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Celidonia, glaucium, hirundina, ro. cherungne.

Ebulus cameleastis, ro. ybles.

Canapis, id est cannabum, ro. canvie.

Bacho, ro. baitciuns.

Artemisia, mater herbarum, ro. artemese.

Melissa, id est citraria, ro. puigmens.

Periclimenon, id est matris silva, et caprifolium, ro. cievte (l. cievre)

fuel.

Scurrago, persicaria personatia, ro. scurage.

Bautia species est pastinacæ, ro. scenuse.

Je ne terminerai pas cette notice d'un manuscrit de la bibliothèque de Tours, sans ajouter quelques détails complementaires à l'article publié dans un des derniers cahiers de la Bibliothèque de l'École des chartes sur plusieurs manuscrits de ce même dépôt.

J'y ai signalé un recueil d'anecdotes du XIII° siècle dans lequel il est question de Hugues le Noir et du poëte Primat.

M. Gaston Paris et M. Defrémery m'ont fait observer, chacun de leur côté, qu'une des historiettes de ce recueil, dont Hugues le Noir est le héros, se retrouve dans Rabelais, qui toutefois a substitué le nom de Villon à celui de Hugues le Noir. Le conteur du XIIIe siècle s'exprime en ces termes :

Banni de France pour quelque mauvais tour, Hugues le Noir se réfugia à la cour d'Angleterre. Un soir, le roi Jean le conduisit à ses cabinets, où il avait fait peindre sur la porte, à l'intérieur, Philippe-Auguste avec un seul œil. « Vois donc, dit-il en montrant cette image, vois donc, Hugues, comment j'ai arrangé ton roi. Vraiment, répondit le jongleur, vous êtes sage. Pourquoi donc, reprit le roi? Parce que vous l'avez fait peindre ici. Et pourquoi encore? Parce qu'il est merveilleux qu'en le regardant vous ne soyez pas tous dévoyés.

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Voici maintenant la version de Rabelais 1:

.....

Exemple aultre on roy d'Angleterre, Edouard le Quin. Maistre François Villon, banni de France, s'estoit vers luy retiré il l'avoit en si grand privaulté receu, que rien ne luy celoit des menues negoces de sa maison. Ung jour, le roy susdict, estant à ses affaires, monstra à Villon les armes de France en paincture, et luy dict: « Vois-tu quelle reverence je

1. Pantagruel, 1. IV, chap. 66.

» porte à tes roys françois? Ailleurs n'ay-je leurs armoiries qu'en ce » retraict icy près ma selle percée. Sacre Dieu, respondit Villon, tant » vous estes saige, prudent, entendu et curieux de vostre santé! Et tant » bien estes servy de vostre docte medicin Thomas Linacer! Il voiant que >> naturellement sus vos vieulx jours estiez constipé du ventre, et que » journellement vous falloit on cul forrer ung apothecaire, je dis ung »clistère, aultrement ne poviez vous esmutir, vous ha faict icy aptement, » non ailleurs, peindre les armes de France, par singuliaire et vertueuse >> providence. Car seullement les voiant, vous avez telle vezarde et paour » si horrible, que soubdain vous fiantez comme dix huict bonases de » Pæonie..... >>

J'ai tiré d'un autre manuscrit de Tours, copié au xve siècle, des notes qui, entre autres détails, donnent le nom vulgaire de différents évêchés de Dalmatie. Le P. Cahier a bien voulu me communiquer la traduction de la plupart de ces noms. Je ne puis mieux faire que de consigner ici ses observations.

KERBAVIA: Korbau, petite ville croate, qui devint évêché en 1185, sous Spalato.

TNYNSKI Knin (Tinen), sous Spalato.

KRXKI (?): Peut-être Veglia dans une île du Quarnero.

SPLIT Spalato, qui devint suffragant de Zara, après avoir été métropole.

TROGUIER: Trau (Tragurium).

SCHIBENIK Sebenico (Sibanicensis), siége érigé vers le temps de Boniface VIII.

ZADRSKI Zara (Jadera), qui supplanta Spalato.

NENSKI : Nona, suffragant de Zara.

RABSKI Probablement Arbe (Arbensis).

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Ce sont tous des évêchés dalmates détachés de la grande Croatie par les Vénitiens, et qui portaient en langage ecclésiastique le nom de Istria, comme soumis au patriarche d'Aquilée (Grado), avec la province de Venise.

LEOPOLD DELISLE.

LETTRE INÉDITE

D'ÉTIENNE BALUZE

AUX PRIEURS ET MEMBRES DU COLLÉGE DE
SAINT-MARTIAL DE TOULOUSE.

Dans un fragment d'auto-biographie, inséré par Chiniac à la suite de sa traduction de l'Histoire des Capitulaires 1, Baluze nous apprend qu'après avoir commencé ses études chez les Jésuites de Tulle, il fut, à l'âge de seize ans, envoyé au collège de Saint-Martial de Toulouse. Ce collége avait été fondé par le pape Innocent VI pour recevoir les pauvres écoliers Limousins. Baluze y passa huit années, pendant lesquelles il s'occupa successivement de philosophie, d'histoire ecclésiastique, de droit civil et de droit canon. Ce fut là qu'il connut l'archevêque Montchal, qu'il se lia d'amitié avec Caseneuve et d'Auteserre, et qu'il composa son premier livre, l'Anti-Frizonius, dont le succès décida M. de Marca à l'appeler auprès de lui. L'éclat de sa carrière littéraire, l'admiration du monde savant, la familiarité des grands, ne lui firent pas oublier la modeste maison où sa jeunesse s'était écoulée. Il demeura toujours en correspondance avec les boursiers de Saint-Martial et ne cessa de leur témoigner le plus vif intérêt. En 1670 il leur avait adressé ses premiers ouvrages; il leur fit en 1684 un nouvel envoi, comprenant les Capitulaires, les Lettres d'Innocent III, le tome premier de sa Nouvelle collection des Conciles, les quatre premiers volumes de ses Miscellanées, les Opuscules de M. de Marca et la Vie de Pierre Chatelain, grand aumônier de France. Ce don était accompagné de conseils paternels sur le bon emploi du temps et d'exhortations à mener la vie studieuse dont il avait lui-même donné

