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Nouvelles et Mélanges.

EUROPE.

ITALIE. GAÈTE. - Protestation de S. S. Pie IX contre la créalion à Rome d'une junte du gouvernement. Nous avions promis dans notre précédent cahier de publier cette pièce; mais l'excommunication qui a paru le 155 janvier, el que nous publions ci-après, nous dispense de donner celle-ci. Nous en reproduisons seulement la fin, qui est conçue en ces termes :

« C'est pourquoi nous déclarons nuls, sans force aucune ni valeur légale, tous les actes mis au jour par suite des violences qui nous ont été faites, protestant notamment que cette junte d'Etat établie à Rome n'est autre chose qu'une usurpation de nos pouvoirs souverains, et que ladite junte n'a, ni ne peut avoir, en aucune façon, aucune autorité.

» Sachent donc tous nos sujets, quel que soit leur rang ou condition, qu'à Rome et dans toute l'étendue de l'Etat pontifical il n'y a et il ne peut y avoir aucun pouvoir légitime qui n'émane expressément de nous; que nous avons, par le motu-proprio souverain du 27 novembre, institué une commission temporaire du gouvernement, et qu'à elle seule appartient exclusivement le gouvernement de la chose publique pendant notre absence et jusqu'à ce que nous en ayons nous-même autrement ordonné.

• Datum Cajetæ die 17 decembris 1848.

PIUS PAPA IX, »

Le 22 décembre, Pie IX a tenu un nouveau consistoire où ont été promus 7 archevêques et évêques pour différens diocèses.

29 décembre. Décret à Rome de la junte d'Etat qui convoque une as assemblée nationale de l'Etat romain.

1er janvier 1849. Excommunication majeure contre ceux qui ont convoqué cette assemblée et contre tous ceux qui coopéreront à sa formation ou qui participeront aux actes contraires à la souveraineté temporelle du pape. PIUS PP. IX.

A Nos très-aime's Sujets.

"Dans cette demeure pacifique où il a plu à la divine Providence de Nous conduire, afin que Nous puissions manifester en toute liberté Nos sentimens et Nos volontés, Nous attendions, espérant qu'éclaterait le remords de Nos fils égarés pour les sacriléges et les crimes commis contre les personnes à Nous attachées (a Noi addelle ), parmi lesquelles les unes ont été tuées, les autres outragées de la manière la plus barbare, ainsi que pour les sacriléges et les crimes consommés dans Notre résidence et contre Notre personne même. Et cependant, Nous n'avons reçu jusqu'à présent qu'une stérile invita

tion de retourner dans Notre Capitale, sans qu'on ait même prononcé une parole de condamnation contre les attentats que Nous venons de rappeler et sans la moindre garantie qui puisse Nous donner quelque assurance contre les fourberies et les violences de cette bande de forcenés dont le despotismé barbare tyrannise encore Rome et l'Etat de l'Eglise. Nous attendions, espérant que les protestations et les décrets émanés de Nous rappelleraient à leurs devoirs de sujets et de fidélité ceux qui, dans la Capitale même de Nos Etats, ont ces devoirs en mépris et les foulént aux pieds. Mais, au lieu de ce retour, un nouvel acte, plus monstrueux encore, d'hypocrite félonie et de véritable rébellion, audacieusement commis par eux, est venu combler la mesure de Notre douleur et exciter en même tems Notre juste indignation, comme1il contristera l'Eglise universelle.

***Nous voulons parler de cet acte détestable sous tous les rapports par lequel on a prétendu ordonner la convocation d'une soi-disant Assemblée generale nationale de l'Etat romain, par un décret du 29 décembré dernier, dans le but de déterminer de nouvelles formes politiques à établir dans 'tés Etats Pontificaux.

