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Il existe sans doute des rapports nombreux entre l'Egypte des Pharaons et son dieu Phthah, et entre l'Inde bouddhiste et son dieu Bouddha; mais les monuments du Yucatan doivent être dus aux Indiens plus modernes, et nullement aux anciens Egyptiens, et c'est, en effet, ce que dit la relation du Fou-sang, publiée de nouveau et commentée par nous.

La Société de géographie nous avait entendu sur tous ces points: elle pouvait, elle devait analyser notre travail entièrement neuf, et même sans lui donner son approbation, avertir ainsi le monde savant. Elle a mieux aimé étouffer nos communications, et, après cela, elle s'étonne, par l'organe de son président, de se voir si peu secondée en France!

Une société savante doit, avant tout, être équitable, et c'est parce que les mêmes faits y ont lieu, que la Société asiatique, en ce jour, est aussi tombée, à Paris, dans un état déplorable.

Bien qu'ayant été l'un de ses premiers fondateurs, on n'a pas voulu y mentionner nos idées quant à l'origine indienne des monuments et des langues de l'Amérique; et, sans le recueil si utile et si indépendant de M. Bonnetty, nous eussions du chercher à Londres ou à Berlin une publicité qu'on nous refuse à Paris!

Nous nous bornons à signaler ces faits, qui nous affligent et que l'Europe savante appréciera; et, pour compléter nos opuscules sur le Fou-sang, pays où la relation bouddhique cite des bœufs à grandes cornes et des chevaux, animaux non retrouvés par les Espagnols en Amérique, nous renverrons à M. de Humboldt', citant d'énormes cornes de bœuf, trouvées dans des monumens des anciens Mexicains, et à M. de Blainville 2, qui possède, au Jardin des Plantes, des dents de chevaux, trouvées avec des ossemens d'ours, dans d'anciennes grottes américaines.

Le cheval et les bœufs aux cornes énormes ont donc existé aussi, en Amérique : et quelque épidémie ou d'autres causes les avaient fait disparaître, quand les Espagnols, guidés par l'immortel Colomb, y arrivèrent, venant de l'Occident.

‹ Tableaux de la nature, t. 1, p. 13. 2 Dans sa Monographie du cheval.

1

M. F. Cuvier cite d'ailleurs au Paraguay et chez les Patagons, des chevaux de Tartarie et de Sibérie, aux poils frisés et autres que ceux des Espagnols, et c'est de Sibérie qu'on partait pour le Fou-sang.

Mais, outre l'art phénicien et indien de teindre en pourpre avec des caracals ou des murex, et l'art de la pêche des perles, retrouvé également, vers Panama, en Amérique au pays de Guaxaca et de Chacahua, il y eut aussi un autre art, purement indien, qui démontre encore l'arrivée des bouddhistes du Caboul en Amérique, nommée par eux pays de l'Orient extrême, c'est-à-dire, en chinois, pays de Fou-sang.

Cet art est celui de la cochenille du nopal, art retrouvé également à Guaxaca, et qui fait la richesse de ce pays central de l'Amérique.

En 1795, à Madras dans les Indes, le major Anderson à montré, dans un mémoire spécial, que la cochenille, aussi bien que le Nopal, où elle vit, se trouvait dans l'Inde, et vers le pays de Lahore et du Caboul, et il a pensé que, de là, elle avait dû être importée en Amérique, et au pays de Honduras du Mexique ; mais il n'a pas montré comment.

Or, la relation du Fou-sang attribue précisément à ces Indiens du Ky-Pin ou du Caboulistan, la civilisation de l'Amérique, qui a dû précéder le culte féroce et sanguinaire des Tartares du Mexique.

Ces Indiens bouddhistes et pacifiques s'occupèrent essentiellement du commerce et des arts utiles. Ayant su, dans leur pays, utiliser le précieux insecte de la laque, aussi bien que celui du nopal, et trouvant le nopal au Mexique, ils ont dû aussi y porter l'insecte qui y vit, ou, s'il y existait, s'en servir, pour en tirer la cochenille, art purement indien et asiatique.

Les noms seuls de Guaxaca, de Chacahua, de Zachita, de Zacapa retrouvés au pays de Honduras, et au Guatimala, démontrent la présence de ces Bouddhistes en ces contrées, puisque Xaca

Mammifères figurés et peints, t. II.

et Chakia ou Chy-Kia1, sont des noms asiatiques et bien connus, du célèbre dieu Fo, ou Bouddha indien, dieu, figuré assis, les jambes croisées, et qui, dessiné, sans le reconnaître, par le peintre envoyé par feu lord Kingsborough, M. de Waldeck, a été signalé par nous, en premier lieu, à Uxmal, au Yucatan.

Nous en avions fait le calque; nous l'avions montré à M. Burnouf, sans lui dire d'où ce calque était tiré; et il n'hésitait pas à y reconnaître le Bouddha aux jambes croisées et assis des monuments de Java et du Pégu, et de l'ancien Caboulistan, centre du Bouddhisme.

M. Jomard aurait dû expliquer comment, en Amérique, on avait inventé cette figure sacrée, identique à celle de l'Inde, et comment les langues antiques du Mexique et du Pérou offraient de nombreux mots indiens et malais. Les Lamas des Tartares bouddhistes sont leurs médecins, et, en mexicain, le dictionnaire précieux du jésuite Molina, traduit Medicus, par le mot Tlama ou Llama, qui rappelle les Ulamas, ou hommes doctes des Arabes.

De tels rapports que nous pourrions multiplier, car nous avons comparé aussi la langue quichua du Pérou au Malais des îles Célèbes, de tels rapports, disons-nous, équivalent à des médailles; mais, au lieu d'en peser la valeur incontestable, il est plus commode de feindre de les ignorer, et de dire, du haut de son fauteuil de président, que ce n'était qu'une vue superficielle, qui avait expliqué par une colonisation orientale l'existence de certains ouvrages de l'art américain!

