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il ajoute, quelques lignes après, que c'est une invention de l'idée. Dans la même page, quelques lignes plus haut, il disait que la parole fournit le germe idéal; ici, c'est l'idée qui invente cette parole, qui a fourni son germe!! De plus, l'idée étant Dieu, c'est la parole qui fournit le germe de Dieu, et c'est Dieu qui invente la parole, et, de plus, cette révélation divine est le verbe de l'idée, c'est-à-dire l'idée parlante et s'exprimant elle-même; en sorte que cette parole que Dieu donna, communiqua à l'homme, est Dieu lui-même, etc.; et tournons le feuillet, ce sera autre chose: La parole révélée n'est pas »le principe, mais la principale condition de la lumière rationnelle, » dans l'ordre de la réflexion (262). » Comprenne qui pourra cette tautologie, ben faisant accorder entre elles ces paroles discordantes, paroles toutes également philosophiques, aux yeux de M. l'abbé Gioberti.

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Mais nous avons dit naguère que M. l'abbé Gioberti pensait d'abord que le langage ne donnait pas les vérités, mais en développait le germe; nous avons vu dans un précédent article que Dieu parlait intérieurement et naturellement par son VERBE à chaque individu. Or, ici encore, il va prouver que la parole est NÉCESSAIRE pour réfléchir et connaître distinctement l'intelligible, et qu'une révélation intérieure serait contradictoire à la nature de l'homme et inutile. Il faut lire cette profession de foi qui ruine tout son système : mły La parole, comme tout signe, est un sensible. Si donc elle est nécessaire pour puisse RE-PENSER l'Idée, il s'ensuit que le sensible est NECESSAIRE pour qu'on puisse réfléchir et connaître distinctement l'intelligible. Ce fait est en harmonie avec la nature de l'homme, être mixte, composé de corps et d'âme, et il détruit ce faux spiritualisme qui voudrait considérer les organes et les sens comme un accessoire et t un accident de notre nature. Spiritualisme déraisonnable et contraire aux données de la révélation, qui nous représente le renouvellement des organes comme nécessaire à l'état“ parfait et immortel de la nature humaine. Or si la parole est un sensible, it faut que la révélation soit sensible el extérieure, et par contre-coup, que celle-ci soit re revêtue d'une forme historique. Aussi une révélation interieure, qui consisterait dans de purs concepts, telle que plusieurs l'ont imaginée, répugne, soit qu'on la dise naturelle, soit qu'on la dise surnaturelle; elle serait contradictoire à la nature de l'homme et impuissante à produire son effet (p. 262).

1 Voir notre tome xvi, p. 453.

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Nous pensons exactement comme M. Globerti: une révélation intérieuré qui consisterait en de purs concepts, solt qu'on la disẽ naturelle ou surnaturelle, est contradictoire à la nature de l'homme. Mais nous demanderons à M. Gioberti, et s'il ne veut pas répondre, nous demandons à nos lecteurs ce que c'est que cette pensée première, cette idée originelle, cette forme ideale qu'il suppose avant la parole, laquelle ne vient que la reproduire, et la repenser? N'est-ce pas là précisément cette révélation interieuré contraire à notre nature; et impuissante à produire son effet, comme il le dit à lui-même ?

ཏོ་རྟེན་

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RECAPITULATION.

Nos lecteurs connaissent maintenant la pensée première, le système fondamental, la formule de toute la philosophie de M. l'abbé Gioberti. Cette formule, qu'il a appelée ideale (bien nommée en effet!), consiste à confondre l'IDÉE

Avec Dieu,

Avec Jésus-Christ,

Avec le christianisme,

Avec l'Église,

Avec la civilisation',

Avec la pensée de l'homme;

En sorte que l'IDÉE sera tantôt

Dieu,

Puis, distincte de Dieu;

Le Christ,

Puis distincte du Christ;

Le christianisme;

Puis distincte du christianisme;

La civilisation,

Puis le principe de la civilisation;

La raison de l'homme,

Puis la règle de la raison de l'homme.

C'est ce que l'on trouvera dans tout le cours de sa philosophie.

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C'est-à-dire qu'il a assis celle-ci sur un galimathias premier, qu'il élève successivement à toutes les puissances d'une algèbre inintelligible, de manière à obscurcir les matières les plus simples, les plus faciles à concevoir,

En voici encore quelques preuves:

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L'idée parlante (mettez Dieu 1), en se communiquant au pre»mier homme, se révéla à toute sa postérité, et c'est elle qui forma » ainsi l'unité de la famille humaine (p. 263). »

Ceci est vrai, c'est cette parole primitive qui fut une règle de croyance et de conduite, et qui forma la base de toutes les sociétés et l'union qui les maintient. Dieu, en communiquant ainsi aux hommes ses volontés, leur donna leur règle de croyance et de conduite, et sanctionna ces règles en montrant les peines et la récompense d'une autre vie. Le genre humain entier témoigne de ce fait et a retenu des traces plus ou moins visibles de cette première révélation. Cela est clair, réel, historique, conforme à la religion et à la philosophie. Veutt-on voir comment M. Gioberti dénature ces notions qui semblent pourtant être tirées de ses principes. Écoutez :