**ƒ Entassant ainsi iniquité sur iniquité, les auteurs et fauteurs de l'anarchie démagogique s'efforcent de détruire l'autorité temporelle du Pontifé Rómain sur les domaines de la sainte Eglise, en supposant et en cherchant à faire eroire que son souverain pouvoir est sujet à controverse et dépend du capriĉe des factions, si irrefragablement fondé qu'il soit sur les droits les plus antiques et les plus solides, et bien qu'il soit vénéré, reconnu et défendu par toutes tes nations. Nous épargnerons à Notre dignité l'humiliation d'insister sûr lout ee que renferme de monstrueux cet acte abominable et par Fabsurdité de son origine, et par l'illégalité des formes, et par l'impiété du but; mais il appartient certes à l'Autorité Apostolique dont, quoique indigne, Nous sommes investi, et à la responsabilité qui Nous lie, par les serments les plus sacrés, devant le Tout-Puissant, non-seulement de protester, comme Nous le faisons, de la manière la plus énergique et la plus efficace contre cet acte, mais encore de le condamner à la face de l'univers, comme un attentat énorme et sacrilége commis au préjudice de Notre indépendance et de Notre souveraineté, attentat qui mérite les châtiments portés par les lois divines, aussi bien que par les lois humaines.

T

• Nous sommes convaincu qu'à la réception de cette impudente invitation, vous aurez été saisi d'une sainte indignation et que vous aurez repoussé bien loin de vous une provocation si indigne et si criminelle. Néanmoins, afin qu'aucun de vous ne puisse prétexter d'avoir été trompé par des séductions fallacieuses et par les prédicateurs des doctrines subversives, ni d'avoir ígnoré ce que trament les ennemis de tout ordre, de toute foi, de tout droit, de toute véritable liberté et de votre félicité même, Nous voulons aujourd'hui de nou

aux

veau élever et répandre Notre voix de telle sorte qu'elle vous rende parfaitement certains de l'ordre absolu, par lequel Nous vous défendons, quels que sqjent d'ailleurs votre rang el votre condition, de prendre aucune part aux zawnione,qusan, Aserail faire pour l'élection des individus, à envoyer à l'Assambles, condamyn's En même tems, Nous vous rappelons que celle défense absolue que Nous yous signitions est sanctionnée par les Décrets de Nos Prédécesseurs et des Conciles, et spécialement du très-saint Concile de Trente!. dans lesquels l'Eglise, à diverses reprises, a fulminé ses censures, et principalement l'Excommunication majeure qu'encourt, sans qu'il soit besoin d'aucune déclaration, quiconque ose se rendre coupable d'un attentat quel qu'il soit contre la souverainete temporelle des Souverains-Pontifes Romains, comme Nous déclarons que l'ont déjà malheureusement encou encourue tous ceux qui ont contribué (Tulli coloro che hanno dalo opera) à l'acte acte susdit acles précédents accomplis au détriment de la même souveraineté, ou qui, de quelque autre manière et sous de faux prétextes, ont troublé, violé et usurpé Notre Autorité, 179 290potleg 2 oly Jou 9b 19:H19390 9b Jud ol ensh . Mais si Nous nous sentons obligé par devoir de conscience de préserver et de défendre le sacré dépôt du Patrimoine de l'Epouse de Jésus-Christ confié à Nos soins et d'employer pour cela le glaive d'une juste severile o que Dieu même, Notre juge, Nous a donné pour cet usage, Nous ne pouvons pas cependant oublier jamais que Nous tenons sur terre la place de Celui qui, mêque dans l'exercice de sa justice, ne laisse pas d'user de miséricorde. Elevant done Nos mains au Ciel, en Lui remettant et Lui, recommandant de nouveau cette si juste cause, qui est Sa cause bien plus que la Nôtreet en Nous déclarant de nouveau tout prêt, avec l'aide de Sa grâce puissantep sà boire jusqu'à la lie, pour la défense et la gloire de l'Eglise catholique, le calice des, persécutions que Lui-même a voulu boire le premier pour, le salutode cette Eglise, Nous ne cesserons pas de le supplier et de le conjurer afin qu'il daigne dans Sa bonté exaucer les ardentes prières que Nous Lui adressons et lajour et la nuit pour la conversion et le salut des égarés. Aucun jour cert tainement ne se lèvera pour Nous plus joyeux que le jour oùsil» Nous esera donné de voir rentrer dans le bercail du Seigneur ceux de Nos fils d'où nous en asid fazu6, 2511ivib ol,gi Altins est etiam up isique "Voici un extrait de ce chap. 11 qui a pour titre : Des peines porters egnjenud aiof 29] 189 contre ceux qui usurpent ou reliennent les biens de l'Eglise. « Si quelque Continue ou laïque, d de quelque dignité qu'il soit, fat-if même emperet

