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& le progrès de l'inégalité, l'établiffement & l'abus des focié tés politiques, autant que ces chofes peuvent fe déduire de la nature de l'homme par les feules lumieres de la raifon, & indépendamment des dogmes facrés qui donnent à l'autorité fouveraine la fanction du droit divin. Il fuit de cet expofé que Pinégalité, étant prefque nulle. dans l'état de nature tire fa force & fon accroiffement du développement de nos facultés & des progrès de l'esprit humain & devient enfin ftable & légitime par l'établiffement de la propriété & des loix. Il fuit encore que l'inégalité morale, autorifée par le feul droit pofitif, eft contraire au droit naturel toutes les fois qu'elle ne concourt pas en même proportion ayec l'inégalité phyfique: di

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ftinction qui détermine fuffifamment ce qu'on doit penfer à cet égard de la forte d'inégalité qui regne parmi tous les peuples policés; puifqu'il eft manifeftement contre la loi de nature de quelque maniere qu'on la définiffe, qu'un enfant commande à un vieillard, qu'un imbécille` conduife un homme fage, & qu'une poignée de gens regorge de fuperAuités, tandis que la multitude affamée manque du néceffaire.

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NOTES.

DEDICACE, page rx.

(1) Herodote raconte qu'après le meurtre du faux Smerdis, les fept libérateurs de la Perfe s'étant aflemblés pour délibérer fur la forme de gouvernement qu'ils donneroient à l'Etat, Otanés opina fortement pour la république: avis d'autant plus extraordinaire dans la bouche d'un Satrape, qu'outre la prétention qu'il pouvoit avoir à l'empire, les grands craignent plus que la mort une forte de gouvernement qui les force à refpeter les hommes. Otanés, comme on peut bien croire ne fut point écouté: & voyant qu'on alloit procéder à l'élection d'un Monarque, lui qui ne vouloit ni obéir ni commander, céda volontairement aux autres concurrents

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fon droit à la couronne, demandant pour tout dédommagement d'être libre & indépendant, lui & fa poftérité; ce qui lui fut accordé. Quand Herodote ne nous apprendroit pas la reftriction qui fut mife à ce privilege, il faudroit néceffairement la fuppofer; autrement Otanés, ne reconnoiffant aucune forte de loi, & n'ayant de compte à rendre à perfonne, auroit été tout-puiffant dans l'Etat, & plus puiffant que le Roi même. Mais il n'y avoit guere d'apparence qu'un homme capable de fe contenter en pareil cas d'un tel privilege, fût capable d'en abufer. En effet on ne voit pas que ce droit ait jamais caufé le moindre trouble dans le royaume, ni par le fage Otanés, ni par aucun de fes defcendants.

PREFACE, page LXIII. (2) Dès mon premier pas je m'appuie avec confiance fur une

de

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