Le principe qui informe spirituellement le genre humain sous le triple rapport de centre, de force et de loi, et qui l'élève à l'état de société spirituelle, c'est l'IDEE. Seule elle peut remplir ces diverses conditions, et rendre complètement une la famille humaine. D'abord l'IDEE est intelligible, causatrice et source d'obligation. Elle est intelligible, parce qu'elle éclaire tous les esprits, et qu'elle répand partout la lumière intellectuelle qui rend cognoscibles les choses et leurs rapports. Elle est causatrice, parce qu'elle n'éclaire pas seulement les esprits, mais qu'elle est en outre le premier moteur et le principe créateur de leur activité. Elle est source d'obligation, puisque, comprenant toute vérité absolue et éternelle, elle contient les vérités morales et le mobile suprème de l'obligation, et en conséquence, elle est loi et législatrice tout ensemble. Secondement, elle est unique et universelle, parce qu'il n'y a qu'une seule Idée, qui, étant commune à tous les élres doues de pensée, d'activité et d'arbitre, resplendit à toutes les intelligences, meut toutes les causes secondes, et donne une règle morale à toutes les opérations libres (p. 265).

Car l'idée est l'âme des âmes, le principe vital de tout organisme, de toute harmonie, de tout ordre créé; elle est le principe formateur, intime, souverain et universel des existences. Elle est l'unité suprême, qui, en harmo

1 Le Christ était l'Idée humanisée et parlante, t. 1, p. 503.

niant les variétés qui lui sont soumises, en les tempérant les unes par les autres et en les unissant entre elles, produit le concert, la beauté, l'accord dans le tout et dans les parties, et donne lieu au concept comme au mot d'univers (p. 266).

Ainsi, voilà encore l'idée abstraite, cette idée qu'il n'a pas pu définir et dont il n'a pu indiquer l'origine, mise à la place de Dieu. et dom Voilà la loi, le dogme, la morale, la civilisation ayant pour cause, et pour sanction l'IDÉE, et notez de plus qu'il n'y a qu'une seule idée pour tous les hommes! Nous livrons à nos lecteurs cette idée à creu$! Nous ser et à digérer, murtą korosa

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M. Gioberti avoue ensuite que cette idée, si grande, peut être altérée, non-seulement dans les individus, mais dans la société. Dans ce cas, comment reconnaître, comment prouver à l'individu et à la société qu'elle est dans l'erreur? Comme chacun participe egalement à l'idée, qui de nous, de moi, d'un autre, aura la vraie idee?"

M. Gioberti reste court, ou plutôt, ne vous y trompez pas, il va dire que celui-là seul aura la vraie idée, la bonne formule idéale, qui pensera et parlera comme M. l'abbé Gioberti. C'est toujours le même système, ou plutôt la même tromperie: don gratuit à tous les hommes d'un élément divin; tous les philosophes commencent par là ; et puis, quand' cet élément divin veut user du droit modeste d'avoir une opinion différente de celle du donateur, alors, celui-ci oublie son don, le retire, et déclare au pauvre déshérité, qu'il n'a qu'à penser comme lui... C'est ce que nous verrons avec plus de détails dans un prochain article, où nous examinerons la théorie nouvelle de M. l'abbé Gioberti sur l'Église, qu'il définit non pas la conservatrice et propagatrice de la révélation extérieure de Dieu, mais seulement de l'Idéc.

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A. B.

Ethnographie catholique.

DÉCOUVERTE D'UNE RACE DE NEGRES

OFFRANT LES CARACTÈRES DE VISAGE DES RACES SÉMITIQUES.

Objections contre l'unité de races tirées de la structure de la tête des negres. -M. de Froberville découvre dans les Ostro-nègres africains, les traits et la structure de la race sémitique. —L'origine des races humaines de plus en plus démontrée.

M. de Froberville, voyageur et naturaliste, a présenté récemment à l'Académie des sciences, quelques résultats de ses voyages, qui doivent donner une grande impulsion à la solution de la question si débattue de l'unité de l'espèce humaine. On sait que la plus grave des. objections que la science ait faite contre cette unité, consiste dans l'existence des Nègres. On a objecté d'abord la couleur, et lorsqu'on a prouvé que la couleur noire pouvait fort bien s'expliquer par des considérations de climat et d'hygiène, alors on a objecté la structure même de la tête du Nègre, et l'on a prétendu qu'elle différait essen tiellement de la structure des autres races et principalement de la race sémitique. Voici maintenant que la science vient encore renverser ce dernier argument. Voici le compte rendu d'un rapport fait dans le courant de ce mois de mai à l'Académie des sciences, que nous empruntons à une revue de M. l'abbé Moigno dans la Presse:

« ETHNOGRAPHIE.- Les Ostro-nègres africains.-M. de Froberville, pendant un séjour de quatorze mois dans les îles Maurice et de Bourbon, a recueilli 60 masques de nègres, tous moulés sur la nature vivante. A cette riche et curieuse collection de types, qu'il a soumise à l'examen de l'Académie, se trouvent joints 31 vocabulaires d'idiomes africains, des notes sur les croyances, les traditions, les mœurs et coutumes de ces peuples; enfin une carte géographique de cette contrée, à peu près inconnue jusqu'ici.

>> Chacun comprendra combien de tels travaux sont méritoires aux yeux de la science, et de quelle importance seront, pour l'histoire des races humaines, de tels matériaux aussi babilement rassemblés

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