Paris, 17 mai 1849.

Cher DE PARAVEY,

du corps du génie, ancien inspecteur de l'École polytechnique, ancien fondateur de la Société asiatique.

1 Le caractère Chy signifie relâcher, renvoyer, pardonner, et le caractère Kia, s'asseoir les jambes croisées, exactement comme est assis le personnage trouvé à Uxmal, par M. Waldeck, comme on peut le voir. dans la gravure que nous en avons donnée, t. xv, p. 449, et dans les opuscules tirés à part.

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Nouvelles et Mélanges.

EUROPE.

ITALIE. GAETE. Actes de S. S. Pie IX.

tholiques de la Hollande.

- Bref aux vicaires ca

Sous la date du 5 mai, les journaux publient un bref, daté du 20 février, adressé aux vicaires apostoliques de Hollande, en réponse à la lettre par laquelle ce petit troupeau, si pauvre lui-même, faisait parvenir au Saint-Père son offrande du denier de saint Pierre. Le pontife les exhorte à prier pour ce petit nombre d'aveugles qui veulent détruire la société, et ajoute: «Parce que nous avons du Seigneur Jésus la promesse qu'il » sera avec son Eglise jusqu'à la consommation des siècles, et que dans >> aucun tems les portes de l'enfer ne prévaudront contre elle, il nous est >> tout à fait impossible de douter que Dieu, commandant enfin aux » vents et à la nue, il ne se fasse quelque jour un grand calme, et que cette » tempête ne paraisse avoir été soulevée pour la plus grande gloire de » son nom et pour orner l'Eglise par de nouveaux et plus éclatans >> triomphes. »

- Autre Bref sur le même sujet adressé à Mgr l'archevêque de Paris. Le Saint-Pontife s'y exprime ainsi : « Bien qu'il nous en coûte infini>> ment de permettre que quelqu'un s'impose pour nous, même les plus » légers sacrifices..., cependant notre cœur a été profondément touché » du vif et religieux empressement avec lequel, par votre impulsion, et » la suite de leurs curés, des dames respectables et une jeunesse d'élite » se sont mis à recueillir pour nous l'argent des riches et l'obole des >> pauvres. >>

PARIS. · Nouvelles de l'expédition française en Italie. Après le débarquement des troupes à Civita-Vecchia, fait au milieu des acclamations du peuple, le général Oudinot devait penser qu'à Rome le même accueil lui serait fait. Il se met donc en marche pour cette ville; mais arrivé devant les murs, on le reçoit d'abord avec des paroles amies, et quand les soldats sont sous les remparts et même dans les rues de la ville, ils sont accueillis par la fusillade de la part de cette bande d'étrangers qui sont à la solde de toutes les révolutions. Voici, au reste, le rapport du général en chef :

« Au quartier général de Palo, le 4 mai 1849.

» Monsieur le ministre,

» Ainsi que j'ai eu l'honneur de vous l'annoncer, je me suis mis en

route pour Rome le 28 avril dernier. Deux puissans motifs m'avaient engagé à prendre cette détermination.

>> 1° Civita-Vecchia est un point sans action sur les Etats romains. L'accueil amical qui avait été fait à nos troupes resterait en quelque sorte comprimé dans les murs de la ville; et, en y prolongeant notre séjour, je m'exposais à voir la question romaine vidée sans que la France obtint dans cette grande question la part qui lui revient.

.» 2o D'après les renseignemens recueillis aux sources les plus sûres, j'avais l'espoir d'entrer dans Rome sans employer la force.

>> Les choses se sont passées tout autrement, monsieur le ministre ; nos troupes, arrivées le 30 devant les murs de Rome, ont été reçues par la mitraille; et j'ai dû, après avoir fait une forte reconnaissance sur la ville, en l'absence d'un matériel nécessaire pour faire un siége en règle, ne pas exposer inutilement nos braves soldats contre des adversaires re tranchés derrière d'épaisses murailles.

» Je viens d'établir mon quartier général à Palo. Les avant-postes sont plus rapprochés de Rome.

>> La troisième brigade débarque en ce moment à Civita-Vecchia; nous allons reprendre l'offensive, et, sous très-peu de jours, soyez-en certain, les anarchistes qui répandent la terreur dans Rome seront énergiquement châtiés.

>> On ne peut reprocher à nos soldats qu'un excès de bravoure. Toutefois j'ai la ferme résolution de ne pas compromettre leur ardeur dans une guerre de barricades.

» N'ayez donc aucune inquiétude sur le résultat définitif.

» Monsignor Valentini, que le Pape dé ignait comme gouverneur de Civita-Vecchia, m'est arrivé porteur d'une lettre du Pape et d'une autre du cardinal Antonelli. Je n'ai pas caché à ce prélat la réserve que je m'étais imposée, combien il était utile, combien il était essentiel, dans l'intérêt du Saint-Père, qu'on me laissât juge de ce qui était possible, Monsignor Valentini a paru apprécier les considérations que je lui ai développées, et il repart aujourd'hui pour Gaete.

» J'ai écrit à M. de Rayneval en l'engageant à faire tous ses efforts à Gaëte pour maintenir ma liberté d'action. Ceci est d'autant plus nécessaire qu'on se fait à Gaëte la plus grande illusion sur les dispositions des populations.

» Je ne prétends pas dire que ces dispositions soient favorables à l'ordre de choses actuel qui n'est que le despotisme à l'ombre du drapeau rouge, exercé par une faction composée des anarchistes de tous les pays; mais

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