1. Ce fragment de la Vie de Baluze, écrit par lui-même, avait été trouvé parmi ses papiers par le libraire Gabriel Martin, et publié d'abord en tête de la Bibliotheca Baluziana.

l'exemple. Mais ce qui me paraît le plus touchant dans ses rapports avec les jeunes générations qui lui avaient succédé, c'est le sentiment de vénération qu'il s'efforçait de leur inspirer pour la mémoire de leur premier bienfaiteur, le pape Innocent VI. Ce pontife était mort le 12 septembre 1362, et dans l'acte même de fondation du collége, il avait ordonné qu'on célébrât chaque année un service au jour anniversaire de son décès. Baluze, pendant son séjour à Toulouse, avait contribué à remettre en vigueur cette prescription depuis longtemps oubliée, et quand il écrivait aux écoliers de Saint-Martial, il ne trouvait pas de termes assez pressants pour leur recommander l'accomplissement de ce pieux devoir. La lettre d'où j'ai tiré ces détails appartient aux Archives départementales de la Haute-Garonne (Série D, no 172). Elle m'a été communiquée par mon confrère et ami M. Baudoin, et j'ai pensé qu'elle serait agréable aux lecteurs de la Bibliothèque de l'École des chartes. Dans un temps où l'on recherche avidement tout ce qui touche à la biographie des hommes célèbres, les amateurs d'érudition ne sauraient demeurer indifférents à l'histoire intime d'un de nos plus grands érudits.

EUG. DE ROZIÈRE.

Venerabilibus dominis prioribus et sodalibus collegii Sancti Martialis Tolosæ Stephanus Baluzius Tutelensis S. P. D.

Si bene meministis, carissimi collega mei, ad vos quinto idus octobris anni MDCLXX misi libros a me usque ad eam diem editos, ut vestræ bibliothecæ adderentur, in qua repositos esse me docuerunt literæ vestræ datæ die vigesimo quarto mensis decembris tum sequentis. Nunc eos mitto quos deinceps emisi, qui ad vos ante non multum temporis pervenire debent nullis sumptibus vestris, idque pro suo in vos vestramque societatem studio et amore efficiente domino Johanne Roche, presbytero Brivensi, qui libros aliquot optimos suo ære emptos adjungere voluit, ut ea ratione testetur se memorem esse veteris suæ sodalitatis. Hi ergo quos ille vobis dono dat sunt primo Biblia sacra domini Le Jay in decem prægrandibus et elegantissimis voluminibus, Lexicon heptaglotton Petri Castelli in duobus voluminibus et tomi tres R. P. Thomassini De disciplina ecclesiastica. Intelligitis autem vestri esse officii ut, postquam illos acceperitis, ad eum scribatis eique gratias agatis pro

egregio illo munere; nam si omnes qui e collegio vestro prodierunt ita munifici fuissent erga bibliothecam vestram, esset illa multum ampla ac locuples. Ad me quod attinet, habebitis nunc Capitularia regum Francorum in duobus voluminibus, Epistolas Innocentii III in totidem voluminibus, primum tomum Nova collectionis Conciliorum, ceteros habituri quum fuerint editi. Simul accipietis quatuor priores libros Miscellaneorum meorum, Opuscula illustrissimi viri Petri de Marca archiepiscopi Parisiensis et Vitam Petri Castellani, magni Franciæ eleemosynarii.

Reliquum est, viri fratres, ut vos rursum pro jure veteris contubernii mei commoneam et horter uti bene tempore utamini neve velitis irritam ac vanam esse providentiam optimi pontificis Innocentii VI auctoris vestræ societatis. Teneo sponsionem vestram in literis vestris, in quibus polliciti mihi estis usuros vos libris a me tum missis; ex quo facile colligere potui uti vos velle aliis quos habetis, cum de meis quoque legendis cogitaretis. Felicem me porro existimabo si exemplum illud meum, quod vobis proponebatis in eisdem literis, effecerit ut plures sic se studiis nostris applicent ut evadant docti et bonam famam sibi parent inter homines literatos.

Denique oro vos ac flexis, ut ita dicam, poplitibus rogo uti rem mea memoria meque potissimum promovente constitutam diligenter observetis, nimirum ut unoquoque anno parentetis optimo pontifici die duodecima mensis septembris, qua ille terras reliquit, proque eo oretis Deum secundum quod ipse mandavit in literis apostolicis de institutione vestri collegii. Nolite committere ut publicum illud vestræ in optimum et vestrum omnium studiorumque vestrorum amantissimum virum reverentiæ testimonium intermittatur per negligentiam et oblivionem vestram, sicuti olim intermissum fuerat per eorum socordiam et ignaviam qui ante nos in eodem collegio vixerunt.

Mei quoque memores esse vos opto, quos sic amo, sic diligo, ut partem corporis mei. Valete.

Lutetiæ Parisiorum, tertio nonas junii MDCLXXXIV.

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