ecclésiastique ou

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ou roi, à le cœur assez rempli d'avarice, pour oser usurper par lui-même ou par autrui..... les juridictions, biens, etc..... de quelque Eglise..... qu'il soit soumis à l'anathème, jusqu'à ce qu'il ait entièrement rendu à l'Eglise lesdits biens, effets, droits........ et qu'il en ait ensuite obtenu l'absolution du souverain pontife, etc. Conc. Trid. Sess. xx, c. 11; dans l'histoire du Conc. de Trente de Palavicini, éditée par Migne, t. 1, p. 98.

viennent aujourd'hui 'tant de tribulations et d'amertumes. L'espérance de Jouir bientôt d'un si heureux jour est fortifiée en Nous par la pensée de l'universalité des prières qui, unies aux Nôtres, montent au Trône de la divine miséricorde, des lèvres et du cœur de tous les fidèles du monde catholique, et qui sans cesse la pressent et Lui font violence pour qu'Elle change le cœur des pécheurs et les ramène dans les voies de la vérité et de la justice. Dalam Cajeta, die 1et januarii anní 1849.

ASIE:

PIUS PP. IX.

Nouvelles des progrès des Missions catholiques en Mantchourie, au Thibet, à la Chine, etc.

MANTCHOURIE.-Lettre de Mgr de la Brunière, des Missions étrangères, datée de la rivière de l'Ousouri, 5 avril 1846. Le missionnaire trouvant que les habitans du Leao-long sont d'un caractère trop timide pour donner un libre élan à la foi catholique, se décide à chercher un champ plus vašte å son apostolat. Il part le 15 juillet de la Mongolie, avec deux guides seulement, et se dirigeant dans le nord-est, après 7 jours, il arrive à la ville de A-je-ho, de 60,000 âmes de Chinois émigrés en Mantchourie. Il y a quelques chrëtiens. San-sim, ville de 10,000 âmes avec une grande rue pavée en bois, dernier poste des mandarins dans l'est, et dernière limite que les Chinois ne peuvent franchir sans être désobeissants à la loi: — Départ pour Sou-sön, situé à 40 lieues; il est pris en route par un envoyé de l'empereur; arrivée à Sou-sou. Bonne réception. On accueillé assez bien l'annonce de l'Evangile. – Retour à San-sim, hospitalitě chež un mahométan. Il est étonné d'entendre le missionnaire qu'il prend pour un mandarin, lui parler de la création, d'Adam, d'Abraham. Départ pour les bords de l'Ousouri; à 120 lieues dela, à travers un affreux désert, traversé une ou deux fois l'an par une caravane. ·Arrivée à la rivière de l'Oasouri. Silence de mort sur cette terre fertile. Rencontre d'une douzaine d'habitans chinois. Ils méprisent le missionnaire ; mais ils sont effrayés du sort éternel qu'il leur prédit; ils croient à ce qu'il dit, mais ils disparaissent bientôt. → Un incendie de forêt. Populàtion de 800 âmes; 200 Chinois et 600 Mandchoux peaux de poisson, la plupart chercheurs du Jen-sen. — Quelques détails sur cette plante tonique, dont il envoie des graines avec la méthode pour la cultiver. Note sur les Jupita-tse ou Mandchoux peaux de poisson, à cause de la peau dont ils se couvrent; culte grossier. Croient à trois esprits qui sont ceux du cerf, du renard, de la belette. Sorciers et exorcismes. - Détresse des habitans, les poissons sont la nourriture habituelle de ce pays. - Le missionnaire annonce le dessein de descendre le fleuve l'Amour jusqu'à la mer, pour aller visiter les Mandchoux Long-poils. Il veut y aller seul. Il est parti en effet en mai 1847 et l'on n'a plus eu de ses nouvelles.

