Biscaye espagnole; militaire, d'abord, puis converti et fervent chrétien, il vient à Paris en 1528 pour étudier dans l'Université de cette ville; c'est là que, s'étant adjoint quelques jeunes gens, Espagnols comme lui, ils firent vou, le 25 août 1534, de renoncer à tous les biens, et de se vouer à la conversion des infidèles. Bientôt ils se rendirent à Rome et demandèrent à Paul III d'approuver leur institut. Cette approbation présentait quelques difficultés, d'abord parce que le concile de Latran avait défendu d'établir des religions nouvelles, ensuite parce que les ordres déjà existans en prenaient ombrage. L'œuvre d'Ignace fut pourtant approuvée; la Bulle qui est du 26 novembre 1540, porte ce qui suit : Ignace de Loyola, et 9 de ses compagnons, tous maîtres ès-arts,' » et gradués en théologie, se sont réunis depuis plusieurs années, pour 1 Voir le dernier article au no 101. t. xvu, p. 393. |