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sorte, qu'à l'heure de la mort vous ayez plus de sujet de vous réjouir que de

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craindre.

Apprenez maintenant à mourir au monde, afin qu'alors vous commenciez à vivre avec J.-C.

Apprenez maintenant à tout mépriser, afin qu'alors vous soyez libre pour aller à J.-C.

la

Châtiez maintenant votre corps par pénitence, afin qu'alors vous puissiez avoir une confiance certaine.

7. Insensé que vous êtes! pourquoi vous promettez-vous une longue vie, vous qui n'avez pas un seul jour d'assuré?

Combien de personnes ont été trompées, et ont été arrachées de cette vie, lorsqu'elles y pensaient le moins?

Combien de fois avez-vous qui dire : un tel a été tué d'un coup d'épée, un autre s'est noyé, un autre, en tombant d'en haut, s'est brisé la tête; celui-ci est mort ǎ table, cet autre en jouant; l'un a péri par le feu, l'autre par le fer, un autre par la peste, un autre par la main des voleurs. Ainsi la mort est la fin de tous les hommes, et leur vie passe en un moment comme l'ombre. (Job. 14. 10. Psal. 143. 4.)

8. Qui se souviendra de vous après votre mort? qui priera pour vous?

Faites faites maintenant mon cher

LIVRE 1. CHAP. XXIII.

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faire, parce que vous ne savez ni le moment ni les suites de votre mort. Pendant que vous en avez le temps, amassez-vous des richesses immortelles. Ne pensez qu'à votre salut, et n'ayez de soin que pour les choses de Dieu.

Faites-vous maintenant des amis auprès de Dieu, en honorant ses Saints et en imitant leurs vertus, afin qu'après que vous serez sorti de cette vie, ils vous reçoivent dans les Tabernacles éternels. (Luc. 16. 9.)

9. Comportez-vous sur la terre comme un voyageur et un étranger qui n'a point d'intérêt aux affaires du monde.

Conservez votre cœur libre, et élevez-le vers Dieu, parce que vous n'avez point ici-bas de demeure stable.

C'est au Ciel qu'il faut tous les jours adresser vos prières, vos gémissemens et vos larmes, afin qu'après cette vie, votre esprit puisse passer heureusement au Seigneur.

PRATIQUE.

CRAINDRE la mort, sans éviter le péché, qui peut scul nous la rendre funeste, c'est la craindre inutilement pour son salut: car, pour la craindre en Chrétien, il faut faire de la crainte de la mort la règle et le motif d'une bonne vie. Le grand secret et la pratique excellente pour bien mourir, est de vivre toujours dans l'état où l'on voudrait être à l'heure de la mort, et où l'on souhaiterait que Dieu voulût lui-même nous trouver. Il faut donc faire tout le bien, et pratiquer toutes les vertus, comme nous voudrions l'avoir fait à la mort. Tâchez de mourir tous les jours à quel

qu'une des choses que vous devez quitter à la mort. Heureux un Chrétien dont le coeur meurt avant le corps! sa mort sera sainte et précieuse devant le Seigneur.

PRIÈRE.

Etant certain, comme je le suis, que je mourrai un jour, mais ne sachant l'heure ni l'état où je dois mourir, je vous prie, ô mon Sauveur ! par es mérites de votre sainte mort, de me disposer vous-même à bien mourir, par une exacte fidélité à mes devoirs, à vos grâces, à la prière, au bon et au fréquent usage des Sacremens, aux bonnes œuvres, et aux vertus propres de mon état; car voilà ce qui fera ma consolation et mon assurance à la mort. Faites que je me conserve toujours dans votre grâce, que je n'agisse en tout que pour vous plaire, que je ne respire que votre amour car, en vivant ainsi, mon Jésus, de vous, pour vous et comme vous, il me sera toujours plus avantageux de mourir pour ne vous offenser jamais, et pour vous voir, vous aimer et vous posséder toujours. Ainsi soit-il."

CHAPITRE XXIV.

DU JUGEMENT DE DIEU, ET DES PEINES DEs pécheurs.

CONSIDÉREZ dans chaque chose quelle en sera la fin, et coniment vous comparaîtrez devant ce Juge sévère, à qui rien n'est caché, que l'on n'apaise point par des présens, et qui ne reçoit point d'excuse, mais qui jugera dans la rigueur de sa justice.

Ó pécheur misérable et insensé! que répondrez-vous à Dieu, qui sait tous vos crimes, vous qui tremblez quelquefois à la vue d'un homme en colère?

LIVRE I. CHAP. XXIV.

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Que ne mettez-vous ordre à vos affaires pour le jour du jugement, auquel personne ne pourra plus être excusé ni défendu par un autre, mais où chacun se trouvera assez chargé de soi-même !

Maintenant vous pouvez travailler avec fruit, faire agréer vos larmes, faire exaucer vos gémissemens, et par votre douleur satisfaire pour vos péchés, et purifier

votre âme.

2. Un homme patient a de quoi faire en ce monde bien avantageusement son Purgatoire, lorsque, recevant des injures des autres, il est plus affligé de la malice d'autrui que du tort qu'on lui fait; lorsqu'il prie volontiers pour ceux qui lui causent des traverses, et qu'il leur pardonne de bon cœur; lorsqu'il ne diffère point à demander pardon aux autres; lorsqu'il cherche plus à faire miséricorde, qu'à se mettre en colère; lorsqu'il se fait souvent violence à lui-même, et qu'il tâche d'assujétir entièrement la chair à l'esprit.

Il vaut bien mieux se purifier maintenant de ses péchés, et retrancher ses vices, que de les réserver pour être expiés en l'autre monde. En vérité, c'est bien nous tromper nous-mêmes, que d'avoir un amour aussi déréglé pour notre → chair.

3. Quelle autre chose ce feu dévorant aura-t-il à consumer que vos péchés? Plus vous vous épargnez maintenant

vous-niême en suivant les désordres de votre chair, plus vous en serez châtié sévèrement dans la suite, et plus vous amassez de matière pour ce feu.

C'est dans les choses mêmes où l'homme a péché, qu'il sera plus rigoureusement puni.

Là les paresseux seront piqués par des aiguillons ardens, et les gourmands seront tourmentés par une faim et une soif cruelles.

Là les impudiques et les voluptueux seront plongés dans la poix ardente et dans la puanteur du soufre; et les envieux, par l'excès de leur douleur, y hurleront comme des chiens enragés.

4. Là il n'y aura point de péché qui n'ait son tourment particulier.

C'est là que les superbes seront remplis de toute sorte de confusion, et que les avares seront réduits à la dernière pauvreté.

Là une heure dans les peines sera plus insupportable qu'ici cent années de la plus rigoureuse pénitence.

Il n'y a là aucun repos ni aucune consolation pour les damnés, au lieu qu'ici nos travaux ont quelque relâche, et que nous y pouvons jouir de la consolation de nos amis.

Ayez donc maintenant de l'inquiétude et de la douleur de vos péchés, afin d'être en assurance avec les Bienheureux au jour

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