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réciproque & d'un commun refpect pour les loix; préfages & garants d'une réconciliation fincere & perpétuelle.

Tels font, MAGNIFIQUES, TRÈS-HONORÉS, ET SOUVERAINS SEIGNEURS, les avantages que j'aurois recherchés dans la patrie que je me ferois choifie. Que fi la Providence y avoit ajouté de plus une fituation charmante, un

climat

climat tempéré, un pays fertile, & l'afpect le plus délicieux qui foit fous le Ciel, je n'aurois defiré, pour combler mon bonheur, que de jouir de tous ces biens dans le fein de cette heureufe patrie, vivant paisiblement dans une douce fociété avec mes concitoyens, exerçant envers eux, & à leur exemple, l'humanité, l'amitié, & toutes les vertus ; & laiffant après moi l'honora

B

ble mémoire d'un hom

me de bien & d'un honnête & vertueux patriote.

Si, moins heureux ou trop tard fage, je m'étois vu réduit à finir en d'autres climats une infirme & languiffante carriere, regrettant inutilement le repos & la paix dont une jeunesse imprudente m'auroit privé; j'aurois du moins nourri dans mon ame ces mêmes fentiments

dont je n'aurois pu faire ufage dans mon pays » & pénétré d'une affe&tion tendre & défintéreffée pour mes concitoyens éloignés, je leur aurois adreffé du fond de mon cœur à peu près le difcours fuivant: Mes chers concitoyens, ou plutôt mes freres puifque les liens du sang ainfi que les loix nous uniffent prefque tous, m'eft doux de ne pouvoir penfer à vous, fans

il

penser en même temps à tous les biens dont vous jouiffez, & dont nul de vous peut-être ne fent mieux le prix que moi qui les ai perdus. Plus je réfléchis fur votre fituation politique: & civile, & moins je puis imaginer que nature des choses humaines puiffe en comporter une meilleure. Dans tous les autres gouvernements quand il est queftion d'affurer le plus

la

i

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