MISSION DU THIBET.

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Détails un peu plus explicites de l'arrivée et du séjour de MM. Gabel et Hue à L'Hassa; du bon accueil que leur fait le vice-roi, et de la persécution du mandarin chinois qui les oblige à partir et les fait reconduire en Chine.

(Extrait du n° 118 des Annales de la propagation de la foi.)

1. Fin de la lettre de M. Gabet (lazariste, datée de la Tartarie, juin 1842). Le missionnaire traverse en 4 mois 600 lieues d'étendue, de H’lassa jusqu'a Ta-tsien-lou, première ville chinoise. Tout le pays est couvert de lamaseries, où se trouvent souvent 3 ou 4,000 religieux. Le culte lamaique sert à ce pays d'industrie, de gouvernement, de législation. de politique; on peut dire que la religion de Bouddha possède lout le Thibet avec ses habitans, ses terres, ses richesses, ses monumens, ses rochers, etc. Les Bouddha entrent souvent en lutte entre eux, et ils se livrent d'affreuses batailles.-Lamas contemplatifs; un d'eux habite depuis 21 ans une caverne, ne faisant qu'un repas par semaine, et ne paraissant en public qu'une fois tous les 3 ans. Arrivés en Chine, ils sont présentés au mandarin de la province, entourés de soldats et de bourreaux. Ils refusent de se mettre à genoux; après un interrogatoire; le mandarin décidé qu'ils seront conduits à Canton et remis au consul de leur nation, selon la teneur de l'accord conclu avec M. Lagrenëë. Les missionnaires protestent et menacent de se plaindre à leur gouvernement. - Is traversent toute la Chine; malgré les rigueurs des gardes, les prêtres et les Chrétiens leur font parvenir dès lettres qui les avertissent de la convention conclue avec M. Lagrenée, des édits de l'empereur, du mauvais vouloir des mandarins qui les cachent au peuple, de quelques persécutions. Les missionnaires reprochènt celâ aux mandarins, quelques-uns cessent de persécuter. → Enfin, ils arrivent à Macão, 2 ans et quelques mois après leur départ, après avoir fait environ 2,500 lieues européennes.

2. MISSIONS DE LA CHINE; täbléau de l'introduction et des progrès du Christianisme en Chine. - Laissant de côté la question de savoir si saint Thomas a porté la foi dans ce pays, on y expose : 1o la prédication constatée par l'inscription de Si-gan-fou tǹ 635 (voir cette inscription en entier dans nos Annales, tome x11, p. 147, 245, 1re série). -2° Mission des Franciscains en 1247, envoyés par Innocent IV et le 1er concile de Lyon; ils entrent en Chine à la suite des Tartares, y établissent des églises, et la Chine entretient des rapports avec Rome. Cette chrétienté est à peu près détruite avec l'expulsion des Tartares de la Chine. Mission des religieux latins à la suite des Portugais. Bienfait de ces missions sous le point de vue de la civilisation.

3. Lettre de M. l'abbé Renou, des missions étrangères, datée du Su-tchuen, et contenant une note sur le baptême des enfans infidèles en danger de mort. C'est comme médecins que les néophytes administrent le baptême aux enfans moribonds; ils voyagent dans toute la province en cette qualité, et ils

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